Des chercheurs identifient les traits de personnalités liés à la longévité

Les centenaires auraient une personnalité plus extravertie que les autres, selon une étude américaine.

De nombreux travaux scientifiques se sont penchés, au cours des dix dernières années, sur les caractéristiques des centenaires, analysant leur mode de vie ou décryptant leurs gènes. Pour la première fois, des chercheurs ont décidé de se pencher sur la psychologie de ces personnes de plus d’un siècle et ont mis en évidence certaines particularités, comme le fait qu’elles sont plus extraverties ou moins névrosées que les autres. Les spécialistes en gériatrie de la faculté de médecine de Boston, aux États-Unis, qui ont publié leurs travaux le 3 avril dernier dans le Journal of the American Geriatrics Society, soutiennent que la personnalité influe sur l’espérance de vie.

Pour aboutir à une telle conclusion, l’équipe de Thomas Perl, directeur de l’étude des centenaires de Nouvelle-Angleterre, a interrogé près de 250 personnes âgées en moyenne de 75 ans, tous descendants de centenaires. On sait en effet que c’est dans les familles de centenaires que se recrutent d’autres centenaires… À l’issue de l’analyse qualitative et quantitative de ces entretiens, les chercheurs sont parvenus à l’idée que dans les familles de centenaires, on est moins névrosé et plus extraverti. « C’est sans doute cela qui a un effet bénéfique sur le vieillissement, estime Thomas Perl. Par exemple, ceux qui sont moins névrosés gèrent mieux le stress. Et les extravertis ont plus d’amis, du coup ils s’occupent mieux d’eux. » Le chercheur estime qu’il serait intéressant d’inclure dans les études sur le vieillissement ces paramètres en plus de ceux traditionnellement étudiés, comme les facteurs génétiques et environnementaux.

Les chercheurs de l’École de Médecine de l’Université de Boston (BUSM) ont détecté les traits de personnalité spécifiques associés à un vieillissement sain et à la longévité parmi les enfants de centenaires. Ces travaux ont été menés en collaboration avec les scientifiques de l’Institut National du Vieillissement. Ces découvertes ont été publiées dans le journal de l’American Geriatrics Society.

Les précédentes recherches sur la fratrie et les enfants de centenaires ont montré que la longévité exceptionnelle est un facteur fortement familial. Les études sur les enfants de centenaires ont montré que leur mortalité est de 120 pour cent plus basse que les autres enfants nés la même année, qu’ils ont un taux de prévalence bien plus bas, et que l’apparition des maladies cardio-vasculaires, de l’hypertension, du diabète, est retardé. Comme les traits de personnalités ont révélé avoir des composantes héréditaires fortes, les chercheurs ont suggéré qu’ils jouent un rôle important dans le vieillissement des enfants de centenaires.

En utilisant le questionnaire NEO-Five-Factor Inventory (NEO-FFI), les mesures des traits de personnalité pour le neurotisme, l’extraversion, l’ouverture, la convivialité, et la conscience ont été prises de 246 (125 femmes et 121 hommes) personnes ayant un âge moyen de 75 ans.

Les résultats ont montré que les hommes et les femmes enfants de centenaires étaient faiblement névrosés et fortement extraverties. Le taux pour la convivialité ("agreeableness") chez les femmes était également élevé. Les deux sexes se trouvaient dans les taux normaux de conscience et d’ouverture, et les hommes reçurent un taux normal pour la convivialité.

Selon les chercheurs, les traits de personnalité chez les enfants de centenaires semblent avoir des caractéristiques distinctes qui jouent un rôle important dans leur longévité. "De façon intéressante, là où d’habitude les hommes et femmes diffèrent substantiellement dans leurs traits de personnalité, ceux des hommes et femmes enfants de centenaires tendent à être similaires, ce qui montre l’importance de ces traits pour le vieillissement et la longévité, sans distinction de sexe.

C’est comme si le faible neurotisme et la haute extraversion apporte des bénéfices de santé pour ces sujets," a dit l’auteur principal Thomas Perls, MD, MPH, directeur de l’étude. "Par exemple, les personnes qui sont faiblement névrosés sont capable de gérer et réguler les situations stressantes plus efficacement que ceux avec de hauts niveaux de neurotisme. De même, de hauts niveaux d’extraversion sont associés à la présence de liens d’amitiés établis et au fait de prendre soin de soi-même," a-t-il dit.

Perls a ajouté, "Ces découvertes suggèrent que la personnalité est une caractéristique importante à inclure dans les études qui évaluent les déterminants génétiques et environnementaux de la longévité. De telles études sont actuellement en cours."

This study was supported in part by grants from the National Institute on Aging (NIA) : K-24, AG025727 (TP), K23 AG026754 (Paul Beeson Physician Faculty Scholar in Aging Award, DT), and the Intramural Research Program of the NIA.

Je confirme pour les personnes extraverties, dans ma famille bcp de centenaires,mon arrière-arrière grand-mère décédée à 104 ans,suite à un accident de la voie publique,elle s'était fait renversée par une voiture, le col du fémur cassée ,elle c'etait laissée partir,parce qu'elle n'avait pas pu retrouver l'usage de ses jambes.
Jusqu'à ses 100 ans,elle faisait du tir à l'arc

Très interessant... j'imagine que le paralléle avec la maladie causé par le stress doit être aussi significative.