L’anneau, l’anneau Unique, Seigneur des anneaux, l’anneau maître est le 20 ème : 3 pour les elfes immortels et lumineux, 7 pour les nains qui représentent la diffraction de la lumière dans la matière, 9 pour les hommes en qui la lumière peut renaître, et un pour les dominer tous. 2 à l’échelle des dizaines, placé avant 21 c’est un peu l’équivalent de 666 qui empêche l’accès au 7 en majesté. C’est l’obstacle, la tentation majeure placée sur le chemin du retour. Comme 666, il forme un cercle fermé
L’anneau a au moins deux pouvoirs : rendre fou en rongeant l’âme, rendre invisible. Aux yeux de qui ? Dans les deux cas, il provoque l’exclusion. Sméagol se met au ban de l’humanité, car il a échangé l’amitié des hommes ou des hobbits contre la fascination pour la solitude. Dans cette solitude, d’ailleurs, il se dédouble. La perte de l’anneau et la rencontre des hobbits provoque en lui une ambivalence remarquable, que le mépris des hommes et l’avidité retrouvée effaceront de nouveau.
Etre invisible permet de fuir le monde des hommes, mais ouvre la porte aux monstres de l’intérieur, de l’au-delà.
L’anneau (dans le film, tout au moins, je n’ai pas le souvenir de ça dans le livre) se porte à l’index. Etre mis à l’index, c’est être montré du doigt, désigné pour être retranché de la communauté. Exclu.
L’anneau donne le pouvoir, donne la clef de la puissance pyramidale, mais retranche son possesseur du monde des vivants. Les tyrans s’enferment dans des tours. Ils ne connaissent rien de l’amour. Leur existence est masturbatoire et dépressive.
Le créateur de l’anneau règne alors par la terreur sur des esclaves toujours prêts à s’entre-déchirer, dont le seul ressort est la soif de la destruction de ce qui incarne la fragilité et la beauté. La cohésion des troupes de Sauron ne tient qu’à l’extrême rigueur qu’il exerce sur elles. A chaque instant le goût de la rivalité en met le vilain ordre en péril. Il s’agit d’une autre forme de fragilité, à l’opposé de celle des fleurs : ce qui vit sous la contrainte et la compression est toujours prêt à se fissurer, à éclater.
Sur l’autre rive, celle des elfes, des hobbits, des hommes et des nains, on retrouve cette tendance à la compétition, à la désorganisation due à l’effet de l’anneau : les elfes et les nains se méprisent, les hommes traitent les hobbits avec condescendance. On a ici la même disparité que dans les troupes de Sauron ou de Saroumane : orques, trolls, uruk-haï, qui sont le fruit de manipulations génétiques à peu près équivalentes à celles que nous préparent les sorciers de Baxter, gobelins, etc, mais ici nulle contrainte. La Communauté est faite de volontaires, qui comme le leur dit l’elfe Elrond sont libres à chaque instant d’arrêter leur voyage.
Le monde des hommes est également divisé : Minas Tirit et Edoras sont alliées, certes, mais de loin, et chacun nourrit des rancoeurs. Les morts de la montagne, eux, ont trahi. Depuis, ils n’ont pas trouvé le repos. L’intendant Denethor, révolté à l’idée qu’un Roi puisse revenir s’isole dans son orgueil et son amertume, comme ses ennemis noirs.
Au cœur de chacun : la division. La séparation. Telle est l’influence de l’anneau. C’est patent chez Frodon, bien sûr. Mais Tolkien est subtil : si Frodon écarte Sam, il a une sorte de tendresse pour Gollum, victime consentante du même sortilège. Frodon forme le lien entre le monde de l’amitié et celui de la solitude. C’est un personnage à la fois complet et divisé, car il est l’image du cœur.
Si les guerriers racontent l’histoire extérieure et visible du dernier combat que livre la création toute entière, Frodon, Sam et Gollum représentent le combat invisible qui a lieu dans l’intime de chacun de nous. Les troupes livreront leur dernier combat devant les portes noires, à l’extérieur. Frodon et les deux irréconciliables adversaires traversent, eux, le royaume du Mordor et remontent à l’origine, à la source. Ce n’est pas la source claire de la vie, c’est le volcan bouillonnant des passions, dans le feu duquel a été forgé l’anneau. Ils escaladent une pyramide qui n’est plus celle du pouvoir, mais celle de la dépossession, de la perte de soi. Et jusqu’au dernier instant, rien n’est joué. Il faut que Gollum, qui est l’esclave intégral de ses passions disparaisse pour toujours.
Tolkien prétendait avoir écrit un livre « profondément chrétien ». Son ami et rival Clive Stapelton Lewis, lui-même auteur de la puissante trilogie dite « cosmique » et des Chroniques de Narnia, décrit à la fin de sa trilogie, dans le roman traduit sous le nom de « Cette hideuse puissance » une scène de banquet unique dans toute la littérature, qui signe la fin du « mal » par l’accomplissement de son principe : la division.
Pour citer Marc, 3.24 : « Si un royaume est divisé contre lui-même, il ne peut subsister ».
L’anneau tentera tous ceux qui l’approchent, elfes, hommes, hobbits, Gandalf lui-même. La tentation du pouvoir et de l’orgueilleuse solitude nous habite tous. La guerre est âpre et cruelle, à l’extérieur comme à l’intérieur.
Le Roi apparent n’est couronné et marié que lorsque Frodon, le héros intérieur a été vaincu par Gollum, qui a enfin révélé sa totale aliénation. Dans le feu de la Crevasse du Destin, Sam, l’ami fidèle est vaincu lui aussi. Gollum triomphe en coupant l’index de Frodon, le doigt qui isole car il désigne l’extérieur, les objets, commande. Privé de son index, Frodon est privé de l’anneau. Il revient à lui. On saisit mieux pourquoi l’anneau rend invisible : l’index écarte le regard de Soi. L’intérieur nous devient invisible, lorsque par un geste nous séparons le monde en deux : l’autre, et Nous. Nous devenons Autre, l’Autre, étranger à nous-même. Tellement étranger que seule la possession d’un cercle indéfiniment masturbatoire reste notre seul moteur, jusqu’à la folie sanguinaire. Tellement étranger que Gollum préfère le néant à toute vie. Les ténèbres extérieures.
Tolkien était un ami des hommes et de la joie, érudit buveur de pintes à l’enseigne de l’Eagle and Child. Il remuait dans son cœur ce que nous remuons tous ; il a vécu un temps de guerres et de folie, comme nous allons le faire, sans doute. Il apporte la preuve que rien n’est simple, mais que dans l’inextricable, demeure un chemin, réservé à ceux qui veillent. Il nous dit que rien n’est gagné, certes, mais que rien n’est jamais perdu.
La question essentielle, c’est : qu’allons-nous faire du temps qui nous est imparti ?
Puisse ce texte puissant et profond, et le film remarquable qu’en a tiré Peter Jackson nous aider et nous inspirer en ces temps difficiles.
D’après le site Rosa Mystica, le 20 :
Représente "la différenciation fondamentale qui crée dans le monde deux pôles relativement antagonistes, et particulièrement l’opposition : esprit matière", selon R. Allendy.
J. Boehme appelle ce nombre "le Diable", c’est-à-dire le monde matériel opposé au monde spirituel.
Le nombre 20 est considéré comme néfaste pour Saint Jérome parce qu’il indique la lutte universelle, mais il représente également la source de toute l’énergie du monde.
Ce nombre est représenté en hébreu par la lettre caph, k, en forme de main ouverte, pour saisir et tenir. La onzième arcane du Tarot, qui correspond à cette lettre, et par conséquent à ce nombre, est "la Force" qui exprime l’énergie, l’activité, le travail, selon R. Allendy.
L’anneau a au moins deux pouvoirs : rendre fou en rongeant l’âme, rendre invisible. Aux yeux de qui ? Dans les deux cas, il provoque l’exclusion. Sméagol se met au ban de l’humanité, car il a échangé l’amitié des hommes ou des hobbits contre la fascination pour la solitude. Dans cette solitude, d’ailleurs, il se dédouble. La perte de l’anneau et la rencontre des hobbits provoque en lui une ambivalence remarquable, que le mépris des hommes et l’avidité retrouvée effaceront de nouveau.
Etre invisible permet de fuir le monde des hommes, mais ouvre la porte aux monstres de l’intérieur, de l’au-delà.
L’anneau (dans le film, tout au moins, je n’ai pas le souvenir de ça dans le livre) se porte à l’index. Etre mis à l’index, c’est être montré du doigt, désigné pour être retranché de la communauté. Exclu.
L’anneau donne le pouvoir, donne la clef de la puissance pyramidale, mais retranche son possesseur du monde des vivants. Les tyrans s’enferment dans des tours. Ils ne connaissent rien de l’amour. Leur existence est masturbatoire et dépressive.
Le créateur de l’anneau règne alors par la terreur sur des esclaves toujours prêts à s’entre-déchirer, dont le seul ressort est la soif de la destruction de ce qui incarne la fragilité et la beauté. La cohésion des troupes de Sauron ne tient qu’à l’extrême rigueur qu’il exerce sur elles. A chaque instant le goût de la rivalité en met le vilain ordre en péril. Il s’agit d’une autre forme de fragilité, à l’opposé de celle des fleurs : ce qui vit sous la contrainte et la compression est toujours prêt à se fissurer, à éclater.
Sur l’autre rive, celle des elfes, des hobbits, des hommes et des nains, on retrouve cette tendance à la compétition, à la désorganisation due à l’effet de l’anneau : les elfes et les nains se méprisent, les hommes traitent les hobbits avec condescendance. On a ici la même disparité que dans les troupes de Sauron ou de Saroumane : orques, trolls, uruk-haï, qui sont le fruit de manipulations génétiques à peu près équivalentes à celles que nous préparent les sorciers de Baxter, gobelins, etc, mais ici nulle contrainte. La Communauté est faite de volontaires, qui comme le leur dit l’elfe Elrond sont libres à chaque instant d’arrêter leur voyage.
Le monde des hommes est également divisé : Minas Tirit et Edoras sont alliées, certes, mais de loin, et chacun nourrit des rancoeurs. Les morts de la montagne, eux, ont trahi. Depuis, ils n’ont pas trouvé le repos. L’intendant Denethor, révolté à l’idée qu’un Roi puisse revenir s’isole dans son orgueil et son amertume, comme ses ennemis noirs.
Au cœur de chacun : la division. La séparation. Telle est l’influence de l’anneau. C’est patent chez Frodon, bien sûr. Mais Tolkien est subtil : si Frodon écarte Sam, il a une sorte de tendresse pour Gollum, victime consentante du même sortilège. Frodon forme le lien entre le monde de l’amitié et celui de la solitude. C’est un personnage à la fois complet et divisé, car il est l’image du cœur.
Si les guerriers racontent l’histoire extérieure et visible du dernier combat que livre la création toute entière, Frodon, Sam et Gollum représentent le combat invisible qui a lieu dans l’intime de chacun de nous. Les troupes livreront leur dernier combat devant les portes noires, à l’extérieur. Frodon et les deux irréconciliables adversaires traversent, eux, le royaume du Mordor et remontent à l’origine, à la source. Ce n’est pas la source claire de la vie, c’est le volcan bouillonnant des passions, dans le feu duquel a été forgé l’anneau. Ils escaladent une pyramide qui n’est plus celle du pouvoir, mais celle de la dépossession, de la perte de soi. Et jusqu’au dernier instant, rien n’est joué. Il faut que Gollum, qui est l’esclave intégral de ses passions disparaisse pour toujours.
Tolkien prétendait avoir écrit un livre « profondément chrétien ». Son ami et rival Clive Stapelton Lewis, lui-même auteur de la puissante trilogie dite « cosmique » et des Chroniques de Narnia, décrit à la fin de sa trilogie, dans le roman traduit sous le nom de « Cette hideuse puissance » une scène de banquet unique dans toute la littérature, qui signe la fin du « mal » par l’accomplissement de son principe : la division.
Pour citer Marc, 3.24 : « Si un royaume est divisé contre lui-même, il ne peut subsister ».
L’anneau tentera tous ceux qui l’approchent, elfes, hommes, hobbits, Gandalf lui-même. La tentation du pouvoir et de l’orgueilleuse solitude nous habite tous. La guerre est âpre et cruelle, à l’extérieur comme à l’intérieur.
Le Roi apparent n’est couronné et marié que lorsque Frodon, le héros intérieur a été vaincu par Gollum, qui a enfin révélé sa totale aliénation. Dans le feu de la Crevasse du Destin, Sam, l’ami fidèle est vaincu lui aussi. Gollum triomphe en coupant l’index de Frodon, le doigt qui isole car il désigne l’extérieur, les objets, commande. Privé de son index, Frodon est privé de l’anneau. Il revient à lui. On saisit mieux pourquoi l’anneau rend invisible : l’index écarte le regard de Soi. L’intérieur nous devient invisible, lorsque par un geste nous séparons le monde en deux : l’autre, et Nous. Nous devenons Autre, l’Autre, étranger à nous-même. Tellement étranger que seule la possession d’un cercle indéfiniment masturbatoire reste notre seul moteur, jusqu’à la folie sanguinaire. Tellement étranger que Gollum préfère le néant à toute vie. Les ténèbres extérieures.
Tolkien était un ami des hommes et de la joie, érudit buveur de pintes à l’enseigne de l’Eagle and Child. Il remuait dans son cœur ce que nous remuons tous ; il a vécu un temps de guerres et de folie, comme nous allons le faire, sans doute. Il apporte la preuve que rien n’est simple, mais que dans l’inextricable, demeure un chemin, réservé à ceux qui veillent. Il nous dit que rien n’est gagné, certes, mais que rien n’est jamais perdu.
La question essentielle, c’est : qu’allons-nous faire du temps qui nous est imparti ?
Puisse ce texte puissant et profond, et le film remarquable qu’en a tiré Peter Jackson nous aider et nous inspirer en ces temps difficiles.
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