http://www.province-sud.nc/actualites/environnement/1372-vale-inco-sous-haute-surveillanceVale Inco sous haute surveillance
A pollution sans précédent, réponse de la même ampleur. La province Sud a stoppé la production d'acide de l'usine du Sud. Elle a également mis en demeure l'exploitant d'évaluer précisément, et à ses frais, le préjudice environnemental. Et de le réparer.
Mercredi 1er avril, 12h02, des milliers de litres d'acide sulfurique s'échappent de l'usine du Sud. Ils se déversent dans le creek de la Baie Nord. Des barrages de calcaire sont mis en place pour neutraliser l'acidité du composant. C'est bien entendu trop tard. Dans le creek et jusqu'à la mer, faune et flore sont dévastées. Crevettes et poissons brûlés.
Dysfonctionnement majeur : la Province n'est alertée que le lendemain matin, le 2 avril. Elle dépêche immédiatement sur place deux inspecteurs des installations classées de la DIMENC (direction de l'Industrie des mines et de l'Energie de la Nouvelle-Calédonie), qui agit pour le compte de la province Sud dans le cadre de l'application de la réglementation ICPE (Installations classées pour la protection de l'environnement), ainsi que des agents assermentés de la direction de l'Environnement (DENV) chargés du suivi et de la protection des milieux.
Catastrophe écologique
Ils ne peuvent que constater les dégâts. Ce qui avait été qualifié d' « incident technique » par Vale Inco, dans un premier communiqué, est en fait une catastrophe écologique. Dans le creek de la baie Nord, dans les jours qui ont suivi l'accident, plus aucun animal vivant n'avait été observé. D'ores et déjà, 3 000 poissons morts ont été recensés, dont certains appartenant à des espèces protégées. 150 anguilles ont également été repêchées dans le cours d'eau, ainsi que 600 crevettes. La zone maritime, située à 2 km de l'endroit où l'acide s'est déversé, a également été touchée puisque des picots morts ont été découverts. Or, il s'agit ni plus ni moins de la zone tampon protégeant l'un des six sites inscrits au patrimoine mondial de l'Unesco... Le 3 avril, une nouvelle délégation de la DENV et de la DIMENC se rend à nouveau sur place, menée par Philippe Gomès, président de la province Sud. Et elle demande des comptes, exige des réponses aux questions que tout le monde se pose.
Que s'est-il passé ?
Une importante fuite s'est produite dans les circuits de l'usine de fabrication d'acide qui était en phase de démarrage (commissionning). Un joint défectueux serait à l'origine du drame. La pression du jet était tellement forte (4 bars) qu'une partie a été projetée en dehors de la cuvette de rétention et a ruisselé à l'extérieur. Le «bassin de premier flot», censé recueillir les eaux de ruissellement, aurait du récupérer cette fuite. Sauf qu'il était en travaux à ce moment précis et que les vannes étaient fermées. Vale Inco estime à quinze minutes le délai entre le début de la fuite et l'ouverture de ces vannes. Quinze longues minutes durant lesquelles les flots d'acide (2 500 litres selon l'industriel) concentré à 98 % se sont déversés dans trois bassins de sédimentation, avant d'aboutir dans le creek de la Baie Nord.
Pourquoi avoir attendu si longtemps pour prévenir les autorités ?
Jean-François David, le directeur général délégué de Vale Inco Nouvelle-Calédonie, a affirmé qu'« il y avait eu tentative de contact dans les quatre heures qui ont suivi l'accident » et qu' « une réflexion commune sur le mode de communication devait être engagée ». Dans les faits, cette tentative se résume à un message laissé sur un téléphone portable. Ni fax, ni mail n'ont été envoyés à la Direction de l'environnement. « C'est largement insuffisant, contraire aux prescriptions les plus élémentaires », souligne François Leborgne, chargé du suivi environnemental du complexe industriel et minier à la DENV.
Quelles ont été les mesures prises par la Province ?
Dès le 2 avril, la province Sud a ordonné l'arrêt de toute production d'acide jusqu'à nouvel ordre. « Le 3 avril, nous avons mis en demeure l'exploitant de remettre en état, sous quatre jours, le bassin de premier flot, afin de disposer d'un système de sécurité opérationnel, explique Philippe Gomès. Nous lui avons également demandé d'évaluer précisément, à ses frais, le préjudice à court, moyen et long terme, de la fuite ». Le président de la province Sud poursuit : « nous ferons jouer la responsabilité environnementale de l'entreprise pour les dommages sur le patrimoine naturel. Et nous lui demanderons de réparer elle-même les dégâts». Le rapport des inspecteurs des installations classées a été transmis au procureur de la République, pour solliciter la mise en œuvre immédiate des sanctions administratives et pénales prévues par le code de l'environnement. Une enquête est en cours. Pour la première fois en Calédonie, dans le cadre d'un accident industriel, le pollueur devrait être aussi le payeur.
Lors de l'assemblée générale constitutive de l'Oeil (Observatoire et l'information sur l'environnement), le 8 avril, Philippe Gomès l'a très fermement rappelé : « au-delà des sanctions administratives et pénales qu'elle encourt, Vale Inco, qui a montré de graves lacunes en termes de management, devra en tirer les enseignements A tous les échelons de l'entreprise ». A bon entendeur...
Pourquoi de l'acide sulfurique ?
Le fonctionnement de l'usine du Sud repose sur l'hydrométallurgie. Dans un premier temps, le minerai est mélangé à de l'eau pour former une pulpe, acheminée ensuite par pipeline de la mine à l'usine. Cette pulpe est alors préchauffée, puis injectée dans un four à haute pression, où elle est mêlée à de l'acide sulfurique. Il s'agit de la « lixiviation », méthode qui consiste à dissoudre le minerai avec de l'acide, afin d'extraire le nickel et le cobalt, deux métaux que Vale Inco a prévu de commercialiser. Une grande quantité d'acide sulfurique est donc nécessaire pour assurer la production de nickel (60 000 tonnes par an) et de cobalt (4 500 tonnes par an). C'est pourquoi Vale Inco a édifié sur le site une usine de production d'acide. Celle-là même dont se sont échappés, le 1er avril, plusieurs milliers de litres d'acide.
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