Certains contes de fées remonteraient à la Préhistoire
http://www.sciencesetavenir.fr/archeo-paleo/archeologie/20160128.OBS3592/certains-contes-de-fees-remonteraient-a-la-prehistoire.html
L’étude phylogénétique de plusieurs contes populaires suggère que leur origine serait beaucoup plus ancienne que l’on imaginait.
ÉTUDE. Barbe bleue, Peau d’Ane… Les contes de fées ne s’adressent pas qu’aux enfants. Ils intéressent aussi les scientifiques. Et deux chercheurs ont eu l’idée de rechercher l’origine de ces récits merveilleux peuplés d’êtres surnaturels. Résultat : certaines fables remonteraient… à l’Age du Bronze ! La Belle et la Bête pourrait ainsi être née il y a 4000 ans, alors que le thème de Faust, présent dans Le forgeron et le diable, de Hans-Christian Andersen, serait vieux de 6000 ans. C’est du moins la conclusion d’une étude publiée dans The Royal Society Open Science par deux anthropologues, Sara Graça da Silva, de l’université de Lisbonne (Portugal), et Jamshid J.Tehrani, de l’université de Durham (Angleterre).
Les chercheurs ont fait appel aux méthodes statistiques et phylogénétiques comparatives habituellement utilisées en biologie de l’évolution pour analyser les relations existant entre des contes. Ils ont ainsi réunis 275 contes qu’ils ont réduit à 76 structures de base – certains contes n’étant que des variantes – dont ils ont étudié l’évolution au sein des langues indo-européennes. Les deux spécialistes sont ainsi parvenus, en construisant un arbre des contes, à établir que plusieurs d’entre eux, issus de lointaines traditions orales, étaient bien antérieurs aux époques supposées de leur apparition dans la littérature, à savoir généralement l’époque de la Renaissance au 16e siècle. Les chercheurs rappellent d’ailleurs que les frères Grimm, auteurs de nombreux contes au 19e siècle, étaient eux-mêmes convaincus des origines proto-indo-européennes de certaines fables traditionnelles allemandes qu’ils avaient compilées.
Une méthodologie qui pose problème
Un résultat qui laisse cependant l’historien Jean-Paul Demoule sceptique, non sur les datations mais sur la méthodologie. "L’idée qu’il existe des thèmes narratifs anciens plongeant dans la préhistoire est tout à fait acceptable, tout comme le fait que ces contes se transmettent de génération en génération. Toutefois, la structure généalogique n’est pas la seule possible", explique le professeur de protohistoire européenne à l’université de Paris 1 et à l’Institut universitaire de France. "Avoir imposé une structure arborescente pour classer des contes les uns par rapport aux autres, en estimant ensuite la durée de chaque branche, sans expliquer quel a été le moyen de mesure utilisé, pose problème. Même en génétique cela reste discuté", poursuit Jean-Paul Demoule.
PRÉCÉDENT. Faisant référence à une étude antérieure de 2013, le chercheur affirme que les résultats obtenus par une autre équipe nuancent fortement les propos de Sara Graça da Silva et Jamshid J.Tehrani. En classant 700 variantes du conte Les Fées, de Charles Perrault, retrouvées dans la plupart des langues indo-européennes "et" non-indo-européennes (basque, turc, estonien, finnois, ou langues finno-ougriennes de Russie), cette autre recherche a abouti à la création d’un graphique d’où ont émergé cinq grands groupes correspondant à cinq grandes zones géographiques. "Si les contes se sont transmis de génération en génération, on voit bien qu’ils circulaient aussi dans tous les sens dans l’étroite péninsule européenne", ajoute Jean-Paul Demoule. "Le raisonnement des deux auteurs, qui a consisté à ne prendre que des contes dans des langues indo-européennes peut avoir constitué un biais", ajoute-t-il. "Ces contes n’existent pas que dans les langues indo-européennes, ils existent aussi ailleurs. Analyser tous les contes connus, dans toutes les langues de l’Europe est un travail qui reste à faire", conclut le protohistorien.
Les chercheurs ont fait appel aux méthodes statistiques et phylogénétiques comparatives habituellement utilisées en biologie de l’évolution pour analyser les relations existant entre des contes. Ils ont ainsi réunis 275 contes qu’ils ont réduit à 76 structures de base – certains contes n’étant que des variantes – dont ils ont étudié l’évolution au sein des langues indo-européennes. Les deux spécialistes sont ainsi parvenus, en construisant un arbre des contes, à établir que plusieurs d’entre eux, issus de lointaines traditions orales, étaient bien antérieurs aux époques supposées de leur apparition dans la littérature, à savoir généralement l’époque de la Renaissance au 16e siècle. Les chercheurs rappellent d’ailleurs que les frères Grimm, auteurs de nombreux contes au 19e siècle, étaient eux-mêmes convaincus des origines proto-indo-européennes de certaines fables traditionnelles allemandes qu’ils avaient compilées.
Une méthodologie qui pose problème
Un résultat qui laisse cependant l’historien Jean-Paul Demoule sceptique, non sur les datations mais sur la méthodologie. "L’idée qu’il existe des thèmes narratifs anciens plongeant dans la préhistoire est tout à fait acceptable, tout comme le fait que ces contes se transmettent de génération en génération. Toutefois, la structure généalogique n’est pas la seule possible", explique le professeur de protohistoire européenne à l’université de Paris 1 et à l’Institut universitaire de France. "Avoir imposé une structure arborescente pour classer des contes les uns par rapport aux autres, en estimant ensuite la durée de chaque branche, sans expliquer quel a été le moyen de mesure utilisé, pose problème. Même en génétique cela reste discuté", poursuit Jean-Paul Demoule.
PRÉCÉDENT. Faisant référence à une étude antérieure de 2013, le chercheur affirme que les résultats obtenus par une autre équipe nuancent fortement les propos de Sara Graça da Silva et Jamshid J.Tehrani. En classant 700 variantes du conte Les Fées, de Charles Perrault, retrouvées dans la plupart des langues indo-européennes "et" non-indo-européennes (basque, turc, estonien, finnois, ou langues finno-ougriennes de Russie), cette autre recherche a abouti à la création d’un graphique d’où ont émergé cinq grands groupes correspondant à cinq grandes zones géographiques. "Si les contes se sont transmis de génération en génération, on voit bien qu’ils circulaient aussi dans tous les sens dans l’étroite péninsule européenne", ajoute Jean-Paul Demoule. "Le raisonnement des deux auteurs, qui a consisté à ne prendre que des contes dans des langues indo-européennes peut avoir constitué un biais", ajoute-t-il. "Ces contes n’existent pas que dans les langues indo-européennes, ils existent aussi ailleurs. Analyser tous les contes connus, dans toutes les langues de l’Europe est un travail qui reste à faire", conclut le protohistorien.
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