source : http://www.lemonde.fr/planete/article/2013/04/30/abeilles-trois-pesticides-interdits-mais-une-persistance-dans-l-environnement_3168902_3244.html
C'était une première mondiale. La Commission européenne a annoncé, lundi 29 avril, qu'elle allait suspendre pour deux ans, à compter du 1er décembre, l'utilisation de trois insecticides impliqués dans le déclin accéléré des abeilles domestiques et des insectes pollinisateurs (bourdons, papillons, abeilles sauvages, etc.). La décision, toutefois, n'implique pas une disparition totale de ces substances dans l'environnement.
Les trois molécules interdites, l'imidaclopride, le thiaméthoxame et la clothianidine appartiennent à la famille des néonicotinoïdes, insecticides parmi les plus utilisés au monde en agriculture et que l'on retrouve dans des dizaines de produits tels le Cruiser, le Gaucho, le Poncho ou le Cheyenne. Depuis de nombreuses années, ces substances sont suspectées d'être un élément déterminant de l'effondrement des populations d'abeilles et de pollinisateurs sauvages.
La Commission européenne a donc décidé de suspendre pendant deux ans leur utilisation en enrobage de semences – qui constitue l'usage majoritaire de ces pesticides – dans quatre grandes cultures : maïs (traité à 80 % avec des néonicotinoïdes), colza (60 %), tournesol (60 %) et coton. Elle a aussi banni provisoirement l'emploi de ces molécules en traitement de sol (granulés) et en pulvérisation dans une cinquantaine d'autres cultures. Les autorisations de mise sur le marché seront suspendues pour ces usages au sein des Etats membres à partir du 1er décembre.
En France, les agriculteurs ne pourront donc plus utiliser ces trois pesticides pour les semis de maïs et de tournesol du printemps 2014 et ceux de colza de l'automne 2014. Certains produits avaient toutefois déjà été interdits : le Cruiser avait ainsi été banni pour le colza en juin par le ministre de l'agriculture Stéphane Le Foll, tandis que le Gaucho était suspendu pour le tournesol et le maïs respectivement depuis 1999 et 2004. Quant au coton, il n'est pas produit dans l'Hexagone.
Des semences enrobées des trois néonicotinoïdes seront toutefois toujours produites en France. "La France est le principal producteur de ces semences en Europe. Elles seront toujours fabriquées à destination des pays qui ne les ont pas interdites, comme l'Ukraine, l'Afrique ou l'Amérique du Sud, explique Jean-Charles Bocquet, directeur général de l'Union des industries de la protection des plantes (UIPP). Les agriculteurs français ne pourront plus en acheter par contre." Des contrôles devraient être effectués lors de la vente des semences au sein des coopératives agricoles pour s'assurer du respect de la nouvelle législation.
Cette décision de la Commission européenne n'est toutefois pas définitive et peut être, à tout moment, partiellement ou totalement levée. "La date d'entrée en vigueur de la suspension des molécules a été repoussée du 1er juillet au 1er décembre, ce qui laisse du temps aux firmes qui commercialisent les pesticides, notamment Syngenta et Bayer, pour produire des études pour la remettre en cause, regrette Olivier Belval, président de l'Union nationale de l'apiculture française. Nous aurions souhaité une interdiction franche et définitive."
Elle ne concerne par ailleurs pas toutes les cultures. Les trois néonicotinoïdes incriminés restent ainsi autorisés dans des centaines d'autres cultures qui ne sont pas – ou moins – au contact des abeilles, selon la Commission : les céréales d'hiver (blé et orge, soit un million d'hectares en France), les betteraves, les légumes, les cultures sous serre ou encore les vergers après la floraison.
"Ces cultures constituent un risque pour les abeilles en raison de l'accumulation des pesticides dans le sol qu'elles entraînent", prévient Olivier Belval. Les néonicotinoïdes persistent en effet longtemps dans l'environnement : la demi-vie de la clothianidine dans le sol a été mesurée entre 148 et 6 900 jours par l'Agence de protection de l'environnement américaine tandis que l'imidaclopride peut être absorbée par des cultures non traitées, jusqu'à deux ans après la première utilisation, à des niveaux toxiques pour les abeilles.
"En raison de la rotation des cultures, des céréales d'hiver traitées avec des pesticides peuvent alors contaminer d'autres plantes qui leur succèdent, comme les tournesols, ainsi que les pollinisateurs qui les butinent. Il y a une contamination latente", déplore Olivier Belval.
Les trois néonicotinoïdes interdits devraient être remplacés par une autre famille d'insecticides : les pyréthrinoïdes. Cette molécule, que l'on retrouve par exemple dans le produit Force, peut être utilisée dans le sol contre les insectes et ravageurs (taupins, blaniules, scutigérelles) qui attaquent les graines, et sur les plantes contre les pucerons. "Elle s'avère toutefois moins efficace que les néonicotinoïdes", regrette Jean-Charles Bocquet, de l'UIPP.
Conséquence positive, pour Olivier Belval, ces insecticides s'avèrent moins dangereux pour les abeilles. "Ils sont davantage utilisés en traitement aérien et donc sont dégradés plus rapidement par l'air et l'eau, explique-t-il. Ils restent néanmoins toxiques pour les abeilles dans les jours qui suivent leur pulvérisation."
"L'idéal reste de moins utiliser d'insecticides, conclut le porte-parole de l'ONG Générations futures François Veillerette, au profit des possibilités offertes par la nature, comme les auxiliaires de culture, qui mangent les insectes nuisibles."
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5 participants
Interdiction de pesticides tueurs d'abeilles : les questions en suspens
Apollyôn- Modérateur
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anoy- Modérateur
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Les labos vont bien trouvés le moyen de nous vendrent des coccinelles Bios "génétiquement" modifiées... Business is business...
Caribou- Animateur
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Non plus simple, ils changent un atome sur la molécule et l'interdiction ne s'applique plus car c'est un nouveau composé, il faudra des années de recherches pour prouver que les effets néfaste restent les mêmes. c'est ce qu'ils font depuis toujours...
OLOVNI- Modérateur
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Ça n 'est pas si simple. Il faut des années pour les homologations de nouvelles molécules et leurs autorisations de mise sur le marché
kusabaka- Membre Régulier
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il était temps, le fric le fric toujours plus au détriment de notre planète enfin ce qu'il en reste !!
on mériterait peut être que la terre devienne comme dans le dernier film de will smith lol^^
on mériterait peut être que la terre devienne comme dans le dernier film de will smith lol^^
anoy- Modérateur
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Petite anecdote perso sur les traitements ...
Si vous achetez des citrons en GMS (taités ou non), vous les conserverez environ 3 semaines maxi au réfrigérateur...
J'en ai rapportés de Sicile suite a des vacances, achetés sur un marché à un papy ...3 mois de vie! Et encore ,je n'en avais plus pour savoir si c'était le maximum ! Alors que dois-je comprendre ?!!
Si vous achetez des citrons en GMS (taités ou non), vous les conserverez environ 3 semaines maxi au réfrigérateur...
J'en ai rapportés de Sicile suite a des vacances, achetés sur un marché à un papy ...3 mois de vie! Et encore ,je n'en avais plus pour savoir si c'était le maximum ! Alors que dois-je comprendre ?!!
Apollyôn- Modérateur
- Nombre de messages : 7232
source : http://sciencesetavenir.nouvelobs.com/nature-environnement/20130827.OBS4499/abeilles-syngenta-et-bayer-contre-attaquent.htmlDeux groupes d'agrochimie annoncent vouloir saisir la cour européenne de justice européenne suite à l'interdiction de certains de leurs produits.
Syngenta a annoncé mardi 27 août son intention de saisir la Cour européenne de justice, basée à Luxembourg. Le même jour, Bayer a indiqué que sa division agrochimie, Bayer CropScience, avait déjà déposé plainte à la "mi-août".
L'affaire, objet de ce litige, remonte à fin mai dernier. Sensibilisée par la mort des abeilles, la Commission européenne avait confirmé à l'époque sa décision de restreindre pendant deux ans à compter du 1er décembre prochain l'utilisation de trois produits chimiques (la clothianidine, l'imidaclopride et le thiaméthoxame) utilisés dans des pesticides fabriqués par les groupes Bayer et Syngenta et considérés comme responsables de l'hécatombe.
Leur utilisation sera proscrite pour le traitement des semences, l'application au sol (en granulés) et le traitement foliaire des végétaux, y compris les céréales (à l'exception des céréales d'hiver), qui attirent les abeilles. Bruxelles avait ensuite décidé en juillet d'interdire pour deux ans l'usage à l'air libre du Fipronil, un insecticide considéré comme mortel pour les abeilles, fabriqué par le groupe allemand BASF.
Les deux pesticides de Bayer à base de clothianidine et d'imidaclopride sont sur le marché depuis plusieurs années et ont reçu une autorisation de commercialisation, a fait valoir mardi Bayer. Pour Bayer, cette plainte déposée devant la Cour de Justice de l'UE doit lui permettre d'y voir plus clair sans la réglementation européenne.
"Nous avons besoin de conditions générales fiables pour décider de futurs investissements", a souligné le porte-parole de Bayer CropScience.
"Nous aurions préféré ne pas intenter une action en justice mais nous n'avons pas le choix étant donné que nous sommes persuadés que la Commission a établi à tort un lien entre le thiaméthoxame et le déclin de la santé des abeilles", a pour sa part expliqué mardi le directeur opérationnel du groupe suisse Syngenta, John Atkin, cité dans un communiqué.
Selon un porte-parole de Bayer CropScience, si les deux substances incriminées par Bruxelles sont réellement interdites, cela représente une perte de chiffre d'affaires de 80 millions d'euros. Pour Syngenta, les ventes annuelles du Thiamethoxam dans l'UE s'élèvent à 35 M d'euros.
A Bruxelles, la Commission européenne est restée sereine mardi, après l'annonce des actions en justice intentées par les deux groupes. "La Commission européenne a pris acte de ces annonces", a indiqué une source européenne, en ajoutant que cela ne changerait rien à la décision de l'exécutif européen. "La Commission a pris sa décision sur la base de faits scientifiques et de conclusions de l'EFSA" (Autorité européenne de sécurité des aliments), a-t-on ajouté de même source.
La décision de la Commission européenne avait été soutenue par quinze pays, dont la France et l'Allemagne, lors d'un vote fin avril. Huit États-membres, dont le Royaume-Uni, l'Italie et la Hongrie, ont voté contre et quatre, dont l'Irlande, présidente en exercice à l'époque de l'UE, se sont abstenus.
"Le mois passé, j'ai promis, face aux nombreux risques relevés dans l'avis scientifique de l'Autorité européenne de sécurité des aliments, de faire tout ce qui est en mon pouvoir pour garantir la protection de notre population d'abeilles", avait expliqué Tonio Borg, commissaire en charge de la Santé et des Consommateurs, dans un communiqué. "Cette promesse est tenue par l'adoption de la mesure d'aujourd'hui, qui marque un nouveau jalon important vers la garantie d'un avenir plus sain pour nos abeilles", avait-il ajouté.
Outre les pesticides, les abeilles sont confrontées à de nombreux dangers, menaçant leur survie. C'est d'ailleurs l'argument principal des industriels de l'agrochimie qui rejettent la faute du déclin de ces populations d'insectes sur d'autres facteurs. Ces derniers pointent du doigt le changement climatiques, les espèces invasives (telles que le frelon asiatique) ou encore les parasites tels que la mite varroa, porteur d'une maladie destructrice pour les colonies d'abeilles.
Pourquoi s'embêter à bidouiller vaguement ses produits ? Un procès c'est tellement moins cher...
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