En mai 1958, octobre 1959 et janvier 1960, un sous-marin non identifié fut repéré dans les eaux de Golfo Nuevo en Argentine. Alertée, la marine argentine se lança dans la plus vaste opération anti-sous-marin depuis la Seconde Guerre mondiale : jusqu’à 14 vaisseaux de guerre et 30 avions furent engagés dans la poursuite du submersible, avec le soutien des Etats Unis en matériel et en conseillers militaires. Malgré cela, les recherches ne donnèrent aucun résultat : le sous-marin ne fut ni capturé, ni identifié, ni retrouvé.
Le Golfo Nuevo est une étendue d’eau formée par la péninsule Valdés et le promontoire de Punta Ninfas, dans la province de Chubut en Patagonie argentine. Elle est située au bord de l’océan Atlantique sud, à 1 046 km de Buenos Aires. L’accès à la mer n’est possible que par un seul détroit large d’une quinzaine de kilomètres. Le golfe s’étend d’est en ouest sur 90 km environ, et 75 km du nord au sud. Sa profondeur maximale est de 174 m. Il n’y pas d’aménagements prévus pour les sous-marins, qui ne fréquentent habituellement pas cette zone. Par contre, la ville de Puerto Madryn abrite une base navale importante.
Le 21 mai 1958, c’est de cette base que les croiseurs General Belgrano, Nueve de Julio et La Argentina sortirent dans le golfe pour une mission d’entraînement aux côtés des destroyers Buenos Aires, Entre Rios, Misiones et Santa Cruz, accompagnés de navires de soutien et d’un support aéronaval. Vers 22h, le remorqueur Sanaviron débuta les tests d’un sonar remorqué : une demi-heure plus tard, un contact était confirmé alors que la mission ne comprenait aucun sous-marin. Les destroyers furent mis en alerte et se lancèrent dans des manœuvres de lutte anti-sous-marine : 22 grenades anti-sous-marines furent lâchées dans le golfe au cours de la nuit alors qu’un périscope était aperçu à plusieurs reprises. Ces opérations se poursuivirent pendant 2 semaines, avec des contacts sonar irréguliers. Le submersible se déplaçait à grande vitesse, distançant parfois les bâtiments de surface. Le 10 juin 1958 les autorités annoncèrent que le sous-marin avait réussi à quitter le golfe, même si des traces d’huile indiquant une possible avarie avait été repérées.
L’affaire aurait pu en rester là mais, en octobre 1959, un nouveau sous-marin étranger fut détecté dans le Golfo Nuevo. Malgré 5 jours de recherche intense par la marine argentine, avec le soutien du porte-avions Independencia, le submersible parvint à s’enfuir.
On imagine donc que les marins argentins étaient particulièrement alertes quand un nouvel écho fut observé le 31 janvier 1960 à 9h30. Le 1er février, un communiqué officiel précisait qu’une force de cadets de l’Ecole Militaire Navale en mission d’entraînement annuelle sur les côtes de l’Atlantique, composé du torpilleur Cervantès et des escorteurs King et Murature, avait obtenu un contact sonar à l’entrée du Golfo Nuevo, identifié comme un sous-marin inconnu. Une force aéro-navale avait été assemblée pour mener les recherches.
Pendant qu’une dizaine de vaisseaux de guerre surveillait l’entrée du golfe, la flottille poursuivait ses recherches dans les eaux peu profondes : des dizaines et des dizaines de grenades anti-sous-marines étaient lâchées jour et nuit par les avions et hydravions argentins.
Le 10 février, le sous-marin était toujours entendu dans le Golfo Nuevo mais il restait impossible à localiser précisément, rendant très aléatoires toutes les attaques contre lui. La corvette La Repùblica était arrivée en renfort avec des opérateurs sonar plus expérimentés, et les commandos de marines argentins surveillaient les zones de débarquement possibles. Dans la nuit, vers 22h45, un deuxième sous-marin fit surface dans les eaux internationales au large du Golfo Nuevo : cette manœuvre fut considérée comme une tentative de distraction du blocus. Selon des sources militaires, ce sous-marin avait le profil d’un U-Boat type XXI, le modèle le plus récent et le plus performant, dont certains bâtiments avaient été capturés à la fin de la Seconde Guerre mondiale.
U 3008, un modèle d'U-boat de type XXI
Le lendemain, le president argentin Frondizi ordonna la destruction de l’intrus à l’ai de tous les bâtiments disponibles : il disposait de 13 vaisseaux de guerre et de 40 avions et hydravions, ainsi que de matériel de lutte anti-sous-marine acheté pour l’occasion aux Etats-Unis.
Le 13 février, ce nouveau matériel était mis en service sur le site du Golfo Nuevo par une équipe technique américaine comprenant des vétérans de la Seconde Guerre dirigés par le Capitaine Ray Pitts. Les nouvelles grenades étaient efficaces jusqu’à 200 m de profondeur, soit plus que la profondeur maximale du golfe.
Afin de se couvrir sur le plan diplomatique, la Marine argentine lança un ultimatum au submersible fantôme : faire surface et se rendre ou être coulé. Pendant ce temps, l’Argentine demandait solennellement à 26 nations, y compris les USA et l’URSS, de reconnaître publiquement que le sous-marin leur appartenait : personne ne le fit.
Le 14 février, les opérations se poursuivirent avec une ardeur renouvelée : les nouvelles grenades furent lancées au rythme d’une toutes les dix minutes. Au large, deux autres sous-marins de grande taille étaient repérés en manœuvres près de la flotte argentine bloquant le golfe.
Les jours suivants, le contact avec le submersible fut maintenu de façon épisodique : les forces navales devaient déclarer que l’intrus semblait disposer d’une technique lui permettant d’échapper à la détection.
Le 20 février, le sous-marin fut de nouveau repéré et la force anti-sous-marin la plus forte depuis la Seconde Guerre se déploya pour le détruire. Le lendemain aux premières heures du jour, il fut observé en surface : son profil ressemblait à celui des U-boat type XXI. Une fois de plus, il échappa aux salves de grenades et aux torpilles magnétiques. Le 22, il refit brièvement surface pour lâcher de l’huile.
Le 23 le contact devait être définitivement perdu et les recherches progressivement arrêtées…
Golfo Nuevo
Dans le contexte international de la Guerre Froide, cet incident est très documenté mais rien ne permets encore de répondre à trois grandes questions. Quelle était l’origine de ces sous-marins ? Que venaient-ils faire dans ce golfe de Patagonie ? Comment ont-ils pu échapper à la traque de la marine argentine dans cette étendue d’eau presque fermée ?
Suite de l'article
Article du Times, 22 février 1960 (anglais)
Article sur l'opération Golfo Nuevo de 1960 (espagnol)
Le Golfo Nuevo est une étendue d’eau formée par la péninsule Valdés et le promontoire de Punta Ninfas, dans la province de Chubut en Patagonie argentine. Elle est située au bord de l’océan Atlantique sud, à 1 046 km de Buenos Aires. L’accès à la mer n’est possible que par un seul détroit large d’une quinzaine de kilomètres. Le golfe s’étend d’est en ouest sur 90 km environ, et 75 km du nord au sud. Sa profondeur maximale est de 174 m. Il n’y pas d’aménagements prévus pour les sous-marins, qui ne fréquentent habituellement pas cette zone. Par contre, la ville de Puerto Madryn abrite une base navale importante.
Le 21 mai 1958, c’est de cette base que les croiseurs General Belgrano, Nueve de Julio et La Argentina sortirent dans le golfe pour une mission d’entraînement aux côtés des destroyers Buenos Aires, Entre Rios, Misiones et Santa Cruz, accompagnés de navires de soutien et d’un support aéronaval. Vers 22h, le remorqueur Sanaviron débuta les tests d’un sonar remorqué : une demi-heure plus tard, un contact était confirmé alors que la mission ne comprenait aucun sous-marin. Les destroyers furent mis en alerte et se lancèrent dans des manœuvres de lutte anti-sous-marine : 22 grenades anti-sous-marines furent lâchées dans le golfe au cours de la nuit alors qu’un périscope était aperçu à plusieurs reprises. Ces opérations se poursuivirent pendant 2 semaines, avec des contacts sonar irréguliers. Le submersible se déplaçait à grande vitesse, distançant parfois les bâtiments de surface. Le 10 juin 1958 les autorités annoncèrent que le sous-marin avait réussi à quitter le golfe, même si des traces d’huile indiquant une possible avarie avait été repérées.
L’affaire aurait pu en rester là mais, en octobre 1959, un nouveau sous-marin étranger fut détecté dans le Golfo Nuevo. Malgré 5 jours de recherche intense par la marine argentine, avec le soutien du porte-avions Independencia, le submersible parvint à s’enfuir.
On imagine donc que les marins argentins étaient particulièrement alertes quand un nouvel écho fut observé le 31 janvier 1960 à 9h30. Le 1er février, un communiqué officiel précisait qu’une force de cadets de l’Ecole Militaire Navale en mission d’entraînement annuelle sur les côtes de l’Atlantique, composé du torpilleur Cervantès et des escorteurs King et Murature, avait obtenu un contact sonar à l’entrée du Golfo Nuevo, identifié comme un sous-marin inconnu. Une force aéro-navale avait été assemblée pour mener les recherches.
Pendant qu’une dizaine de vaisseaux de guerre surveillait l’entrée du golfe, la flottille poursuivait ses recherches dans les eaux peu profondes : des dizaines et des dizaines de grenades anti-sous-marines étaient lâchées jour et nuit par les avions et hydravions argentins.
Le 10 février, le sous-marin était toujours entendu dans le Golfo Nuevo mais il restait impossible à localiser précisément, rendant très aléatoires toutes les attaques contre lui. La corvette La Repùblica était arrivée en renfort avec des opérateurs sonar plus expérimentés, et les commandos de marines argentins surveillaient les zones de débarquement possibles. Dans la nuit, vers 22h45, un deuxième sous-marin fit surface dans les eaux internationales au large du Golfo Nuevo : cette manœuvre fut considérée comme une tentative de distraction du blocus. Selon des sources militaires, ce sous-marin avait le profil d’un U-Boat type XXI, le modèle le plus récent et le plus performant, dont certains bâtiments avaient été capturés à la fin de la Seconde Guerre mondiale.
U 3008, un modèle d'U-boat de type XXI
Le lendemain, le president argentin Frondizi ordonna la destruction de l’intrus à l’ai de tous les bâtiments disponibles : il disposait de 13 vaisseaux de guerre et de 40 avions et hydravions, ainsi que de matériel de lutte anti-sous-marine acheté pour l’occasion aux Etats-Unis.
Le 13 février, ce nouveau matériel était mis en service sur le site du Golfo Nuevo par une équipe technique américaine comprenant des vétérans de la Seconde Guerre dirigés par le Capitaine Ray Pitts. Les nouvelles grenades étaient efficaces jusqu’à 200 m de profondeur, soit plus que la profondeur maximale du golfe.
Afin de se couvrir sur le plan diplomatique, la Marine argentine lança un ultimatum au submersible fantôme : faire surface et se rendre ou être coulé. Pendant ce temps, l’Argentine demandait solennellement à 26 nations, y compris les USA et l’URSS, de reconnaître publiquement que le sous-marin leur appartenait : personne ne le fit.
Le 14 février, les opérations se poursuivirent avec une ardeur renouvelée : les nouvelles grenades furent lancées au rythme d’une toutes les dix minutes. Au large, deux autres sous-marins de grande taille étaient repérés en manœuvres près de la flotte argentine bloquant le golfe.
Les jours suivants, le contact avec le submersible fut maintenu de façon épisodique : les forces navales devaient déclarer que l’intrus semblait disposer d’une technique lui permettant d’échapper à la détection.
Le 20 février, le sous-marin fut de nouveau repéré et la force anti-sous-marin la plus forte depuis la Seconde Guerre se déploya pour le détruire. Le lendemain aux premières heures du jour, il fut observé en surface : son profil ressemblait à celui des U-boat type XXI. Une fois de plus, il échappa aux salves de grenades et aux torpilles magnétiques. Le 22, il refit brièvement surface pour lâcher de l’huile.
Le 23 le contact devait être définitivement perdu et les recherches progressivement arrêtées…
Golfo Nuevo
Dans le contexte international de la Guerre Froide, cet incident est très documenté mais rien ne permets encore de répondre à trois grandes questions. Quelle était l’origine de ces sous-marins ? Que venaient-ils faire dans ce golfe de Patagonie ? Comment ont-ils pu échapper à la traque de la marine argentine dans cette étendue d’eau presque fermée ?
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Article du Times, 22 février 1960 (anglais)
Article sur l'opération Golfo Nuevo de 1960 (espagnol)
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