(Source : Le Monde)
“Dans les dîners en ville, on me dit : ‘Tes affaires doivent être florissantes‘. Mais c’est plutôt l’inverse. On commence à souffrir de la crise, comme tout le monde”, me dit d’emblée Georges Golliot, huissier de justice à Rouen, rive droite. L’explication que me livre avec enthousiasme cet homme de 39 ans est un peu ardue, mais cela vaut le coup de s’accrocher. D’autant que, comme il le souligne en souriant, “notre profession, qui n’est pas populaire, communique très peu”.
Premier constat, partagé par les avocats qu’il côtoie : “Moins il y a d’activité, plus les gens sont justes financièrement, et moins ils vont devant les tribunaux”, ce qui se traduit pour lui par une baisse des décisions de justice à signifier. Il souffre aussi de la crise de l’immobilier, sur un autre aspect que les notaires : il est moins sollicité pour des constats de permis de construire et de malfaçons.
Je lui demande si, comme on pourrait le penser, il effectue plus de recouvrements auprès des particuliers. Non, plutôt moins. “Depuis la crise financière de l’été 2007, les sociétés de crédit à la consommation font plus attention à qui elles prêtent. Il y a donc bien moins de crédits. Et comme les dossiers nous arrivent souvent six mois après les premiers incidents de paiement, nous ne sentons pas encore l’impact des récents licenciements”.
Seule évolution : dans les procédures amiables, telles les rééchelonnements de dettes, il est désormais confronté à des oublis plus fréquents, et à des demandes de décaler les échéanciers d’une dizaine de jours.
Qu’en est-il des procédures pour loyers impayés, des saisies immobilières ? Ni plus ni moins qu’avant, dit-il. Et, si hausse il doit y avoir, ce ne sera pas tout de suite, compte-tenu des nombreux “garde-fous” qui existent en France.
Georges Golliot perçoit surtout la crise du côté des entreprises, notamment dans le secteur des transports et du bâtiment. Au premier impayé désormais, elles font appel à lui, et “sont particulièrement pressées de recouvrir leurs créances, pour éviter l’effet domino”. Elle demandent aussi plus de garanties à leurs partenaires - “alors qu’avant, un grossiste se contentait souvent d’un nom et d’une adresse” - ce qui devrait diminuer le recours aux huissiers.
Autre tendance, mais qui sera de courte durée : avec le ralentissement de l’activité, “les entreprises ont le temps de s’occuper de leur comptabilité”, sourit-il. Elles découvrent ainsi de vieux impayés qu’elles lui confient.
Avec la crise, ou tout du moins les conséquences des délocalisations et des restructurations qu’elles entraînent dans les services, il est sollicité pour venir constater d’éventuels débordements de grèves. “Les entreprises ont très peur de l’entrave, que les non-grévistes soient empêchés de travailler, parce qu’une paralysie totale leur coûte très cher”. Des salariés l’appellent aussi pour venir constater que leur employeur ne les autorise plus à accéder à leur poste de travail.
Et demain ? “La profession anticipe une diminution du chiffre d’affaires en 2009″. Parce que, “quand l’activité économique diminue, il y a moins de distribution de crédit, moins de relations contractuelles, donc moins de contentieux”. Et puis, “si les gens ne sont plus solvables, si le mobilier que je saisis ne se vend plus, je ne récupère pas d’argent. Nous, les huissiers, sommes donc très dépendants d’une certaine croissance. Mais cette idée est difficile à faire passer”, constate-t-il.
Commentaire new-of-tomorrow : Pauvres types, versons quelques larmes.....j’ai créé spécialement pour ces braves gens une caisse, ceux qui veulent faire un don n’ont qu’à cliquer ici
“Dans les dîners en ville, on me dit : ‘Tes affaires doivent être florissantes‘. Mais c’est plutôt l’inverse. On commence à souffrir de la crise, comme tout le monde”, me dit d’emblée Georges Golliot, huissier de justice à Rouen, rive droite. L’explication que me livre avec enthousiasme cet homme de 39 ans est un peu ardue, mais cela vaut le coup de s’accrocher. D’autant que, comme il le souligne en souriant, “notre profession, qui n’est pas populaire, communique très peu”.
Premier constat, partagé par les avocats qu’il côtoie : “Moins il y a d’activité, plus les gens sont justes financièrement, et moins ils vont devant les tribunaux”, ce qui se traduit pour lui par une baisse des décisions de justice à signifier. Il souffre aussi de la crise de l’immobilier, sur un autre aspect que les notaires : il est moins sollicité pour des constats de permis de construire et de malfaçons.
Je lui demande si, comme on pourrait le penser, il effectue plus de recouvrements auprès des particuliers. Non, plutôt moins. “Depuis la crise financière de l’été 2007, les sociétés de crédit à la consommation font plus attention à qui elles prêtent. Il y a donc bien moins de crédits. Et comme les dossiers nous arrivent souvent six mois après les premiers incidents de paiement, nous ne sentons pas encore l’impact des récents licenciements”.
Seule évolution : dans les procédures amiables, telles les rééchelonnements de dettes, il est désormais confronté à des oublis plus fréquents, et à des demandes de décaler les échéanciers d’une dizaine de jours.
Qu’en est-il des procédures pour loyers impayés, des saisies immobilières ? Ni plus ni moins qu’avant, dit-il. Et, si hausse il doit y avoir, ce ne sera pas tout de suite, compte-tenu des nombreux “garde-fous” qui existent en France.
Georges Golliot perçoit surtout la crise du côté des entreprises, notamment dans le secteur des transports et du bâtiment. Au premier impayé désormais, elles font appel à lui, et “sont particulièrement pressées de recouvrir leurs créances, pour éviter l’effet domino”. Elle demandent aussi plus de garanties à leurs partenaires - “alors qu’avant, un grossiste se contentait souvent d’un nom et d’une adresse” - ce qui devrait diminuer le recours aux huissiers.
Autre tendance, mais qui sera de courte durée : avec le ralentissement de l’activité, “les entreprises ont le temps de s’occuper de leur comptabilité”, sourit-il. Elles découvrent ainsi de vieux impayés qu’elles lui confient.
Avec la crise, ou tout du moins les conséquences des délocalisations et des restructurations qu’elles entraînent dans les services, il est sollicité pour venir constater d’éventuels débordements de grèves. “Les entreprises ont très peur de l’entrave, que les non-grévistes soient empêchés de travailler, parce qu’une paralysie totale leur coûte très cher”. Des salariés l’appellent aussi pour venir constater que leur employeur ne les autorise plus à accéder à leur poste de travail.
Et demain ? “La profession anticipe une diminution du chiffre d’affaires en 2009″. Parce que, “quand l’activité économique diminue, il y a moins de distribution de crédit, moins de relations contractuelles, donc moins de contentieux”. Et puis, “si les gens ne sont plus solvables, si le mobilier que je saisis ne se vend plus, je ne récupère pas d’argent. Nous, les huissiers, sommes donc très dépendants d’une certaine croissance. Mais cette idée est difficile à faire passer”, constate-t-il.
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