En février 1959, dans les Monts Oural en Union Soviétique, dix jeunes étudiants de l’Institut Polytechnique de l’Oural, 8 garçons et 2 filles menés par Igor Dyatlov, se lancèrent dans une randonnée à ski de deux semaines. L’un d’entre eux tomba malade et du rentrer : ce devait être le seul à revenir vivant.
Des semaines plus tard, les corps des neuf victimes furent retrouvés dispersés sur les collines glacées. Certains ne portaient que leur linge de corps, d’autres des morceaux de vêtements de leur camarade. Deux présentaient des blessures à la tête, deux autres de graves blessures internes à la poitrine. L’une des jeunes femmes n’avait plus de langue. Mais aucun d’entre eux ne portaient les marques de traumatismes externes. Des traces de radioactivité furent par la suite retrouvées sur certains vêtements, et, plus étrange encore, les proches des victimes témoignèrent lors des enterrements que leur peau présentait un hâle orangé et leurs cheveux une couleur grisâtre…
Igor Dyatlov, février 1959
En 1959, l’U.R.S.S. était dans une phase de dégel : après des années de répressions, le nouveau secrétaire du Parti Nikita Khrouchtchev relâchait un peu la pression stalinienne sur les populations. Avec la fin des années d’austérité, une des activités à la mode était le tourisme sportif, un mélange de randonnée, de ski et de découverte des endroits sauvages de l’Union Soviétique. Ce genre d’expédition était particulièrement apprécié des étudiants, leur permettant de se retrouver entre eux loin des contraintes étatiques.
Dyatlov et ses 9 compagnons avaient organisé leur randonnée au début de l’année 1959. Au départ de Sverdlosk, aujourd’hui Ekaterinbourg, à 1 900 km de Moscou, ils devaient atteindre le mont Otorten dans la partie septentrionale des Monts Oural, puis longer les montagnes vers le sud sur une centaine de kilomètres et enfin rejoindre la rivière Lozva avant de retourner vers leur point de départ. Cet itinéraire était classé en catégorie III - la plus dangereuse en cette saison - mais pour ces randonneurs endurcis cela n’avait rien d’exceptionnel.
En dehors de Dyatlov, respecté pour son expertise dans le ski de fond et l’alpinisme, le groupe était composé de Georgy Krivonischenko (24 ans), Yury Doroshenko (24 ans), Zina Kolmogorova (22 ans), Rustem Slobodin (23 ans), Nicolas Thibeaux-Brignolle (24 ans), Ludmila Dubinina (21 ans), Alexander Kolevatov (25 ans), Yuri Yudin et Alexander Zolotaryov (37 ans). Ils étaient tous étudiants de l’Institut et membres expérimentés du club de tourisme sportif, à l’exception de Zolotaryov, un guide professionnel qui avait rejoint cette randonnée pour s’entraîner et obtenir un diplôme d’instructeur.
Le 23 janvier 1959, les 10 randonneurs prenaient le train vers Ivdel, puis le camion vers Vizhay, le dernier village habité avant les collines de l’Oural. Le 27 janvier au matin, le groupe chaussait les skis et débutait son périple vers le mont Otorten. Le lendemain, Yudin devait rebrousser chemin suite à des problèmes de santé, laissant les neuf autres continuer sans lui. La suite des événements suivant son départ a pu être reconstituée d’après le journal et le rouleau de photographies retrouvés ensuite par les sauveteurs près de leur dernier campement.
Dubinina embrasse Yudin avant son retour
Dyatlov est à l'arrière-plan
Au cours des jours suivants, les neuf randonneurs traversèrent des paysages de collines glacées et de lacs gelés en suivant les pistes des Mansi, les habitants originels de la région. Le 31 janvier, ils atteignirent la rivière Auspia où ils établirent un camp de base pour entreposer de l’équipement et de la nourriture avant l’ascension de la montagne. Le 1er février, ils commencèrent leur progression le long de la passe vers le mont Otorten. Ils semblent avoir dévié de leur route, sans doute à cause d’une aggravation des conditions météorologiques, pour se retrouver sur les pentes de la montagne Kholat Syakhl à une altitude d’environ 1 100 m. Vers 17h, ils dressèrent leur campement pour passer la nuit : ils se trouvaient alors à environ 15 km de leur destination, et à 1,5 km à peine d’une forêt qui aurait pu leur fournir un bien meilleur abri.
Les dernières notes du journal indique que le groupe avait bon moral. Le jour suivant, ils avaient prévu de continuer 10 km vers le nord avant de retourner vers leur camp de base.
Le 1er février, les randonneurs dressent leur camp
Selon l’itinéraire laissé au club de tourisme sportif, les randonneurs devaient être de retour le 12 février à Vizhay, d’où ils enverraient un télégramme pour prévenir qu’ils étaient bien arrivés. Mais Dyatlov avait prévenu qu’ils pourraient avoir quelques jours de retard. Ce n’est que le 20 février que l’Institut donnait l’alerte et envoyait une équipe de secours. Devant l’absence de traces, l’armée fut alertée et dépêcha sur place des moyens aériens. Le 26 février, un pilote repéra le campement et les secours arrivèrent sur le site du Kholat Syakhl.
Ils découvrirent que le campement était abandonné mais toutes les affaires du groupe, y compris les chaussures, avaient été laissées sur place. La tente était à moitié effondrée et couverte de neige : elle avait été découpée de l’intérieur avec des entailles assez larges pour laisser sortir une personne. Des empreintes de pas furent retrouvées dans la neige profonde de 1 m : elles étaient encore assez bien conservées pour montrer qu’elles avaient été laissées par des personnes en chaussettes, avec une seule chaussure, voire même pieds nus. Il n’y avait pas de traces de lutte ou d’autres passages, et pas d’autres traces des randonneurs.
Découverte du campement le 26 février
La piste des empreintes descendait du camp en suivant la pente, mais elle disparaissait après 500 m. C’est à 1,5 km de la tente que devaient être trouvés les deux premiers corps. Georgy Krivonischenko et Yury Doroshenko, pieds nus et simplement habillés de leurs sous-vêtements, furent découverts à l’orée du bois, en dessous d’un grand pin. Leurs mains portaient des signes de brulures et les restes d’un feu se trouvaient non loin. Des branches du pin étaient cassées jusqu’à 5 m de hauteur, laissant à penser qu’un des étudiants avaient pu y grimper.
Le grand pin
Trois-cents mètres plus loin se trouvait le corps de Igor Dyatlov, sa main crispée sur une branche et le visage tourné en direction du camp. En direction de la tente, 180 m plus loin, les sauveteurs trouvèrent Rustem Slobodin, et à 150 m de lui, Zina Kolmogorova : tous deux semblaient avoir essayé de ramper vers le campement avec leurs dernières forces.
Les médecins-légistes déterminèrent qu’ils étaient tous les cinq morts d’hypothermie. Seul Slobodin présentait d’autres blessures que ses mains brûlées : il avait un traumatisme crânien, qui ne devait pas être considéré comme la cause de son décès.
Il fallut deux mois pour localiser les quatre derniers skieurs. Le 4 mai, leur corps furent retrouvés sous 4 m de neige dans un ravin de la forêt, à 75 m du grand pin. Nicolas Thibeaux-Brignolle, Ludmila Dubinina, Alexander Kolevatov et Alexander Zolotaryov avait succombé de mort violente : Tibeaux-Brignolle souffrait d’une fracture du crâne, Dubinina et Zolotarev d’un enfoncement de la cage thoracique. Dubinina n’avait plus de langue. Cependant, les corps ne présentaient pas de blessures externes.
Il était aussi visible que certains d’entre eux avaient du récupérer une partie des vêtements des autres pour se protéger du froid. Certains habits portaient des traces de déchirures, comme s’ils avaient été retirés de force. Zolotaryov portait le manteau et le chapeau de fourrure de Dubinina, alors qu’elle même avait les pieds enveloppés dans des morceaux du pantalon de laine de Krivonishenko. Thibeaux-Brignolle portait deux montres à son poignet : une affichait 8h14, l’autre 8h39.
Malgré les nombreuses questions laissées sans réponses, l’enquête devait être clôturer à la fin du mois. Certains documents furent classés Confidentiels et la zone fut interdite aux randonneurs pendant les 3 ans qui suivirent.
Equipe de recherche en mai 1959
En dépit des efforts des autorités pour garder le silence sur cette affaire, la disparition des neuf jeunes randonneurs suscita une vague d’émotion dans la région. Depuis, de nombreuses personnes ont essayé de comprendre ce qui s’était passé sur la pente du Kholat Syakhl dans la nuit du 1er au 2 février.
Une des premières pistes explorées par les enquêteurs fut celle d’une attaque par des nomades d’une tribu locale, les Mansi, pour punir une intrusion sur leurs territoires sacrés. Cette hypothèse se basait sur un précédent datant des années 30s, où des chamans Mansi étaient supposés avoir noyé une géologue russe pour avoir escaladé une montagne considérée comme interdite par la tribu.
Pourtant, si les collines de l’incident sont connues dans le folklore mansi, il ne s’agissait pas de terres sacrées. Par une coïncidence curieuse, Otorten signifie en langue mansi "n’allez pas là bas" et Kholat Syakhl, "la montagne des morts". Mais il s’agit plus de rappeler des accidents anciens que d’une sinistre malédiction. En outre, le village Mansi le plus proche se trouvait à 80 – 100 km plus à l’est ; la tribu avait de bonnes relations avec les autorités russes et n’avait pas pour habitude de se rendre dans la région du Kholat Syakhl en hiver, quand le climat était trop rude pour l’élevage de rennes ou la pêche.
D’autres hypothèses suggérant que le groupe aurait pu rencontrer des bandits ou des prisonniers en cavale furent aussi rapidement abandonnées, les pisteurs n’ayant relevé autour du campement que les traces des randonneurs. De plus, le docteur Boris Vozrozhdenny, qui avait examiné les corps, devait déclarer qu’il ne pensait pas que les blessures soient d’origine humaine parce que les impacts étaient trop forts et les tissus externes n’avaient pas été endommagés. Selon lui, c’était l’équivalent d’un accident de voiture.
D’autres théories plus fantastiques furent échafaudées. Dans leur journal, un passage a alerté les cryptozoologues : de ce jour, nous savons que les hommes des neiges existent. Ils peuvent être rencontrés dans le nord de l’Oural, près de la montagne Otorten.
Les légendes sur les abominables hommes des neiges abondent dans le folklore russe, mais il existe aussi de nombreux témoignages contemporains. Appelé Almas ou Kaptar, on les localise plutôt dans les montagnes du Caucase ou dans les steppes mongoles. Il était donc facile pour certains d’imaginer que ce serait une rencontre avec ces créatures qui aurait fait fuir en pleine nuit les étudiants, et que les blessures mortelles auraient été infligées par des anthropomorphes à la force surhumaine.
Pourtant, il ne semblait pas y avoir de traces de lutte autour du camp, et si les pisteurs n’avaient pas trouvé d’autres empreintes que celles des randonneurs, on peut douter que les traces d’hommes sauvages leur aient échappé. En outre, si les blessures étaient la conséquence d’un combat, il y aurait eu d’autres marques externes et ce n’était pas le cas. Quand au passage du journal de marche, vu son ton humoristique, il faudrait plutôt y voir une plaisanterie des randonneurs se moquant d’eux mêmes.
Les pentes du Kholat Syakhl
Le mystère des évènements de la nuit du 1er au 2 février 1959 sur les pentes du Kholat Syakhl restait entier : qu’est-ce qui avait pu pousser 9 randonneurs expérimentés à abandonner leur camp avec autant de précipitation, dans des conditions climatiques si difficiles qu’ils ne pouvaient ignorer qu’ils risquaient leur vie ?
L'article Wikipedia (anglais)
L'album photo (russe)
Des semaines plus tard, les corps des neuf victimes furent retrouvés dispersés sur les collines glacées. Certains ne portaient que leur linge de corps, d’autres des morceaux de vêtements de leur camarade. Deux présentaient des blessures à la tête, deux autres de graves blessures internes à la poitrine. L’une des jeunes femmes n’avait plus de langue. Mais aucun d’entre eux ne portaient les marques de traumatismes externes. Des traces de radioactivité furent par la suite retrouvées sur certains vêtements, et, plus étrange encore, les proches des victimes témoignèrent lors des enterrements que leur peau présentait un hâle orangé et leurs cheveux une couleur grisâtre…
Igor Dyatlov, février 1959
En 1959, l’U.R.S.S. était dans une phase de dégel : après des années de répressions, le nouveau secrétaire du Parti Nikita Khrouchtchev relâchait un peu la pression stalinienne sur les populations. Avec la fin des années d’austérité, une des activités à la mode était le tourisme sportif, un mélange de randonnée, de ski et de découverte des endroits sauvages de l’Union Soviétique. Ce genre d’expédition était particulièrement apprécié des étudiants, leur permettant de se retrouver entre eux loin des contraintes étatiques.
Dyatlov et ses 9 compagnons avaient organisé leur randonnée au début de l’année 1959. Au départ de Sverdlosk, aujourd’hui Ekaterinbourg, à 1 900 km de Moscou, ils devaient atteindre le mont Otorten dans la partie septentrionale des Monts Oural, puis longer les montagnes vers le sud sur une centaine de kilomètres et enfin rejoindre la rivière Lozva avant de retourner vers leur point de départ. Cet itinéraire était classé en catégorie III - la plus dangereuse en cette saison - mais pour ces randonneurs endurcis cela n’avait rien d’exceptionnel.
En dehors de Dyatlov, respecté pour son expertise dans le ski de fond et l’alpinisme, le groupe était composé de Georgy Krivonischenko (24 ans), Yury Doroshenko (24 ans), Zina Kolmogorova (22 ans), Rustem Slobodin (23 ans), Nicolas Thibeaux-Brignolle (24 ans), Ludmila Dubinina (21 ans), Alexander Kolevatov (25 ans), Yuri Yudin et Alexander Zolotaryov (37 ans). Ils étaient tous étudiants de l’Institut et membres expérimentés du club de tourisme sportif, à l’exception de Zolotaryov, un guide professionnel qui avait rejoint cette randonnée pour s’entraîner et obtenir un diplôme d’instructeur.
Le 23 janvier 1959, les 10 randonneurs prenaient le train vers Ivdel, puis le camion vers Vizhay, le dernier village habité avant les collines de l’Oural. Le 27 janvier au matin, le groupe chaussait les skis et débutait son périple vers le mont Otorten. Le lendemain, Yudin devait rebrousser chemin suite à des problèmes de santé, laissant les neuf autres continuer sans lui. La suite des événements suivant son départ a pu être reconstituée d’après le journal et le rouleau de photographies retrouvés ensuite par les sauveteurs près de leur dernier campement.
Dubinina embrasse Yudin avant son retour
Dyatlov est à l'arrière-plan
Au cours des jours suivants, les neuf randonneurs traversèrent des paysages de collines glacées et de lacs gelés en suivant les pistes des Mansi, les habitants originels de la région. Le 31 janvier, ils atteignirent la rivière Auspia où ils établirent un camp de base pour entreposer de l’équipement et de la nourriture avant l’ascension de la montagne. Le 1er février, ils commencèrent leur progression le long de la passe vers le mont Otorten. Ils semblent avoir dévié de leur route, sans doute à cause d’une aggravation des conditions météorologiques, pour se retrouver sur les pentes de la montagne Kholat Syakhl à une altitude d’environ 1 100 m. Vers 17h, ils dressèrent leur campement pour passer la nuit : ils se trouvaient alors à environ 15 km de leur destination, et à 1,5 km à peine d’une forêt qui aurait pu leur fournir un bien meilleur abri.
Les dernières notes du journal indique que le groupe avait bon moral. Le jour suivant, ils avaient prévu de continuer 10 km vers le nord avant de retourner vers leur camp de base.
Le 1er février, les randonneurs dressent leur camp
Selon l’itinéraire laissé au club de tourisme sportif, les randonneurs devaient être de retour le 12 février à Vizhay, d’où ils enverraient un télégramme pour prévenir qu’ils étaient bien arrivés. Mais Dyatlov avait prévenu qu’ils pourraient avoir quelques jours de retard. Ce n’est que le 20 février que l’Institut donnait l’alerte et envoyait une équipe de secours. Devant l’absence de traces, l’armée fut alertée et dépêcha sur place des moyens aériens. Le 26 février, un pilote repéra le campement et les secours arrivèrent sur le site du Kholat Syakhl.
Ils découvrirent que le campement était abandonné mais toutes les affaires du groupe, y compris les chaussures, avaient été laissées sur place. La tente était à moitié effondrée et couverte de neige : elle avait été découpée de l’intérieur avec des entailles assez larges pour laisser sortir une personne. Des empreintes de pas furent retrouvées dans la neige profonde de 1 m : elles étaient encore assez bien conservées pour montrer qu’elles avaient été laissées par des personnes en chaussettes, avec une seule chaussure, voire même pieds nus. Il n’y avait pas de traces de lutte ou d’autres passages, et pas d’autres traces des randonneurs.
Découverte du campement le 26 février
La piste des empreintes descendait du camp en suivant la pente, mais elle disparaissait après 500 m. C’est à 1,5 km de la tente que devaient être trouvés les deux premiers corps. Georgy Krivonischenko et Yury Doroshenko, pieds nus et simplement habillés de leurs sous-vêtements, furent découverts à l’orée du bois, en dessous d’un grand pin. Leurs mains portaient des signes de brulures et les restes d’un feu se trouvaient non loin. Des branches du pin étaient cassées jusqu’à 5 m de hauteur, laissant à penser qu’un des étudiants avaient pu y grimper.
Le grand pin
Trois-cents mètres plus loin se trouvait le corps de Igor Dyatlov, sa main crispée sur une branche et le visage tourné en direction du camp. En direction de la tente, 180 m plus loin, les sauveteurs trouvèrent Rustem Slobodin, et à 150 m de lui, Zina Kolmogorova : tous deux semblaient avoir essayé de ramper vers le campement avec leurs dernières forces.
Les médecins-légistes déterminèrent qu’ils étaient tous les cinq morts d’hypothermie. Seul Slobodin présentait d’autres blessures que ses mains brûlées : il avait un traumatisme crânien, qui ne devait pas être considéré comme la cause de son décès.
Il fallut deux mois pour localiser les quatre derniers skieurs. Le 4 mai, leur corps furent retrouvés sous 4 m de neige dans un ravin de la forêt, à 75 m du grand pin. Nicolas Thibeaux-Brignolle, Ludmila Dubinina, Alexander Kolevatov et Alexander Zolotaryov avait succombé de mort violente : Tibeaux-Brignolle souffrait d’une fracture du crâne, Dubinina et Zolotarev d’un enfoncement de la cage thoracique. Dubinina n’avait plus de langue. Cependant, les corps ne présentaient pas de blessures externes.
Il était aussi visible que certains d’entre eux avaient du récupérer une partie des vêtements des autres pour se protéger du froid. Certains habits portaient des traces de déchirures, comme s’ils avaient été retirés de force. Zolotaryov portait le manteau et le chapeau de fourrure de Dubinina, alors qu’elle même avait les pieds enveloppés dans des morceaux du pantalon de laine de Krivonishenko. Thibeaux-Brignolle portait deux montres à son poignet : une affichait 8h14, l’autre 8h39.
Malgré les nombreuses questions laissées sans réponses, l’enquête devait être clôturer à la fin du mois. Certains documents furent classés Confidentiels et la zone fut interdite aux randonneurs pendant les 3 ans qui suivirent.
Equipe de recherche en mai 1959
En dépit des efforts des autorités pour garder le silence sur cette affaire, la disparition des neuf jeunes randonneurs suscita une vague d’émotion dans la région. Depuis, de nombreuses personnes ont essayé de comprendre ce qui s’était passé sur la pente du Kholat Syakhl dans la nuit du 1er au 2 février.
Une des premières pistes explorées par les enquêteurs fut celle d’une attaque par des nomades d’une tribu locale, les Mansi, pour punir une intrusion sur leurs territoires sacrés. Cette hypothèse se basait sur un précédent datant des années 30s, où des chamans Mansi étaient supposés avoir noyé une géologue russe pour avoir escaladé une montagne considérée comme interdite par la tribu.
Pourtant, si les collines de l’incident sont connues dans le folklore mansi, il ne s’agissait pas de terres sacrées. Par une coïncidence curieuse, Otorten signifie en langue mansi "n’allez pas là bas" et Kholat Syakhl, "la montagne des morts". Mais il s’agit plus de rappeler des accidents anciens que d’une sinistre malédiction. En outre, le village Mansi le plus proche se trouvait à 80 – 100 km plus à l’est ; la tribu avait de bonnes relations avec les autorités russes et n’avait pas pour habitude de se rendre dans la région du Kholat Syakhl en hiver, quand le climat était trop rude pour l’élevage de rennes ou la pêche.
D’autres hypothèses suggérant que le groupe aurait pu rencontrer des bandits ou des prisonniers en cavale furent aussi rapidement abandonnées, les pisteurs n’ayant relevé autour du campement que les traces des randonneurs. De plus, le docteur Boris Vozrozhdenny, qui avait examiné les corps, devait déclarer qu’il ne pensait pas que les blessures soient d’origine humaine parce que les impacts étaient trop forts et les tissus externes n’avaient pas été endommagés. Selon lui, c’était l’équivalent d’un accident de voiture.
D’autres théories plus fantastiques furent échafaudées. Dans leur journal, un passage a alerté les cryptozoologues : de ce jour, nous savons que les hommes des neiges existent. Ils peuvent être rencontrés dans le nord de l’Oural, près de la montagne Otorten.
Les légendes sur les abominables hommes des neiges abondent dans le folklore russe, mais il existe aussi de nombreux témoignages contemporains. Appelé Almas ou Kaptar, on les localise plutôt dans les montagnes du Caucase ou dans les steppes mongoles. Il était donc facile pour certains d’imaginer que ce serait une rencontre avec ces créatures qui aurait fait fuir en pleine nuit les étudiants, et que les blessures mortelles auraient été infligées par des anthropomorphes à la force surhumaine.
Pourtant, il ne semblait pas y avoir de traces de lutte autour du camp, et si les pisteurs n’avaient pas trouvé d’autres empreintes que celles des randonneurs, on peut douter que les traces d’hommes sauvages leur aient échappé. En outre, si les blessures étaient la conséquence d’un combat, il y aurait eu d’autres marques externes et ce n’était pas le cas. Quand au passage du journal de marche, vu son ton humoristique, il faudrait plutôt y voir une plaisanterie des randonneurs se moquant d’eux mêmes.
Les pentes du Kholat Syakhl
Le mystère des évènements de la nuit du 1er au 2 février 1959 sur les pentes du Kholat Syakhl restait entier : qu’est-ce qui avait pu pousser 9 randonneurs expérimentés à abandonner leur camp avec autant de précipitation, dans des conditions climatiques si difficiles qu’ils ne pouvaient ignorer qu’ils risquaient leur vie ?
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