L’Esa vient de sélectionner le projet suisse Cheops d’étude de planètes extrasolaires. Ce satellite permettra de mesurer de façon précise le rayon de plusieurs dizaines d'exoplanètes connues en transit, pour apporter de nouvelles informations sur leur structure interne. Lancement prévu en 2017.
L’Agence spatiale européenne (Esa) vient de sélectionner, parmi 26 propositions de missions, le projet Cheops d'étude d’exoplanètes. Depuis l’abandon en 2003 d’Eddington, sorte de super Corot qui devrait notamment rechercher des exoterres, c’est la première mission de l’Esa réellement dédiée aux exoplanètes. Cheops, pour CHaracterizing ExOPlanet Satellite, sera réalisé par un consortium suisse dirigé depuis l’université de Berne avec la participation de nombreux autres pays comme l’Italie, qui fournira le miroir, ou la Belgique, en charge du bouclier solaire (parasol).
Cheops est un petit satellite de 200 kg doté d’un télescope long de 1,50 m et de 30 cm de diamètre. Il sera lancé en 2017 sur une orbite héliosynchrone à quelque 800 km d’altitude pour une durée d’au moins 3 ans et demi.
Comme l’explique Willy Benz, responsable du projet, ce satellite observera environ « 500 étoiles que l’on sait déjà être accompagnées par des exoplanètes de petite masse, afin de mieux les caractériser ». La majorité de ces planètes a été détectée grâce à la méthode dite des vitesses radiales, qui permet de calculer leur masse, mais pas leur rayon. Or, ce paramètre peut être connu si la planète en question passe devant son étoile. Cheops va traquer ces transits, c’est-à-dire observer des baisses de luminosité d’une étoile, signe du passage d’un objet devant. Avec la connaissance du rayon et la masse d’une exoplanète, on peut « déterminer sa densité, et donc sa composition rocheuse, glacée ou gazeuse ».
Cela dit, aussi passionnante soit-elle, cette mission ne pourra pas fournir des informations sur l’atmosphère de ces planètes, sauf leur épaisseur si elle est très importante. C'est une occasion manquée pour cette discipline qui a pris son essor avec la découverte de la première exoplanète en octobre 1995 par Michel Mayor et Didier Queloz de l'observatoire de Genève.
Autre déception, non liée à la mission : Cheops ne pourra vraisemblablement pas observer le transit d’une petite planète tellurique récemment découverte autour de Alpha Cen B. En effet, la probabilité géométrique que Alpha Cen B b fasse un transit est de seulement de 10 % ! Autrement dit, il faudra beaucoup de chance au satellite pour le voir alors que cela est quasiment impossible depuis le sol.
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