Puylaurens. Découvertes archéologiques médiévales dans un jardin

La pluie, le froid et les mètres cubes de gadoue à déplacer n'ont jamais été des obstacles pour les archéologues passionnés de la cité. C'est encore dans ces conditions difficiles que des fouilles se poursuivent en un lieu inculte où les déchets se sont accumulés pendant des siècles. M. Enjalbert décelant une possibilité d'habitat en informait le propriétaire qui faisait creuser une piscine.

En continu, la pelle mécanique n'enlevait que la couche de terre arable. Pioches et pelles dégagent un emplacement d'un mètre cinquante de profondeur sur six mètres carrés de surface. Les truelles révèlent des assises de murs de 90 cm d'épaisseur, à angle droit, se prolongeant. La technique utilisée interpelle les membres du club présents : les hommes du Moyen Age se sont servis d'un banc de grès naturel pour asseoir leur maison probablement bâtie en terre crue. Un fossé judicieusement creusé éloigne les eaux pluviales de la structure. A l'intérieur, un foyer rougeâtre d'une cinquantaine de centimètres de rayon reste au sol tandis qu'un vase écrasé est découvert. Les fouilleurs mettent au jour beaucoup d'autres tessons de céramique homogène caractéristique de l'époque médiévale.

L'habitation est attribuable à une période comprise entre le XIIe et le XIVe siècle.

Tous les schémas de coupes minutieusement dessinés à l'échelle, tous les sacs de trouvailles étiquetés donneront en laboratoire des résultats intéressants, à comparer avec ceux d'ailleurs. Mais qui dira le lien avec les fouilles récemment achevées à l'intérieur du donjon, qui expliquera la vie de ces personnes en ce lieu isolé, en quels temps… La prudence dans l'interprétation est une des premières qualités des membres du club. Les propriétaires sont vivement remerciés de leur permettre, après l'obtention des autorisations nécessaires, ce travail passionnant de découvertes. Les dépôts actuels serviront aussi aux générations futures de chercheurs et peut-être à des historiens férus du Moyen Age.