Depuis quarante-huit ans, Gérard de Villiers écrit des romans d’espionnage étrangement prophétiques. Intrigué, The New York Times Magazine a tenté de percer le mystère. Rencontre avec l'auteur mythique des S.A.S.
En juin dernier, un thriller de gare a été publié à Paris : Le Chemin de Damas. Sur la couverture vert et noir, accrocheuse, une femme à la poitrine généreuse, pistolet automatique en main ; à l'intérieur, une intrigue truffée des inévitables courses-poursuites en voiture, explosions et conquêtes sexuelles. A la différence de la plupart des livres de poche, pourtant, celui-ci a attiré l'attention des officiers de renseignement et des diplomates de trois continents.
Le roman, qui se déroule en pleine guerre civile syrienne, brosse des portraits saisissants du président contesté Bachar El-Assad, de son frère Maher, ainsi que de plusieurs de ses lieutenants et alliés peu connus du grand public. Il décrit un coup d'Etat avorté soutenu en sous-main par les services américains et israéliens. Plus frappant encore, il retrace une attaque contre un centre de commandement du régime syrien situé à proximité du palais présidentiel de Damas, et ce un mois avant qu'un attentat ne se produise exactement au même endroit, tuant plusieurs hauts responsables du régime. "Ce livre était prophétique", m'a confié un ancien analyste du Moyen-Orient, fin connaisseur de la Syrie, qui préfère garder l'anonymat. "Il vous fait mieux comprendre que tout ce que j'ai jamais vu l'atmosphère qui règne véritablement au cœur du régime, la façon dont ces gens opèrent." L'ouvrage en question était la dernière livraison de Gérard de Villiers, un homme de 83 ans qui écrit depuis près de cinquante ans la fameuse série d'espionnage S.A.S. au rythme de quatre ou cinq titres par an. Ses ouvrages sont d'étranges hybrides : des romans de gare à succès, qui servent également de fonds de renseignements aux agences d'espionnage du monde entier.
Les vrais secrets d'espionnage transposés dans une fiction populaire
De Villiers a passé le plus clair de sa vie à cultiver ses relations avec des espions et des diplomates qui semblent s'amuser à se voir transposés (sous des noms soigneusement camouflés), avec leurs secrets, dans une fiction populaire, et l’on trouve systématiquement dans ses livres des informations totalement inédites sur des complots terroristes, des opérations d'espionnage et des guerres. D'autres romanciers populaires, comme John Le Carré et Tom Clancy, pimentent certes leurs intrigues de quelques scénarios tirés de la réalité et de jargon d'espionnage, mais les livres de Gérard de Villiers anticipent l'actualité et parfois même les événements.
Il y a près d'un an, il publiait un roman sur la menace que constituaient les groupes islamistes dans la Libye postrévolutionnaire, s'intéressant particulièrement aux combattants de Benghazi et aux efforts de la CIA pour les contrer. Les Fous de Benghazi est sorti six mois avant la mort de l'ambassadeur des Etats-Unis J. Christopher Stevens et présente des détails (totalement confidentiels à l'époque) sur le centre de commandement de la CIA à Benghazi, qui serait par la suite au cœur de la polémique sur la mort de l'ambassadeur. De Villiers n'en était pas à son coup d'essai : d'autres épisodes de la série comportent des prédictions encore plus étonnantes. En 1980, dans Le Complot du Caire, il mettait ainsi en scène l'assassinat d'Anouar El-Sadate par des militants islamistes, un an avant l'attentat qui coûta la vie au président égyptien. Quand je lui ai demandé d'où il tenait ce flair, il m'a répondu avec un haussement d'épaule typiquement français : "Les Israéliens savaient que ça allait arriver et ils n'ont rien fait."
Le roman, qui se déroule en pleine guerre civile syrienne, brosse des portraits saisissants du président contesté Bachar El-Assad, de son frère Maher, ainsi que de plusieurs de ses lieutenants et alliés peu connus du grand public. Il décrit un coup d'Etat avorté soutenu en sous-main par les services américains et israéliens. Plus frappant encore, il retrace une attaque contre un centre de commandement du régime syrien situé à proximité du palais présidentiel de Damas, et ce un mois avant qu'un attentat ne se produise exactement au même endroit, tuant plusieurs hauts responsables du régime. "Ce livre était prophétique", m'a confié un ancien analyste du Moyen-Orient, fin connaisseur de la Syrie, qui préfère garder l'anonymat. "Il vous fait mieux comprendre que tout ce que j'ai jamais vu l'atmosphère qui règne véritablement au cœur du régime, la façon dont ces gens opèrent." L'ouvrage en question était la dernière livraison de Gérard de Villiers, un homme de 83 ans qui écrit depuis près de cinquante ans la fameuse série d'espionnage S.A.S. au rythme de quatre ou cinq titres par an. Ses ouvrages sont d'étranges hybrides : des romans de gare à succès, qui servent également de fonds de renseignements aux agences d'espionnage du monde entier.
Les vrais secrets d'espionnage transposés dans une fiction populaire
De Villiers a passé le plus clair de sa vie à cultiver ses relations avec des espions et des diplomates qui semblent s'amuser à se voir transposés (sous des noms soigneusement camouflés), avec leurs secrets, dans une fiction populaire, et l’on trouve systématiquement dans ses livres des informations totalement inédites sur des complots terroristes, des opérations d'espionnage et des guerres. D'autres romanciers populaires, comme John Le Carré et Tom Clancy, pimentent certes leurs intrigues de quelques scénarios tirés de la réalité et de jargon d'espionnage, mais les livres de Gérard de Villiers anticipent l'actualité et parfois même les événements.
Il y a près d'un an, il publiait un roman sur la menace que constituaient les groupes islamistes dans la Libye postrévolutionnaire, s'intéressant particulièrement aux combattants de Benghazi et aux efforts de la CIA pour les contrer. Les Fous de Benghazi est sorti six mois avant la mort de l'ambassadeur des Etats-Unis J. Christopher Stevens et présente des détails (totalement confidentiels à l'époque) sur le centre de commandement de la CIA à Benghazi, qui serait par la suite au cœur de la polémique sur la mort de l'ambassadeur. De Villiers n'en était pas à son coup d'essai : d'autres épisodes de la série comportent des prédictions encore plus étonnantes. En 1980, dans Le Complot du Caire, il mettait ainsi en scène l'assassinat d'Anouar El-Sadate par des militants islamistes, un an avant l'attentat qui coûta la vie au président égyptien. Quand je lui ai demandé d'où il tenait ce flair, il m'a répondu avec un haussement d'épaule typiquement français : "Les Israéliens savaient que ça allait arriver et ils n'ont rien fait."
Suite de l'article : http://www.courrierinternational.com/article/2013/02/06/gerard-de-villiers-l-auteur-de-romans-d-espionnage-qui-en-savait-trop-0
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