Le Col de Roncevaux
Départ du col d'Orgambidé (980m d'altitude) auquel on accède depuis Esterençuby dans la vallée. Nous garons notre voiture à 2 mètres de la frontière. Le temps est venteux, mais ce n'est pas suffisant pour nous décourager.
Nous partons donc en suivant une minuscule route goudronnée qui permet aux autochtones d'accéder (illégalement) en Espagne pour aller y faire le plein ou acheter du tabac... Immmédiatement, une ancienne borne nous rappelle en effet que nous passons de l'autre côté.
A notre droite débute bientôt une piste passant au beau milieu des troupeaux de vaches et de pottoks, d'authentiques chevaux sauvages du pays basque. Ma petite soeur essaye d'en apprivoiser quelques-uns, toute émerveillée.
Nous arrivons en vue d'un sentier grimpant dans un vallon rectiligne entre forêt et lapiaz. Comme il est courant en terrain calcaire, gouffres, effondrements, pentes tourmentées obligent à serpenter pour passer au plus commode.
A une heure du départ, la progression se poursuit sur une pelouse percée de grandes dolines. Nous nous posons près de la cabane de Leizehandy et de son gouffre pour le casse-croûte.
Après cette arrêt bien mérité, nous repartons tout schuss sur la face est de l'Urculu. Nous sommes au coeur du lapiaz avec ses trous énormes et ses magnifiques ressauts calcaires.
Après avoir gagné une arête, nous voici enfin au sommet! A proximité s'élève une curieuse construction: la tour d'Urculu, haute de 3 mètres pour une vingtaine de mètres de diamètre, édifiée en belles pierres taillées.
A quand remonte-t-elle? D'après les historiens, ce serait une oeuvre romaine, trophée du 1er siècle avant J-C, commémorant la conquête de l'Aquitaine et des Pyrénées, et dominant certainement à l'époque une voie romaine dont le point le plus élevé se situait au col d'Arnostéguy (1236m d'altitude), en contrebas. La finition du bâtiment est encore aujourd'hui remarquable de précision et de finesse, ainsi que sa constitution: certains blocs font près de deux mètres de long !
Nous profitons de cet endroit pour admirer le paysage aux alentours et la vue sur une bonne partie de la chaîne ouest-pyrénéenne.
En redescendant vers le col d'Arnostéguy, nous avons l'impression de remonter le temps et de marcher sur les pas des troupes romaines, de Roland de Roncevaux ou encore de Napoléon ! Nous savons en effet que sur les versants de ce col, qui constitue avec celui de Bentarte - un peu plus à l'ouest - ce qu'on apelle les Ports de Roncevaux, se sont déroulés nombre d'évènements historiques restés pour la plupart dans l'imaginaire de l'Occident. A commencer par la magie d'une mort héroïque, celle d'un nommé Hurodlandus, qui n'est autre que Roland, neveu de Charlemagne, dont le son du cor fit entrer ces lieux à grand fracas dans l'histoire. Roland qui, sans doute, empruntait, comme nous, cette ancienne voie romaine franchissant les Pyrénées, et s'en alla en regardant une dernière fois les ruines de la Tour d'Urculu...
Outre d'innombrables armées, par ce col passèrent également il y a 200 ans les canons de Napoléon, partant à la conquête de l'Espagne en empruntant la voie de ses ancêtres. Mais ce serait oublier que les chemins des Ports de Roncevaux étaient aussi empruntés dès le Xè siècle, et encore de nos jours, par les pélerins de Saint-Jacques-de-Compostelle pour franchir la barrière pyrénéenne. C'est d'ailleurs au col de Bentarte que Charlemagne, ayant taillé le roc avec "haches, pics et pioches" pour passer avec ses troupes, aurait dressé une croix en l'honneur du Christ, s'agenouillant en direction de la Galice. De nos jours, chaque pèlerin se fait un devoir de poser une croix de branchage, ou autre, en ce lieu de mémoire.
Un troupeau de pottoks au galop surprend un groupe de chèvres...
Le site de Roncevaux est en outre entouré de nombreux vestiges mégalithiques qui accréditent la thèse d'un lieu de culte très ancien. En nous dirigeant vers la gauche à partir d'Arnostéguy, une piste en terre nous amène ainsi à un autre col de même altitude, à proximité duquel s'élèvent un dolmen malheureusement effondré, et un peu plus loin, près d'un arbre "en boule", seize pierres disposées en cercle formant un cromlech.
Quelle émotion nous étreint devant ces "monuments" édifiés par les bergers du néolithique - il y a près de 4000 ans - pour enterrer un des leurs ! On raconte des choses étranges sur les coutumes passées de ces hommes, notamment d'un plateau de dépôt où les défunts auraient été exposés aux intempéries et aux oiseaux de montagne, comme dans certaines régions orientales ou indoues...
En redescendant sur le versant espagnol du col d'Arnostéguy, nous avons du mal à réaliser que nous foulons à la fois un cimetière préhistorique, une voie romaine, le passage de Roncevaux, le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle et une route Napoléon. Suivant d'abord le cours d'un ruisselet, nous obliquons ensuite à gauche pour profiter des traces de moutons.
Une croix d'alpage et une cabane pastorale semblent saluer notre passage. Nous tombons bientôt sur la piste visée, au "Collado de Azpegi (1020m)", comme le précise un panneau fixé contre un abreuvoir. Tout près, un superbe cromlech s'étend dans les prairies herbeuses.
Plus loin, en reprenant la direction du col d'Orgambidé, une source remplit continuellement un bassin en ciment: "Fuente Arratakas (970m)".
Nous voici dèjà revenus à notre point de départ. Entre temps, quelques voitures se sont garées près de la nôtre. Une équipe franco-espagnole est en train d'aménager un monument en l'honneur de l'entente harmonieuse entre bergers francais et espagnols pour se partager les patûrages d'altitude situés des deux côtés de la frontière. Et ce depuis le traité des Pyrénées signé en 1659 sur l'Ile des Faisans à Hendaye. Ile qui d'ailleurs appartient simultanément à la France et à l'Espagne, changeant de nationalité tous les six mois. Mais ceci est une autre histoire... Quoique...
Départ du col d'Orgambidé (980m d'altitude) auquel on accède depuis Esterençuby dans la vallée. Nous garons notre voiture à 2 mètres de la frontière. Le temps est venteux, mais ce n'est pas suffisant pour nous décourager.
Nous partons donc en suivant une minuscule route goudronnée qui permet aux autochtones d'accéder (illégalement) en Espagne pour aller y faire le plein ou acheter du tabac... Immmédiatement, une ancienne borne nous rappelle en effet que nous passons de l'autre côté.
A notre droite débute bientôt une piste passant au beau milieu des troupeaux de vaches et de pottoks, d'authentiques chevaux sauvages du pays basque. Ma petite soeur essaye d'en apprivoiser quelques-uns, toute émerveillée.
Nous arrivons en vue d'un sentier grimpant dans un vallon rectiligne entre forêt et lapiaz. Comme il est courant en terrain calcaire, gouffres, effondrements, pentes tourmentées obligent à serpenter pour passer au plus commode.
A une heure du départ, la progression se poursuit sur une pelouse percée de grandes dolines. Nous nous posons près de la cabane de Leizehandy et de son gouffre pour le casse-croûte.
Après cette arrêt bien mérité, nous repartons tout schuss sur la face est de l'Urculu. Nous sommes au coeur du lapiaz avec ses trous énormes et ses magnifiques ressauts calcaires.
Après avoir gagné une arête, nous voici enfin au sommet! A proximité s'élève une curieuse construction: la tour d'Urculu, haute de 3 mètres pour une vingtaine de mètres de diamètre, édifiée en belles pierres taillées.
A quand remonte-t-elle? D'après les historiens, ce serait une oeuvre romaine, trophée du 1er siècle avant J-C, commémorant la conquête de l'Aquitaine et des Pyrénées, et dominant certainement à l'époque une voie romaine dont le point le plus élevé se situait au col d'Arnostéguy (1236m d'altitude), en contrebas. La finition du bâtiment est encore aujourd'hui remarquable de précision et de finesse, ainsi que sa constitution: certains blocs font près de deux mètres de long !
Nous profitons de cet endroit pour admirer le paysage aux alentours et la vue sur une bonne partie de la chaîne ouest-pyrénéenne.
En redescendant vers le col d'Arnostéguy, nous avons l'impression de remonter le temps et de marcher sur les pas des troupes romaines, de Roland de Roncevaux ou encore de Napoléon ! Nous savons en effet que sur les versants de ce col, qui constitue avec celui de Bentarte - un peu plus à l'ouest - ce qu'on apelle les Ports de Roncevaux, se sont déroulés nombre d'évènements historiques restés pour la plupart dans l'imaginaire de l'Occident. A commencer par la magie d'une mort héroïque, celle d'un nommé Hurodlandus, qui n'est autre que Roland, neveu de Charlemagne, dont le son du cor fit entrer ces lieux à grand fracas dans l'histoire. Roland qui, sans doute, empruntait, comme nous, cette ancienne voie romaine franchissant les Pyrénées, et s'en alla en regardant une dernière fois les ruines de la Tour d'Urculu...
Outre d'innombrables armées, par ce col passèrent également il y a 200 ans les canons de Napoléon, partant à la conquête de l'Espagne en empruntant la voie de ses ancêtres. Mais ce serait oublier que les chemins des Ports de Roncevaux étaient aussi empruntés dès le Xè siècle, et encore de nos jours, par les pélerins de Saint-Jacques-de-Compostelle pour franchir la barrière pyrénéenne. C'est d'ailleurs au col de Bentarte que Charlemagne, ayant taillé le roc avec "haches, pics et pioches" pour passer avec ses troupes, aurait dressé une croix en l'honneur du Christ, s'agenouillant en direction de la Galice. De nos jours, chaque pèlerin se fait un devoir de poser une croix de branchage, ou autre, en ce lieu de mémoire.
Un troupeau de pottoks au galop surprend un groupe de chèvres...
Le site de Roncevaux est en outre entouré de nombreux vestiges mégalithiques qui accréditent la thèse d'un lieu de culte très ancien. En nous dirigeant vers la gauche à partir d'Arnostéguy, une piste en terre nous amène ainsi à un autre col de même altitude, à proximité duquel s'élèvent un dolmen malheureusement effondré, et un peu plus loin, près d'un arbre "en boule", seize pierres disposées en cercle formant un cromlech.
Quelle émotion nous étreint devant ces "monuments" édifiés par les bergers du néolithique - il y a près de 4000 ans - pour enterrer un des leurs ! On raconte des choses étranges sur les coutumes passées de ces hommes, notamment d'un plateau de dépôt où les défunts auraient été exposés aux intempéries et aux oiseaux de montagne, comme dans certaines régions orientales ou indoues...
En redescendant sur le versant espagnol du col d'Arnostéguy, nous avons du mal à réaliser que nous foulons à la fois un cimetière préhistorique, une voie romaine, le passage de Roncevaux, le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle et une route Napoléon. Suivant d'abord le cours d'un ruisselet, nous obliquons ensuite à gauche pour profiter des traces de moutons.
Une croix d'alpage et une cabane pastorale semblent saluer notre passage. Nous tombons bientôt sur la piste visée, au "Collado de Azpegi (1020m)", comme le précise un panneau fixé contre un abreuvoir. Tout près, un superbe cromlech s'étend dans les prairies herbeuses.
Plus loin, en reprenant la direction du col d'Orgambidé, une source remplit continuellement un bassin en ciment: "Fuente Arratakas (970m)".
Nous voici dèjà revenus à notre point de départ. Entre temps, quelques voitures se sont garées près de la nôtre. Une équipe franco-espagnole est en train d'aménager un monument en l'honneur de l'entente harmonieuse entre bergers francais et espagnols pour se partager les patûrages d'altitude situés des deux côtés de la frontière. Et ce depuis le traité des Pyrénées signé en 1659 sur l'Ile des Faisans à Hendaye. Ile qui d'ailleurs appartient simultanément à la France et à l'Espagne, changeant de nationalité tous les six mois. Mais ceci est une autre histoire... Quoique...
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