ROSENHEIM
Premier article sur ce cas :
Le poltergeist de Rosenheim
L’exemple le plus célèbre est probablement celui étudié par Hans Bender (professeur à Fribourg, en Allemagne), connu sous le nom du "poltergeist de Rosenheim". En voici le récit, tiré de Broughton, p. 287.
"Par un matin froid de novembre 1967, la plupart des employés de l'avocat Sigmund Adam se trouvaient déjà au travail dans son étude de la ville bavaroise de Rosenheim. Une des dernières personnes à arriver fut Anne-Marie Schneider, une secrétaire de dix-huit ans récemment embauchée. Elle entra dans le hall et ôta son manteau. Alors qu'elle passait sous une lampe suspendue, celle-ci se mit à se balancer, mais la jeune fille ne remarqua rien du phénomène. Elle se dirigea vers le vestiaire, et le mouvement de la lampe s'amplifia. Soudain l'ampoule du vestiaire se mit elle aussi à se balancer. Un employé qui l'avait surveillée à son entrée lui lança : " Achtung ! Die Lampe ! " Anne-Marie se courba et releva son manteau pour se protéger. Un instant plus tard, l'ampoule située dans le hall explosa, projetant une pluie d'éclats de verre dans la direction d'Anne-Marie. Le balancement du fil cessa, et avec quelques mots de remerciements à l'employé qui l'avait mise en garde, Anne-Marie prit un balai pour ramasser le verre. Les autres membres du bureau se replongèrent dans leur travail. Ils étaient habitués maintenant.
Néanmoins l'avocat était à bout de nerfs. Son bureau subissait une autodestruction rapide et ses affaires ralentissaient considérablement. Les tubes fluorescents fixés au plafond tombaient sans cesse en panne. Une fois, il se produisit une forte détonation et tout l’éclairage s’éteignit tout d’un coup. Lorsque l'électricien, grimpé sur son échelle, examina les tubes au néon, il s'aperçut que ceux-ci avaient tourné de 90 degrés dans leur logement, interrompant la connexion électrique. À peine les avait-il tous remis en état de marche qu'un autre bruit violent se fit entendre et que les lumières s'éteignirent toutes à nouveau. Même lorsqu'elles n'étaient pas allumées, les ampoules à incandescence explosaient sans que le filament soit endommagé. Les plombs sautaient sans raison apparente, et parfois s’éjectaient tout seuls de leur logement. Les dysfonctionnements du téléphone étaient particulièrement graves. Les quatre combinés sonnaient en même temps sans qu'il y eût personne à l'autre bout du fil. Les conversations téléphoniques étaient souvent interrompues pendant de courtes périodes, ou coupées carrément. Les factures de téléphone atteignirent des montants aberrants, et nombre de numéros jamais appelés étaient facturés. Le liquide de développement, dans les machines à photocopier, jaillissait fréquemment de son réservoir sans que l'engin fût touché.
Tout d'abord, Adam et ses employés soupçonnèrent une déficience du système électrique. Des ingénieurs de la centrale électrique municipale et du bureau de poste (qui s'occupait du système téléphonique) furent appelés, et un équipement de contrôle installé sur les lignes électriques afin de détecter tout changement d'intensité du débit. Ces appareillages enregistrèrent de très importantes fluctuations du débit, qui coïncidaient souvent avec les phénomènes observés. On déconnecta l'étude de l'alimentation électrique municipale et l'on apporta une batterie de secours devant fournir un courant " sans perturbation ". Les écarts d'intensité de courant et les phénomènes continuèrent.
Des appareils d'enregistrement furent également branchés sur les téléphones pour garder trace de tout appel émanant des bureaux. Presque dès leur mise en fonction, ils enregistrèrent des appels envoyés des bureaux alors que personne n'utilisait le téléphone. Les enregistrements révélèrent un nombre considérable d'appels à l'horloge parlante (qui en Allemagne n’est pas un service gratuit), souvent six par minute. Le 20 octobre, quarante-six appels à l'horloge parlante en quinze minutes furent enregistrés. [...]
Le professeur Hans Bender de l'université de Fribourg, enquêteur chevronné en matière de poltergeists, arriva en compagnie de quelques collègues le premier décembre. Une semaine plus tard, ils furent rejoints par deux physiciens de l'Institut Max-Planck spécialistes de la physique des plasmas, F. Karger et G. Zicha, qui commencèrent à chercher des anomalies dans l'installation électrique et téléphonique. L'équipe de Bender remarqua rapidement que les phénomènes inexpliqués et les perturbations de puissance ne se produisaient que durant les heures de travail. Il devint également très vite évident que tous ces phénomènes avaient pour centre la personne d'Anne-Marie. Souvent, la première anomalie enregistrée par le matériel de surveillance se produisait au moment où Anne-Marie franchissait le seuil des bureaux le matin. Bender supposa qu'il s'agissait d'un cas de RSPK dont la jeune fille était l'agent.
Dès leur arrivée, Karger et Zicha entreprirent d'examiner les sources d'alimentation. Le 8 décembre, ils adjoignirent des équipements supplémentaires à ceux déjà en place. Entre 16 h 30 et 17 h 48 ce jour-là, l'appareillage enregistra quinze variations brusques du débit à intervalles irréguliers. À peu près au même moment, des craquements très forts se firent entendre, similaires à ceux qu'auraient produits des étincelles géantes, cependant chaque variation électrique ne s'accompagnait pas systématiquement de ces manifestations sonores. Tous les bruits furent enregistrés sur un magnétophone. On ajouta encore des appareils pour mesurer le potentiel électrique et le champ magnétique près des enregistreurs, ainsi que l'amplitude sonore dans les bureaux. Sur la base de leurs recherches, les physiciens jugèrent qu'ils pouvaient éliminer comme causes plausibles les variations dans l'alimentation électrique, les voltages démodulés à haute fréquence, les charges électrostatiques, les champs magnétiques statiques externes, les effets ultrasoniques ou infrasoniques (y compris les vibrations), les branchements défectueux ou des défauts de fonctionnement des appareils enregistreurs et, finalement, une intervention manuelle.
Lorsque Bender eut exposé sa conviction que les perturbations étaient dues à la PK, l'activité de poltergeist s'intensifia. L'équipe de Bender ainsi que les ingénieurs de la compagnie d'électricité et les officiers de police virent des assiettes décoratives sauter des murs et des tableaux se balancer et même tourner autour de leur crochet d'attache. Bender captura sur bande vidéo les lampes qui oscillaient et les bruits de détonation, mais il ne put enregistrer les mouvements des tableaux. Un autre enquêteur, utilisant leur équipement, put enregistrer un tableau effectuant une rotation de 320 degrés sur son axe. L'équipe de Fribourg observa des tiroirs s'ouvrant d’eux-mêmes et des documents qui se déplaçaient seuls. Certains tiroirs s'éjectèrent complètement des meubles. Par deux fois, un classeur de quelque 150 kilos s'écarta du mur d'une trentaine de centimètres. Tandis que se produisaient ces phénomènes, les enquêteurs notèrent qu'Anne-Marie était de plus en plus nerveuse. Finalement elle manifesta des contractions hystériques des bras et des jambes. Lorsqu'elle partit pour prendre une période de repos, les phénomènes cessèrent aussitôt. Peu après elle trouva un emploi ailleurs, et l'avocat ne connut plus aucune difficulté. Dans les bureaux où travaillait désormais Anne-Marie quelques perturbations se produisirent, mais moins spectaculaires et qui cessèrent avec le temps.
[...] Sur plus de trente-cinq cas qu'il avait étudiés, le professeur Bender a toujours affirmé que celui de Rosenheim était le plus impressionnant."
Un autre article sur le même sujet :L’experience de Rosenheim, Allemagne.
Les phénomènes extraordinaires qui se sont produits en novembre 1967 en Allemagne, à Rosenheim, Bavière, n’ont pas été seulement examinés par des psychologues ou des parapsychologues. En même temps que le professeur Hans Bender, directeur de l’Institut für Grenzgebiete der Psychologie Freiburg) (Institut pour les frontières de la psychologie à Fribourg en Brisgau), deux physiciens, F. Karger et G. Zicha, les ont étudiés d’une manière approfondie. Depuis les Romains au moins, on reconnaît les phénomènes parapsychologiques psychocinétiques à ce qu’il y a une absorption d’énergie : la température baisse. Mais le phénomène de Rosenheim absorbe aussi de l’énergie électrique. C’est tout à fait nouveau, et cela mérite une étude sérieuse.
En novembre 1967, dans une étude de notaire à Rosenheim, des tubes lumineux de 2,50 m au plafond se sont mis à se dévisser tout seuls. Les disjoncteurs sautaient sans raison. Les liquides des machines à photocopier sortaient des cuves et aspergeaient tout. Les quatre téléphones sonnaient en même temps, sans personne au bout. Les notes de téléphone étaient énormes : l’horloge parlante avait été appelée des milliers de fois. L'avocat Adam se met à inspecter une des lampes qui se sont balancées frénétiquement le 27 novembre 1967Une première étude du phénomène fut faite par la compagnie d’électricité et la société Siemens, ainsi que par la télévision allemande, qui présenta le phénomène lors de deux émissions. Puis le professeur Bender fut convoqué. Il constata que le phénomène se produisait toujours en présence d’une employé de 19 ans, qu’il désigne sous l’abréviation Anne-Marie Sch. La police criminelle à son tour, sur plainte du directeur de bureau, Herr Adam, a engagé une enquête. Il résulte de tout cela qu’aucune fraude ne put être détectée. On a enregistré, par exemple, la rotation de trois cent vingt degrés d’un tableau pendu au mur. Cette rotation paraît être due à des forces paranormales. Les tubes luminescents furent remplacés par des lampes à incandescence, qui éclatèrent. En présence des experts, des tiroirs s’ouvrirent tout seuls, et un classeur pesant cent soixante-quinze kilos s’écarta à trente centimètres du mur. Fraulein Sch, tomba alors malade, rentra chez elle, où les mêmes phénomènes se produisirent, et changea d’emploi : les mêmes phénomènes se produisirent au lieu de son nouvel emploi. Des instruments de mesure montrèrent que le phénomène absorbe l’énergie électrique. Le même phénomène appelle l’horloge parlante cinq fois par minute, sans toucher au cadran ! Les impulsions apparaissent directement dans la ligne. Quelques mesures faites sur Fraulein Sch, montrent que les phénomènes sont liés à des états d’hypertension. Pour autant qu’il soit possible d’en juger, elle n’a aucune intention méchante ou hostile, et toute son attitude semble montrer qu’elle voulait plutôt aider son patron, Herr Adam, que ces phénomènes inquiétaient beaucoup. Bien qu’ayant un congé médical, Fraulein Sch, est venue au bureau chaque fois qu’on le lui demandait, ce qui a permis d’établir une corrélation sérieuse entre les phénomènes et sa présence. Elle s’est également prêtée à des tests de parapsychologie. Pendant ses moments de tension, elle manifestait des facultés de clairvoyance d’un niveau élevé. Les dernières nouvelles de cette jeune fille sont bien tristes. Le phénomène en question, l’ayant apparemment suivie dans la rue, est entré avec elle dans un bowling dont le responsable était le fiancé de Fraulein Sch. Tout le dispositif électrique d’enregistrement du bowling s’est détraqué, et le fiancé, terrifié, a rompu ses fiançailles. Depuis celle-ci en est tombée malade. Ce drame montre en tout cas que Fraulein Sch. n’avait aucun intérêt à organiser ces manifestations, même si elle en avait eu le pouvoir. Les manifestations en question, et notamment les appels au téléphone automatique, exigent une puissance mentale extrêmement élevée et l’exercice de sens que l’homme ne possède pas ou qui lui sont inconnus. Il s’agit, en effet, d’émettre à distance des signaux électriques et de les envoyer sur une ligne avec une précision de l’ordre de la milliseconde. Aucun être humain ne possède normalement de tels pouvoirs, et c’est ce qu’il y a d’assez inquiétant dans ce phénomène.
Hans Bender et un de ses collègues inspectent les installations électriques des bureaux de l'avocat Adam. Les tubes au néon se détachent d'eux-mêmes !L’étude des physiciens F. Karger et G. Zicha montre que le phénomène de Rosenheim paraît pouvoir faire bouger l’aiguille d’un instrument de mesure sans qu’aucun phénomène naturel ne l’explique. Les causes naturelles suivantes ont été examinées, et éliminées :
1. Les variations de voltage des lignes (malgré la déflection de l’enregistreur, le voltage restait constant).
2. Le voltage H. F. démodulé composant avec caractéristique non linéaire (pas de signal à la sonde de tension, enquête faite avec un générateur de signal de 100 W).
3. Charge électrostatique.
4. Champ magnétique statique externe (pas de signal à la sonde de champ magnétique).
5. Mauvais contact dans le système d’amplification électronique, mécanisme déréglé dans l’enregistreur. Les mêmes phénomènes se sont produits avec un second enregistreur tout neuf : hypothèse à rejeter.
6. Effets d’ultrasons ou d’infrasons, fortes vibrations.
7. L’hypothèse d’une fraude par intervention humaine manuelle dans l’enregistrement a été totalement éliminée. On a également détecté, en plaçant un microphone, un signal d’une amplitude de 10 volts, qui paraît bien être le résultat d’une pression mécanique paranormale sur le cristal du microphone. Aucun son ne fut entendu. Le microphone était sous surveillance, et personne ne l’a approché. Lorsqu’on a enregistré les impulsions anormales du courant, on a constaté des déplacements du crayon enregistreur correspondant à des courants de 50 ampères. Aucun courant ne fut détecté. Les enregistreurs employés étaient tous d’un type standard, et parfaitement réglés. La rotation d’un tableau fut enregistrée sur cassette par un dispositif Ampex Vidéo Recorder, du type utilisé couramment en télévision. Il faut ajouter, sur le plan de l’électronique, que les phénomènes ont continué lorsqu’on alimenta le local avec des accumulateurs sans le relier au secteur. Cela élimine une bonne fois la possibilité d’irrégularités du secteur ; d’ailleurs elles auraient été détectées par le service d’entretien qui garda pendant toute la durée des événements un enregistreur Siemens Unireg sur la ligne d’arrivée du courant. La seule chose intéressante à tirer du rapport du service d’entretien est le témoignage d’un employé, qui vit passer dans le couloir Fraulein Sch. et constata que les lampes se balançaient derrière elle. L’examen médical de Fraulein Sch. montra des spasmes musculaires inquiétants d’un type hystérique, qui cessèrent lorsqu’elle quitta l’étude du notaire. Les parents de Fraulein Sch, s’opposèrent à un interrogatoire et à un traitement hypnotique.
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