Dans une indifférence médiatique presque totale, Nicolas Sarkozy et le gouvernement s’apprêtent à lancer la deuxième phase de la "réforme de l’Etat", baptisée "RGPP 2", pour "révision générale des politiques publiques 2".
Pour ceux qui n’auraient pas suivi l’affaire, ou qui ne s’y retrouveraient pas dans ce jargon administratif, la "RGPP 1" avait été inaugurée en juillet 2007, déclinant largement les orientations libérales de l’Europe de Bruxelles.
La RGPP ne fut donc rien d’autre qu’une destruction organisée de l’appareil d’Etat et des services publics, dans l’unique objectif d’affaiblir l’Etat nation, seul à même de résister à l’offensive libérale mondialiste, et de réduire le nombre de fonctionnaires d’Etat.
L’argument économique souvent mis en avant ("au moins, on fait des économies !") ne tient pas la route, dans la mesure où cette succession de mauvais coups n’a pour effet que d’économiser 2,3 milliards d’euros par an, de l’aveu même du gouvernement, quand les vraies sources de dépenses inutiles ne sont pas remises en cause : coût exorbitant des décentralisations et train de vie des collectivités locales (notamment des régions qui reconstituent de petites féodalités locales, et des intercommunalités, dont le premier objectif, soyons clairs, est de distribuer des postes de présidents et vice-présidents aux élus locaux), et perte sèche causée par l’Europe, la France versant chaque année au budget européen 7 milliards d’euros de plus que ce qu’elle en reçoit en retour, aides agricoles de la PAC comprises (ce chiffre demeurait raisonnable jusqu’au début des années 2000, aux alentours de 2 milliards par an, avant de déraper du fait de l’élargissement à l’Est. En 2013, la perte sèche atteindra 10 milliards d’euros par an. Les vraies économies sont là).
Les premières victimes de ce désengagement massif de l’Etat et des services publics sont bien sûr les Français les plus démunis, mais également les habitants des lointaines banlieues et des campagnes. Sans gendarmerie, sans bureau de poste, sans collège, sans caserne, un village meurt. Une petite ville n’y résiste pas beaucoup mieux.
L’égalité entre les citoyens et la probité sont les autres grandes victimes de cette destruction de l’Etat nation. Il est évident en effet que seul l’Etat est en mesure de jouer le rôle de redistributeur efficace entre les territoires pauvres et les territoires riches. Quand il s’efface, les inégalités progressent. Quand il s’efface, il est par ailleurs souvent remplacé par les intérêts privés ou ceux des élus locaux, d’abord soucieux de maximiser les profits pour les premiers et de mener une politique clientéliste, pour les seconds.
Que nous réserve donc la "RGPP 2" ? Sans aucun doute l’accentuation de cette politique, engagée il y a une vingtaine d’années, inscrite dans les Traités européens, poursuivie par l’ensemble des gouvernements du système gauche/droite, et accélérée depuis l’arrivée de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République.
Des rumeurs insistantes évoquent une RGPP 2 dans la Défense, elle qui fut très largement secouée par la première phase, après avoir déjà subi 15 000 pertes d’emplois sous Lionel Jospin de 1997 à 2002.
Ce mouvement va à l’encontre des enseignements de la crise que nous traversons et que nos gouvernants ne traitent pas à la racine. Cette crise du libéralisme mondialisé nous démontre que les appareils d’Etat, les protections qu’il peut seul assurer, et la solidité des services publics sont les garants essentiels de notre prospérité. Ils sont des remparts à la toute-puissance des marchés et des spéculateurs. Ils sont la condition de la justice et du développement réel du pays.
Pour ceux qui n’auraient pas suivi l’affaire, ou qui ne s’y retrouveraient pas dans ce jargon administratif, la "RGPP 1" avait été inaugurée en juillet 2007, déclinant largement les orientations libérales de l’Europe de Bruxelles.
Elle s’est traduite, à travers plus de 370 mesures, par la suppression d’administrations d’Etat et de services publics dans tous les domaines de la vie publique : restriction de la carte judiciaire au forceps et fermeture de tribunaux dans tout le pays, fermeture de petits collèges (ceux qui comptent moins de 200 élèves), fermeture de maternités, de centres hospitaliers jugés non rentables, fermeture de casernes et suppression entamée de 45 000 postes dans l’armée d’ici 2014, suppression chaque année de 15 000 à 20 000 postes d’enseignants (avec en parallèle l’allègement du nombre d’heures de cours dispensés aux élèves, l’accroissement de la taille des classes, le non-remplacement des professeurs absents et la désincitation à inscrire les enfants en maternelle avant l’âge de trois ans), la fermeture de dizaines de consulats à l’étranger, la suppression de la quasi-totalité des directions départementales de l’Etat, l’amaigrissement des préfectures et sous-préfectures, la suppression de commissariats, de gendarmeries pour accompagner la réduction d’effectifs (-6500 policiers et -3000 gendarmes d’ici 2011), en n’oubliant pas de mentionner le recul des services publics à l’instar de la Poste, qui ferme chaque jour depuis le 1er janvier 2009 3 bureaux de poste et supprime 42 emplois.
La RGPP ne fut donc rien d’autre qu’une destruction organisée de l’appareil d’Etat et des services publics, dans l’unique objectif d’affaiblir l’Etat nation, seul à même de résister à l’offensive libérale mondialiste, et de réduire le nombre de fonctionnaires d’Etat.
L’argument économique souvent mis en avant ("au moins, on fait des économies !") ne tient pas la route, dans la mesure où cette succession de mauvais coups n’a pour effet que d’économiser 2,3 milliards d’euros par an, de l’aveu même du gouvernement, quand les vraies sources de dépenses inutiles ne sont pas remises en cause : coût exorbitant des décentralisations et train de vie des collectivités locales (notamment des régions qui reconstituent de petites féodalités locales, et des intercommunalités, dont le premier objectif, soyons clairs, est de distribuer des postes de présidents et vice-présidents aux élus locaux), et perte sèche causée par l’Europe, la France versant chaque année au budget européen 7 milliards d’euros de plus que ce qu’elle en reçoit en retour, aides agricoles de la PAC comprises (ce chiffre demeurait raisonnable jusqu’au début des années 2000, aux alentours de 2 milliards par an, avant de déraper du fait de l’élargissement à l’Est. En 2013, la perte sèche atteindra 10 milliards d’euros par an. Les vraies économies sont là).
Les premières victimes de ce désengagement massif de l’Etat et des services publics sont bien sûr les Français les plus démunis, mais également les habitants des lointaines banlieues et des campagnes. Sans gendarmerie, sans bureau de poste, sans collège, sans caserne, un village meurt. Une petite ville n’y résiste pas beaucoup mieux.
L’égalité entre les citoyens et la probité sont les autres grandes victimes de cette destruction de l’Etat nation. Il est évident en effet que seul l’Etat est en mesure de jouer le rôle de redistributeur efficace entre les territoires pauvres et les territoires riches. Quand il s’efface, les inégalités progressent. Quand il s’efface, il est par ailleurs souvent remplacé par les intérêts privés ou ceux des élus locaux, d’abord soucieux de maximiser les profits pour les premiers et de mener une politique clientéliste, pour les seconds.
Que nous réserve donc la "RGPP 2" ? Sans aucun doute l’accentuation de cette politique, engagée il y a une vingtaine d’années, inscrite dans les Traités européens, poursuivie par l’ensemble des gouvernements du système gauche/droite, et accélérée depuis l’arrivée de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République.
Des rumeurs insistantes évoquent une RGPP 2 dans la Défense, elle qui fut très largement secouée par la première phase, après avoir déjà subi 15 000 pertes d’emplois sous Lionel Jospin de 1997 à 2002.
Ce mouvement va à l’encontre des enseignements de la crise que nous traversons et que nos gouvernants ne traitent pas à la racine. Cette crise du libéralisme mondialisé nous démontre que les appareils d’Etat, les protections qu’il peut seul assurer, et la solidité des services publics sont les garants essentiels de notre prospérité. Ils sont des remparts à la toute-puissance des marchés et des spéculateurs. Ils sont la condition de la justice et du développement réel du pays.
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