Curiosity a-t-il découvert des traces de vie fossiles sur Mars ?
Selon un scientifique américain, certaines structures sédimentaires photographiées par Curiosity ressemblent de façon frappante aux sédiments fossiles produits sur Terre par l'activité microbienne. Est-ce la preuve qu'il existe, ou qu'il a existé, une forme de vie sur Mars ? Non, loin de là. Il ne s'agit que d'une hypothèse, dont les arguments semblent toutefois solides.
Depuis deux jours, une étude publiée par la revue Astrobiology sème le trouble dans la communauté scientifique. Et pour cause, puisque ces travaux, menés par la géobiologiste américaine Nora Noffke (Université Old Dominion à Norfolk, Etats-Unis) avancent que des clichés pris par le robot martien Curiosity suggèrent la présence de sédiments fossiles produits par une activité microbienne.
Pour forger cette hypothèse, Nora Noffke s'est livré à un travail de comparaison entre l'aspect des sédiments produits par l'activité microbienne sur la Terre, et des photographies prises par Curiosity alors qu'il traversait la baie de Yellowknife, dont on sait aujourd'hui qu'elle abritait il y a plus de 3 milliards d'années un lac aujourd'hui asséché (lire "Curiosity a atterri sur le site d'un ancien lac"). Une analyse comparative qui montre, selon le chercheur américain, l'existence de nombreuses similarités entre les structures sédimentaires induites par une présence microbienne que l'on trouve sur Terre, et les roches sédimentaires observées par Curiosity.
Evidemment, l'étude ne conclut pas de façon certaine à l'existence d'une vie microbienne passée sur la planète rouge, ce que le chercheur américain, qui travaille depuis 20 ans sur l'analyse des sédiments induits par l'activité microbienne (Nora Noffke a par exemple publié récemment un article relatant la possible découverte en Australie de sédiments induits par une vie microbienne vieux de 3.48 milliards d'années) est le premier à reconnaître : "Il est important de considérer que les structures martiennes peuvent simplement représenter le produit de processus abiotiques [NDLR : non induit par des formes de vie]", explique Nora Noffke dans son article. "Mais si ces structures martiennes n'ont pas une origine biologique, alors ces similarités dans la morphologie de ces sédiments mais aussi dans la façon dont ces structures sont distribuées en compaison de ce qui est observé sur Terre serait une coïncidence extraordinaire".
Toutefois, les arguments avancés par le chercheur américain pour étayer sa thèse ont été jugés suffisamment solides par le comité de lecture de la revue Astrobiology pour que ce travail se voit publié dans cette très sérieuse revue, notamment financée par la NASA : "J'ai déjà lu de nombreux articles disant « Regardez, voici un tas de terre sur Mars, et voici un tas de terre sur la Terre. Et parce qu'ils se ressemblent, le même mécanisme doit avoir produit ces deux tas sur les deux planètes » ", explique le planétologue Chris McKay (Centre Ames Research de la NASA), rédacteur en chef adjoint de la revue Astrobiology, dans un article de synthèse mis en ligne par la revue."C'est un argument facile à produire, mais ce n'est généralement pas très convaincant. Toutefois, l'article de Noffke est l'analyse de ce type la plus soignée que j'ai lue jusqu'ici. C'est pourquoi il a été publié dans Astrobiology".
Les images prises par Curiosity indiquent-elles vraiment la présence de traces de vie fossiles sur Mars ? Ou bien s'agit-il d'une hypothèse totalement infondée ? En réalité, il y a fort à parier qu'aucun nouvel élément ne permettra à court terme de conforter ou d'infirmer cette hypothèse. En effet, les instruments dont est doté Curiosity ne permettront vraisemblablement pas d'en savoir beaucoup plus sur l'éventualité d'une vie microbienne passée sur Mars. Pour en savoir plus, il faudra probablement attendre l'arrivée du robot européen de la mission ExoMars, dont le lancement est prévu pour 2018, et dont les objectifs avoués sont d'étudier si, oui ou non, une forme de vie existe (ou a existé) sur la planète rouge.
Mais en attendant, rien ne nous empêche d'étudier attentivement les travaux publiés par la géobiologiste Nora Noffke dans son article, intitulé "Ancient Sedimentary Structures in the <3.7 Ga Gillespie Lake Member, Mars, That Resemble Macroscopic Morphology, Spatial Associations, and Temporal Succession in Terrestrial Microbialites".
Tout d'abord, examinons comment les structures sédimentaires induites par une présence microbienne se présentent sur Terre (on parle de MISS, pour Microbially-Induced Sedimentary Structures). En général, les colonies de microbes piègent, puis réorganisent, dans les zones d'eau peu profondes comme les lacs et les littoraux côtiers. Ce qui débouche sur la formation de structures distinctives, qui fossilisent au fil du temps, et que l'on retrouve un peu partout à la surface de notre planète.
A quoi ressemblent ces structures distinctives induites par les microbes ? Plusieurs formes existent, lesquelles se distribuent différement selon l'environnement dans lequel elles se trouvent (lacs, rivières, zones inondées de façon saisonnières...). Il peut notamment s'agir de poches, de dômes, de puits ou encore de fissures.
Or, en comparant les photos prises par Curiosity dans la baie de Yellowknife avec plusieurs sites déjà étudiés sur Terre, comme l'île de Portsmouth (Etats-Unis), Carbla Point (Australie), ou encore le site de Bahar Alouane en Tunisie, Nora Noffke s'est aperçue qu'il existait de frappantes similitudes entre les structures sédimentaires induites par les microbes telles qu'elles ont été observées sur ces différents sites, et les structures sédimentaires photographiées par Curiosity.
Et ce n'est pas tout. Car les géobiologistes spécialisés dans l'étude des structures sédimentaires produites par les microbes savent que la façon dont ces structures sédimentaires se distribuent à la surface du sol varie au cours du temps, au fur et à mesure que les colonies de microbes croissent, déclinent, disparaissent puis réapparaissent. Or, ces variations dans la façon dont ces structures sédimentaires se distribuent au cours du temps sont bien connues de ces chercheurs. Et selon Nora Noffke, les photos obtenues par Curiosity suggèrent l'existence de variations similaires dans les sédiments martiens...
Ces structures sédimentaires pourraient-elles avoir été produits par d'autres facteurs qu'une vie microbienne passée ? C'est tout à fait possible, comme l'indique Nora Noffke elle-même dans son article. Selon le chercheur, ces structures pourraient aussi avoir été produites par des phénomènes d'érosion induits par le sel, l'eau ou le vent. Mais si tel est le cas, le chercheur américain souligne qu'il s'agirait d'une "coïncidence extraordinaire".
S'il est donc à l'heure actuelle impossible de confirmer ou d'infirmer cette hypothèse, force est en attendant de reconnaitre que ces travaux sont compatibles avec les découvertes réalisées récemment par Curiosity sur Mars, révélant que cette dernière a cumulé, à un moment donné de son histoire, tous les ingrédients nécessaires à l'apparition de la vie. En effet, grâce aux mesures effectuées par le robot, on sait désormais de façon certaine que Mars a abrité de l'eau liquide (lire "Curiosity découvre les traces d'un probable écoulement d'eau sur Mars"), et qu'elle contient également des composés organiques (lire "Sur Mars, Curiosity découvre des molécules organiques"). Et cela sans compter que des émissions de méthane ont récemment été détectées par Curiosity, un gaz notamment émis sur Terre par les microbes (lire "Le méthane détecté sur Mars est-il émis par une forme de vie ?").
Désormais, pour en avoir le coeur net, il ne nous reste donc plus qu'à attendre l'arrivée du robot européen de la mission ExoMars sur la planète rouge, aux environs de 2018-2019...
Selon un scientifique américain, certaines structures sédimentaires photographiées par Curiosity ressemblent de façon frappante aux sédiments fossiles produits sur Terre par l'activité microbienne. Est-ce la preuve qu'il existe, ou qu'il a existé, une forme de vie sur Mars ? Non, loin de là. Il ne s'agit que d'une hypothèse, dont les arguments semblent toutefois solides.
Depuis deux jours, une étude publiée par la revue Astrobiology sème le trouble dans la communauté scientifique. Et pour cause, puisque ces travaux, menés par la géobiologiste américaine Nora Noffke (Université Old Dominion à Norfolk, Etats-Unis) avancent que des clichés pris par le robot martien Curiosity suggèrent la présence de sédiments fossiles produits par une activité microbienne.
Pour forger cette hypothèse, Nora Noffke s'est livré à un travail de comparaison entre l'aspect des sédiments produits par l'activité microbienne sur la Terre, et des photographies prises par Curiosity alors qu'il traversait la baie de Yellowknife, dont on sait aujourd'hui qu'elle abritait il y a plus de 3 milliards d'années un lac aujourd'hui asséché (lire "Curiosity a atterri sur le site d'un ancien lac"). Une analyse comparative qui montre, selon le chercheur américain, l'existence de nombreuses similarités entre les structures sédimentaires induites par une présence microbienne que l'on trouve sur Terre, et les roches sédimentaires observées par Curiosity.
Evidemment, l'étude ne conclut pas de façon certaine à l'existence d'une vie microbienne passée sur la planète rouge, ce que le chercheur américain, qui travaille depuis 20 ans sur l'analyse des sédiments induits par l'activité microbienne (Nora Noffke a par exemple publié récemment un article relatant la possible découverte en Australie de sédiments induits par une vie microbienne vieux de 3.48 milliards d'années) est le premier à reconnaître : "Il est important de considérer que les structures martiennes peuvent simplement représenter le produit de processus abiotiques [NDLR : non induit par des formes de vie]", explique Nora Noffke dans son article. "Mais si ces structures martiennes n'ont pas une origine biologique, alors ces similarités dans la morphologie de ces sédiments mais aussi dans la façon dont ces structures sont distribuées en compaison de ce qui est observé sur Terre serait une coïncidence extraordinaire".
Toutefois, les arguments avancés par le chercheur américain pour étayer sa thèse ont été jugés suffisamment solides par le comité de lecture de la revue Astrobiology pour que ce travail se voit publié dans cette très sérieuse revue, notamment financée par la NASA : "J'ai déjà lu de nombreux articles disant « Regardez, voici un tas de terre sur Mars, et voici un tas de terre sur la Terre. Et parce qu'ils se ressemblent, le même mécanisme doit avoir produit ces deux tas sur les deux planètes » ", explique le planétologue Chris McKay (Centre Ames Research de la NASA), rédacteur en chef adjoint de la revue Astrobiology, dans un article de synthèse mis en ligne par la revue."C'est un argument facile à produire, mais ce n'est généralement pas très convaincant. Toutefois, l'article de Noffke est l'analyse de ce type la plus soignée que j'ai lue jusqu'ici. C'est pourquoi il a été publié dans Astrobiology".
Les images prises par Curiosity indiquent-elles vraiment la présence de traces de vie fossiles sur Mars ? Ou bien s'agit-il d'une hypothèse totalement infondée ? En réalité, il y a fort à parier qu'aucun nouvel élément ne permettra à court terme de conforter ou d'infirmer cette hypothèse. En effet, les instruments dont est doté Curiosity ne permettront vraisemblablement pas d'en savoir beaucoup plus sur l'éventualité d'une vie microbienne passée sur Mars. Pour en savoir plus, il faudra probablement attendre l'arrivée du robot européen de la mission ExoMars, dont le lancement est prévu pour 2018, et dont les objectifs avoués sont d'étudier si, oui ou non, une forme de vie existe (ou a existé) sur la planète rouge.
Mais en attendant, rien ne nous empêche d'étudier attentivement les travaux publiés par la géobiologiste Nora Noffke dans son article, intitulé "Ancient Sedimentary Structures in the <3.7 Ga Gillespie Lake Member, Mars, That Resemble Macroscopic Morphology, Spatial Associations, and Temporal Succession in Terrestrial Microbialites".
Tout d'abord, examinons comment les structures sédimentaires induites par une présence microbienne se présentent sur Terre (on parle de MISS, pour Microbially-Induced Sedimentary Structures). En général, les colonies de microbes piègent, puis réorganisent, dans les zones d'eau peu profondes comme les lacs et les littoraux côtiers. Ce qui débouche sur la formation de structures distinctives, qui fossilisent au fil du temps, et que l'on retrouve un peu partout à la surface de notre planète.
A quoi ressemblent ces structures distinctives induites par les microbes ? Plusieurs formes existent, lesquelles se distribuent différement selon l'environnement dans lequel elles se trouvent (lacs, rivières, zones inondées de façon saisonnières...). Il peut notamment s'agir de poches, de dômes, de puits ou encore de fissures.
Or, en comparant les photos prises par Curiosity dans la baie de Yellowknife avec plusieurs sites déjà étudiés sur Terre, comme l'île de Portsmouth (Etats-Unis), Carbla Point (Australie), ou encore le site de Bahar Alouane en Tunisie, Nora Noffke s'est aperçue qu'il existait de frappantes similitudes entre les structures sédimentaires induites par les microbes telles qu'elles ont été observées sur ces différents sites, et les structures sédimentaires photographiées par Curiosity.
Et ce n'est pas tout. Car les géobiologistes spécialisés dans l'étude des structures sédimentaires produites par les microbes savent que la façon dont ces structures sédimentaires se distribuent à la surface du sol varie au cours du temps, au fur et à mesure que les colonies de microbes croissent, déclinent, disparaissent puis réapparaissent. Or, ces variations dans la façon dont ces structures sédimentaires se distribuent au cours du temps sont bien connues de ces chercheurs. Et selon Nora Noffke, les photos obtenues par Curiosity suggèrent l'existence de variations similaires dans les sédiments martiens...
Ces structures sédimentaires pourraient-elles avoir été produits par d'autres facteurs qu'une vie microbienne passée ? C'est tout à fait possible, comme l'indique Nora Noffke elle-même dans son article. Selon le chercheur, ces structures pourraient aussi avoir été produites par des phénomènes d'érosion induits par le sel, l'eau ou le vent. Mais si tel est le cas, le chercheur américain souligne qu'il s'agirait d'une "coïncidence extraordinaire".
S'il est donc à l'heure actuelle impossible de confirmer ou d'infirmer cette hypothèse, force est en attendant de reconnaitre que ces travaux sont compatibles avec les découvertes réalisées récemment par Curiosity sur Mars, révélant que cette dernière a cumulé, à un moment donné de son histoire, tous les ingrédients nécessaires à l'apparition de la vie. En effet, grâce aux mesures effectuées par le robot, on sait désormais de façon certaine que Mars a abrité de l'eau liquide (lire "Curiosity découvre les traces d'un probable écoulement d'eau sur Mars"), et qu'elle contient également des composés organiques (lire "Sur Mars, Curiosity découvre des molécules organiques"). Et cela sans compter que des émissions de méthane ont récemment été détectées par Curiosity, un gaz notamment émis sur Terre par les microbes (lire "Le méthane détecté sur Mars est-il émis par une forme de vie ?").
Désormais, pour en avoir le coeur net, il ne nous reste donc plus qu'à attendre l'arrivée du robot européen de la mission ExoMars sur la planète rouge, aux environs de 2018-2019...
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