L'édifice religieux orné de sculptures très osées fut relié par un passage souterrain à l'une des maisons closes de la ville.
Ces sculptures s'ébattent sur la cathédrale le long d'une frise qui défrise. Photo, Mickaël Fabre.
Diable ! On peut se frotter les yeux à maintes reprises et lancer des « mon Dieu ce n'est pas vrai ! », il faut pourtant se rendre à l'évidence : la cathédrale de Cahors sert de support à l'un des sept péchés capitaux énumérés par Saint-Thomas D'Aquin : la luxure.
Il suffit de porter son regard au-dessus du portail Nord (place Clément-Marot) de cette noble construction du XIIe siècle, pour y découvrir une frise présentant des scènes d'un érotisme torride et d'autres carrément pornographiques. Plusieurs couples et même un animal s'ébattent frénétiquement sur les murs de l'édifice. De nombreux touristes, choqués ou amusés, commentent ces sculptures.
Pour Jacques Lafon, ingénieur à la retraite passionné d'histoire,
« Ces scènes ne font qu'exprimer le fantasme pornographique de l'être humain. Il faut interpréter cette frise avec les connaissances des Celtes. C'est grâce à une édition de 1 780 de l'encyclopédie Diderot que j'ai compris leur message », confesse-t-il.
« J'ai acheté cet ouvrage au Portugal chez un collectionneur d'objets et de livres anciens. Dans ce vieux grimoire, à la lettre G, au mot Gaulois, les Celtes interpellent le lecteur sur la signification de telles sculptures sur des édifices », précise-t-il. Cette frise, « noyée » dans une palette murale de sculptures, est discrète mais éloquente lorsque l'on s'y attarde. Ces scènes veulent-elles représenter un kamasutra celte ? Le mystère reste entier. Un autre fait marquant du passé sulfureux de la cathédrale pourrait secouer les âmes pieuses : un passage souterrain reliait l'édifice à l'une des trois anciennes maisons closes de la ville. Celle-ci se situait au numéro 65 de la rue Bouscarrat. Elle a été fermée en 1946, année de la loi Marthe Richard interdisant ce type d'établissement. Cette coquette et coquine demeure a ouvert ses portes en 1918 à la demande de… l'état !
Le but était d'assouvir l'appétit sexuel des militaires basés à Cahors. Le souterrain aurait été conçu pour permettre, en cas d'alerte, la fuite discrète des soldats de la maison close jusqu'à la cathédrale. Ce passage servait-il aussi dans l'autre sens ? Silence religieux sur ce sujet. Les voies du seigneur restent impénétrables.
L'évêque Norbert Turini préfère parler « d'art sacré »
Avec la sagesse et la franchise qui caractérisent les hommes d'église, monseigneur Norbert Turini, évêque de Cahors, avoue « ne pas avoir été interpellé sur cette frise jusqu'à présent. Il ne m'appartient pas d'interpréter ces symboles avec justesse et précision. Les sculptures présentes sur la cathédrale de Cahors font avant tout partie de l'art sacré. Il est bien difficile d'en connaître tous les mystères. J'observe simplement qu'à chaque époque, chacun se livre à divers commentaires sur telle ou telle création. Chacun peut ainsi donner libre cours à son imagination, car tout peut donc être prétexte à une interprétation », insiste l'évêque. Laure Courget, responsable du service du patrimoine de la ville, abonde également dans ce sens plus spirituel que sexuel : « Plusieurs interprétations sont toujours possibles en matière d'art sacré et en particulier de sculptures et de peintures », dit-elle. Bref, pour ces deux spécialistes aux propos auréolés de prudence, l'érotisme ne serait pas le message principal que ces étranges sculptures veulent véhiculer. Alors quel en est le sens profond ? Dieu seul sait… peut-être.
Diable ! On peut se frotter les yeux à maintes reprises et lancer des « mon Dieu ce n'est pas vrai ! », il faut pourtant se rendre à l'évidence : la cathédrale de Cahors sert de support à l'un des sept péchés capitaux énumérés par Saint-Thomas D'Aquin : la luxure.
Il suffit de porter son regard au-dessus du portail Nord (place Clément-Marot) de cette noble construction du XIIe siècle, pour y découvrir une frise présentant des scènes d'un érotisme torride et d'autres carrément pornographiques. Plusieurs couples et même un animal s'ébattent frénétiquement sur les murs de l'édifice. De nombreux touristes, choqués ou amusés, commentent ces sculptures.
Pour Jacques Lafon, ingénieur à la retraite passionné d'histoire,
« Ces scènes ne font qu'exprimer le fantasme pornographique de l'être humain. Il faut interpréter cette frise avec les connaissances des Celtes. C'est grâce à une édition de 1 780 de l'encyclopédie Diderot que j'ai compris leur message », confesse-t-il.
« J'ai acheté cet ouvrage au Portugal chez un collectionneur d'objets et de livres anciens. Dans ce vieux grimoire, à la lettre G, au mot Gaulois, les Celtes interpellent le lecteur sur la signification de telles sculptures sur des édifices », précise-t-il. Cette frise, « noyée » dans une palette murale de sculptures, est discrète mais éloquente lorsque l'on s'y attarde. Ces scènes veulent-elles représenter un kamasutra celte ? Le mystère reste entier. Un autre fait marquant du passé sulfureux de la cathédrale pourrait secouer les âmes pieuses : un passage souterrain reliait l'édifice à l'une des trois anciennes maisons closes de la ville. Celle-ci se situait au numéro 65 de la rue Bouscarrat. Elle a été fermée en 1946, année de la loi Marthe Richard interdisant ce type d'établissement. Cette coquette et coquine demeure a ouvert ses portes en 1918 à la demande de… l'état !
Le but était d'assouvir l'appétit sexuel des militaires basés à Cahors. Le souterrain aurait été conçu pour permettre, en cas d'alerte, la fuite discrète des soldats de la maison close jusqu'à la cathédrale. Ce passage servait-il aussi dans l'autre sens ? Silence religieux sur ce sujet. Les voies du seigneur restent impénétrables.
L'évêque Norbert Turini préfère parler « d'art sacré »
Avec la sagesse et la franchise qui caractérisent les hommes d'église, monseigneur Norbert Turini, évêque de Cahors, avoue « ne pas avoir été interpellé sur cette frise jusqu'à présent. Il ne m'appartient pas d'interpréter ces symboles avec justesse et précision. Les sculptures présentes sur la cathédrale de Cahors font avant tout partie de l'art sacré. Il est bien difficile d'en connaître tous les mystères. J'observe simplement qu'à chaque époque, chacun se livre à divers commentaires sur telle ou telle création. Chacun peut ainsi donner libre cours à son imagination, car tout peut donc être prétexte à une interprétation », insiste l'évêque. Laure Courget, responsable du service du patrimoine de la ville, abonde également dans ce sens plus spirituel que sexuel : « Plusieurs interprétations sont toujours possibles en matière d'art sacré et en particulier de sculptures et de peintures », dit-elle. Bref, pour ces deux spécialistes aux propos auréolés de prudence, l'érotisme ne serait pas le message principal que ces étranges sculptures veulent véhiculer. Alors quel en est le sens profond ? Dieu seul sait… peut-être.
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