Curiosity confirme que le curieux mont Sharp se dresse dans ce qui fut un lac, emplissant le cratère Gale. Durant plusieurs dizaines de millions d’années, les sédiments s’y sont accumulés, complétés par les dépôts éoliens et les alluvions de rivières. Par la suite, l’érosion a fait son œuvre. De quoi remettre en cause, selon les scientifiques de la Nasa, « la notion qui veut que les conditions chaudes et humides furent transitoires, locales ou seulement dans le sous-sol martien ».
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Depuis son débarquement sur Mars, le 6 août 2012, dans le vaste cratère Gale (155 km de diamètre), site dûment choisi par les scientifiques de la mission pour l’intérêt que présentent les roches qui y affleurent, Curiosity a sillonné cet environnement désertique, jadis humide, sur plus de 8 km. Sur sa route, parfois périlleuse, le rover eut plusieurs fois l’occasion d’étudier le passé géologique de la planète : ici un lit de rivière asséché, là le rivage d’un ancien lac — on aurait pu entendre le murmure de l’eau, il y a quelques milliards d’années… —, etc. Sans oublier de nombreux indices physico-chimiques plaidant en faveur d’une habitabilité au cours d’une ou plusieurs périodes.
Depuis la fin de l’été (sur Terre), Curiosity prend de la hauteur en se frayant un chemin sur les premiers contreforts d’Aeolis Mons, dans le cadre de son deuxième volet du projet Mars Science Laboratory (MSL). Les chercheurs sont en effet très intrigués par cet empilement de couches rocheuses rebaptisé mont Sharp en 2012 — en l’honneur du géologue Robert P. Sharp (1911-2004) — qui, du haut de ses 5.500 m, domine toute la région. Sa structure en feuillet est un magnifique ouvrage naturel où l’on peut lire de nombreux épisodes de l’histoire de notre petite voisine, Mars.
Au pied du mont Sharp (point culminant à 5,5 km), un magnifique exemple de dépôts sédimentaires
d’un ancien lac photographié par la caméra du mât (MastCam) de Curiosity, lors de son 712e jour
sur Mars (7 août 2014). © Nasa, JPL-Caltech, MSSS
Un lac qui accouche d’une montagne
Les examens réalisés sur la base de cette montagne, jusqu’à une altitude de 150 m, indiquent qu’elle est constituée de plusieurs couches sédimentaires d’un ancien lac, lesquelles se sont amoncelées durant des dizaines de millions d’années, au gré de périodes sèches et humides qui alternaient. Une vaste étendue au centre a vraisemblablement été alimentée par des rivières qui descendaient des plateaux de la région à travers les remparts rocheux du cratère. Curiosity a pu visité ces paysages à présent très secs et soumis aux vents.
Jusque-là, « nous avons trouvé des roches sédimentaires suggérant la présence d’anciens petits deltas empilés les uns sur les autres » résume Sanjeev Gupta (Imperial College de Londres), membre de l’équipe scientifique de Curiosity, mais désormais le rover « a franchi une frontière séparant un environnement dominé par les rivières et en atteint un autre dominé par les lacs », au centre.
« Là où il y a aujourd’hui une montagne, il a pu y avoir autrefois une série de lacs » ajoute son collègue John Grotzinger (Caltech). C’est donc une très bonne occasion pour caractériser l’évolution de son environnement, car « à mesure que Curiosity grimpe plus haut sur le mont Sharp, nous aurons davantage d’expériences pour montrer les modèles sur la façon dont l’atmosphère, l’eau et les sédiments ont interagi. Nous pourrons voir comment la chimie a changé dans les lacs au fil du temps », poursuit-il.
C’est à la faveur d’un climat plus chaud et humide que de tels réservoirs d’eau ont pu se maintenir à l’état liquide, d’ailleurs plus longtemps qu’on ne le pensait. Si cette hypothèse se vérifie, « elle remet en question la notion qui veut que les conditions chaudes et humides furent transitoires, locales ou seulement dans le sous-sol martien, déclare Ashwin Vasavada, membre du programme au JPL. L'explication la plus radicale est que l’ancienne et plus épaisse atmosphère de Mars a élevé les températures globales au-dessus du point de congélation, mais pour l’instant, nous ne savons pas comment elle a pu le faire. »
La formation du cône montagneux a sans doute commencé après la disparition de l’eau — concomitamment à la perte de l’atmosphère martienne — lorsque les dépôts sédimentaires laissés par le lac et ceux drainés par les rivières furent en proie aux alizés.
Ce sont autant de pièces d’un puzzle à charge contre les modèles actuels qui soutiennent que les conditions sur Mars furent trop instables pour permettre à l’eau de rester durablement liquide. « Les connaissances acquises sur l’évolution de l’environnement martien en déchiffrant la formation du mont Sharp aideront également à guider les plans pour les futures missions en quête de signes de vie sur Mars » rappelle Michael Meyer, chercheur responsable du programme de la Nasa pour l’exploration de Mars, pour laquelle l’agence envisage une première expédition humaine dans les années 2030.
Depuis la fin de l’été (sur Terre), Curiosity prend de la hauteur en se frayant un chemin sur les premiers contreforts d’Aeolis Mons, dans le cadre de son deuxième volet du projet Mars Science Laboratory (MSL). Les chercheurs sont en effet très intrigués par cet empilement de couches rocheuses rebaptisé mont Sharp en 2012 — en l’honneur du géologue Robert P. Sharp (1911-2004) — qui, du haut de ses 5.500 m, domine toute la région. Sa structure en feuillet est un magnifique ouvrage naturel où l’on peut lire de nombreux épisodes de l’histoire de notre petite voisine, Mars.
Au pied du mont Sharp (point culminant à 5,5 km), un magnifique exemple de dépôts sédimentaires
d’un ancien lac photographié par la caméra du mât (MastCam) de Curiosity, lors de son 712e jour
sur Mars (7 août 2014). © Nasa, JPL-Caltech, MSSS
Un lac qui accouche d’une montagne
Les examens réalisés sur la base de cette montagne, jusqu’à une altitude de 150 m, indiquent qu’elle est constituée de plusieurs couches sédimentaires d’un ancien lac, lesquelles se sont amoncelées durant des dizaines de millions d’années, au gré de périodes sèches et humides qui alternaient. Une vaste étendue au centre a vraisemblablement été alimentée par des rivières qui descendaient des plateaux de la région à travers les remparts rocheux du cratère. Curiosity a pu visité ces paysages à présent très secs et soumis aux vents.
Jusque-là, « nous avons trouvé des roches sédimentaires suggérant la présence d’anciens petits deltas empilés les uns sur les autres » résume Sanjeev Gupta (Imperial College de Londres), membre de l’équipe scientifique de Curiosity, mais désormais le rover « a franchi une frontière séparant un environnement dominé par les rivières et en atteint un autre dominé par les lacs », au centre.
« Là où il y a aujourd’hui une montagne, il a pu y avoir autrefois une série de lacs » ajoute son collègue John Grotzinger (Caltech). C’est donc une très bonne occasion pour caractériser l’évolution de son environnement, car « à mesure que Curiosity grimpe plus haut sur le mont Sharp, nous aurons davantage d’expériences pour montrer les modèles sur la façon dont l’atmosphère, l’eau et les sédiments ont interagi. Nous pourrons voir comment la chimie a changé dans les lacs au fil du temps », poursuit-il.
C’est à la faveur d’un climat plus chaud et humide que de tels réservoirs d’eau ont pu se maintenir à l’état liquide, d’ailleurs plus longtemps qu’on ne le pensait. Si cette hypothèse se vérifie, « elle remet en question la notion qui veut que les conditions chaudes et humides furent transitoires, locales ou seulement dans le sous-sol martien, déclare Ashwin Vasavada, membre du programme au JPL. L'explication la plus radicale est que l’ancienne et plus épaisse atmosphère de Mars a élevé les températures globales au-dessus du point de congélation, mais pour l’instant, nous ne savons pas comment elle a pu le faire. »
La formation du cône montagneux a sans doute commencé après la disparition de l’eau — concomitamment à la perte de l’atmosphère martienne — lorsque les dépôts sédimentaires laissés par le lac et ceux drainés par les rivières furent en proie aux alizés.
Ce sont autant de pièces d’un puzzle à charge contre les modèles actuels qui soutiennent que les conditions sur Mars furent trop instables pour permettre à l’eau de rester durablement liquide. « Les connaissances acquises sur l’évolution de l’environnement martien en déchiffrant la formation du mont Sharp aideront également à guider les plans pour les futures missions en quête de signes de vie sur Mars » rappelle Michael Meyer, chercheur responsable du programme de la Nasa pour l’exploration de Mars, pour laquelle l’agence envisage une première expédition humaine dans les années 2030.
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