Paru en 1966 dans la Flying Saucer Review, cet article du journaliste John Keel est la première apparition du mothman dans la littérature ufologique. L'histoire du mothman est à la frontière entre l'ufologie “classique” et l'enquête fortéenne agglutinant le bizarre et l'improbable : les “simples” observations d'ovnis le disputent aux phénomènes paranormaux et aux inquiétants “hommes en noir” qui font ici l'une de leur première apparition. Le tout sert de cadre aux manifestations terrifiantes de l'homme-phalène (“the mothman”), créature de cauchemar aux grandes ailes noires et aux yeux rouges, sortie tout droit d'un conte fantastique. Point de non retour et conclusion de l'histoire : la catastrophe du Silverbridge qui fera une trentaine de victimes.
Cet article a réellement une valeur culturelle et historique, il précède le livre que plubliera John Keel quelques années plus tard, et contient déjà toute la “mythologie” du mothman, qui va imprégner la culture américaine pour longtemps : en 2001 sort le film “La prophétie des Ombres” adapté du livre de Keel. Digérés par la culture de l'entertainement de masse, les événements de Point Pleasant - tels qu'ils sont rapportés par John Keel - n'en restent pas moins très bizarres ! S'agit-il simplement de l'enthousiasme et de l'imagination de son conteur ? Personnellement, je ne crois pas : il a bien dû se passer quelque chose d'anormal à l'époque, mais quelque chose dont l'origine réelle s'est probablement perdue à tout jamais pour laisser la place au mythe du mothman, façonné et altéré par le contexte soucoupique dans lequel son auteur l'a placé.
En 1966, une nouvelle créature mystérieuse a fait son apparition près de la petite ville de Point Pleasant, située à 320 km à l'ouest de la région où fut observé le célèbre “Monstre de Flatwoods” en 1952. Doté d'ailes — ce qui le différencie de son cousin de Flatwoods — le monstre de Point Pleasant semble capable de suivre une voiture roulant à plus de 150 km/h, sans avoir à les faire battre ! Dans la région, on le surnomme “L'Oiseau”, mais, partout ailleurs, les journalistes l'ont aussitôt rebaptisé Mothman : “l'homme-phalène”.
Quelle que soit sa nature, cet “Oiseau” a déjà terrorisé beaucoup de monde et demeure une énigme pour la plupart des scientifiques, qu'ils soient biologistes ou ornithologues. Depuis décembre 1966, je me suis rendu cinq fois à Point Pleasant et j'ai interviewé en profondeur de nombreux témoins. Leurs vies ont parfois radicalement changé depuis leur terrible expérience avec “l'homme-phalène”. Je suis resté en contact avec beaucoup de ces personnes et j'ai suivi de près les développements de l'affaire en Virginie-Occidentale, comparée à d'autres affaires d'ovnis dans le pays. Il ne fait désormais plus aucun doute pour moi que Monsieur Mothman est lié aux objets volants non identifiés d’une manière tout à fait particulière et terrifiante.
L'Oiseau et son habitat
Les ufologues connaissent l'existence de ces créatures ailées dont on a recensé les apparitions depuis 1878 (NOTE1). Pourtant, on n'en avait jamais vu se manifester avec une telle constance dans une seule région comme aujourd’hui en Virginie-Occidentale. L'annexe ci-jointe contient 26 observations étalées entre novembre 1966 et novembre 1967. La créature a pris en chasse des voitures ou approché de très près des véhicules à l’arrêt dans 11 de ces cas. Ce n’est pas là simplement le scénario classique de rencontres avec un ovni, mais un trait de caractère particulier de ces grandes créatures velues qui reviennent chaque année en Californie, dans le Michigan et dans nombre d'autres régions des Etats-Unis. Ces créatures mystérieuses et insaisissables ne sont pas seulement liées entre elles, elles semblent être une même façade utilisée par quelque chose qui n’est pas là que par admiration pour nos produits de Détroit (NDLR : Détroit était à l'époque la ville des usines automobiles General Motors).
“Ils” portent un intérêt tout particulier aux occupants des voitures approchées et se servent de leurs accoutrements bizarres pour mieux cacher leurs intentions. Même si cette hypothèse paraît étonnante, les preuves s’accumulent en sa faveur. Beaucoup des témoins de l’homme-phalène sont intelligents, bien éduqués et possèdent une bonne réputation dans leur communauté, il ne s’agit pas de farfelus. La région de Point Pleasant est très industrialisée, on y trouve beaucoup d’usines le long du fleuve Ohio et la main d’œuvre y est très qualifiée. Autre bon point pour cette communauté, sa foi profonde et son appartenance à la “Ceinture de la Bible” : 22 églises à Point Pleasant pour 5000 habitants, et pas un seul bar.
Premiers cas
L'histoire de l’homme-phalène débute par l'observation d'un “homme ailé” à Scott, dans le Mississippi, le 1er septembre 1966 (NOTE3). La ville de Scott est située sur le fleuve Mississipi, à quelques centaines de kilomètres au sud du point où il rejoint l'Ohio. Le nouveau territoire de l'homme-phalène en Virginie-Occidentale se trouve à un peu plus d’un kilomètre des rives de l'Ohio.
Sur les 26 témoignages de notre liste, 10 ont été effectués dans le voisinage immédiat de la “zone TNT”, une réserve de munitions de la Deuxième Guerre Mondiale au nord de Point Pleasant. La « zone TNT » se compose de plusieurs centaines d'hectares boisés, en bordure de la Réserve Clinton F. McClintic Wildlife Station, une forêt très dense et montagneuse qui s’étale sur quelques 2500 hectares parsemés de lacs et de barrages.
La zone TNT est parsemée de nombreux dômes artificiels aux lourdes portes d’acier. Certains de ces dômes ont été condamnés car ils renferment encore d’anciens stocks d'explosifs. De nos jours, il n'y a plus aucune activité dans la zone, il ne reste que les ruines de deux grandes centrales électriques et de vieilles usines d'explosifs. Un vaste réseau de tunnels s'étend sous le site, la plupart condamnés, certains noyés par l'eau boueuse.
L'une des premières rencontres avec l'homme-phalène (n°4) se déroule le 15 novembre 1966 vers minuit, devant l'une des deux centrales abandonnées (NOTE4). 2 couples, les Scarberry et les Mallette, roulent dans une voiture le long de la route sale et cahoteuse qui borde la centrale, lorsqu’ils voient soudain une silhouette grise grande comme un homme, avec des ailes et d’effrayants yeux rouges luminescents. La chose semble s’avancer maladroitement vers les portes de la centrale. Terrifiés, les témoins accélèrent et quittent la zone. Alors qu'ils roulent nerveusement vers Point Pleasant à la vitesse de 160 km/h, la créature surgit au-dessus de leur voiture, sans battre des ailes ! Les témoins reviennent sur les lieux avec l’officier de police Millard Halstead : la créature a disparu, mais la radio du policier émet d'étranges bruits… comme le son d’un disque lu trop rapidement, dira-t-il plus tard.
Effet Poltergeist
Cette rencontre a été le début d'une longue chaîne d'événements étranges. Les époux Scarberry, qui vivent alors dans une caravane, ont affaire à une série de manifestations de type poltergeist. Les phénomènes ne cessent pas malgré leur déménagement - M. Scarberry est désormais dans l'armée et sa femme Linda vit chez sa mère à Point Pleasant. Les parents eux aussi, M. et Mme MacDaniel, ont d’inexplicables problèmes avec leur téléphone et pensent être sur écoute. Des lumières bizarres apparaissent et les objets ont une nette tendance à se mouvoir, semble-il, de leur propre volonté.
Le 11 janvier 1967, dans la journée, Mme McDaniel voit “l'Oiseau” de ses propres yeux. Elle croit apercevoir un petit avion qui vole au faîte des arbres devant chez elle. Comme l'engin s'approche, elle se rend compte qu'il s’agit d’une forme humaine, avec des ailes. Mme McDaniel me confira plus tard que la chose plongea vers elle puis tourna au dessus d'un restaurant proche avant de s'éloigner jusqu'à ne plus être visible. Précisons que Mme McDaniel travaille au Bureau des Sans-Emplois et jouit à Point Pleasant d'une très bonne réputation, j'ai souvent été invité chez eux et je n'ai jamais détecté aucun signe de déséquilibre ou d'imagination trop poussée dans cette famille.
Linda et ses parents prétendent chacun avoir reçu la visite de personnes dont les descriptions cadrent avec celles des controversés et légendaires “Hommes en Noir”, la dernière de ces visites s’étant déroulée le 23 décembre 1967. Ces témoignages sont de ceux qui m'ont fait prendre au sérieux les histoires de M.I.B. (NDLR : Men In Black). La demeure des McDaniel se situe en bordure de la Route 62, laquelle traverse la zone TNT.
Dans la majorité des cas, les témoins ne distinguent que vaguement la créature. Sa caractéristique principale est sans aucun doute ses yeux rouges brillants. Peu de témoins ont pu décrire le visage de “l'Oiseau”, mais beaucoup ont été terrifiés par ses yeux. Beaucoup de témoins ont affirmé qu’il était de couleur grise, d’autres qu’il était de couleur brune. Tous précisent que les ailes ne battent pas pendant le vol, ce qui rend ses performances particulièrement incroyables. Ceux qui l'ont vu marcher disent qu'il se dandine ou qu’il chaloupe, et ceux qui l'ont vu prendre son envol en parlent comme d'un hélicoptère qui monterait en ligne droite.
Le matin du 25 novembre 1966 à 7h15, Thomas Ury, un jeune homme de 25 ans habitant à Clarksburg en Virginie-Occidentale, aperçoit, alors qu’il conduit sur la route 62 près de la zone TNT, une grande silhouette grise qui s'élève d'un champ (cas n°10) : “C'est arrivé comme un hélicoptère, puis c'est passé au-dessus de ma voiture”. Il accélère rapidement sans pour autant distancier la créature, qui reste à son niveau et va même jusqu’à décrire des cercles au-dessus de son véhicule. La chose fait 2 mètres de long pour une envergure d'environ 2,5 à 3 mètres. Comme beaucoup d'autres témoins, Thomas Ury ne distingue pas de visage : il conduit une voiture décapotable et n’a aucune envie de voir la chose foncer directement sur lui. (NOTE8).
Connie Joe Carpenter, un autre témoin, jure qu'elle a vu le visage de la créature, mais ne peut trouver les mots pour le décrire : “C'était horrible… comme quelque chose tiré d'un film de science-fiction” (cas n°13).
Connie, une jeune fille de 18 ans calme et sensible, se rend en voiture à l'église, dimanche 27 novembre 1966 à 10h30, quand elle distingue une grande silhouette grise sur le gazon du terrain de golf de Mason County, à la sortie de New Haven. La chose déploie soudain des ailes longues de 3 mètres, décolle à la verticale et se précipite sur elle. Les grands yeux ronds, rouges, brillants et féroces, la tétanisent littéralement : “C’est un miracle que je n'aie eu aucun accident !”.
Connie parvient à regagner sa maison dans un état quasi-hystérique. Le lendemain ses yeux sont rougis et presque clos. J’ai rencontré Connie 2 semaines plus tard et ses yeux étaient encore rougis et larmoyants (NOTE10).
Comme pour beaucoup d’autres personnes, ce premier incident fut pour elle le début du cauchemar.
La tentative d'enlèvement
Au début de février 67, Connie se marie avec M. Keith Gordon et le couple s’installe à Middleport, Ohio, dans une demeure divisée en deux appartements et abritant un autre couple. Le téléphone n’est pas installé.
Le 22 février, Connie quitte la maison pour se rendre à l’école, elle est bientôt suivie par une grosse voiture noire. Comme tous les jeunes de son âge, Connie est passionnée par les voitures (un symbole social important pour la jeunesse américaine rurale), et l’identifie sans hésiter : c’est une buick 1949 (NOTE11). Le conducteur ouvre la portière et l’appelle. Pensant qu’il cherche son chemin, Connie s’approche sans crainte. L’homme est jeune, 25 ans environ, et présente bien. Il porte un tee-shirt bariolé «mod», pas de veste, des cheveux noirs lissés, un teint fortement hâlé et lui parle sans aucun accent (NOTE12).
Lorsqu’elle arrive au niveau de la voiture, il tente brusquement de l’attraper par le bras en lui ordonnant de monter, mais elle lutte et parvient à le faire lâcher prise. Terrifiée, elle se réfugie chez elle et, l’uatre couple étant absent, s’enferme à double tour. Plus tard dans la journée elle croit entendre des bruits de pas sur le perron mais se garde bien d’aller vérifier s’il y a effectivement quelqu’un à la porte. Le soir, elle fait part de sa mésaventure à son mari, qui a vu lui aussi la buick dans le voisinage. Aucun d’eux ne connaît le conducteur.
Connie reste chez elle le jour suivant, 23 février. Vers 15h elle entend quelqu’un devant la maison et un grand coup est donné sur la porte. En approchant lentement, elle ne remarque personne mais un petit mot a été glissé, écrit au stylo sur une page de bloc-notes : «Sois prudente jeune fille, je peux encore t’attraper.» Cette nuit-là, Connie et Keith se rendent à la police. Connie remarque un détail curieux : le véhicule, malgré son ancienneté, était complètement neuf, et pas simplement bien entretenu (NOTE13).
L’enquête de la police
La police de Middleport est assez modeste (3400 habitants dans cette ville) et quelque peu léthargique. En mars 67 je visite leurs bureaux à propos de cette tentative d’enlèvement. Le chef me tend un papier indiquant les nom et prénom de Connie et une simple note manuscrite : «Buick noire. Homme jeune.». Selon lui, personne ne possède de buick noire à Middleport, il s’agit clairement d’une tentative d’enlèvement par un maniaque. L’officier Manly m’assure alors que le domicile du couple est encore sous étroite surveillance. J’ai dû lui apprendre mmoi-même que les Gordon avaient quitté la maison et s’étaient installés de l’autre côté du fleuve, en Virginie-Occidentale.
Malgré mes publications dans de nombreux journaux et mon appartenance à la North American Newspaper Alliance, les policiers sont restés très méfiants à mon égard, et n’ont eu de cesse de me demander si je n’étais pas «du gouvernement». En outre, l’officier Manly se débrouilla pour perdre rapidement la menace manuscrite que Connie leur avait confié (NOTE14).
Les Gordon se sont installés temporairement à News Haven, avec la mère de Connie, Mme Faye Carpenter. La nuit du 22 mars, Connie est brusquement réveillée par un long bruit strident, une sorte de «bip» provenant de derrière sa fenêtre. Le 22 décembre 67, une personne répondant au signalement d’un MIB leur rend visite et discute avec eux près de 2h. Mme Carpenter est bien là pendant l’entretien mais étrangement, elle ne se rappelle que de l’arrivée et du départ du visiteur, et ne garde aucun souvenir de la conversation. Depuis un an, il y a eu des manifestations répétées de poltergeists dans sa demeure. Bruits mystérieux, objets qui tombent soudainement de l’endroit où ils reposent depuis des lustres, etc. Elle note aussi de nombreuses bizarreries avec son téléphone : l’appareil sonne sans aucun interlocuteur à l’autre bout du fil, des sons métalliques étranges retentissent pendant les conversations, et toute l’habituelle panoplie du harcèlement téléphonique.
Mme Carpenter mène une vie parfaitement tranquille et n’a jamais médiatisé ces incidents. Comme de nombreuses autres personnes à New Haven, elle a vu beaucoup d’ovnis ces derniers mois (NOTE15).
Cet article a réellement une valeur culturelle et historique, il précède le livre que plubliera John Keel quelques années plus tard, et contient déjà toute la “mythologie” du mothman, qui va imprégner la culture américaine pour longtemps : en 2001 sort le film “La prophétie des Ombres” adapté du livre de Keel. Digérés par la culture de l'entertainement de masse, les événements de Point Pleasant - tels qu'ils sont rapportés par John Keel - n'en restent pas moins très bizarres ! S'agit-il simplement de l'enthousiasme et de l'imagination de son conteur ? Personnellement, je ne crois pas : il a bien dû se passer quelque chose d'anormal à l'époque, mais quelque chose dont l'origine réelle s'est probablement perdue à tout jamais pour laisser la place au mythe du mothman, façonné et altéré par le contexte soucoupique dans lequel son auteur l'a placé.
En 1966, une nouvelle créature mystérieuse a fait son apparition près de la petite ville de Point Pleasant, située à 320 km à l'ouest de la région où fut observé le célèbre “Monstre de Flatwoods” en 1952. Doté d'ailes — ce qui le différencie de son cousin de Flatwoods — le monstre de Point Pleasant semble capable de suivre une voiture roulant à plus de 150 km/h, sans avoir à les faire battre ! Dans la région, on le surnomme “L'Oiseau”, mais, partout ailleurs, les journalistes l'ont aussitôt rebaptisé Mothman : “l'homme-phalène”.
Quelle que soit sa nature, cet “Oiseau” a déjà terrorisé beaucoup de monde et demeure une énigme pour la plupart des scientifiques, qu'ils soient biologistes ou ornithologues. Depuis décembre 1966, je me suis rendu cinq fois à Point Pleasant et j'ai interviewé en profondeur de nombreux témoins. Leurs vies ont parfois radicalement changé depuis leur terrible expérience avec “l'homme-phalène”. Je suis resté en contact avec beaucoup de ces personnes et j'ai suivi de près les développements de l'affaire en Virginie-Occidentale, comparée à d'autres affaires d'ovnis dans le pays. Il ne fait désormais plus aucun doute pour moi que Monsieur Mothman est lié aux objets volants non identifiés d’une manière tout à fait particulière et terrifiante.
L'Oiseau et son habitat
Les ufologues connaissent l'existence de ces créatures ailées dont on a recensé les apparitions depuis 1878 (NOTE1). Pourtant, on n'en avait jamais vu se manifester avec une telle constance dans une seule région comme aujourd’hui en Virginie-Occidentale. L'annexe ci-jointe contient 26 observations étalées entre novembre 1966 et novembre 1967. La créature a pris en chasse des voitures ou approché de très près des véhicules à l’arrêt dans 11 de ces cas. Ce n’est pas là simplement le scénario classique de rencontres avec un ovni, mais un trait de caractère particulier de ces grandes créatures velues qui reviennent chaque année en Californie, dans le Michigan et dans nombre d'autres régions des Etats-Unis. Ces créatures mystérieuses et insaisissables ne sont pas seulement liées entre elles, elles semblent être une même façade utilisée par quelque chose qui n’est pas là que par admiration pour nos produits de Détroit (NDLR : Détroit était à l'époque la ville des usines automobiles General Motors).
“Ils” portent un intérêt tout particulier aux occupants des voitures approchées et se servent de leurs accoutrements bizarres pour mieux cacher leurs intentions. Même si cette hypothèse paraît étonnante, les preuves s’accumulent en sa faveur. Beaucoup des témoins de l’homme-phalène sont intelligents, bien éduqués et possèdent une bonne réputation dans leur communauté, il ne s’agit pas de farfelus. La région de Point Pleasant est très industrialisée, on y trouve beaucoup d’usines le long du fleuve Ohio et la main d’œuvre y est très qualifiée. Autre bon point pour cette communauté, sa foi profonde et son appartenance à la “Ceinture de la Bible” : 22 églises à Point Pleasant pour 5000 habitants, et pas un seul bar.
Premiers cas
L'histoire de l’homme-phalène débute par l'observation d'un “homme ailé” à Scott, dans le Mississippi, le 1er septembre 1966 (NOTE3). La ville de Scott est située sur le fleuve Mississipi, à quelques centaines de kilomètres au sud du point où il rejoint l'Ohio. Le nouveau territoire de l'homme-phalène en Virginie-Occidentale se trouve à un peu plus d’un kilomètre des rives de l'Ohio.
Sur les 26 témoignages de notre liste, 10 ont été effectués dans le voisinage immédiat de la “zone TNT”, une réserve de munitions de la Deuxième Guerre Mondiale au nord de Point Pleasant. La « zone TNT » se compose de plusieurs centaines d'hectares boisés, en bordure de la Réserve Clinton F. McClintic Wildlife Station, une forêt très dense et montagneuse qui s’étale sur quelques 2500 hectares parsemés de lacs et de barrages.
La zone TNT est parsemée de nombreux dômes artificiels aux lourdes portes d’acier. Certains de ces dômes ont été condamnés car ils renferment encore d’anciens stocks d'explosifs. De nos jours, il n'y a plus aucune activité dans la zone, il ne reste que les ruines de deux grandes centrales électriques et de vieilles usines d'explosifs. Un vaste réseau de tunnels s'étend sous le site, la plupart condamnés, certains noyés par l'eau boueuse.
L'une des premières rencontres avec l'homme-phalène (n°4) se déroule le 15 novembre 1966 vers minuit, devant l'une des deux centrales abandonnées (NOTE4). 2 couples, les Scarberry et les Mallette, roulent dans une voiture le long de la route sale et cahoteuse qui borde la centrale, lorsqu’ils voient soudain une silhouette grise grande comme un homme, avec des ailes et d’effrayants yeux rouges luminescents. La chose semble s’avancer maladroitement vers les portes de la centrale. Terrifiés, les témoins accélèrent et quittent la zone. Alors qu'ils roulent nerveusement vers Point Pleasant à la vitesse de 160 km/h, la créature surgit au-dessus de leur voiture, sans battre des ailes ! Les témoins reviennent sur les lieux avec l’officier de police Millard Halstead : la créature a disparu, mais la radio du policier émet d'étranges bruits… comme le son d’un disque lu trop rapidement, dira-t-il plus tard.
Effet Poltergeist
Cette rencontre a été le début d'une longue chaîne d'événements étranges. Les époux Scarberry, qui vivent alors dans une caravane, ont affaire à une série de manifestations de type poltergeist. Les phénomènes ne cessent pas malgré leur déménagement - M. Scarberry est désormais dans l'armée et sa femme Linda vit chez sa mère à Point Pleasant. Les parents eux aussi, M. et Mme MacDaniel, ont d’inexplicables problèmes avec leur téléphone et pensent être sur écoute. Des lumières bizarres apparaissent et les objets ont une nette tendance à se mouvoir, semble-il, de leur propre volonté.
Le 11 janvier 1967, dans la journée, Mme McDaniel voit “l'Oiseau” de ses propres yeux. Elle croit apercevoir un petit avion qui vole au faîte des arbres devant chez elle. Comme l'engin s'approche, elle se rend compte qu'il s’agit d’une forme humaine, avec des ailes. Mme McDaniel me confira plus tard que la chose plongea vers elle puis tourna au dessus d'un restaurant proche avant de s'éloigner jusqu'à ne plus être visible. Précisons que Mme McDaniel travaille au Bureau des Sans-Emplois et jouit à Point Pleasant d'une très bonne réputation, j'ai souvent été invité chez eux et je n'ai jamais détecté aucun signe de déséquilibre ou d'imagination trop poussée dans cette famille.
Linda et ses parents prétendent chacun avoir reçu la visite de personnes dont les descriptions cadrent avec celles des controversés et légendaires “Hommes en Noir”, la dernière de ces visites s’étant déroulée le 23 décembre 1967. Ces témoignages sont de ceux qui m'ont fait prendre au sérieux les histoires de M.I.B. (NDLR : Men In Black). La demeure des McDaniel se situe en bordure de la Route 62, laquelle traverse la zone TNT.
Dans la majorité des cas, les témoins ne distinguent que vaguement la créature. Sa caractéristique principale est sans aucun doute ses yeux rouges brillants. Peu de témoins ont pu décrire le visage de “l'Oiseau”, mais beaucoup ont été terrifiés par ses yeux. Beaucoup de témoins ont affirmé qu’il était de couleur grise, d’autres qu’il était de couleur brune. Tous précisent que les ailes ne battent pas pendant le vol, ce qui rend ses performances particulièrement incroyables. Ceux qui l'ont vu marcher disent qu'il se dandine ou qu’il chaloupe, et ceux qui l'ont vu prendre son envol en parlent comme d'un hélicoptère qui monterait en ligne droite.
Le matin du 25 novembre 1966 à 7h15, Thomas Ury, un jeune homme de 25 ans habitant à Clarksburg en Virginie-Occidentale, aperçoit, alors qu’il conduit sur la route 62 près de la zone TNT, une grande silhouette grise qui s'élève d'un champ (cas n°10) : “C'est arrivé comme un hélicoptère, puis c'est passé au-dessus de ma voiture”. Il accélère rapidement sans pour autant distancier la créature, qui reste à son niveau et va même jusqu’à décrire des cercles au-dessus de son véhicule. La chose fait 2 mètres de long pour une envergure d'environ 2,5 à 3 mètres. Comme beaucoup d'autres témoins, Thomas Ury ne distingue pas de visage : il conduit une voiture décapotable et n’a aucune envie de voir la chose foncer directement sur lui. (NOTE8).
Connie Joe Carpenter, un autre témoin, jure qu'elle a vu le visage de la créature, mais ne peut trouver les mots pour le décrire : “C'était horrible… comme quelque chose tiré d'un film de science-fiction” (cas n°13).
Connie, une jeune fille de 18 ans calme et sensible, se rend en voiture à l'église, dimanche 27 novembre 1966 à 10h30, quand elle distingue une grande silhouette grise sur le gazon du terrain de golf de Mason County, à la sortie de New Haven. La chose déploie soudain des ailes longues de 3 mètres, décolle à la verticale et se précipite sur elle. Les grands yeux ronds, rouges, brillants et féroces, la tétanisent littéralement : “C’est un miracle que je n'aie eu aucun accident !”.
Connie parvient à regagner sa maison dans un état quasi-hystérique. Le lendemain ses yeux sont rougis et presque clos. J’ai rencontré Connie 2 semaines plus tard et ses yeux étaient encore rougis et larmoyants (NOTE10).
Comme pour beaucoup d’autres personnes, ce premier incident fut pour elle le début du cauchemar.
La tentative d'enlèvement
Au début de février 67, Connie se marie avec M. Keith Gordon et le couple s’installe à Middleport, Ohio, dans une demeure divisée en deux appartements et abritant un autre couple. Le téléphone n’est pas installé.
Le 22 février, Connie quitte la maison pour se rendre à l’école, elle est bientôt suivie par une grosse voiture noire. Comme tous les jeunes de son âge, Connie est passionnée par les voitures (un symbole social important pour la jeunesse américaine rurale), et l’identifie sans hésiter : c’est une buick 1949 (NOTE11). Le conducteur ouvre la portière et l’appelle. Pensant qu’il cherche son chemin, Connie s’approche sans crainte. L’homme est jeune, 25 ans environ, et présente bien. Il porte un tee-shirt bariolé «mod», pas de veste, des cheveux noirs lissés, un teint fortement hâlé et lui parle sans aucun accent (NOTE12).
Lorsqu’elle arrive au niveau de la voiture, il tente brusquement de l’attraper par le bras en lui ordonnant de monter, mais elle lutte et parvient à le faire lâcher prise. Terrifiée, elle se réfugie chez elle et, l’uatre couple étant absent, s’enferme à double tour. Plus tard dans la journée elle croit entendre des bruits de pas sur le perron mais se garde bien d’aller vérifier s’il y a effectivement quelqu’un à la porte. Le soir, elle fait part de sa mésaventure à son mari, qui a vu lui aussi la buick dans le voisinage. Aucun d’eux ne connaît le conducteur.
Connie reste chez elle le jour suivant, 23 février. Vers 15h elle entend quelqu’un devant la maison et un grand coup est donné sur la porte. En approchant lentement, elle ne remarque personne mais un petit mot a été glissé, écrit au stylo sur une page de bloc-notes : «Sois prudente jeune fille, je peux encore t’attraper.» Cette nuit-là, Connie et Keith se rendent à la police. Connie remarque un détail curieux : le véhicule, malgré son ancienneté, était complètement neuf, et pas simplement bien entretenu (NOTE13).
L’enquête de la police
La police de Middleport est assez modeste (3400 habitants dans cette ville) et quelque peu léthargique. En mars 67 je visite leurs bureaux à propos de cette tentative d’enlèvement. Le chef me tend un papier indiquant les nom et prénom de Connie et une simple note manuscrite : «Buick noire. Homme jeune.». Selon lui, personne ne possède de buick noire à Middleport, il s’agit clairement d’une tentative d’enlèvement par un maniaque. L’officier Manly m’assure alors que le domicile du couple est encore sous étroite surveillance. J’ai dû lui apprendre mmoi-même que les Gordon avaient quitté la maison et s’étaient installés de l’autre côté du fleuve, en Virginie-Occidentale.
Malgré mes publications dans de nombreux journaux et mon appartenance à la North American Newspaper Alliance, les policiers sont restés très méfiants à mon égard, et n’ont eu de cesse de me demander si je n’étais pas «du gouvernement». En outre, l’officier Manly se débrouilla pour perdre rapidement la menace manuscrite que Connie leur avait confié (NOTE14).
Les Gordon se sont installés temporairement à News Haven, avec la mère de Connie, Mme Faye Carpenter. La nuit du 22 mars, Connie est brusquement réveillée par un long bruit strident, une sorte de «bip» provenant de derrière sa fenêtre. Le 22 décembre 67, une personne répondant au signalement d’un MIB leur rend visite et discute avec eux près de 2h. Mme Carpenter est bien là pendant l’entretien mais étrangement, elle ne se rappelle que de l’arrivée et du départ du visiteur, et ne garde aucun souvenir de la conversation. Depuis un an, il y a eu des manifestations répétées de poltergeists dans sa demeure. Bruits mystérieux, objets qui tombent soudainement de l’endroit où ils reposent depuis des lustres, etc. Elle note aussi de nombreuses bizarreries avec son téléphone : l’appareil sonne sans aucun interlocuteur à l’autre bout du fil, des sons métalliques étranges retentissent pendant les conversations, et toute l’habituelle panoplie du harcèlement téléphonique.
Mme Carpenter mène une vie parfaitement tranquille et n’a jamais médiatisé ces incidents. Comme de nombreuses autres personnes à New Haven, elle a vu beaucoup d’ovnis ces derniers mois (NOTE15).
Hier à 8:55 par anoy
» OVNIs : des vidéos DÉCLASSIFIÉES troublantes enfin analysées au Congrès Américain
Mer 20 Nov - 22:39 par Schattenjäger
» Le Roswell Italien : crash d’ovni, secrets et rumeurs
Mar 19 Nov - 21:25 par Satanas
» Quand des français ont osé, en 1940 !
Dim 17 Nov - 17:51 par anoy
» OVNIs : nouvelles révélations incroyables au Congrès Américain, on fait le point !
Dim 17 Nov - 7:47 par anoy
» L'Iceberg des Red Rooms : La plus grande enquête sur ce mystère d'internet
Sam 16 Nov - 18:12 par Schattenjäger
» Sujet pour les fans de One piece
Sam 16 Nov - 11:24 par Schattenjäger
» Décés de Gildas Bourdais
Ven 15 Nov - 22:38 par Schattenjäger
» GILDAS BOURDAIS
Ven 15 Nov - 16:04 par Invité
» Une grotte mystérieuse...En réalité pas grand chose!
Jeu 14 Nov - 12:37 par Satanas
» L'HISTOIRE QUI A TERRIFIÉ L'EST DE LA FRANCE
Lun 11 Nov - 19:29 par Schattenjäger
» Le cas Paul Bernardo
Lun 11 Nov - 18:09 par Satanas
» 11 Km de Profondeur Sous l’Océan : Ce Que Cachent les Abysses
Mer 6 Nov - 21:50 par Schattenjäger
» 5 THÉORIES SUR BOUDDHA
Mer 6 Nov - 15:11 par Satanas
» Lieux hantés d'Écosse : châteaux, légendes et malédictions.
Ven 1 Nov - 18:45 par Schattenjäger