Le mythe des continents engloutis est une source de fantasmes pour l’humanité. A côté de la légende célèbre de l’Atlantide platonicienne et de la très énigmatique terre de Mu des chantres de l’ésotérisme, il existe une autre légende moins connue sans doute que les deux précédentes : la Lémurie. Elle fut et demeure sans doute encore aujourd’hui le théâtre de tous les amalgames (ésotérisme, archéologie, géologie, prophétisme, apocalyptique, épopée…) et c’est avec l’exploitation littéraire de ce mythe que Malcolm de Chazal amorce un virage décisif pour la suite de son œuvre. Avec Petrusmok, le « roman mythique » dans lequel il évoque cette terre perdue, il entreprend toute une réflexion métaphysique sur les origines de l’univers, réflexion qui ne cessera de hanter ses textes jusqu’à la fin de sa vie.
La légende « officielle » : Les révélations de Jules Hermann
Selon la « légende officielle », Jules Hermann, un homme politique réunionnais d’une grande érudition, serait à l’origine de l’invention du mythe de la Lémurie, dans la littérature d’expression française de l’Océan indien.
hermann1
De quoi s’agit-il exactement ? le livre de Jules Hermann retrace la découverte des origines du langage par les transformations géophysiques de la planète. Aux dires du Réunionnais, un vaste continent avait émergé autrefois, au sud de la planète. Il s’agissait du continent lémurien, « en forme de croissant, qui s’étendait de l’Océan indien à la Patagonie, partant du sud de Ceylan, englobant les Mascareignes et Madagascar, passant au-delà le cap de Bonne-Espérance [...] ». Cette Lémurie, Jules Hermann la considère comme le continent originel, le berceau oublié de l’humanité. Depuis la Renaissance, de nombreux scientifiques se penchant sur le problème, élaborent de multiples hypothèses fondées sur des recherches archéologiques. La Lémurie a été en effet l’objet d’une attention particulière de la part des géologues Slater en 1830, Blandford et Haeckel en 1860. Ce continent perdu s’étendant du Dekkan à l’Afrique du sud, Slater lui donne le nom de Lémurie en raison de la présence sur son sol de primates, les Lémuriens, que l’on ne trouve plus qu’à Madagascar. Quant à Haeckel, il estime que l’émergence de ce continent serait intervenue lors de la période permienne , il y a quelque deux cent cinquante millions d’années.
Lémurie et géologie
C’est en se fondant sur ces recherches scientifiques tout à fait sérieuses, et plus particulièrement sur celles du géographe Geoffroy Saint-Hilaire, que Jules Hermann fonde ses propres investigations géologiques. Son objectif est de rechercher « la trace de l’enchaînement ontologique, la filiation en botanique et aussi, les vestiges certains du passage d’êtres humains » sur l’immense excavation qui s’est produite pendant les phases du tertiaire au sud des Indes, ainsi que sur les pointes restées immergées de l’ancien continent austral. Hermann, reprenant la datation évaluée par Haeckel, considère qu’au Permien, « le relief terrestre était le contraire de ce qu’il est aujourd’hui : une grande masse continentale a subsisté tout entière dans le sud, c’est-à-dire là où nous voyons aujourd’hui la croûte terrestre toutes aux eaux de l’Océan ». Ce continent se composait de l’Amérique du sud moins les Andes, de l’Afrique, de la Lémurie, représentée par Madagascar, les Mascareignes « et tout un monde affaissé depuis, qu’on voit sous les eaux » , de l’Inde et de l’Insulinde. Pour prouver l’ancienne continentalité de cette région actuellement inondée et montrer d’une manière irréfutable son occupation par une lointaine humanité, Jules Hermann doit se tourner vers des formes d’investigations bien différentes de celles utilisées par l’anthropologie traditionnelle. Il doit en effet faire appel à la nature, faire parler le sol et l’océan, la pierre et la plante, puisque les plaines anciennement habitées du continent perdu « ne pourront révéler le passé que le jour où les eaux s’épancheront ». Il décide donc de s’en prendre aux témoins restés émergés de la Lémurie et d’en faire parler les particularités saisissantes, en s’appuyant sur tout ce que « cette nature a d’original et de frappant ».
De l’observation à la révélation
Dès lors, que découvre-t-il ? au cours de ses excursions entreprises au cœur du relief réunionnais, il est bien forcé de reconnaître que les montagnes de son île semblent avoir été « travaillées et martelées ». Ne se satisfaisant pas de ses constatations surprenantes, il pousse ses recherches et découvre que le géographe français Elisée Reclus a pu examiner à Ceylan et dans le Dekkan, des sculptures minérales semblables à celles qu’il a observées chez lui, à la Réunion. Reclus est persuadé que les montagnes indiennes ont été « découpées, arrondies et façonnées » par un peuple ancien, soucieux de rendre un culte à une divinité archaïque. Il découvre aussi que les monolithes énormes que ces « humaniens » dégagèrent de la masse montagneuse, sont très souvent constitués par un gneiss semblable à celui de Madagascar. A côté de ce gneiss, il signale par ailleurs la présence de latérite, une terre rouge que l’on rencontre également sur la Grande île. Ce qui est hautement surprenant, c’est que Reclus se demande comment les hommes du passé, responsables de ces affouillements répétés, ont pu exécuter ces grands travaux. Il fait observer en effet que pour « l’exécution de ces immenses édifications, il a fallu un déplacement de force et de pouvoir chez l’homme aussi considérables que pour les grands travaux de l’Egypte ». Cependant, alors que les techniques utilisées dans l’île de Pâque et en Egypte pour édifier de multiples statues géantes, ont été identifiées et décrites par nombre de spécialistes, il n’en va pas de même pour celles que l’on rencontre sur le sol de l’hypothétique Lémurie. Ainsi, tous ceux qui ont pu admirer ces sculptures pétrées se demandent, comme Elisée Reclus, par quels « instruments, par quels procédés, par quels moyens de traction, ces géants d’un passé irretrouvable, ont procédé pour arriver à couper des montagnes d’une seule pièce, et les convertir en dômes, en étages, en murs abrupts, bouleversant ainsi toutes les données de la géologie qui pourraient nous permettre de suivre aujourd’hui, la formation de la roche ».
Conforté dans ses premières impressions par la lecture qu’il entreprend des travaux d’Elisée Reclus, Jules Hermann se laisse peu à peu gagner par l’idée que « toutes les grandes tranchées qui marquent obliquement, du sommet de la montagne jusqu’à sa base, ne sont pas des brisures naturelles provenant des convulsions volcaniques de l’ancien continent. Elles ont été volontairement taillées » par des moyens qui nous sont encore inconnus. Au cours d’un voyage à Maurice, Jules Hermann constate que le relief de l’île porte, comme la Réunion, les stigmates du passage des antiques Lémuriens. Il a en effet déjà observé des sculptures semblables, sur les hauteurs de Saint Denis, sculptures qui ressemblent à un zodiaque gravé autour de la montagne :
« Je voyageais avec mon compatriote Athénas (alias Marius Leblond). Je lui fis observer combien ces sommets sortaient de l’ordinaire et paraissaient façonnés. Il en fut frappé et reconnut avec moi que rien dans la vue de la ligne faîtière des sommets de Bourbon ne donnait l’idée et l’impression d’un arrangement recherché et voulu ».
En observant son île attentivement, quelques quarante ans plus tard, Chazal découvrira à son tour « des gisants, [...] des sphinx esquissés, des initiales clairement entaillées et des hiéroglyphes » profondément incrustés dans la pierre mauricienne.
La légende « officielle » : Les révélations de Jules Hermann
Selon la « légende officielle », Jules Hermann, un homme politique réunionnais d’une grande érudition, serait à l’origine de l’invention du mythe de la Lémurie, dans la littérature d’expression française de l’Océan indien.
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De quoi s’agit-il exactement ? le livre de Jules Hermann retrace la découverte des origines du langage par les transformations géophysiques de la planète. Aux dires du Réunionnais, un vaste continent avait émergé autrefois, au sud de la planète. Il s’agissait du continent lémurien, « en forme de croissant, qui s’étendait de l’Océan indien à la Patagonie, partant du sud de Ceylan, englobant les Mascareignes et Madagascar, passant au-delà le cap de Bonne-Espérance [...] ». Cette Lémurie, Jules Hermann la considère comme le continent originel, le berceau oublié de l’humanité. Depuis la Renaissance, de nombreux scientifiques se penchant sur le problème, élaborent de multiples hypothèses fondées sur des recherches archéologiques. La Lémurie a été en effet l’objet d’une attention particulière de la part des géologues Slater en 1830, Blandford et Haeckel en 1860. Ce continent perdu s’étendant du Dekkan à l’Afrique du sud, Slater lui donne le nom de Lémurie en raison de la présence sur son sol de primates, les Lémuriens, que l’on ne trouve plus qu’à Madagascar. Quant à Haeckel, il estime que l’émergence de ce continent serait intervenue lors de la période permienne , il y a quelque deux cent cinquante millions d’années.
Lémurie et géologie
C’est en se fondant sur ces recherches scientifiques tout à fait sérieuses, et plus particulièrement sur celles du géographe Geoffroy Saint-Hilaire, que Jules Hermann fonde ses propres investigations géologiques. Son objectif est de rechercher « la trace de l’enchaînement ontologique, la filiation en botanique et aussi, les vestiges certains du passage d’êtres humains » sur l’immense excavation qui s’est produite pendant les phases du tertiaire au sud des Indes, ainsi que sur les pointes restées immergées de l’ancien continent austral. Hermann, reprenant la datation évaluée par Haeckel, considère qu’au Permien, « le relief terrestre était le contraire de ce qu’il est aujourd’hui : une grande masse continentale a subsisté tout entière dans le sud, c’est-à-dire là où nous voyons aujourd’hui la croûte terrestre toutes aux eaux de l’Océan ». Ce continent se composait de l’Amérique du sud moins les Andes, de l’Afrique, de la Lémurie, représentée par Madagascar, les Mascareignes « et tout un monde affaissé depuis, qu’on voit sous les eaux » , de l’Inde et de l’Insulinde. Pour prouver l’ancienne continentalité de cette région actuellement inondée et montrer d’une manière irréfutable son occupation par une lointaine humanité, Jules Hermann doit se tourner vers des formes d’investigations bien différentes de celles utilisées par l’anthropologie traditionnelle. Il doit en effet faire appel à la nature, faire parler le sol et l’océan, la pierre et la plante, puisque les plaines anciennement habitées du continent perdu « ne pourront révéler le passé que le jour où les eaux s’épancheront ». Il décide donc de s’en prendre aux témoins restés émergés de la Lémurie et d’en faire parler les particularités saisissantes, en s’appuyant sur tout ce que « cette nature a d’original et de frappant ».
De l’observation à la révélation
Dès lors, que découvre-t-il ? au cours de ses excursions entreprises au cœur du relief réunionnais, il est bien forcé de reconnaître que les montagnes de son île semblent avoir été « travaillées et martelées ». Ne se satisfaisant pas de ses constatations surprenantes, il pousse ses recherches et découvre que le géographe français Elisée Reclus a pu examiner à Ceylan et dans le Dekkan, des sculptures minérales semblables à celles qu’il a observées chez lui, à la Réunion. Reclus est persuadé que les montagnes indiennes ont été « découpées, arrondies et façonnées » par un peuple ancien, soucieux de rendre un culte à une divinité archaïque. Il découvre aussi que les monolithes énormes que ces « humaniens » dégagèrent de la masse montagneuse, sont très souvent constitués par un gneiss semblable à celui de Madagascar. A côté de ce gneiss, il signale par ailleurs la présence de latérite, une terre rouge que l’on rencontre également sur la Grande île. Ce qui est hautement surprenant, c’est que Reclus se demande comment les hommes du passé, responsables de ces affouillements répétés, ont pu exécuter ces grands travaux. Il fait observer en effet que pour « l’exécution de ces immenses édifications, il a fallu un déplacement de force et de pouvoir chez l’homme aussi considérables que pour les grands travaux de l’Egypte ». Cependant, alors que les techniques utilisées dans l’île de Pâque et en Egypte pour édifier de multiples statues géantes, ont été identifiées et décrites par nombre de spécialistes, il n’en va pas de même pour celles que l’on rencontre sur le sol de l’hypothétique Lémurie. Ainsi, tous ceux qui ont pu admirer ces sculptures pétrées se demandent, comme Elisée Reclus, par quels « instruments, par quels procédés, par quels moyens de traction, ces géants d’un passé irretrouvable, ont procédé pour arriver à couper des montagnes d’une seule pièce, et les convertir en dômes, en étages, en murs abrupts, bouleversant ainsi toutes les données de la géologie qui pourraient nous permettre de suivre aujourd’hui, la formation de la roche ».
Conforté dans ses premières impressions par la lecture qu’il entreprend des travaux d’Elisée Reclus, Jules Hermann se laisse peu à peu gagner par l’idée que « toutes les grandes tranchées qui marquent obliquement, du sommet de la montagne jusqu’à sa base, ne sont pas des brisures naturelles provenant des convulsions volcaniques de l’ancien continent. Elles ont été volontairement taillées » par des moyens qui nous sont encore inconnus. Au cours d’un voyage à Maurice, Jules Hermann constate que le relief de l’île porte, comme la Réunion, les stigmates du passage des antiques Lémuriens. Il a en effet déjà observé des sculptures semblables, sur les hauteurs de Saint Denis, sculptures qui ressemblent à un zodiaque gravé autour de la montagne :
« Je voyageais avec mon compatriote Athénas (alias Marius Leblond). Je lui fis observer combien ces sommets sortaient de l’ordinaire et paraissaient façonnés. Il en fut frappé et reconnut avec moi que rien dans la vue de la ligne faîtière des sommets de Bourbon ne donnait l’idée et l’impression d’un arrangement recherché et voulu ».
En observant son île attentivement, quelques quarante ans plus tard, Chazal découvrira à son tour « des gisants, [...] des sphinx esquissés, des initiales clairement entaillées et des hiéroglyphes » profondément incrustés dans la pierre mauricienne.
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