(Source : Agoravox)
Quand on se balade dans les rues d’une ville de province (ou de Paris, je le précise à l’intention de mes lecteurs ruraux qui pourraient mal le prendre), devenues pour la plupart de plus en plus anonyme depuis quelques décennies, par suite de politiques de la ville débiles et sans tête, on croit retrouver parfois au détour d’un chemin ou d’un monument un peu de la Belle France, par la beauté d’un monument, le charme qui se dégage d’une ancienne maison. Mais ils ne sont pas nombreux à vouloir regarder ce qu’il en reste de ce qui était et reste encore malgré tout un beau pays. Il y a les gosses le nez vissé sur leur téléphone cellulaire, dans lequel ils mettent toute leur dignité, qui ne regardent jamais autout d’eux, ceux qui rêvent devant les vitrines, les GROSSES voitures, les vieux commèrant à la terrasse des cafés ou en attendant le car, tout le monde s’épiant, s’enviant, se jalousant.
On veut profiter du gateau, même pour quelques miettes, profiter du copinage, du clientèlisme, du népotisme, pour gagner beaucoup d’argent en faisant le moins d’efforts possible (effort devenant un mot grossier, encore plus si on l’accole à « intellectuel »).
On se sent alors un peu triste. On aimerait tellement que tout le monde se sente en paix avec son prochain. On a l’impression que la société devient une société de malveillance. Le sens de l’autre c’est ringard, on ne veut que contempler son nombril, intensément.
Bien sûr, il reste quelques belles âmes qui sauvent presque toutes les autres, qui se donnent aux autres, qui aident, qui n’ont de cesse d’essayer de faire progresser le monde vers un peu plus d’équité, un peu moins de ce profond égoïsme qui domine en ce moment. « Tout pour moi » ou « Parlez moi de moi y’a que ça qui m’intéresse » semble les devises des consuméristes que les français sont devenus. Les supermarchés sont les nouveaux temples, les caisses, les nouvelles agoras.
Je ne dirais pas « la France moisie » comme on a pu le lire car il y a une connotation haineuse envers la culture de ce pays, je préfère le terme de « France blette » comme un fruit trop mûr tombé par terre, d’un arbre qui a du mal à fleurir. Quand on l’aime , on a encore plus de mal à observer son état de nos jours. Il n’y a pas une France, mais presque autant qu’il y a de communautés, de groupuscules tous plus sûr les uns que les autres d’avoir la vérité sur les politiques actuelles.
S’il y a des voix discordantes, c’est un peu comme au théâtre, elles sont là pour être dans leur emploi et s’y tenir, ainsi Zemmour ou Guillon et surtout Didier Porte. Ils sont là pour que le public les huent et scandent ensuite avec ferveur le nom de la pseudo vedette qui les contredit. Ils ont alors rempli leur contrat.
Au fond, la plupart de ses groupuscules et communautés sont d’accord pour surtout ne pas se remettre en cause une seconde, et encore moins la situation inique actuelle qui les arrange, et puis aussi car ils en profitent, surtout d’ailleurs car ils en profitent également. Il suffit que n’importe quel allumé de n’importe quelle organisation invoquent la liberté d’expression et les droits de l’homme pour justifier son passage dans les médias.
Et rappelons que gràce aux progrès technique les imbéciles qui ne pouvaient y accéder auparavant peuvent maintenant le faire gràce à Internet, afin d’y balancer leur bile, leurs frustrations, leurs aigreurs. Ils le font en toute impunité, ce qui importe c’est de faire du « bruit médiatique », de créer du « buzz ». Internet est un peu la nouvelle version du « panem et circenses » antique, une manière d’amuser le peuple, de le divertir pour qu’il ne remette pas le pouvoir en cause. Ce qu’il ne veut pas faire, dans les pays riches parce qu’il veut conserver coûte que coûte, contre vents et marées, dût-on pour cela détruire la planète ; dans les pays pauvres, on cherche le plus souvent des boucs émissaires ou l’homme providentiel.
La faute en incombe aussi à notre société qui n’a comme seule valeur que l’argent, et la célébrité rapide, célébrité qui n’a même plus besoin de justifier d’une quelconque valeur actuellement. Il y a cette trouvaille de la téléréalité, montrer des médiocres à d’autres médiocres pour que ceux-ci soient persuadés que leur médiocrité, leurs bassesses et leur manque total de dignité sont intéressantes. Le médiocre se sent poussé des ailes, enfin on parle de lui pour lui-même sans lui demander pour autant quelque mérite que ce soit et ça ça lui plait car il est toujours d’une grande paresse intellectuelle. Il encore moins envie de s’élever culturellement, il s’en fiche complètement. Il veut que ses connaissances soient utiles pour réussir socialement, son enrichissement spirituel, politique, artistique n’a aucune importance.
Avant, les sociopathes, les fous, les frustrés, les aigris, les méchants, gardaient tout pour eux, comme en plus il y avait une guerre de temps en temps pour s’entretuer, leurs pulsions trouvaient un exutoire. Il y avait un ennemi héréditaire, qui changeait de temps, tous les quatre ou cinq générations, on le chargeait de tous les maux et vogue la galère.
Il y avait aussi le sport, qui justifiait souvent l’expression de pulsions violentes qui il est vrai n’ont rien à voir avec à la base de la base avec l’esprit sportif.
Ils partagent tous quelques fortes détestations, un anti-intellectualisme de base (dont les « profs » responsables d’à peu près tous les maux, les fonctionnaires, « tous des fainéants »), et des haines cuites et recuites.
Et bien sûr la plupart se disent « je le pense donc j’ai raison ».
Du tout ressort une chose, le village global n’existe pas, il n’a jamais existé et n’existera sans doute jamais si on tient compte un peu sérieusement de la nature humaine. La société consumériste n’est autre qu’un conglomérat informe d’individualités qui se superposent sans être liées entre elles d’aucune manière car le lien communautaire ou social qui reliaient les personnes est un fardeau quant à la consommation. Tout devient consommation, on consomme la musique, les livres, tous mis au même niveau sans aucune hiérarchisation, la religion, une starlette du porno a autant d’importance qu’un philosophe si tous deux font autant de bruit médiatique, en prenant un peu de ci ou ça dans les rayons, ce qui arrange ou ce qui met en valeur. Surtout ce qui met en valeur.
Ce qui est quand même plus que paradoxal, c’est que l’anti-intellectualisme, et le rejet de la culture, est lié dans le même temps à une quête éperdue et affolée de reconnaissance pour ses connaissances ou ses capacités, celles-ci fussent-elles d’une extrême minceur, sans pour cela chercher à cultiver ce que l’on sait ou approfondir simplement ces opinions.
Il y a aussi cette mode consistant à traiter de « bobo » celui qui cherche simplement à nuancer son opinion ou dire quelques vérités. D’autres, pour se mettre bêtement en valeur, passer pour des esprits drôlement affranchis et libres, se sentent obligés de sortir des énormités irréfléchies (on espère qu’elles sont irréfléchies) comme celle-ci : j’ai pu lire par exemple dans un com d’un de mes textes qu’Attali voulait un gouvernement mondial dont le siège serait Jérusalem, on voit parfaitement où l’auteur de ce "commentaire" (entre guillemets avec des pincettes) veut en venir, ce ne sont plus des gros sabots, ce sont des chaussures orthopédiques...
On en vient toujours à insulter le contradicteur, en meute le plus souvent, car beaucoup d’internautes, même cachés derrière leur écran et un pseudo, ont besoin de sentir l’approbation du troupeau pour injurier celui ou celle qui ose remettre en cause leurs certitudes, qui on le sait, rendent fou.
Quand on se balade dans les rues d’une ville de province (ou de Paris, je le précise à l’intention de mes lecteurs ruraux qui pourraient mal le prendre), devenues pour la plupart de plus en plus anonyme depuis quelques décennies, par suite de politiques de la ville débiles et sans tête, on croit retrouver parfois au détour d’un chemin ou d’un monument un peu de la Belle France, par la beauté d’un monument, le charme qui se dégage d’une ancienne maison. Mais ils ne sont pas nombreux à vouloir regarder ce qu’il en reste de ce qui était et reste encore malgré tout un beau pays. Il y a les gosses le nez vissé sur leur téléphone cellulaire, dans lequel ils mettent toute leur dignité, qui ne regardent jamais autout d’eux, ceux qui rêvent devant les vitrines, les GROSSES voitures, les vieux commèrant à la terrasse des cafés ou en attendant le car, tout le monde s’épiant, s’enviant, se jalousant.
On veut profiter du gateau, même pour quelques miettes, profiter du copinage, du clientèlisme, du népotisme, pour gagner beaucoup d’argent en faisant le moins d’efforts possible (effort devenant un mot grossier, encore plus si on l’accole à « intellectuel »).
On se sent alors un peu triste. On aimerait tellement que tout le monde se sente en paix avec son prochain. On a l’impression que la société devient une société de malveillance. Le sens de l’autre c’est ringard, on ne veut que contempler son nombril, intensément.
Bien sûr, il reste quelques belles âmes qui sauvent presque toutes les autres, qui se donnent aux autres, qui aident, qui n’ont de cesse d’essayer de faire progresser le monde vers un peu plus d’équité, un peu moins de ce profond égoïsme qui domine en ce moment. « Tout pour moi » ou « Parlez moi de moi y’a que ça qui m’intéresse » semble les devises des consuméristes que les français sont devenus. Les supermarchés sont les nouveaux temples, les caisses, les nouvelles agoras.
Je ne dirais pas « la France moisie » comme on a pu le lire car il y a une connotation haineuse envers la culture de ce pays, je préfère le terme de « France blette » comme un fruit trop mûr tombé par terre, d’un arbre qui a du mal à fleurir. Quand on l’aime , on a encore plus de mal à observer son état de nos jours. Il n’y a pas une France, mais presque autant qu’il y a de communautés, de groupuscules tous plus sûr les uns que les autres d’avoir la vérité sur les politiques actuelles.
S’il y a des voix discordantes, c’est un peu comme au théâtre, elles sont là pour être dans leur emploi et s’y tenir, ainsi Zemmour ou Guillon et surtout Didier Porte. Ils sont là pour que le public les huent et scandent ensuite avec ferveur le nom de la pseudo vedette qui les contredit. Ils ont alors rempli leur contrat.
Au fond, la plupart de ses groupuscules et communautés sont d’accord pour surtout ne pas se remettre en cause une seconde, et encore moins la situation inique actuelle qui les arrange, et puis aussi car ils en profitent, surtout d’ailleurs car ils en profitent également. Il suffit que n’importe quel allumé de n’importe quelle organisation invoquent la liberté d’expression et les droits de l’homme pour justifier son passage dans les médias.
Et rappelons que gràce aux progrès technique les imbéciles qui ne pouvaient y accéder auparavant peuvent maintenant le faire gràce à Internet, afin d’y balancer leur bile, leurs frustrations, leurs aigreurs. Ils le font en toute impunité, ce qui importe c’est de faire du « bruit médiatique », de créer du « buzz ». Internet est un peu la nouvelle version du « panem et circenses » antique, une manière d’amuser le peuple, de le divertir pour qu’il ne remette pas le pouvoir en cause. Ce qu’il ne veut pas faire, dans les pays riches parce qu’il veut conserver coûte que coûte, contre vents et marées, dût-on pour cela détruire la planète ; dans les pays pauvres, on cherche le plus souvent des boucs émissaires ou l’homme providentiel.
La faute en incombe aussi à notre société qui n’a comme seule valeur que l’argent, et la célébrité rapide, célébrité qui n’a même plus besoin de justifier d’une quelconque valeur actuellement. Il y a cette trouvaille de la téléréalité, montrer des médiocres à d’autres médiocres pour que ceux-ci soient persuadés que leur médiocrité, leurs bassesses et leur manque total de dignité sont intéressantes. Le médiocre se sent poussé des ailes, enfin on parle de lui pour lui-même sans lui demander pour autant quelque mérite que ce soit et ça ça lui plait car il est toujours d’une grande paresse intellectuelle. Il encore moins envie de s’élever culturellement, il s’en fiche complètement. Il veut que ses connaissances soient utiles pour réussir socialement, son enrichissement spirituel, politique, artistique n’a aucune importance.
Avant, les sociopathes, les fous, les frustrés, les aigris, les méchants, gardaient tout pour eux, comme en plus il y avait une guerre de temps en temps pour s’entretuer, leurs pulsions trouvaient un exutoire. Il y avait un ennemi héréditaire, qui changeait de temps, tous les quatre ou cinq générations, on le chargeait de tous les maux et vogue la galère.
Il y avait aussi le sport, qui justifiait souvent l’expression de pulsions violentes qui il est vrai n’ont rien à voir avec à la base de la base avec l’esprit sportif.
Ils partagent tous quelques fortes détestations, un anti-intellectualisme de base (dont les « profs » responsables d’à peu près tous les maux, les fonctionnaires, « tous des fainéants »), et des haines cuites et recuites.
Et bien sûr la plupart se disent « je le pense donc j’ai raison ».
Du tout ressort une chose, le village global n’existe pas, il n’a jamais existé et n’existera sans doute jamais si on tient compte un peu sérieusement de la nature humaine. La société consumériste n’est autre qu’un conglomérat informe d’individualités qui se superposent sans être liées entre elles d’aucune manière car le lien communautaire ou social qui reliaient les personnes est un fardeau quant à la consommation. Tout devient consommation, on consomme la musique, les livres, tous mis au même niveau sans aucune hiérarchisation, la religion, une starlette du porno a autant d’importance qu’un philosophe si tous deux font autant de bruit médiatique, en prenant un peu de ci ou ça dans les rayons, ce qui arrange ou ce qui met en valeur. Surtout ce qui met en valeur.
Ce qui est quand même plus que paradoxal, c’est que l’anti-intellectualisme, et le rejet de la culture, est lié dans le même temps à une quête éperdue et affolée de reconnaissance pour ses connaissances ou ses capacités, celles-ci fussent-elles d’une extrême minceur, sans pour cela chercher à cultiver ce que l’on sait ou approfondir simplement ces opinions.
Il y a aussi cette mode consistant à traiter de « bobo » celui qui cherche simplement à nuancer son opinion ou dire quelques vérités. D’autres, pour se mettre bêtement en valeur, passer pour des esprits drôlement affranchis et libres, se sentent obligés de sortir des énormités irréfléchies (on espère qu’elles sont irréfléchies) comme celle-ci : j’ai pu lire par exemple dans un com d’un de mes textes qu’Attali voulait un gouvernement mondial dont le siège serait Jérusalem, on voit parfaitement où l’auteur de ce "commentaire" (entre guillemets avec des pincettes) veut en venir, ce ne sont plus des gros sabots, ce sont des chaussures orthopédiques...
On en vient toujours à insulter le contradicteur, en meute le plus souvent, car beaucoup d’internautes, même cachés derrière leur écran et un pseudo, ont besoin de sentir l’approbation du troupeau pour injurier celui ou celle qui ose remettre en cause leurs certitudes, qui on le sait, rendent fou.
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