(Agence Science-Presse) - Pendant que la controverse autour des ossements des "petits hommes" de l'île de Flores se poursuit, une modélisation informatique de l'intérieur de leur crâne renforce la théorie voulant qu'il s'agisse d'une espèce encore inconnue d'humains.
Ni un pygmée ni un humain victime d'une malformation crânio-faciale, affirme cette nouvelle étude: la forme présumée du cerveau ne correspond pas et mieux encore, le développement des lobes frontaux, là où se logent les facultés de raisonnement, est de loin supérieur à celui des chimpanzés. Bref, cet être d'un mètre de haut, queu d'aucuns ont baptisé "Hobbit", serait bel et bien un descendant rachitique de l'Homo erectus –un lointain cousin à nous– qui aurait survécu jusqu'à il y a 18 000 ans, peut-être moins, sur l'île de Flores, en Indonésie. La revue américaine Science publie ces conclusions dans sa dernière édition en ligne.
Depuis l'annonce de la découverte en octobre dernier, par une équipe australo-indonésienne, cette poignée d'ossements –huit fragments, dont un crâne, attribué à une femelle– a généré des débats enflammés sur l'Homo sapiens et les "autres" humains. S'il se confirme qu'il s'agit d'une nouvelle espèce, ce serait la découverte anthropologique la plus importante depuis un siècle (voir ce dossier).
Quelques experts, dont le Dr Tenku Jacob, paléoanthropologue à l'Université Gadjah Mada (Indonésie) ont vigoureusement défendu la thèse opposée. Le Dr Jacob a étudié les ossements pendant plusieurs semaines et son monopole commençait à agacer les découvreurs (voir ce texte de la semaine dernière). Depuis, une partie des fragments ont été renvoyés au Centre d'archéologie de Djakarta, leur propriétaire officiel. Un fragment a été envoyé en Allemagne, à l'Institut Max-Planck d'anthropologie de l'évolution, afin de mener diverses études, dont une d'ADN.
La modélisation informatique produite par Dean Falk, paléoanthropologue à l'Université d'État de la Floride, vient toutefois affaiblir la position de ces opposants.
"Nous avons la certitude que ce n'est pas un microcéphale. Ce n'est pas un pygmée non plus", a résumé Dean Falk au cours d'une conférence de presse organisée par la National Geographic Society. Déjà toutefois, l'anthropologue australien Alan Thorne argue que la comparaison avec un seul cas européen de microcéphalie est insuffisante pour écarter cette hypothèse.
N'empêche que le développement des lobes frontaux serait largement suffisant pour que cet être ait utilisé ou travaillé des outils de pierre, commentent avec admiration les autres anthropologues. Ce qui n'explique toutefois pas pourquoi son cerveau est si petit. Que l'Homo floresiensis ait diminué de taille en raison de son isolement sur une île est une chose, mais que son cerveau ait rétréci en est une autre, que l'équipe de Dean Falk n'est plus prête à accepter aussi facilement. De plus en plus de savants ont de plus en plus de questions à poser à ces ossements...
edit Apollyôn : source : http://www.sciencepresse.qc.ca/archives/2005/cap0703053.html
Ni un pygmée ni un humain victime d'une malformation crânio-faciale, affirme cette nouvelle étude: la forme présumée du cerveau ne correspond pas et mieux encore, le développement des lobes frontaux, là où se logent les facultés de raisonnement, est de loin supérieur à celui des chimpanzés. Bref, cet être d'un mètre de haut, queu d'aucuns ont baptisé "Hobbit", serait bel et bien un descendant rachitique de l'Homo erectus –un lointain cousin à nous– qui aurait survécu jusqu'à il y a 18 000 ans, peut-être moins, sur l'île de Flores, en Indonésie. La revue américaine Science publie ces conclusions dans sa dernière édition en ligne.
Depuis l'annonce de la découverte en octobre dernier, par une équipe australo-indonésienne, cette poignée d'ossements –huit fragments, dont un crâne, attribué à une femelle– a généré des débats enflammés sur l'Homo sapiens et les "autres" humains. S'il se confirme qu'il s'agit d'une nouvelle espèce, ce serait la découverte anthropologique la plus importante depuis un siècle (voir ce dossier).
Quelques experts, dont le Dr Tenku Jacob, paléoanthropologue à l'Université Gadjah Mada (Indonésie) ont vigoureusement défendu la thèse opposée. Le Dr Jacob a étudié les ossements pendant plusieurs semaines et son monopole commençait à agacer les découvreurs (voir ce texte de la semaine dernière). Depuis, une partie des fragments ont été renvoyés au Centre d'archéologie de Djakarta, leur propriétaire officiel. Un fragment a été envoyé en Allemagne, à l'Institut Max-Planck d'anthropologie de l'évolution, afin de mener diverses études, dont une d'ADN.
La modélisation informatique produite par Dean Falk, paléoanthropologue à l'Université d'État de la Floride, vient toutefois affaiblir la position de ces opposants.
Le travail a été effectué à partir d'un "scan" du crâne de l'Homo floresiensis. A partir de celui-ci, les scientifiques ont dès lors tenté de faire entrer le cerveau dans cette étrange boîte crânienne, tout en comparant avec les boîtes crâniennes de chimpanzés, d'Eerectus, d'un humain d'aujourd'hui, d'un pygmée et d'un individu souffrant de microcéphalie. | Les circonvolutions des lobes frontaux de l'Homo floresiensis peuvent indiquer qu'il se brassait pas mal d'idées là-dedans. Source: Dean Falk, revue Science. |
"Nous avons la certitude que ce n'est pas un microcéphale. Ce n'est pas un pygmée non plus", a résumé Dean Falk au cours d'une conférence de presse organisée par la National Geographic Society. Déjà toutefois, l'anthropologue australien Alan Thorne argue que la comparaison avec un seul cas européen de microcéphalie est insuffisante pour écarter cette hypothèse.
N'empêche que le développement des lobes frontaux serait largement suffisant pour que cet être ait utilisé ou travaillé des outils de pierre, commentent avec admiration les autres anthropologues. Ce qui n'explique toutefois pas pourquoi son cerveau est si petit. Que l'Homo floresiensis ait diminué de taille en raison de son isolement sur une île est une chose, mais que son cerveau ait rétréci en est une autre, que l'équipe de Dean Falk n'est plus prête à accepter aussi facilement. De plus en plus de savants ont de plus en plus de questions à poser à ces ossements...
edit Apollyôn : source : http://www.sciencepresse.qc.ca/archives/2005/cap0703053.html
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