Ouvrage allemand sur “l’ufologie réflexive”

Ouvrage allemand sur “l’ufologie réflexive”





Depuis quelques années, l’ufologie allemande connaît un renouveau. De nombreux chercheurs universitaires s’intéressent à la question, mais en acceptant la complexité de cet objet d’étude, sans se presser de réduire les énigmes de l’ovni à des hypothèses réductionnistes. Un nouveau livre (en allemand) vient rendre compte de ce travail. Il est publié par la Gesellschaft für Anomalistik (Société pour l’anomalistique), un groupement de savants s’intéressant à toutes les anomalies avec esprit critique. L’ouvrage est co-dirigé par deux sociologues et promeut notamment un « manifeste  pour une ufologie réflexive » (qui ne demande qu’à être traduit ! 

http://www.anomalistik.de/images/stories/pdf/sonst/manifest_fuer_eine_reflexive_ufo-forschung.pdf


Voilà, ci-dessous, une traduction approximative de la présentation de l’éditeur et de la table des matières…

De l’autre côté du tabou

Fondements d’une ufologie réflexive

(sous la direction de Michael Schetsche et Andreas Anton)

Les ovnis restent un mystère. Ils apparaissent généralement de façon inattendue et toujours imprévisible. C’est sans doute pour cette raison qu’ils sont, depuis si longtemps, invisibles pour la science académique. Les ovnis constituent un phénomène fantastique aux multiples interprétations. Mais ce phénomène génère également une gêne en ce qu’il semble parfois attaquer certaines certitudes scientifiques. Pour la plupart des observateurs, cette réalité est en fait plutôt irréelle. Les ovnis ne sont-ils pas une nouvelle forme de mythe culturel ? Pour d’autres, il y a plus : est-ce qu’il ne s’agirait pas d’un phénomène naturel difficile à expliquer – ou bien encore de prodiges associés à des civilisations extraterrestres ? Véritable défi pour la recherche, l’impuissance des 65 dernières années d’étude appelle un renouveau : une ufologie réflexive. Celle-ci propose de comprendre ce phénomène contradictoire en faisant interagir sciences de la nature et sciences de la culture. Cela exige, des deux côtés, une volonté d’ouverture, une coopération empirique et théorique. Seule une étude combinant ces deux aspects a une chance de se frayer un chemin dans le monde de la recherche académique, en contournant les tabous antérieurs.

Ouvrage collectif avec des contributions de Philippe Ailleris, Danny Ammon, Andreas Anton, Natale Guido Cincinnati, Raymond Duvall, Gerd H. Hövelmann, Ingbert Jüdt, Michael Schetsche, Julia Pirschl et Alexander Wendt.

ISBN: 978-3-643-12039-7

226 pages, 29,90 €

Commande par email à info@anomalistik.de ou sur http://www.anomalistik.de/zeitschrift/ueber-zfa/bestellformular.html

Table des matières

Michael Schetsche & Andreas Anton (7-28)

Introduction : de l’autre côté du tabou

Julia Pirschl & Michael Schetsche (29-48)

Apprendre de ses erreurs : des hypothèses anthropocentriques utilisées dans le paradigme SETI et de leurs implications dans la recherche sur les ovnis

Andreas Anton (49-78)

Sur la possibilité (ou l’impossibilité) d’une ufologie scientifique

Alexander Wendt et Raymond Duvall (79-112)

La souveraineté et l’ovni

Ingbert Jüdt (113-132)

Le tabou de l’ovni est public, pas politique : une antithèse à Wendt & Duvall

Philippe Ailleris (133-164)

L’attrait des « SETI locales » : 50 années d’étude de terrain

Michael Schetsche (165-184)

SETI, SETA et la question de l’ovni

Danny Ammon & Natale Guido Cincinnati (185-200)

De la performance de la recherche amateur en ufologie

Ingbert Jüdt (201-232)

Manipulation et suspicion dans la politique de l’ovni : de l’affaire Bennewitz au mouvement exo-politique

Gerd H. Hövelmann (233-260)

Sélection d’étapes thématiques sur le chemin vers une ufologie réflexive

Andreas Anton, Gerd H. Hövelamann & Michael Schetsche (261-264)

« Manifeste pour une ufologie réflexive »

Contributeurs (265-266)

http://ufofu.tumblr.com/

"Véritable défi pour la recherche, l’impuissance des 65 dernières années d’étude appelle un renouveau : une ufologie réflexive. Celle-ci propose de comprendre ce phénomène contradictoire en faisant interagir sciences de la nature et sciences de la culture. Cela exige, des deux côtés, une volonté d’ouverture, une coopération empirique et théorique. Seule une étude combinant ces deux aspects a une chance de se frayer un chemin dans le monde de la recherche académique, en contournant les tabous antérieurs."


Il est étonnant de trouver sous la plume des allemands cette proposition qui tranche avec la sempiternelle crispation de la science devant ce mystère.
Voici ce que j'écrivais il y a peu à Xavier Passot :


"Et c'est là que réside le problème épistémologique majeur : depuis le siècle des Lumières, la science s'est donnée pour but de déchiffrer l'ordre du monde. Mais elle ne s'est pas débarrassée de ce pesant et inconscient paradigme instillé par la religion, que les philosophes appellent le solipsisme, cette tenace croyance que l'homme est le seul être pensant à des parsecs à la ronde.
La Science étudie son environnement comme un objet inerte, neutre, dont les phénomènes doivent de préférence être reproductibles ou observables en permanence. Mais le constat d'un phénomène résistant (si je puis dire) de l'intérieur, d'une présence dynamique, intelligente donc rusée et insaisissable, sera toujours pour elle hors d'atteinte, hors d'enquête, parce qu'elle n'a pas les outils méthodologiques qui lui permettraient de poser ce préalable fondamental. C'est la forme la plus pernicieuse de dissonance cognitive induite, parce qu'institutionnalisée.


Il ne sert donc de rien de tenir le compte d'observations d'objets ou de lumières fugaces, qui seront toujours anecdotiques. La seule avancée qu'il soit possible d'opérer au stade où nous en sommes après 60 ans de ce cinéma à grand spectacle, ce serait, en-deçà de toute preuve de sa matérialité (pourtant avérée), de tenter de discerner l'amorce d'une stratégie cohérente de la part de ce malin phénomène. Il faudrait pour cela inventer une nouvelle discipline qui ne relèverait d'ailleurs plus de la science, ni donc du GEIPAN ; c'est sûrement la raison pour laquelle les militaires ont depuis longtemps déjà pris là l'initiative."

Pourquoi donc les militaires seraient-ils plus malins que les autres ? Ce n'est pas ce qui ressort du rapport Cometa. Hormis le fait qu'ils voient des engins potentiellement dangereux mais qui leur seraient bien utiles en cas de conflit, ils ne sont pas très pertinents sur la nature et l'origine des ovnis.

@ Casseron

Les militaires ne sont pas globalement plus malins que les autres, mais certains sont suffisamment paranoïaques pour avoir saisi l'importance du sujet et usé de leur autorité pour détourner l'information.

Ceci dit, le Rapport COMETA ne brille pas par sa clairvoyance, cela m'avait frappé dès sa parution sur VSD...