par A. Meessen
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Professeur émérite de la Faculté des Sciences de l’UCL
Ce cas est un des plus extraordinaires et des mieux documentés de toute l’histoire de l’ufologie. Pour démontrer l’intérêt des événements du 18/19 septembre 1976, il suffit de savoir que le rapport émanant du Bureau de l’Attaché militaire des Etats-Unis à Téhéran fut distribué aux instances suivantes : la Maison Blanche, le Secrétaire d’État, le Secrétaire de la Défense, le Joint Chief of Staff, la National Security Agency (NSA), la Central Intelligence Agency (CIA), la Defense Intelligence Agency (DIA), les Chefs d’État-Major de l’US Air Force et de l’US Army, le Chef des Opérations Navales, ainsi que les Commandants en Chef de l’US Air Force et de l’US Army en Europe.
1. Le rapport du contrôleur aérien
Le samedi 18 septembre 1976, le contrôleur aérien Hossein Pirouzi ne se doutait pas de ce qui allait arriver, quand à 10 heures le soir, il commença son service de nuit à l’aéroport national de Mehrabad à Téhéran. Il reçut bientôt plusieurs coups de téléphone qui signalaient la présence d’un objet insolite au-dessus de la capitale. Ceci l’amena finalement à regarder dehors, le radar étant en maintenance. Lui et ses collaborateurs firent alors des observations visuelles très étonnantes. Des informations venant d’avions de ligne, passant au-dessus deTéhéran, le rendaient inquiet et il avertit la Force Aérienne Impériale de l’Iran. Le Général Nader Yousefi vérifia lui-même et ordonna de suite la montée d’un chasseur F-4 et puis d’un autre. Ils partaient de la base aérienne de Shahrokhi, située à environ 250 km de Téhéran et c’est Pirouzi, qui était en contact radio avec les pilotes. Il suivit et coordonna toute l’intervention, en agissant comme intermédiaire entre les pilotes et le Général qui dirigea les opérations. Son témoignage est donc capital.
Le lendemain, le Lt. Général Abdollah Azarbarzin, Commandant en Chef de la Force aérienne de l’Iran, organisa une investigation à Téhéran. Il interviewa lui-même les principaux intervenants et Pirouzi en fit évidemment partie [1]. Le Général Azarbarzin rédigea un rapport qu’il transmit au Général Hatemi, Conseiller militaire du Chah Mohamed Reza Pahlavi. Rappelons que celui-ci ne quitta l’Iran que le 16 janvier 1979 et mourut en 1980. Le général Hatemi donna au Général Azarbarzin l’instruction de transmettre ce rapport au MAAG (US Militairy Assistance Advisory Group), dont le siège se trouvait à Téhéran. Il était sous les ordres du Général américain Richard Secord. Toutes les informations recueillies par le Général Azarbarzin passèrent ainsi à l’USAF. Les Etats-Unis ont exploité encore d’autres canaux d’information, mais ont essayé de ne rien divulguer. Au cours des premiers jours qui ont suivi les événements de la nuit du 18/19 septembre 1976, les journalistes iraniens ont cependant décrit ce qui s’était passé. Ils ont déjà interrogé le contrôleur aérien Pirouzi, mais il fut également interviewé par John Checkley, à cette poque enquêteur du National Enquirer à Londres et par Vahe Petrossian, un journaliste libre vivant à Téhéran. Un rapport de cette interview fut dactylographié le 22 décembre 1976 à Téhéran. Bob Pratt qui travaillait lui-même au National Enquirer l’a transmis aux ufologues, le 15 mars 1977. Il fait maintenant partie d’un ensemble de documents originaux, concernant cette affaire [2]. Bob Pratt [3] et Bruce Maccabee [4] en ont reproduit une partie, mais ce dernier y a ajouté d’autres informations, venant surtout des articles de journaux de l’époque. Voici la traduction du texte original avec des sous-titres et des remarques, placées entre crochets.
C’est nous qui mettons certaines parties en relief, pour faciliter la structuration.
Les premières observations visuelles
Il était 10 h 30 le soir à Téhéran. La capitale de l’Iran était encore très active, mais la nuit u 18 septembre ne se déroula pas comme d’habitude. Dans la partie nord-est de la cité, à 1000 mètres au-dessus du sol, il y avait un objet stationnaire qui n’aurait pas dû s’y trouver. À la tour de contrôle de l’aéroport de Mehrabad, le superviseur de l’équipe de nuit, HosseinPirouzi, n’avait pas conscience de quelque chose d’inhabituel. Le radar était en réparation [ou plus exactement, en maintenance, pour 24 heures] et le petit écran à côté de lui ne montrait rien. Alors le téléphone sonna. C’était une dame, qui dit d’une voix excitée qu’elle voulait signaler la présence d’un étrange objet aérien au-dessus de sa maison. [Elle disait que cetobjet est lumineux « comme le Soleil et se trouve à environ 1000 mètres au-dessus de moi. Les couleurs changent, en passant par l’orange, le rouge et le jaune. »] Pirouzi, âgé de 35 ans [et ayant 13 ans d’expérience dans le contrôle du trafic aérien],demanda à la dame de décrire l’objet. « C’est assez difficile » dit-elle, « mais ce qui ressemble le plus est un ventilateur à quatre pales. En réalité, je pense qu’il y a deux objets distincts,mais parfois, il n’y en a qu’un seul. Il semble [pouvoir] se diviser en deux parties. Pourriez vous me dire ce que c’est ? » Pirouzi dit à la dame un peu affolée qu’il ne le savait pas, maisqu’elle ne se fasse pas de soucis. Il vérifierait. Pirouzi ne le fit pas, évidemment, [puisque le radar ne fonctionnait pas et] il n’y était pasintéressé. Quinze minutes plus tard, le téléphone de la tour de contrôle sonna de nouveau. C’était une autre dame excitée, voulant signaler un objet étrange dans le ciel. [Elle disait :« j’étais occupée à marcher avec mon enfant sur le toit de ma maison, quand j’ai brusquement vuun objet étrange qui s’illumina, changea de direction et « se sépara parfois en deux parties qui se réunissaient de nouveau. » Elle dit qu’elle pouvait voir cet objet, pendant qu’elle parlait à Pirouzi. Elle habitait également dans la partie nord-est de la ville. Pirouzi dit [aux enquêteurs] : « Je commençais alors à me demander ce qui se passait. Puisque trois stagiaires travaillaient avec moi, je leur ai demandé s’ils pouvaient voir quelque chose. Ils n’ont rien vu d’anormal.] Il y eut un troisième appel [à 11h15]. Cette fois-ci c’était un homme. Il habitait également au nord-est de la ville. Il disait : « Je suis certain de voir un objet qui n’est pas un avion. Qu’est-ce que c’est ? »
[Perouzi fut ensuite occupé pendant 10 minutes avec du trafic aérien et c’est un des stagiaires qui prit une quatrième communication téléphonique, semblable aux autres.] « Après le quatrième appel, je me faisais des soucis » dit Pirouzi. « J’ai pris ma paire de jumelles et je suis sorti sur la terrasse, près de la tour de contrôle. » [Il focalisa d’abord soigneusement ses jumelles, jusqu’à ce qu’il puisse lire les numéros d’inscription sur un avion éloigné qui était parqué à l’aéroport. Ensuite, il regarda vers le nord-est. Cela prit environ une minute, mais]brusquement, je vis l’objet. Sa forme était rectangulaire, probablement long de sept à huit mètres et 2 mètres de haut [rapport 4/1]. « D’après mes observations ultérieures », dit Pirouzi, « je dirais que c’était probablement cylindrique. Les deux extrémités pulsaient. La couleur était bleu-blanchâtre. Il y avait aussi une petite lumière rouge qui tournait sur une orbite circulaire autour de la section centrale du cylindre. Cela me rappelait les lumières clignotantes d’une ambulance, mais cela ne clignotait pas. » [La figure 1 fournit le dessin de Pirouzi, modifié pour rendre compte des proportions et du fait que l’objet semblait être cylindrique.]
figure 1 : La première observation visuelle de Pirouzi
« Le mouvement circulaire de la lumière rouge n’était pas continu. Tous les quarts de tours, elle s’arrêtait pour une fraction de seconde. Je dirais qu’il fallait 1 ou 2 secondes pour effectuer un tour complet. »
À partir du haut de la tour, Pirouzi était capable de voir encore un autre mouvement insolite. L’objet non identifié oscillait comme une bascule, les deux extrémités décrivant des arcs de 20°. [L’ensemble se déplaçait très, très lentement vers le nord.] Pirouzi reconnut : « J’étais stupéfait. Je ne savais pas que penser. Il y avait là de toute évidence un objet étrange dans le ciel, directement au-dessus de Téhéran. Je ne pouvais voir les détails que j’ai décrits qu’au moyen des jumelles. À l’oeil nu et à la distance à laquelle je me trouvais, cela ressemblait à une très grande étoile, très bas dans le ciel, sans les scintillations, évidemment. Je l’observais pendant environ cinq minutes, toujours au même endroit. Alors cela disparut. Je balayais le ciel avec mes jumelles, jusqu’à ce que je localisai un objet près de 4 km plus vers le sud. Je suis sûr que c’était le même objet, mais son apparence était différente. C’était un cercle de couleur bleue, probablement d’un diamètre d’environ 6 mètres. [Puisque cette évaluation est approximative, il pourrait s’agir du même objet cylindrique, vu parallèlement à son axe.] J’ai pu l’observer pendant environ 3 minutes, avant qu’il ne disparut, mais cette fois, il était facile de le retrouver. Il se trouvait seulement un peu plus au sud et un peu plus haut. La forme était de nouveau différente. Cela avait l’air d’un ventilateur, avec parfois trois et parfois 4 pales pendantes et effilées. Ces pales n’avaient pas de contours nets. C’était flou. Près du ‘moyeu’, elles étaient d’un orange foncé qui se dissolvait en jaune vers les pointes. Le moyeu lui-même était constitué de deux surfaces colorées. Il semblait y avoir une grande surface verte et puis un noyau plus petit, qui avait l’éclat d’un morceau de charbon chauffé au rouge. [Peut-être à cause du mouvement de la boule rouge autour du cylindre initial, Pirouzi était convaincu qu’il n’y avait qu’une seule extension, qui tournait et créait l’illusion qu’il y en avait quatre et parfois trois.
La figure 2 est basée sur les dessins de Pirouzi.]
[Le contour des ‘pales’ était plus flou que sur ce dessin. À mon avis, il peut s’agir d’un autre objet, ayant la forme d’une soucoupe, puisqu’on avait déjà signalé qu’il y avait deux objets, pouvant se séparer et se rejoindre et puisque ces objets n’étaient pas toujours visibles.]
Entre-temps, des collègues de Pirouzi étaient sortis sur la terrasse. Il y en avait même une demi-douzaine. Ils voyaient les mêmes formes générales que Pirouzi, mais l’un d’eux pensait que l’objet avait plus l’apparence d’un fer à cheval orange-rouge, avec du bleu entre les deux branches. Pirouzi, ne voulant pas se disputer, dit que la forme changeait tellement souvent, qu’une description unique ne serait pas suffisante. Il a vu lui-même quatre formes différentes : le ‘cylindre’ initial avec des extrémités bleues, le disque bleu de 6 m de diamètre, l’objet ressemblant à un ventilateur et par la suite, un ‘cylindre’ vu de côté, dont le coin supérieur gauche était courbé au lieu d’être anguleux. Pendant qu’il était stationnaire, l’ovni ressemblait à une ruche d’abeilles en activité : rythmiquement lumineux, oscillant et émettant des lumières qui tournaient autour. En outre, il changeait constamment de position, [en restant seulement] quelques minutes [à un endroit donnée]. Il disparaissait apparemment de la vue des observateurs à la tour de contrôle, pour réapparaître presque instantanément à un autreendroit du ciel, des kilomètres plus loin. [Il changeait aussi d’apparence. Par exemple, « quand il réapparut à peine quelques secondes plus tard, près de 2 km plus loin, je le vis aussi brillant que le soleil. Il était tout jaune, comme une étoile, mais beaucoup plus gros. Ensuite, il m’apparut comme une étoile de mer », donc avec des extensions réelles ou apparentes. Pirouzi savait maintenant que l’étrange objet était réel, malgré ses changements d’apparence et ses sauts brusques d’un endroit à un autre, mais il devait s’occuper du trafic aérien. Il n’y avait pas d’atterrissage prévu. Pendant l’heure suivante, il y eut cependant quatre avions qui ont traversé sa zone de responsabilité. Ils se mirent à rapporter par radio qu’ils captaient un signal de détresse, provenant normalement d’un transmetteur aéroporté automatique. Le premier rapport venait d’un avion de la BOAC qui demanda : « Avez-vous un avion qui s’est écrasé dans votre territoire ? Nous recevons un signal automatique sur 121.12 MHz. » Nous avons répondu que nous n’avions pas d’avion écrasé ou manquant dans notre secteur et que personne n’avait fait d’atterrissage forcé. Ensuite des avions de la Suissair, de la Lufthansa et d’Iran Air signalaient tous qu’ils entendaient un signal de détresse.]
Un premier chasseur F4 intervient
Il était maintenant minuit passé et Pirouzi se faisait assez de soucis pour faire appel à la Force aérienne. [À 00:30, Pirouzi téléphona au Quartier général de la Force aérienne à Téhéran et fit part de ce qui venait de se passer. L’officier de service répondit que lui aussi, il pouvait voir l’objet, se trouvant (environ) à 6000 pieds. Il téléphona au Brigadier GénéralAbdullah Yousefi, occupant la 3e place dans la chaîne de commandement de la Force Aérienne Impériale de l’Iran, puisqu’il était de garde, cette nuit-là.] Pirouzi le renseigna sur l’objet que lui et ses collègues avaient vu, en signalant aussi son comportement étrange. Le Général lui dit d’attendre au téléphone, pendant qu’il irait voir sur le toit de sa maison, située au nord de Téhéran, [tandis que Mehrabad est situé à l’ouest.] Quand le Général revint, il fut bref : « Je confirme. Il y a quelque chose. » [Il ajouta que« ce n’est pas une étoile » et appela les radars militaires à Babolsar et Shahroki.
La première station se trouve à seulement 160 km au nord-est de Téhéran, mais derrière les Monts Elbourz (jusqu’à 5400 m). La seconde station est située plus loin, à environ 250 km. L’ovni n’apparut sur aucun de ces radars. À la base aérienne de Shahroki,] un chasseur F-4 reçut l’ordre de monter immédiatement pour examiner l’ovni. Il était près d’une heure le matin. 15 minutes plus tard, l’avion se trouvait au-dessus de l’aéroport. Le pilote dit par radio : « OK, que puis-je faire pour vous ? » Le Général étant de retour au téléphone avec Pirouzi, lui donna des instructions qu’il transmit au pilote. Il ordonna de se diriger ‘vers 10 heures’ et d’examiner l’objet non identifié, volant alors à 12000 pieds (3600 m). Le pilote réagit : « oui, je peux voir quelque chose. Êtes-vous certain que vous n’avez pas un avion à cet endroit ? » Pirouzi expliqua la situation du radar de l’aéroport, en ajoutant que cet objet n’était en aucun cas un avion ordinaire.
[Nous ne savons pas, évidemment, si l’ovni avait détecté que le radar de l’aéroport ne fonctionnait pas, bien que ceci soit possible. Quoi qu’il en soit, à partir du sol, l’objet était seulement observable de manière visuelle. Par contre] le pilote du F-4 pouvait le voir sur son écran radar. Pirouzi lui ordonna de s’en approcher, mais de ne prendre aucune action. [Il devait seulement l’identifier et donc le décrire par radio à Pirouzi et au Général Yousefi.] Quand le pilote ne se trouvait plus qu’à 15 miles (28 km) de l’ovni, son système decommunication et certains équipements électroniques cessèrent de fonctionner. L’avion maintenait cependant son cap, [ce qui permit de bien voir que] l’objet disparut brusquement. Quand le radar fonctionna de nouveau, l’ovni se trouva à une distance de 50 miles (92 km).
Alors commença une chasse qui amena le F-4 jusque près de la frontière de l’Afghanistan à l’Est et de nouveau à Téhéran. [Le pilote dit au début : « Je vole à Mach 2 et je suis à 50 miles derrière l’objet, mais je ne le rattrape pas. Cela ne sert à rien de le suivre encore. » Craignant de dépasser la frontière par inadvertance, il se dirigea vers Téhéran, mais l’ovni tourna également. Il poursuivit le F-4, le rattrapa et le dépassa.] Quand le chasseur se trouva encore à 170 miles (315 km) de Téhéran, l’ovni était déjà au-dessus de la capitale ! [Le pilote disait alors : « Je le vois devant moi. Sa forme est rectangulaire, comme avant. » Arrivé à environ 14 miles (26 km) de la tour, le pilote signala que chaque fois qu’il s’approchait de l’objet, celui-ci perturbait sa radio et tous ses instruments. « Mes aides à la navigation ne fonctionnent pas et la radio est morte, mais les moteurs et les lumières du tableau de bord fonctionnent normalement. » Quand les communications étaient rétablies, il demanda : « Qu’est-ce que c’est que cet appel d’urgence ? » Pirouzi expliqua que quatre autres avions l’avaient déjà entendu et le pilote répondit : « Oui, j’entends maintenant quelques signaux de détresse. » Un peu plus tard, Pirouzi lui transmit l’ordre d’aller de nouveau plus près. « Quand il arriva à 20 miles (37 km) de l’objet,ses aides à la navigation s’éteignirent et sa radio était morte. » [Cela se passait maintenant à une distance supérieure à 14 ou 15 miles nautiques.] Pirouzi précise que la communication radio fut interrompue pendant qu’il me parlait, mais chaque fois quand la distance à l’objet augmenta de nouveau, tout rentrait dans l’ordre. Risquant d’être à court d’essence, le pilote arrêta la chasse et retourna à Shahroki. L’objet se trouvait alors à 15 miles (27 km) de la tour et à une altitude d’environ 12000 pieds.]
Un second F-4 prend la relève
[À 01:40, le Général Yousefi ordonna la montée d’un second F-4. Il était presque immédiatement en contact radio avec Pirouzi et avec le pilote du premier F-4 qui lui demanda s’il pouvait voir l’objet. Il répondit : « oui, je peux », bien qu’il en fut encore séparé d’environ 100 miles (185 km). Quand le second F-4 n’était plus qu’à 20 ou 30 miles de l’objet, le pilote signala brusquement : ‘j’ai perdu tous mes aides à la navigation. Je ne peux pas aller plus près. Que puis-je faire ? »
Le Général Yousefi lui ordonna de rester au-dessus de Téhéran, en effectuant des rondes à 15000 pieds. À ce moment, l’objet se trouva plus bas que lui et le pilote signala : « Je vois ses lumières. Il change très rapidement de position. Je ne peux pas lesuivre. » Pirouzi ne disposa pas de l’aide de son radar, mais il ajouta : « nous pouvions tous voir l’objet à l’oeil nu. »] Le récit suivant est basé sur ce que le pilote du second F-4 a raconté à Pirouzi après l’incident. « Quand je m’en approchai pour la première fois, il changeait constamment de position. Il tournait ainsi sur 70°. Il était évident pour moi que cet objet était très, très puissant et pouvait faire n’importe quoi. Quand il avait saisi que je voulais le suivre, l’ovnienvoya un objet lumineux vers moi. Cela s’est passé quand je volais tout droit vers l’aéroport de Mehrabad. » À la tour de contrôle, Pirouzi et ses collègues ont vu l’objet lumineux qui se détacha de l’ovni ‘mère’. [Cela sortit du premier objet et se dirigea à grande vitesse vers le F- 4.] Le pilote s’exclama à la radio : « C’est environ 20 miles derrière moi. Cela me suit. Oh ! Maintenant… » La radio était morte. [Le pilote initia un virage et voulut tirer un missile AIM-9, capable de chercher la cible à l’infrarouge, mais à ce moment, le panneau de contrôle de l’armement s’éteignit et il perdittoute communication (UHF et intercom). Le pilote s’engagea alors dans une plongée, pour s’écarter très rapidement du premier objet, mais l’autre le suivit à une distance d’environ 5 km. Le F-4 continua à tourner et le second objet coupa alors à l’intérieur du virage.]
Quand l’avion passa bruyamment, à basse altitude, au-dessus de la tour de contrôle, Pirouzi et ses collègues virent une forme rectangulaire foncée, presque ‘assise’ sur le chasseur. [En fait, cet objet se trouva 500 pieds (150 m) plus haut, mais juste derrière lui. À ce moment-là,les communications radio avec le pilote furent interrompues au milieu de la phrase. Elles furent rétablies, quand le pilote se trouva au-dessus de Saveh, à quelque distance au sud de Téhéran. « Il m’a dépassé », dit le pilote. « Ma radio était morte. Je ne pouvais même pas communiquer avec mon co-pilote. » [Les F-4 ont en effet un équipage de deux personnes, en contact permanent par intercom.] Vu du sol, l’objet était lumineux et bien visible quand il se détacha de l’autre, mais au moment du passage, on ne perçut qu’une forme apparemment quadrangulaire foncée de 2 m x 2 m.
Un peu plus tard, le pilote signala : « Ils sont de nouveau ensemble. Le second objet a rejoint le premier. Ils stationnent l’un près de l’autre, presque comme s’ils se parlaient. Maintenant, ils sont réunifiés. » Le pilote amena alors son avion à 50.000 pieds (15000 m). Ensuite, il s’approcha de nouveau de l’ovni, mais il changea d’avis. Il communiqua par radio à la tour de contrôle : « c’est trop dangereux, je retourne (à la base de Shahroki). »
Un autre objet fait diversion
En descendant, il dit : « L’objet lumineux se divise de nouveau. Cela descend. Cela a atterri près de la raffinerie. La lumière est tellement forte que je vois presque tout sur le sol jusqu’à 2 miles (3,7 km) autour. » Pirouzi et les autres hommes de la tour de contrôle ont également vu la descente de cet objet lumineux, mais des bâtiments cachaient le lieu d’atterrissage. Tout ce qu’ils pouvaient voir était une luminosité dans le ciel près de la raffinerie du faubourg Rey, au sud-est de Téhéran. [Cet objet lumineux semblait être sorti de l’autre côté du premier objet. D’après le pilote, il pouvait avoir un diamètre de 4,5 m. Il chuta à grande vitesse, tout droit vers le sol. L’équipagedu F-4 s’attendait à ce qu’il s’écrase, mais il semblait se poser en douceur, ce qui fut suivid’une forte illumination des alentours. Le pilote communiqua par radio : « L’objet principal tourne lentement au-dessus de l’objet illuminé, situé au sol. C’est tellement lumineux, que jepeux voir des pierres au sol. C’est comme en plein jour. »] Le Général Yousefi ordonna alors au pilote de retourner à 6000 pieds, pratiquement au milieu, entre l’objet au sol et le vaisseau-mère.
La même histoire se répéta : quand le F-4 arriva à 28 km de l’ovni, le pilote perdit toutes ses aides à la navigation. À court d’essence, le pilote était maintenant obligé d’atterrir. La lumière au sol n’était plus visible, mais l’ovni était encore dans le ciel. À 4 heures du matin, il commença à grimper. [Il monta toujours plus haut, jusqu’à ce qu’il ne soit plus visible. L’équipage du second F-4 avait des difficultés pour récupérer sa vision nocturne en vue de l’atterrissage. Il a donc tourné plusieurs fois au-dessus de Mehrabad, mais chaque fois qu’il passait par la direction magnétique de 150° par rapport à l’aéroport, il perdait toutes les communications (UHF et intercom), tandis que le système de navigation inertiel oscillait de 30 à 50°. L’unique avion civil qui s’approcha à ce moment de Mehrabad de ce côté signala également des défaillances de communication, mais son équipage ne perçut rien d’anormal. Finalement, le F-4 atterrit en ligne droite à l’aéroport de Mehrabad. Pendant la descente, l’équipage du F-4 vit de nouveau un objet cylindrique et Pirouzi le vit aussi. Il ressemblait à celui de la figure 1.]
Dans la matinée (du dimanche 19 septembre), un groupe de gendarmes fut envoyé pour effectuer des recherches au sol. D’après un journal local, ils n’auraient rien trouvé d’inhabituel. [L’objet avait atterri dans le lit d’un lac asséché et l’équipage du second F-4 y fut amené en hélicoptère. Quand il fit des cercles du côté ouest, il capta cependant un très notable signal, émis par un ‘beeper’.].
Ce récit montre que ce qu’on a appelé « l’incident de Téhéran » ne fut pas banal, mais nous voudrions évidemment en savoir davantage, surtout en ce qui concerne les réactions des autorités iraniennes et américaines. Comment se sont déroulées les enquêtes officielles et qu’est-ce qui en résulte ?
2. D'autres confirmations importantes
Les déclarations des pilotes, d'un “officiel” et de deux techniciens
Le 1er octobre 1976, le journal Iran Iimes publia à Washington DC, le récit de l’incident, tel que le pilote du premier F-4 l’avait vécu [5]. Il s’agit du Lieutenant Jafari, âgé à cette époque de 23 ans. Il décolla à 01:30 de la base de Shahroki, près de Hamadan. Il perçut l’ovni déjà quand il en était séparé de 70 miles (130 km). Il volait à vitesse supersonique, mais l’ovni ne se laissa pas approcher, même quand il le poursuivit à Mach 2.
Le journaliste a entendu l’enregistrement audio, où Jafari s’exclama un peu plus tard : « Quelque chose arrive derrière moi. C’est à 15 miles. Maintenant, à 10 miles. Maintenant tout près, je pense qu’il va mefracasser (crash into me)… Il vient de me dépasser… en m’évitant de près. »
Notons que dans les années 1960 et 1970, le Shah d’Iran acheta 32 F-4D et 177 F-4E [6]. Ces chasseurs supersoniques, construits par la firme américaine McDonnel Douglas, étaient équipés d’un radar Doppler pulsé (APQ-109 pour le F-4C et APQ-120 plus moderne pour le F-4E.) La carcasse des « Phantom II » contenait beaucoup de titane qui est léger comme l’aluminium, mais ses alliages sont plus résistants. Le F-4 Phantom II peut voler à 2,23 Mach et à l’époque, il a battu le record de vitesse de 2.585 km/h.
Le second pilote a précisé que son compagnon eut un « verrouillage radar » sur l’objet quand ils se trouvaient à 27 miles (50 km). La vitesse d’approche était alors de 278 km/h, mais à partir de 25 miles (46 km), l’objet maintint constamment la même distance. La dimension de l’écho radar (encore analogique) était comparable à celle d’un Boeing 707 et sa luminosité était très forte. Visuellement, la grandeur angulaire de l’objet correspondait à « la moitié de la dimension apparente de la Lune, mais sa luminosité était environ trois fois plus forte que celle de la Lune. » Il y avait des lumières de couleur bleue, verte, rouge et orange,disposées suivant les contours d’un rectangle et clignotant alternativement
https://www.youtube.com/watch?v=KJydT3AZ370&feature=player_embedded
de manière stroboscopique, mais à un rythme tellement rapide que toutes les couleurs pouvaient être vues en même temps. L’ovni avança d’ailleurs en sautant très rapidement d’un endroit à un autre. En outre, ce pilote s’est retrouvé dans une situation, où il fut lui-même pourchassé.
À Téhéran, les journaux cessèrent de parler de cette affaire à partir du 25 septembre 1976, parce que ce jour-là, un journal local publia un article en anglais, pour décrédibiliser ce cas [5]. Cet article débutait en ces termes : « Et maintenant… l’histoire RÉELLE sur cet ‘ovni’. Malheureusement, elle n’est pas aussi excitante que les racontars des deux derniers jours concernant cette ‘chose’ dont on prétend qu’elle eut l’audace de prendre en chasse deux jetsde la Force Aérienne Impériale Iranienne à travers Téhéran… Cela sonne comme de la science fiction… Un des pilotes dit avoir vu un objet avec une lumière tellement intensequ’elle illumina le sol en bas. Mais l’apparition disparut bientôt et… c’est tout. » Dans la suite, il est question d’un « officiel » qui aurait informé le journaliste, en affirmant que l’objet « n’a pas tourné et chassé les jets. » D’après cette « source », on aurait rapporté que « lorsque l’objet arriva jusqu’à 5 km des jets, toute l’électronique de l’avion cessa de fonctionner, qu’ils ont perdu le contact radio avec le sol et ne pouvaient pas tirer sur les objets comme ils en avaient l’intention. » L’officiel anonyme s’y opposa : « Non, Non. Les pilotes n’ont à aucun moment essayé d’ouvrir le feu et l’équipement électronique n’a jamais cessé de fonctionner. » Pourquoi cette source serait-elle plus crédible que Pirouzi ?
L’article cité prétend ensuite que tout sur l’avion est contrôlé électroniquement et qu’on ne comprendrait donc pas comment l’avion a pu rester en l’air. Il y a aussi de l’hydraulique et le pilote du premier F-4 a même dit que les lumières du tableau de bord restaient allumées lorsque les instruments et les communications ne fonctionnaient plus. Ces lampes requièrent uniquement le passage d’un courant, tandis que l’électronique est bien plus complexe. Le journaliste considère que son informateur a « tout résumé », en disant que ce que les journaux ont écrit au début de la semaine était « exagéré. » Il ajoute, un peu laconiquement, qu’on n’a pas expliqué ce qui fut observé. L’intention de l’informateur est cependant très claire : il voulait « enterrer » ce cas et pour cela, il n’hésitait pas à désinformer le public. Par la suite, les autorités militaires américaines ont cherché à imposer le secret, le mieux qu’ils pouvaient. Il y avait cependant des sources d’information iraniennes et en 1982, Bruce Maccabee [4] est même entré en contact avec deux techniciens américains qui étaient bien au courant.
..
Henry est un ingénieur de la Westinghouse Corporation. Il participait à l’entretien des radars et de l’équipement électronique des F-4. Pour cette raison, il habitait près de la Base aérienne de Shahroki. Il fut réveillé par le décollage nocturne, très bruyant des deux jets et les premiers jours après l’incident, il ne fut pas autorisé à examiner l’avionique du premier F-4, revenu à Shahroki. Quatre jours plus tard, il pouvait le faire. Étant donné ce qui s’était passé, tout le monde était très étonné que l’ensemble des instruments, y compris le radar aéroporté, fonctionnaient de nouveau correctement. Bob, un autre ingénieur d’avionique de la firme Westinghouse fit exactement la même expérience pour le second F-4 à Mehrabad. Comment était-il possible que des équipements assez divers furent mis hors-service, mais s’étaient réparés tout seul ? On ne le comprenait pas.
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