Quand les gendarmes chassent les ovnis
Depuis 1965, la cellule des «phénomènes aérospatiaux non identifiés» a recensé près de 3 000 procès-verbaux d'observations.
Cela fleure bon le remake du Gendarme et les Extraterrestres, film culte de Jean Girault mettant en scène les gaudrioles de De Funès et de Galabru. À ceci près que, dans le monde réel, aucune soucoupe volante n'a encore atterri près de la brigade de Saint-Tropez. Et que personne n'a vu trace de créatures à ventouses sur la Côte d'Azur ou ailleurs.
Depuis plus de quarante ans, la gendarmerie nationale recèle en revanche une très sérieuse cellule des «phénomènes aérospatiaux non identifiés» (PAN) au sein du «bureau du renseignement». Installée dans la «zone protégée» du siège parisien de la direction générale, près du Trocadéro, elle centralise tous les procès-verbaux d'observation d'ovnis ou supposés tels repérés dans le ciel de France. «Les témoignages sont recueillis par nos 3 600 brigades, qui couvrent 95 % du territoire , dans des secteurs de campagne où l'on voit mieux le ciel qu'au-dessus des ville s», explique le chef d'escadron Laurent Barrué, responsable du PAN.
Installée en pleine guerre froide, à la fin des années 1950, quand les premiers satellites espions étaient censés survoler notre espace national, cette sentinelle est montée en puissance. Jusqu'à ce qu'un protocole, signé en 1975 entre le ministère de la Défense et celui de l'Industrie, prévoie de transmettre tous les dossiers énigmatiques aux experts du Centre national d'études spatiales (Cnes). Là, à Toulouse, le Groupe d'études et d'informations sur les phénomènes aérospatiaux non identifiés (Geipan) passe au crible chaque manifestation en explorant les écrans radars et en mobilisant météorologues, experts de la Direction générale de l'aviation civile ou encore de l'armée de l'air.
Éviter la panique
Depuis 1965, une foule d'anonymes, le nez planté dans les étoiles, ont livré des témoignages sur de supposés cigares volants, soucoupes et autres apparitions lumineuses ayant donné lieu à quelque 3 000 procès-verbaux et 1 094 procédures de gendarmerie.
Frappées souvent par le sceau de l'étrange en métropole ou bien outre-mer, accompagnées parfois de croquis ou d'images d'amateurs, ces manifestations célestes ont été soigneusement consignées dans la mémoire militaire. Parmi les plus récentes portées à la connaissance du Figaro, figure cette affaire de «grosse boule orange, se déplaçant à une vitesse phénoménale bas à l'horizon et risquant de s'écraser sur une colline» que déclare avoir vue, en février dernier, un habitant de Seine-et-Marne. Ou celle d'une déroutante apparition au-dessus d'un aérodrome du nord de la France de «cinq anneaux lumineux avançant lentement, de manière identique et d'un blanc éclatant ». Observée en février dernier par un pilote instructeur et plusieurs de ses élèves, elle n'a guère laissé de trace sur les écrans radars ou sur les images de météo… Le mois dernier, dans l'Ain cette fois, un photographe «chasseur d'orages» a découvert à sa grande stupeur sur ses images un fantomatique «point orange, en forme d'alvéole et percé de quatre trous» flottant de façon statique dans la nuit noire. En trente ans de photos, ce témoin n'avait jamais vu une chose pareille. Une enquête approfondie est toujours en cours, dans la plus grande discrétion. «Nous restons discrets sur les détails des manifestations pour éviter que des rumeurs insensées se propagent, qu'il y ait des phénomènes de panique ou encore que des endroits ne se transforment en lieux de culte pour certains groupuscules ufologiques à tendance sectaire…», confie-t-on à la direction de la gendarmerie.
Chaque année, entre quinze et vingt dossiers de phénomènes aérospatiaux non identifiés sont enregistrés dans les brigades. Depuis janvier dernier, ce nombre moyen de PV d'observation a doublé, avec 34 dossiers déjà enregistrés. Ce nouvel engouement serait lié à la mise en ligne en mars 2007 de plusieurs centaines de dossiers classés PAN sur Internet. Le but du jeu était alors de couper court aux délires paranoïaques d'associations accusant les autorités et l'armée de «cacher la vérité» au public.
«Tout ce qui inquiète la population intéresse la gendarmerie, martèle le commandant Barrué. Plus que jamais, les témoins doivent venir se manifester, même si certains n'osent encore le faire par peur de passer pour des fous…» Bien sûr, les experts se gardent bien de dire s'ils croient ou non aux ovnis. Procédures sous le coude, les gendarmes, eux, considèrent avec scepticisme les canulars qui envahissent le Web et préfèrent traquer les déclarations d'illuminés. Et, dans ce domaine fantasmatique, elles sont légion.
Source : Le Figaro
Depuis 1965, la cellule des «phénomènes aérospatiaux non identifiés» a recensé près de 3 000 procès-verbaux d'observations.
Cela fleure bon le remake du Gendarme et les Extraterrestres, film culte de Jean Girault mettant en scène les gaudrioles de De Funès et de Galabru. À ceci près que, dans le monde réel, aucune soucoupe volante n'a encore atterri près de la brigade de Saint-Tropez. Et que personne n'a vu trace de créatures à ventouses sur la Côte d'Azur ou ailleurs.
Depuis plus de quarante ans, la gendarmerie nationale recèle en revanche une très sérieuse cellule des «phénomènes aérospatiaux non identifiés» (PAN) au sein du «bureau du renseignement». Installée dans la «zone protégée» du siège parisien de la direction générale, près du Trocadéro, elle centralise tous les procès-verbaux d'observation d'ovnis ou supposés tels repérés dans le ciel de France. «Les témoignages sont recueillis par nos 3 600 brigades, qui couvrent 95 % du territoire , dans des secteurs de campagne où l'on voit mieux le ciel qu'au-dessus des ville s», explique le chef d'escadron Laurent Barrué, responsable du PAN.
Installée en pleine guerre froide, à la fin des années 1950, quand les premiers satellites espions étaient censés survoler notre espace national, cette sentinelle est montée en puissance. Jusqu'à ce qu'un protocole, signé en 1975 entre le ministère de la Défense et celui de l'Industrie, prévoie de transmettre tous les dossiers énigmatiques aux experts du Centre national d'études spatiales (Cnes). Là, à Toulouse, le Groupe d'études et d'informations sur les phénomènes aérospatiaux non identifiés (Geipan) passe au crible chaque manifestation en explorant les écrans radars et en mobilisant météorologues, experts de la Direction générale de l'aviation civile ou encore de l'armée de l'air.
Éviter la panique
Depuis 1965, une foule d'anonymes, le nez planté dans les étoiles, ont livré des témoignages sur de supposés cigares volants, soucoupes et autres apparitions lumineuses ayant donné lieu à quelque 3 000 procès-verbaux et 1 094 procédures de gendarmerie.
Frappées souvent par le sceau de l'étrange en métropole ou bien outre-mer, accompagnées parfois de croquis ou d'images d'amateurs, ces manifestations célestes ont été soigneusement consignées dans la mémoire militaire. Parmi les plus récentes portées à la connaissance du Figaro, figure cette affaire de «grosse boule orange, se déplaçant à une vitesse phénoménale bas à l'horizon et risquant de s'écraser sur une colline» que déclare avoir vue, en février dernier, un habitant de Seine-et-Marne. Ou celle d'une déroutante apparition au-dessus d'un aérodrome du nord de la France de «cinq anneaux lumineux avançant lentement, de manière identique et d'un blanc éclatant ». Observée en février dernier par un pilote instructeur et plusieurs de ses élèves, elle n'a guère laissé de trace sur les écrans radars ou sur les images de météo… Le mois dernier, dans l'Ain cette fois, un photographe «chasseur d'orages» a découvert à sa grande stupeur sur ses images un fantomatique «point orange, en forme d'alvéole et percé de quatre trous» flottant de façon statique dans la nuit noire. En trente ans de photos, ce témoin n'avait jamais vu une chose pareille. Une enquête approfondie est toujours en cours, dans la plus grande discrétion. «Nous restons discrets sur les détails des manifestations pour éviter que des rumeurs insensées se propagent, qu'il y ait des phénomènes de panique ou encore que des endroits ne se transforment en lieux de culte pour certains groupuscules ufologiques à tendance sectaire…», confie-t-on à la direction de la gendarmerie.
Chaque année, entre quinze et vingt dossiers de phénomènes aérospatiaux non identifiés sont enregistrés dans les brigades. Depuis janvier dernier, ce nombre moyen de PV d'observation a doublé, avec 34 dossiers déjà enregistrés. Ce nouvel engouement serait lié à la mise en ligne en mars 2007 de plusieurs centaines de dossiers classés PAN sur Internet. Le but du jeu était alors de couper court aux délires paranoïaques d'associations accusant les autorités et l'armée de «cacher la vérité» au public.
«Tout ce qui inquiète la population intéresse la gendarmerie, martèle le commandant Barrué. Plus que jamais, les témoins doivent venir se manifester, même si certains n'osent encore le faire par peur de passer pour des fous…» Bien sûr, les experts se gardent bien de dire s'ils croient ou non aux ovnis. Procédures sous le coude, les gendarmes, eux, considèrent avec scepticisme les canulars qui envahissent le Web et préfèrent traquer les déclarations d'illuminés. Et, dans ce domaine fantasmatique, elles sont légion.
Source : Le Figaro
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