Erick Fearson : Pascale Catala, comment passe-t-on de l’ingénierie informatique à la parapsychologie ?
Pascale Catala : A vrai dire je ne suis pas passée de l’une à l’autre. Adolescente, je me suis intéressée à la fois à l’informatique, à la psychologie et à la parapsychologie, ainsi qu’à d’autres domaines d’ailleurs. Plus tard, alors que je commençais déjà à travailler dans l’informatique, j’ai terminé ma licence de psychologie et continué à participer aux activités d’un groupe de recherche en parapsychologie. Je crois que le point commun de tout ça était simplement une très grande curiosité intellectuelle. A l'époque, l’informatique était une science naissante, porteuse de promesses d’avenir (dont beaucoup ont été tenues depuis). Quant à la parapsychologie expérimentale, elle n’avait débuté que dans les années 30 et on ne savait pas très bien ce que l’on pouvait en attendre, mais les possibilités semblaient fantastiques.
Aujourd’hui encore, nombre d’étudiants qui s’intéressent à la parapsychologie scientifique ont une formation pluridisciplinaire, et l’on ne peut que s’en réjouir. Les problèmes posés, liés à la conscience humaine, y sont si complexes qu’il est nécessaire d’adopter une position englobante, décentrée, et surtout ouverte pour pouvoir mener ne serait-ce qu’un embryon de réflexion sur ce sujet.
E.F. : Vous êtes l’auteur de l’ouvrage "Apparitions et maisons hantées". D’où vous vient cet intérêt pour les hantises ?
P.C. : Il provient simplement de rencontres. Rencontres, non avec des fantômes, mais avec des chercheurs s’intéressant aux hantises. J’ai fait la connaissance de mon ami François Favre lorsque j’étais étudiante, il avait déjà publié des articles sur les apparitions et avait observé lui-même des phénomènes surprenants. Puis Hans Bender, un illustre universitaire allemand qui a fait connaître le cas de poltergeist le plus célèbre, Rosenheim (un poltergeist est un ensemble de phénomènes inexpliqués, comme des bris d’objets, des lueurs ou des bruits sans cause). J’ai ensuite eu la chance de rentrer en contact avec d’autres spécialistes qui m’ont tous raconté des histoires passionnantes. Ces histoires de fantômes avaient une particularité : elles n’étaient plus seulement des récits réservés aux longues soirées d’hiver et destinées à se donner la chair de poule dans un délicieux frisson. Il s’agissait d’observations "scientifiques", c’est-à-dire effectuées avec rigueur, souci d’objectivation, techniques de mesures, sans interprétations prématurées, etc.
A mon intérêt de toujours pour la littérature fantastique, la science-fiction ou l’imaginaire, s’est donc alors ajoutée une curiosité et un besoin de chercher des explications. Comment ces phénomènes sont-ils possibles ? C’est la question que je me suis posée à la suite de mes entretiens avec ces personnalités scientifiques, préoccupation qui ne m’a plus quittée depuis.
E.F. : Comment expliquez-vous que la littérature française et en particulier les études sur ces phénomènes soient assez pauvres sur le sujet comparativement aux pays anglo-saxons ? Pourquoi ce sujet est-il encore tabou, spécifiquement en France ?P.C. : Les fantômes ne sont pas absents de la littérature française (à commencer par la merveilleuse nouvelle du Horla de Maupassant), bien au contraire. Mais seul les aspects mythiques, légendaires et fantastiques sont évoqués. Les fantômes sont d’excellents sujets de fiction et le public est toujours fasciné par leur mystère et leur poésie (le côté qui vous intéresse aussi si j’ai bien compris). En revanche, les études qui révèlent une certaine objectivité du phénomène et tentent une approche scientifique ou documentaire de la question sont assez rares, c’est vrai ! Dans les pays anglo-saxons, on n’a pas le même tabou qu’en France. En Grande-Bretagne par exemple, on a une tradition millénaire de familiarisation avec les hôtes des demeures hantées. Cela fait partie de la culture, et donc le fantôme peut être étudié comme tout autre "objet culturel". Aux Etats-Unis ou en Allemagne, on est plus pragmatique, plus terre-à-terre : il y a des bruits bizarres dans une maison ? On va aller voir ce qui s’y passe et si possible filmer.
Mais en France, l’opinion dominante est que ces bizarreries n’existent pas, ne relèvent que de légendes ou d’illusion, qu’il n’y a donc rien à étudier. Les hantises étant considérées comme une question peu sérieuse, le sujet est laissé aux marchands de sensationnel : journaux à grand public racontant des histoires d’horreur, émissions sur le "paranormal" présentant de manière peu rigoureuse une masse hétéroclite de témoignages plus ou moins crédibles, etc. Dans ces conditions il est difficile pour un scientifique d’oser s’aventurer sur ce terrain miné.
E.F. : Que pensez-vous des théories selon lesquelles les fantômes sont les esprits des morts ?
P.C. : C’est le type d’interprétation le plus fréquent, et ce depuis l’aube de l’humanité. Ce qui appuie ces théories, c’est que les fantômes délivrent parfois des informations inconnues des vivants (révélations, avertissements,…), semblant vraiment vouloir rentrer en relation avec leurs proches. En parapsychologie, on sait de nos jours que ces mêmes informations peuvent être obtenues par de "pures" voyances, ce qui affaiblit la crédibilité de ces théories. Les apparitions de fantômes ne pourraient être que des "mises en scènes" portées par l’imaginaire mythique.
Par ailleurs, les parapsychologues ont pour la plupart pris le parti d’étudier les facultés inexplorées du psychisme humain (des vivants), ils recherchent donc des théories explicatives ne faisant pas appel à des concepts aussi flous ou inutilisables que "les esprits des morts". C’est ma position également, mais je n’affirmerais pas comme certains qu’il est absolument impossible que les morts communiquent avec nous. Qui peut le savoir ?
E.F. : Vous-même, avez-vous déjà été témoin de phénomènes paranormaux ? Si oui, de quelle nature ?
P.C. : J’ai surtout eu de petits "flashs" (voyance, précognition). Ma meilleure amie en a de bien plus significatifs d’ailleurs. J’ai aussi participé, il y a des années, à une séance de tables tournantes très impressionnante où la table est partie à l’autre bout de la pièce. Mais les deux amies qui touchaient la table n’ont jamais rompu le contact, si bien que je n’ai pas assisté comme je l’aurais voulu à un "mouvement sans contact". En parapsychologie, il est rare d’obtenir une conviction absolue : est-ce que cette prémonition ne pourrait pas s’expliquer par le hasard ? Est-on bien sûr qu’il n’y avait aucun moyen de pousser la table … ? Le doute subsiste toujours.
Quant aux hantises, j’ai eu beau camper dans des châteaux écossais ou irlandais, je n’ai jamais rien observé. Il faut dire que je n’ai jamais eu vraiment l’occasion de me déplacer sur des lieux où des cas intéressants étaient signalés. Vous le savez, c’est une activité prenante…
Toutefois, je peux vous raconter une petite anecdote : alors que je venais de publier mon livre sur les hantises et les poltergeists, j’ai eu chez moi une "pluie de pierres". C’est un phénomène que j’avais relaté dans mon livre car on a recensé un bon nombre de cas de maisons bombardées par des pierres. Cette nuit-là, plusieurs cailloux ont heurté ma maison, montant jusqu’à la terrasse du premier étage. Deux énormes pierres sont même tombées dans ma piscine. Nous n’avons vu personne. Même s’il s’agit, comme je le pense, d’un jeu de mauvais plaisantins, cela constitue cependant ce que nous appelons une "coïncidence significative" : pourquoi cette pluie de pierres à ce moment-là de ma vie ? (sauf à imaginer que j’étais particulièrement visée à cause de mon livre, mais à priori personne ne connaissait mon adresse, j’habitais dans un endroit isolé). Il n’y a pas eu d’enquête, donc encore une fois on reste dans le doute…
Pascale Catala : A vrai dire je ne suis pas passée de l’une à l’autre. Adolescente, je me suis intéressée à la fois à l’informatique, à la psychologie et à la parapsychologie, ainsi qu’à d’autres domaines d’ailleurs. Plus tard, alors que je commençais déjà à travailler dans l’informatique, j’ai terminé ma licence de psychologie et continué à participer aux activités d’un groupe de recherche en parapsychologie. Je crois que le point commun de tout ça était simplement une très grande curiosité intellectuelle. A l'époque, l’informatique était une science naissante, porteuse de promesses d’avenir (dont beaucoup ont été tenues depuis). Quant à la parapsychologie expérimentale, elle n’avait débuté que dans les années 30 et on ne savait pas très bien ce que l’on pouvait en attendre, mais les possibilités semblaient fantastiques.
Aujourd’hui encore, nombre d’étudiants qui s’intéressent à la parapsychologie scientifique ont une formation pluridisciplinaire, et l’on ne peut que s’en réjouir. Les problèmes posés, liés à la conscience humaine, y sont si complexes qu’il est nécessaire d’adopter une position englobante, décentrée, et surtout ouverte pour pouvoir mener ne serait-ce qu’un embryon de réflexion sur ce sujet.
E.F. : Vous êtes l’auteur de l’ouvrage "Apparitions et maisons hantées". D’où vous vient cet intérêt pour les hantises ?
P.C. : Il provient simplement de rencontres. Rencontres, non avec des fantômes, mais avec des chercheurs s’intéressant aux hantises. J’ai fait la connaissance de mon ami François Favre lorsque j’étais étudiante, il avait déjà publié des articles sur les apparitions et avait observé lui-même des phénomènes surprenants. Puis Hans Bender, un illustre universitaire allemand qui a fait connaître le cas de poltergeist le plus célèbre, Rosenheim (un poltergeist est un ensemble de phénomènes inexpliqués, comme des bris d’objets, des lueurs ou des bruits sans cause). J’ai ensuite eu la chance de rentrer en contact avec d’autres spécialistes qui m’ont tous raconté des histoires passionnantes. Ces histoires de fantômes avaient une particularité : elles n’étaient plus seulement des récits réservés aux longues soirées d’hiver et destinées à se donner la chair de poule dans un délicieux frisson. Il s’agissait d’observations "scientifiques", c’est-à-dire effectuées avec rigueur, souci d’objectivation, techniques de mesures, sans interprétations prématurées, etc.
A mon intérêt de toujours pour la littérature fantastique, la science-fiction ou l’imaginaire, s’est donc alors ajoutée une curiosité et un besoin de chercher des explications. Comment ces phénomènes sont-ils possibles ? C’est la question que je me suis posée à la suite de mes entretiens avec ces personnalités scientifiques, préoccupation qui ne m’a plus quittée depuis.
E.F. : Comment expliquez-vous que la littérature française et en particulier les études sur ces phénomènes soient assez pauvres sur le sujet comparativement aux pays anglo-saxons ? Pourquoi ce sujet est-il encore tabou, spécifiquement en France ?P.C. : Les fantômes ne sont pas absents de la littérature française (à commencer par la merveilleuse nouvelle du Horla de Maupassant), bien au contraire. Mais seul les aspects mythiques, légendaires et fantastiques sont évoqués. Les fantômes sont d’excellents sujets de fiction et le public est toujours fasciné par leur mystère et leur poésie (le côté qui vous intéresse aussi si j’ai bien compris). En revanche, les études qui révèlent une certaine objectivité du phénomène et tentent une approche scientifique ou documentaire de la question sont assez rares, c’est vrai ! Dans les pays anglo-saxons, on n’a pas le même tabou qu’en France. En Grande-Bretagne par exemple, on a une tradition millénaire de familiarisation avec les hôtes des demeures hantées. Cela fait partie de la culture, et donc le fantôme peut être étudié comme tout autre "objet culturel". Aux Etats-Unis ou en Allemagne, on est plus pragmatique, plus terre-à-terre : il y a des bruits bizarres dans une maison ? On va aller voir ce qui s’y passe et si possible filmer.
Mais en France, l’opinion dominante est que ces bizarreries n’existent pas, ne relèvent que de légendes ou d’illusion, qu’il n’y a donc rien à étudier. Les hantises étant considérées comme une question peu sérieuse, le sujet est laissé aux marchands de sensationnel : journaux à grand public racontant des histoires d’horreur, émissions sur le "paranormal" présentant de manière peu rigoureuse une masse hétéroclite de témoignages plus ou moins crédibles, etc. Dans ces conditions il est difficile pour un scientifique d’oser s’aventurer sur ce terrain miné.
E.F. : Que pensez-vous des théories selon lesquelles les fantômes sont les esprits des morts ?
P.C. : C’est le type d’interprétation le plus fréquent, et ce depuis l’aube de l’humanité. Ce qui appuie ces théories, c’est que les fantômes délivrent parfois des informations inconnues des vivants (révélations, avertissements,…), semblant vraiment vouloir rentrer en relation avec leurs proches. En parapsychologie, on sait de nos jours que ces mêmes informations peuvent être obtenues par de "pures" voyances, ce qui affaiblit la crédibilité de ces théories. Les apparitions de fantômes ne pourraient être que des "mises en scènes" portées par l’imaginaire mythique.
Par ailleurs, les parapsychologues ont pour la plupart pris le parti d’étudier les facultés inexplorées du psychisme humain (des vivants), ils recherchent donc des théories explicatives ne faisant pas appel à des concepts aussi flous ou inutilisables que "les esprits des morts". C’est ma position également, mais je n’affirmerais pas comme certains qu’il est absolument impossible que les morts communiquent avec nous. Qui peut le savoir ?
E.F. : Vous-même, avez-vous déjà été témoin de phénomènes paranormaux ? Si oui, de quelle nature ?
P.C. : J’ai surtout eu de petits "flashs" (voyance, précognition). Ma meilleure amie en a de bien plus significatifs d’ailleurs. J’ai aussi participé, il y a des années, à une séance de tables tournantes très impressionnante où la table est partie à l’autre bout de la pièce. Mais les deux amies qui touchaient la table n’ont jamais rompu le contact, si bien que je n’ai pas assisté comme je l’aurais voulu à un "mouvement sans contact". En parapsychologie, il est rare d’obtenir une conviction absolue : est-ce que cette prémonition ne pourrait pas s’expliquer par le hasard ? Est-on bien sûr qu’il n’y avait aucun moyen de pousser la table … ? Le doute subsiste toujours.
Quant aux hantises, j’ai eu beau camper dans des châteaux écossais ou irlandais, je n’ai jamais rien observé. Il faut dire que je n’ai jamais eu vraiment l’occasion de me déplacer sur des lieux où des cas intéressants étaient signalés. Vous le savez, c’est une activité prenante…
Toutefois, je peux vous raconter une petite anecdote : alors que je venais de publier mon livre sur les hantises et les poltergeists, j’ai eu chez moi une "pluie de pierres". C’est un phénomène que j’avais relaté dans mon livre car on a recensé un bon nombre de cas de maisons bombardées par des pierres. Cette nuit-là, plusieurs cailloux ont heurté ma maison, montant jusqu’à la terrasse du premier étage. Deux énormes pierres sont même tombées dans ma piscine. Nous n’avons vu personne. Même s’il s’agit, comme je le pense, d’un jeu de mauvais plaisantins, cela constitue cependant ce que nous appelons une "coïncidence significative" : pourquoi cette pluie de pierres à ce moment-là de ma vie ? (sauf à imaginer que j’étais particulièrement visée à cause de mon livre, mais à priori personne ne connaissait mon adresse, j’habitais dans un endroit isolé). Il n’y a pas eu d’enquête, donc encore une fois on reste dans le doute…
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