Etendu sur un monceau d'ossements, les bras le long du corps, dents serrées, le squelette fixe de ses orbites vides l'archéologue qui dégage patiemment ses os au fond d'une fosse mystérieuse sur un terrain du Vatican, la catacombe des Saints-Pierre-et-Marcellin à Rome.
De 3.000 à 4.000 corps ont été accumulés là au premier siècle de notre ère, dans six pièces", bien rangés les uns sur les autres, la plupart sur le dos, parfois sur le ventre, souvent tête-bêche, décrit Philippe Blanchard, archéologue de l'Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP).
Mais, plus curieux encore, "on voit que des corps ont été déposés par dizaines simultanément, ce qui fait penser à une mortalité anormale, un événement particulier" comme une épidémie, remarque pour sa part Dominique Castex, anthropologue au Centre national de la recherche scientifique (CNRS). Aucune catastrophe naturelle n'a été répertoriée à cette époque.
Au pied d'un mausolée édifié vers 320 par l'empereur Constantin 1er pour accueillir la dépouille de sa mère, Hélène, un escalier descend au fond de la catacombe, une des 60 que compte la ville de Rome. A une dizaine de mètres de profondeur, s'étend un dédale de couloirs de 4,5 km de long creusés dans le tuf.
Tout le long des parois de ce labyrinthe à peine éclairé, et dans des petites salles agrémentées de fresques, des alvéoles ont abrité au milieu du IIIe siècle jusqu'à 11.000 corps. Rien d'original, à ce stade, pour une catacombe chrétienne.
Mais un événement banal, la rupture d'une canalisation d'eau, allait changer du tout au tout l'intérêt de ces galeries: à l'occasion des travaux, derrière une fresque représentant notamment deux visages portant une auréole, les archéologues découvraient des cavités avec un amoncellement de corps.
La présence de la fresque aux auréoles a immédiatement fait penser à un dépôt de martyrs chrétiens.
Mais, note Dominique Castex, les analyses ont montré que les corps ne présentent pas de lésion osseuse. D'où l'idée qu'il pourrait plutôt s'agir de victimes d'épidémies étant donné la simultanéité des dépôts
Couchés sur des planches surplombant de quelques centimètres la couche supérieure de squelettes, les archéologues dégagent les os pour "individualiser les corps, savoir à qui appartient tel os".[/size][/font]
Deux petites pièces, d'environ 1,50m sur 1,20m, ont déjà été dégagées. De façon surprenante, les couches de corps étaient séparées par de la terre.[/size][/font]
Dans les plus grandes pièces actuellement fouillées, pouvant atteindre 3,40m sur 2,60 m et contenir chacune plus de 1.500 corps, d'autres détails intriguent: les visages ont été recouverts de plâtre, ce qui laisse penser à "des masques funéraires"
Dans un contexte d'épidémie, remarque Philippe Blanchard, il est étonnant de voir des corps préparés".
Par ailleurs, souligne Dominique Castex, très peu de bijoux ont été retrouvés (une paire de boucles d'oreilles, une bague, une épingle à cheveu), alors qu'à cette époque les morts étaient généralement enterrés avec.
Quelques restes de textile, de l'ambre, des fils d'or forment un bien maigre butin pour déterminer qui a pu être enterré dans ces salles, vraisemblablement d'anciennes citernes d'eau souterraines utilisées en urgence.
Devant des ossements remontés dans un petit laboratoire en plein air installé dans un couvent voisin, Dominique Castex précise que les premières analyses n'ont pas encore permis de déterminer de quelle maladie ces morts ont pu être frappés: peste ? variole? typhus ?
Une dent est actuellement en cours d'analyse. Elle révélera peut-être le secret de ces squelettes énigmatiques
Source : Yahoo News
De 3.000 à 4.000 corps ont été accumulés là au premier siècle de notre ère, dans six pièces", bien rangés les uns sur les autres, la plupart sur le dos, parfois sur le ventre, souvent tête-bêche, décrit Philippe Blanchard, archéologue de l'Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP).
Mais, plus curieux encore, "on voit que des corps ont été déposés par dizaines simultanément, ce qui fait penser à une mortalité anormale, un événement particulier" comme une épidémie, remarque pour sa part Dominique Castex, anthropologue au Centre national de la recherche scientifique (CNRS). Aucune catastrophe naturelle n'a été répertoriée à cette époque.
Au pied d'un mausolée édifié vers 320 par l'empereur Constantin 1er pour accueillir la dépouille de sa mère, Hélène, un escalier descend au fond de la catacombe, une des 60 que compte la ville de Rome. A une dizaine de mètres de profondeur, s'étend un dédale de couloirs de 4,5 km de long creusés dans le tuf.
Tout le long des parois de ce labyrinthe à peine éclairé, et dans des petites salles agrémentées de fresques, des alvéoles ont abrité au milieu du IIIe siècle jusqu'à 11.000 corps. Rien d'original, à ce stade, pour une catacombe chrétienne.
Mais un événement banal, la rupture d'une canalisation d'eau, allait changer du tout au tout l'intérêt de ces galeries: à l'occasion des travaux, derrière une fresque représentant notamment deux visages portant une auréole, les archéologues découvraient des cavités avec un amoncellement de corps.
La présence de la fresque aux auréoles a immédiatement fait penser à un dépôt de martyrs chrétiens.
Mais, note Dominique Castex, les analyses ont montré que les corps ne présentent pas de lésion osseuse. D'où l'idée qu'il pourrait plutôt s'agir de victimes d'épidémies étant donné la simultanéité des dépôts
Couchés sur des planches surplombant de quelques centimètres la couche supérieure de squelettes, les archéologues dégagent les os pour "individualiser les corps, savoir à qui appartient tel os".[/size][/font]
Deux petites pièces, d'environ 1,50m sur 1,20m, ont déjà été dégagées. De façon surprenante, les couches de corps étaient séparées par de la terre.[/size][/font]
Dans les plus grandes pièces actuellement fouillées, pouvant atteindre 3,40m sur 2,60 m et contenir chacune plus de 1.500 corps, d'autres détails intriguent: les visages ont été recouverts de plâtre, ce qui laisse penser à "des masques funéraires"
Dans un contexte d'épidémie, remarque Philippe Blanchard, il est étonnant de voir des corps préparés".
Par ailleurs, souligne Dominique Castex, très peu de bijoux ont été retrouvés (une paire de boucles d'oreilles, une bague, une épingle à cheveu), alors qu'à cette époque les morts étaient généralement enterrés avec.
Quelques restes de textile, de l'ambre, des fils d'or forment un bien maigre butin pour déterminer qui a pu être enterré dans ces salles, vraisemblablement d'anciennes citernes d'eau souterraines utilisées en urgence.
Devant des ossements remontés dans un petit laboratoire en plein air installé dans un couvent voisin, Dominique Castex précise que les premières analyses n'ont pas encore permis de déterminer de quelle maladie ces morts ont pu être frappés: peste ? variole? typhus ?
Une dent est actuellement en cours d'analyse. Elle révélera peut-être le secret de ces squelettes énigmatiques
Source : Yahoo News
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