sciences et fantômes : camille Flammarion

Ce livre est la publication de notes inédites de Camille Flammarion. Ce grand astronome a voulu au 19eme siècle appliquer une méthodologie scientifique au domaine du paranormal. 
On lui demande de succéder à Allan Kardec, mais il n'aime pas les religions, et le spiritisme vire curé à l'époque, ce qui le défrise.
Il a la carrure pour résister aux moqueries des autres scientifiques.
Il va donc lancer une grande enquête sur les témoignages d'apparitions et va valider chacune d'entre elle. Il fait un tri en trois groupes : les "doppelgänger" comme disent les allemands, soit le double d'un être vivant, (bilocation), l'apparition au moment de la mort, à des distances parfois extrêmes, et le fantôme qui se manifeste parfois longtemps après la mort.
Cette tentative va faire long feu, et il faut attendre les travaux d'Elisabeth Kubler Ross et le corpus de travaux sur les EMI pour que les scientifiques se penchent de nouveau officiellement sur le problème de la survivance de l'esprit et des contacts anormaux entre vivants (bilocation) et entre vivants et morts. 
Le tout en gardant toujours des distances avec les religions, c'est à dire en gardant une méthodologie scientifique.

Un sujet interessant sur un personnage qui ne l'est pas moins!

... comment a-t-il procéder a son époque pour former ce groupe ?
En sachant qu'il n'y avait que le courrier de la diligence ..?! 

Oui , je sais , je suis parfois très ... terre à terre !

Et bien en ce temps qui nous parait maintenant arrieré, les services postaux étaient plus efficaces que maintenant! Pas de vols de courriers ou de colis comme on le voit trop souvent de nos jours.
Et surtout, les gens ne percevaient pas le temps de la même façon. Ils ne vivaient pas au rythme d'internet, des portables et des voitures, ils n'étaient pas dans l'urgence, les choses prenaient le temps qu'elles devaient prendre.

... je penche plutôt , du côté des "cafés" parisiens ...

Oui les cafés où se regroupaient les intellectuels.
Flammarion appartenait à la Ligue de l'Enseignement créée par Jean Macé, qui regroupait beaucoup de francs-maçons et d'amateurs d'occultisme, ligue prônant une éducation laique et ce qu'on qualifie de scientisme. Bien que n'étant pas franc maçon lui même, Flammarion n'a pu que bénéficier, de par ses qualités d'auteur et d'astronome, de la fréquentation de toutes ses personnes.
Car autrefois comme encore de nos jours, rien ne se passait en province, mais tout se passait à la capitale.
Cette centralisation des cerveaux permettait  des échanges aisés, à une époque où les mails et skype n'existaient pas.
Et surtout, Flammarion ne considérait pas le spiritisme comme un violon d'Ingres de fin de soirée mais comme une science balbutiante. D'où son regroupement avec des "scientistes".

On trouve sur Google livres e book de nombreux livres gratuits de Flammarion, tant sur l'astronomie, que sur le spiritisme. Il y a des interventions de Brillat Savarin, de Rabelais, aussi et d'illustres inconnus. Il y a même le discours qu'il fait sur la tombe d'Alan Kardec, où il dit que le spiritisme n'est pas une religion mais une science. Le temps des dogmes est fini pour lui (tout le monde n'est pas au courant, hélas) et il faut utiliser la méthode expérimentale pour étudier les lois relatives à ce monde invisible. Flammarion est un esprit moderne. Mais la science va carrément faire une coupure de près d'un siècle sur l'étude des manifestations post mortem. La reprise de cette étude, c'est après la seconde guerre mondiale. Actuellement le gros débat est sur la notion de conscience, des scientifiques affirment, que conformément à des témoignages humains, la conscience survit à la mort, et la grosse masse traine des pieds, affirmant que la conscience est dans le cerveau. Les sciences modernes apportent des éléments nouveaux, et par exemple la science de l'information avec Philippe Guillemant procure une approche interessante. Le mot conscience n'est pas dans le vocabulaire de Flammarion, qui parle d'esprit, mais on retrouve des corrélation nettes avec sa démarche.