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Séisme à Haïti

Robot U&P
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Séisme à Haïti - Page 3 Empty Re: Séisme à Haïti

Message par Robot U&P Jeu 28 Jan - 15:34

« Le rôle des ONG en Haïti
soulève beaucoup de questions »
Interview de Jean Lavalasse, photographe et documentariste haïtien résidant à Bruxelles depuis le début des années 70. Il participera à une soirée de soutien à Haïti, le samedi 30 à Bruxelles (détails à la fin de l'interview)
PAR MAUD BELLON pour Investig’Action – michelcollon.info

Comment qualifieriez-vous la situation avant le séisme qui a touché Haïti ce 12 janvier 2010 ?

La situation était simple, nous étions sous occupation… et ce, depuis que Jean Bernard Aristide fut expulsé vers l’Afrique du Sud. Le gouvernement de René Préval était censé être mis en place pour effectuer une transition démocratique après Aristide. Mais nous avons connu trois impérialismes, ce que certains appelle l’IFAC : Impérialisme Français Américain Canadien.

Le Canada est arrivé dans les années 80 grâce à la francophonie et à ce qu’on nomme l’intégration horizontale : faire venir, dans un premier temps, les femmes et les enfants dans le pays pour pouvoir s’y installer plus tard. La France, elle, est très présente au travers des ONG. D’ailleurs, sous le gouvernement de l’ex 1er ministre Michèle Pierre Louis, Haïti était gouverné par les ONG ! Mme Pierre Louis collaborait grandement avec George Soros, que nous connaissons maintenant comme étant le grand magnat des finances et des ONG. Préval a voulu contrôler le pays en faisant des accords tacites avec la République Dominicaine, accords dont personne ne connait vraiment le fond.

Le 22 février 2006, Gérard Latortue, ancien 1er ministre d’Haïti, a signé un accord qui énonce clairement la mise sous tutelle onusienne du pays. Cet accord stipule que chaque accord pris antérieurement et qui serait en contradiction avec le fonctionnement de la MINUSTAH sera « corrigé » parce que caduc.[1]

Le 9 mai 2007, après une rencontre entre George W. Bush et René Préval, le désir sous-jacent d’autonomie a été presque totalement entériné. Durant cette rencontre, Bush a dit que les rapprochements entre Haïti et l’ALBA[2] devaient être avortés et que les Etats-Unis sont « les seuls amis d’Haïti ». Préval, en bon domestique, a pratiquement cessé d’apparaitre aux réunions de l’ALBA. Lors d’une entrevue avec Hugo Chavez, Jose Maria Aznar a même confié qu’il fallait « oublier Haïti ».

Quant au Brésil, il a un rôle capital, déjà tracé par Reagan en 1980 dans son Plan. En effet, il prévoyait que l’Allemagne s’occuperait de l’Europe, le Japon de l’Asie, l’Afrique du Sud de l’Afrique et le Brésil de l’Amérique Latine. Lula n’est que très peu progressiste donc il entretient de bonnes relations avec les Etats-Unis. Il n’a jamais été là pour aider Haïti, il n’a fait que poser les jalons pour préparer l’occupation des 3 roches.[3]

Maintenant, le pays est contrôlé par Barack Obama, lui-même secondé par Bill Clinton et George W. Bush…

(Rire) On a cru, surtout chez les « Noiristes », que parce que Barack Obama était noir, il allait changer les choses. Mais il ne faut pas oublier que c’est Colin Powell, un autre Noir, qui a fait arrêter Aristide. De plus, depuis des années, de nombreuses personnes se demandaient si Haïti pouvait devenir le Porto Rico ou le Taiwan des Caraïbes. La question est : dans quel sens ? Puisque Porto Rico lutte pour son indépendance et pour retirer son étoile du drapeau américain. François Duvalier a toujours dit qu’il fallait lutter comme pour la Martinique et la Guadeloupe. D’ailleurs, en ce qui concerne la Guadeloupe, les Etatsuniens ont compris que la France avait gagné une petite bataille. Pour faire face il faut donc qu’ils ternissent un peu l’image d’Haïti et démantelent le désir de libération. Obama, lui, est un produit, l’homme du système, il est formaté, il est la continuité de Kennedy dans le sens où lui aussi a envenimé une guerre en y envoyant des soldats.

Pour ce qui est de Clinton et Bush…

Aristide disait à propos des Américains : « Que je fasse, que je ne fasse pas, ils agiront quand même. » Dès 1983 et la réunion de Governors Island, Aristide avait compris qu’il devait se conformer aux exigences des Etats-Unis s’il souhaitait rester à la tête de l’Etat. L’ancien ambassadeur Américain en Haïti, Janet Anderson, a révélé que peu importe le gouvernement, que ce soit celui de Préval ou d’Aristide, Haïti a connu l’occupation doublure, c'est-à-dire que dans le dos de chaque ministre haïtien, il y avait un représentant américain et chaque parti politique était et est toujours financé par un des trois impérialistes au travers de différents organismes comme l’IRI (Institut Républicain International). Durant ce qu’on appelle, l’occupation d’octobre 94, Aristide devait, non seulement entretenir d’excellents rapports avec les Américains, mais également se plier aux quatre volontés du FMI. Pour cela, Haïti devait couper certaines aides destinées à la population et mettre au chômage les Haïtiens pas assez rentables et surtout « moderniser », autrement dit privatiser. Sa « désobéissance » provoquera sa chute quand il a réclamé le remboursement de la dette de l’indépendance à la France, soit 21 milliards de dollars, et a voulu augmenter les salaires des Haïtiens.

Dans ce cas, pourquoi Bill Clinton a tant tenu à restaurer Aristide ?

Aristide était devenu docile et surtout il était soutenu par le peuple. C’était par ailleurs son atout et sa faiblesse parce qu’à part le peuple, il n’avait ni parti politique, ni cadre et la rue ne peut pas vous aider à diriger un pays et à prendre des décisions. C’est aussi la première fois, que les Etats-Unis ramènent et contrôlent un président démocratiquement élu. Aristide était populaire, d’ailleurs une grande majorité de Haïtiens demeure « aristidienne », même s'il n’avait pas de véritable idéologie. Il avait de belles paroles et de bonnes intentions, mais qu’il n’arrivait pas à mettre en place. Pourtant, il avait les fonds pour. Peu après son élection, il a créé le groupe VOAM (Voyez Haïti Monter) qui a récolté en 4 jours près de 4 millions de dollars.

Pour l’heure, Haïti est investi par les GI Américains ressentez-vous ceci comme une invasion ?

C’est une invasion voulue et préparée par les hommes du gouvernement haïtien. Il ne faut pas dire que le président ait été pris de cours. L’impérialisme est bel et bien là et les conseillers de Préval préparaient cette invasion.

Quels sont les intérêts des Etats-Unis ?

Les intérêts des Américains de faire main basse sur Haïti sont nombreux. D’une part, la main d’œuvre est très bon marché en Haïti et l’île n’est située qu’à 30 minutes de la Floride, y faire transiter des cargaisons serait rapide depuis ce nouveau Taïwan.

Ensuite, il y a Cité Soleil, cette zone est convoitée par les Etats-Unis en accord avec la grande bourgeoisie commerçante d’Haïti, pour la convertir en un grand port : un port franc et une zone industrielle.

Puis, c’est le moment idéal pour se servir du territoire comme base arrière pour contrôler et contrecarrer Cuba puisqu’Obama a promis de libérer Guantanamo. Depuis Cité Soleil et au dessus de Gonave, il y a une vue appréciable sur Cuba.

Et enfin, le sous-sol haïtien est bourré de pétrole. Apparemment les gisements vénézuéliens prendraient leur source sous l’île. Port-au-Prince est assis sur un gigantesque puits de pétrole qui ne pouvait être jusque là exploité. En effet, depuis les années 50, Jean Dumarsais Estimé, le président de l’époque, avait déplacé la capitale anciennement située à Marchand-Dessalines vers l’actuel Port-au-Prince. Cette transition ne permettait pas d’exploiter le pétrole mais Mère Nature aidant, aujourd’hui tout est possible. De plus, le séisme a provoqué un exode rural volontaire des habitants de Port-au-Prince, laissant le champ libre à la destruction des ruines de la capitale et pourquoi pas le forage des sols… Dans d’autres circonstances, s’ils avaient demandé aux habitants de partir vers les campagnes cela aurait été considéré comme un génocide. La catastrophe apparait comme une aubaine pour les impérialistes car elle permet de déplacer à nouveau la capitale. Tout n’est qu’enjeux géopolitiques et économiques.

A votre avis, pourquoi les Américains sont arrivés en Haïti avec autant d’armes et de soldats ?

Les Américains sont arrivés en Haïti en position de vainqueurs. Ils voulaient démontrer leur force et leur suprématie pour impressionner à la fois la communauté internationale mais aussi, et peut-être surtout, les Haïtiens eux-mêmes. Ils ont senti qu’il y avait en Haïti des sentiments de « ras le bol » concernant l’occupation -aidé par les événements en Guadeloupe contre le gouvernement français. Il y a quelques années, les Français avaient confié aux Américains qu’ils pouvaient faire ce qu’ils voulaient d’Haïti dans leur arrière-cour mais qu’ils ne devaient pas toucher à la langue française ; les Français tenant à garder la francophonie intacte (bien qu’aujourd’hui trois quarts des Haïtiens parlent anglais) . Aujourd’hui, les Américains investissent leur arrière-cour et programme le quadrillage de l’île, pour ce faire, armes et soldats sont nécessaires.

Dans un article spécialement rédigé pour Newsweek, B. Obama a annoncé qu’il pensait faire un travail de reconstruction à long terme pour remettre le pays à flot, comme les Etats-Unis l’ont fait en Europe au lendemain de la 2nde Guerre Mondiale, et dans les Balkans pour la guerre au Kosovo, vous l’en remerciez ?
[Image: Avion "Nous apportons un hôpital"
USA "Repartez, il n'y a pas de place"]

(Rire) Quoique pensent faire les Etats-Unis, Cuba, le Venezuela et l’ALBA (Alliance Bolivarienne) seront toujours à nos côtés. Pour l’heure c’est aux Haïtiens de prendre leurs dispositions et de lutter contre les ingérences. Bien entendu, les Américains vont profiter du chaos qui règne mais ce chaos ne veut pas forcément dire qu’il n’y a pas d’organisations. C’est à nous de trouver un terrain d’entente, un fond commun pour reprendre les choses en main. Les difficultés seront présentes mais sur place le travail doit se faire. C’est à nous de mener la lutte contre l’impérialisme. Nous devons faire ce travail idéologique en poussant les envahisseurs hors de nos frontières. De 1994 à nos jours, Cuba a apporté plus d’aide à Haïti que n’importe quel pays soi disant « ami » et le peuple haïtien en est conscient.

La Conférence de Montréal du 25 janvier a regroupé les « amis » d’Haïti pour évoquer comment organiser l’aide…

Les amis d’Haïti ne font pas partie de ce groupe des 3 roches, des IFAC. Le Canada a un rôle fondamental au sein de cette trilogie dans laquelle Haïti est au milieu. En effet, il entretient des relations à la fois avec Haïti et la France pour la francophonie, mais aussi avec les Etats-Unis au travers de l’ALENA[4].

Le Canada est un grand manipulateur puisqu’il joue sur tous les tableaux et fait le travail de l’impérialisme. Si les Etats-Unis n’étaient pas venus eux-mêmes pour « gérer » l’après-séisme, ils auraient envoyé le Canada. En ce qui concerne le Brésil, Lula n’a pas encore acquis toute la confiance des Américains, qui ne lui auraient pas laissé l’opportunité de prendre les commandes en Haïti. Par ailleurs, notre « ami » canadien est en pleine appropriation de l’intelligentsia haïtienne puisqu’il lui ouvre grand ses portes. Pour exemple, il y a 5 ans, une seule des trois jeunes filles qui sont allées faire leurs études (payées par le gouvernement haïtien) en Belgique, est effectivement rentrée en Haïti. Donc nous ne sommes pas dupes, les pays présents à cette conférence, ne sont pas nos amis !

Et les relations avec Cuba, quelles sont-elles ?

Depuis la chute de François Duvalier elles étaient très attendues. En 1994, des relations diplomatiques s’engagent enfin sous Aristide. Dès le début, Cuba a déployé l’Aide Sud-Sud en envoyant des médecins, des agronomes… sur l’île pour aider et former les Haïtiens. Un jour, un paysan m’a dit : « les ONG nous donne à manger et les Cubains nous apprennent à pêcher… » Au contraire des autres pays et ONG présents en Haïti, les Cubains et les Vénézuéliens nous parlent d’égal à égal et surtout, il ne se sont jamais mêlés des affaires internes du pays. Il n’y a jamais eu d’ingérence de leur part.

Maintenant que les Etats-Unis ont fait main basse sur le pays, comment pensez vous que les relations avec Cuba vont évoluer ?

En 2004, quand Aristide fut chassé, les Français ont tenté de déloger les Cubains mais l’ambassadeur de Cuba est sorti de ses gonds et par crainte de chaos, les Français ont préféré se retirer. Obama va certainement tout faire pour minimiser l’aide cubaine et pousser les coopérants cubains hors du pays. Ce sera impossible puisque les Cubains et les Vénézuéliens ne sont pas nos amis ; ce sont comme nos frères. Cuba reste un élément fondamental, il est notre exemple. S’il le faut il y aura lutte au sein même de l’île pour dénoncer sérieusement l’ingérence des Américains.

Dernièrement, cette ingérence des Etats-Unis a valu aux avions de Médecins Sans Frontières d’être détournés vers la République Dominicaine…

Le détournement des avions de MSF, n’est qu’un faux problème. Les Américains comptaient sur MSF pour agir et faire le travail à Cité Soleil,… ils ont donné pignon sur rue aux ONG étrangères tandis qu’ils gèrent l’aéroport international. MSF réagit simplement pour faire bonne figure mais ces deux impérialismes sont alliés.

Pourtant nous avons pu voir des images télévisées montrer la population haïtienne remerciant les Américains de leur aide et brandissant le drapeau des Etats-Unis…

A Cité Soleil, il y a beaucoup d’ouvriers et beaucoup de journaliers ; ceux ci ont été payés par les Américains pour faire leur éloge et se pavaner avec leur drapeau.

De nombreuses ONG étaient déjà sur place avant le séisme, ce qui a permis de donner les premiers soins aux victimes, vous devez être reconnaissant envers cet élan de solidarité ?

Les ONG font souvent du bon travail sur place, mais profitent généralement de la situation. Il y a en Haïti pratiquement autant d’ONG qu’en Inde, sachant qu’Haïti est un territoire d’environ 27 750 km2 et l’Inde 3 290 000 km2 ! Haïti est une plateforme d’ONG.

Les premières ONG ayant porté secours sont les cubaines et les vénézuéliennes, les autres ont simplement appelé au secours pour faire venir l’aide. Ensuite, ce sont les aides chinoises qui sont arrivées les premières de l’extérieur. De plus, les ONG ont choisi leurs cibles. Quand une ONG vient en Haïti, elle s’installe dans les endroits stratégiques… et chauds, les ONG ne sont donc pas présentes sur toute l’étendue du territoire contrairement aux Cubains. Par ailleurs cette omniprésence entraine des rivalités entre ONG.

Vous semblez critique concernant les ONG…

Les ONG ont toujours été très présentes en Haïti au point qu’elles ont empêché
la lutte, l’élan même de transformation mentale du peuple haïtien. Pour exemple, le père Lannoo a expliqué, lors d’une interview à la télévision suisse en 1986, que la population haïtienne devait être calmée et recentrée pour éviter tous désirs de changement et tendances révolutionnaires. Les ONG ont un rôle politique, voire tampon. Kissinger, le grand stratège de la guerre du Vietnam affirme que « si les ONG avaient existé dans les années 60, il n’y aurait pas eu de guerre au Vietnam ».

Au début, au sein des ONG, il y avait des mouvements de lutte de libération, comme au Nicaragua. En Europe, dans les années 70, les progressistes luttaient contre le pouvoir mais lorsque François Mitterrand arrive au pouvoir, la donne change. Auparavant, une partie de l’argent donnée aux ONG servaient à financer les mouvements de libération. Aujourd’hui, avec les socialistes au gouvernement, ces mouvements ne sont plus aussi viables, notamment parce que ce système de partage des dons est bien connu. Maintenant, il y a des réseaux pour contrôler les ONG. Ce sont des organisations créées par des progressistes, mais le système capitaliste a réussi à détourner le problème. De fait, les ONG sont devenues une plaque tournante des informations ; elles ont d’ailleurs donné de nombreuses informations sur les installations en Irak.

Le président René Préval a lui aussi émis des critiques sur les ONG en soulignant qu’il y avait un véritable manque d’organisation de l’aide internationale.

Le président peut être considéré comme étant pris entre deux feux mais soyons honnête, il est assis sur des ONG bien structurées. En Haïti, il n’y a jamais eu de canalisation des ONG, avec le séisme et le chaos ambiant cela devient plus visible alors Préval fait de belles phrases. Mais chez nous, ce sont les ONG qui choisissent, donc ce sont des faux problèmes, les ONG sont très bien organisées, elles sont structurées en réseaux, ce sont « des balles enrobées de sucre »[5] . Elles se battent entre elles, non pas à couteaux tirés mais à coup d’articles. Les gens se rendront compte au fur et à mesure de ce que cachent les ONG. Lorsqu’elles gouvernaient le pays grâce à Pierre Louis et Soros, Préval était satisfait puisque l’argent rentrait dans les caisses de l’Etat. Ce genre de discours n’a donc aucune valeur quand on connait la réelle situation d’Haïti. Préval ne peut rien faire d’autre.

Vous sous-entendez qu’il est dépassé ?

Il savait parfaitement où il allait mais pas à cette vitesse, pas si vite... Pour l’heure il est à découvert. Remettre les clés de l’aéroport international revient à remettre les clés du pays.

Comment Haïti peut reprendre sa vie en main ?

Les impérialistes peuvent rester longtemps, mais jamais définitivement. Ils peuvent faire des dégâts comme ils l’ont fait en 1915 et en 1934 lorsqu’ils nous ont laissé l’armée d’Haïti et ce, jusqu’à ce qu’Aristide la chasse. Si le palais national est tombé comme un château de cartes c’est parce qu’il y a des souterrains menant de la police au palais en dessous. Dans ces souterrains de nombreux hommes sont morts torturés par les milices de Duvalier.

Pourquoi Aristide ne revient-il pas ?

Aristide ne peut pas revenir maintenant, il y a trop d’enjeux et il n’a plus d’hommes de main, ni de cadre et il n’est plus soutenu par les impérialistes. Il existe des groupes, clandestins ou non, qui ont de l’argent, qui rassemblent du monde et qui avancent lentement. Il s’agit de distinguer qui sont nos vrais amis et nos vrais ennemis. En Haïti, il y a aussi une lutte des classes et une différence de perception entre homme blanc et homme noir. C’est donc tout un travail de reconstruction aussi bien physique qu’idéologique qu’il faut établir en Haïti. Quoiqu’il en soit, le Canada, la France et les Etats-Unis ne sont pas nos amis et ils l’ont prouvé.

Haïti deviendra t-il la 51ème étoile du drapeau américain ?

Haïti ne sera jamais un Etat américain !

Comment voyez-vous l’avenir ?

L’avenir sera dur, voire même très dur. Les Etats-Unis ont essayé d’hisser leur drapeau sur l’aéroport de Port-au-Prince, mais Préval y a mis un terme. L’étoile américaine ne sera pas pour Haïti. Si un jour Haïti a une étoile, elle sera rouge comme celle de Cuba. Haïti luttera pour retrouver sa souveraineté, le pays est indépendant depuis le 1er janvier 1804 et il le restera. Comme le disait Henri Christophe, nous pouvons mettre le feu dans tout Haïti ; l’impérialisme américain pourra reconstruire, mais cela pourra être détruit. Sur les cendres d’Haïti nous rebâtirons notre Haïti…
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Message par Invité Jeu 28 Jan - 16:15

Thierry Meyssan et son réseau voltaire va finir pas avoir des problèmes.... c'est lui qui avait parlé le premier des faux attentats du 11 septembre Séisme à Haïti - Page 3 813302
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Message par Robot U&P Dim 31 Jan - 16:40

UN JOUR AVANT LE TREMBLEMENT, LES USA ÉTAIENT PRÊTS

Séisme à Haïti - Page 3 Article_haiti73

Un scénario de secours aux sinistrés avait été envisagé pour Haïti au quartier général de l’US Southern Command (SOUTHCOM), basé à Miami, un jour avant le tremblement de terre.

Les simulations de préparation à un désastre étaient celles d’un ouragan frappant Haïti. Elles se sont tenues le 11 janvier (Bob Brewin, Defense launches online system to coordinate Haïti relief efforts (15/1/10) -- GovExec.com, le texte complet de l’article se trouve dans l’Annexe).

L’Agence des systèmes d’information de la Défense (DISA, Defense Information Systems Agency), sous la juridiction du Département de la Défense (Department of Defense, DoD), a mis au point ces scénarios pour le compte de SOUTHCOM.

Connue comme une « Agence d’Appui Tactique », la DISA est mandatée pour mettre à la disposition de l’armée états-unienne des systèmes informatiques, de télécommunication et des services logistiques. (Voir le site de la DISA : Defense Information Systems Agency).

La veille du tremblement de terre, lundi [11 janvier 2010], Jean Demay, directeur technique de la DISA pour le Projet de Coopération et de Partage d’Informations Transnationales de l’agence, se trouvait au quartier général de l’US Southern Command à Miami, afin de tester le système avec un scénario comportant un plan de sauvetage d’Haïti, après le passage d’un ouragan.
(...)

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Message par Schattenjäger Ven 5 Fév - 10:31

(Source : Cyberpresse)

(Port-au-Prince) Dans les heures qui ont suivi le tremblement de terre du 12 janvier, la tour de contrôle de l’aéroport s’étant écroulée, le gouvernement haïtien avait perdu la maîtrise de son espace aérien au moment où il en avait le plus besoin.

Qui a volé à la rescousse du gouvernement ? Les Américains.

Ça tombait bien, ils avaient justement tout l’équipement pour prendre la maîtrise du ciel par-dessus les ondes haïtiennes et, ainsi, installer une tour temporaire.

D’une journée à l’autre, le trafic aérien à l’aéroport de Port-au-Prince est passé de 15 à 20 avions par jour à 140, voire 160 appareils.

« Il n’y avait que les Américains qui pouvaient faire ça, alors nous avons demandé à l’ambassadeur des États-Unis, a expliqué hier le premier ministre Jean-Max Bellerive aux sénateurs qui l’avaient convoqué pour expliquer les ratés de la gestion de crise de son gouvernement. De toute façon, même si on avait voulu le faire, nous n’en n’avons pas la capacité. »

La fin de semaine dernière, lorsqu’il est devenu évident que le gouvernement haïtien n’avait aucun plan de communication, qui est venu en vitesse avec une belle stratégie toute faite ? Les Américains, bien sûr.

Un employé de USAID (l’équivalent américain de l’ONU) s’en est d’ailleurs ouvertement vanté devant des élus haïtiens, hier, au siège provisoire du Parlement. « On est arrivés et, depuis, il y a trois conférences de presse par jour et il y avait aujourd’hui 14 caméras de télévision et plein de médias internationaux », disait le jeune homme, visiblement ravi.

Pour distribuer les vivres dans les camps de sinistrés et dans certains quartiers chauds, qui débarque, croyez-vous ? Les marines, bien sûr.

Même chose dans de nombreux hôpitaux de Port-au-Prince, où les médecins américains sont entrés juste derrière les M16 de leurs compatriotes soldats pour accaparer les salles d’opération. L’opération a presque tourné à l’empoignade là où les médecins cubains ou brésiliens ne voulaient pas céder leur place.

En fait, le secret le moins bien gardé à Port-au-Prince, c’est que l’homme le plus puissant ici, ce n’est pas le président, tant s’en faut, mais bien l’ambassadeur des États-Unis. Il suffit de voir l’imposante ambassade des États-Unis ici (intacte, évidemment) et de constater l’omniprésence des troupes américaines pour comprendre qu’Haïti est déjà de facto sous la tutelle de Washington.

Les écrans de fumée du gouvernement, notamment les nombreuses déclarations du président Préval, selon qui il n’y a pas, comme le veulent les rumeurs, jusqu’à 16 000 soldats américains en sol haïtien, ne trompent personne.

Au Sénat, hier, le premier ministre Bellerive a admis l’incurie de l’État haïtien.

« Nous faisons des efforts chaque jour pour améliorer la situation, pas pour contrôler la situation, soyons honnête », a-t-il dit pendant que, dans le fond de la salle, tout le monde parlait et que, tout autour, les téléphones portables sonnaient les uns après les autres.

La scène a atteint le comble du ridicule lorsque le cellulaire d’un préposé du Sénat s’est mis à sonner juste derrière le premier ministre, laissant retentir les notes synthétisées de La Bamba.

Le palais législatif étant presque entièrement détruit, l’Assemblée nationale et le Sénat se réunissent à l’Académie de police, dans des baraques de chantier de construction. Symbole tout à fait approprié dans les circonstances. Il n’y a pas que les maisons et les infrastructures qui devront être reconstruites. Les institutions démocratiques, historiquement bancales ici, auront aussi besoin d’une sérieuse mise à niveau.

Pour le moment, le peuple comme la classe politique n’ont aucune confiance en leur gouvernement. Ils voient tous que celui-ci ne décide rien et que, lorsqu’il s’y risque, c’est pour donner des contrats aux amis du régime.

« Pour pallier son manque de leadership, le gouvernement a essayé d’organiser des opérations de distribution de nourriture, mais il a donné de juteux contrats à des amis du président qui ne savent pas faire cela », m’a dit le jeune sénateur Yuri Latortue à quelques mètres du premier ministre, qui tentait de rassurer les sénateurs.

Quelques minutes plus tard, même endroit, un tout autre son de cloche d’Enex Jean-Charles, conseiller spécial du président, venu assister à l’interpellation du premier ministre.

« Le président Préval est aux commandes, tout se passe bien », m’a affirmé M. Jean-Charles.

Pendant ce temps, une autre confusion naissait des propos du président René Préval. Devant les sénateurs, ce dernier a annoncé que le gouvernement allait se constituer en gouvernement de crise, une demande répétée des élus ces derniers jours. Les sénateurs ont compris que le nombre de ministres serait réduit (à cinq ou six au lieu de dix-sept) et que le président ferait appel aux forces vives du pays, même auprès de l’opposition, pour relancer le pays.

Non, non, non. On efface tout et on revient à la case départ.

« On ne parle pas de gouvernement de crise mais de situation d’urgence, a corrigé le conseiller spécial du président au cours de notre entretien. Pour le moment, aucun changement n’est prévu au gouvernement. »

En terminant, un mot, sur les fameuses 200 000 tentes dont ont toujours cruellement besoin les sinistrés et qui ne sont toujours pas arrivées.

Où en est le gouvernement ?

Il réfléchit, a déclaré le président Préval, lundi. « Il s’agit de savoir s’il est mieux d’importer les tentes ou de les fabriquer ici, question de donner de l’emploi aux Haïtiens », a-t-il dit au sortir d’une rencontre d’urgence.

Une rencontre avec qui ? Avec l’ambassadeur des États-Unis, bien sûr.
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Message par Schattenjäger Ven 5 Fév - 10:33

Haïti : expulsion de journalistes étrangers par les Américains

(Source : RIA Novosti)

MOSCOU, 21 janvier - RIA Novosti

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Les militaires américains ont exigé, sans fournir d’explications, que tous les journalistes étrangers couvrant les événements en Haïti quittent jeudi l’aéroport de Port-au-Prince avant 8h00 heure locale (13 h00 GMT), rapportent les médias européens.

L’aéroport de la capitale haïtienne, complètement détruite par un séisme dévastateur, abrite un groupe international de journalistes et de militants d’organisations humanitaires.

L’aéroport, dont une seule piste d’envol et d’atterrissage est actuellement en service, est entièrement contrôlé par les forces aériennes des Etats-Unis.

Le quotidien britannique Telegraph a annoncé mercredi que les militaires américains ne laissaient pas passer l’aide humanitaire envoyée par les pays étrangers aux sinistrés haïtiens.

L’ONG internationale Médecins sans frontières a pour sa part déclaré que les Américains avaient empêché l’atterrissage d’un avion transportant un hôpital mobile. Les pilotes ont été obligés de se poser en République dominicaine, ce qui a retardé de près de 24 heures l’arrivée de la cargaison sur place.

Après que les militaires américains eurent interdit l’atterrissage d’un avion français avec une cargaison humanitaire à bord, le chef de la diplomatie française Bernard Kouchner a émis des critiques au sujet du comportement des Etats-Unis en Haïti. Evoquant le rôle de Washington dans ce pays meurtri, le secrétaire d’Etat français à la coopération Alain Joyandet a martelé : "Il s’agit d’aider Haïti, pas d’occuper Haïti".

Près de 12.000 militaires américains ont été déployés sur l’île depuis le séisme. Selon les médias, d’ici la fin de la semaine, leur nombre sera porté à 16.000 personnes. Le Pentagone explique cette décision par la situation en Haïti.

L’augmentation de la présence américaine dans la région ne manque pas d’inquiéter les Etats d’Amérique latine qui considèrent cette tendance comme une menace à leur sécurité nationale.

Le président bolivien Evo Morales a déclaré mercredi que son gouvernement exigerait la convocation d’une réunion extraordinaire du Conseil de sécurité de l’ONU afin de dénoncer "l’occupation militaire d’Haïti par les Etats-Unis".

"La situation est très dangereuse : on trouve des bases militaires des Etats-Unis en Colombie, on constate leur présence militaire au Pérou et désormais en Haïti où ils augmentent leur contingent, sans aider les victimes ni sauver les malades et les blessés", a fait remarquer le vice-président bolivien Alvaro Garcia Linera, cité par l’agence espagnole EFE.

Les gouvernements brésilien, vénézuélien, nicaraguayen et uruguayen ont également exprimé leur inquiétude au sujet des démarches de Washington.
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Message par Schattenjäger Ven 5 Fév - 10:34

Haïti, c’était pour du pétrole !

(Source : Alterinfo)

Séisme et réserves hydrocarbures à Haïti

Interview d’un sismologue haïtien : le docteur Daniel Mathurin

Mercredi 20 Janvier 2010

« Nous avons relevé 20 sites pétrolifères »

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Titre original : Un sismologue haïtien accuse : « On savait que ça arriverait »

Alors qu’Haïti continue à enterrer ses morts après le séisme de mardi dernier, la polémique commence à monter autour de la prévention de la catastrophe et du rôle des États-Unis dans les opérations de secours. Un spécialiste en sismologie haïtien, le docteur Daniel Mathurin, accuse le gouvernement de son pays de ne pas avoir pris en compte les mises en garde répétées sur un risque de tremblement de terre en 2010.

Mondialisation.ca, Le 20 janvier 2010 Le Parisien

« On savait que ça devait arriver », a-t-il asséné lundi matin sur Europe 1. Le chercheur, qui avait lui même prédit de forts risques sismiques pour cette année, assure que des universitaires américains avaient placé des capteurs tout au long de la ligne de faille et qu’ils auraient averti les autorités dominicaines et haitiennes des risques. « En République dominicaine, ils ont pris 20 des 22 dispositions préconisées : informer la population, renforcer les bâtiments.... Il n’y a eu aucun mort, indique le scientifique. Haïti n’a pris aucune de ces dispositions. Ils n’ont rien fait. »

Réserves en hydrocarbures

Cela fait vingt ans que Daniel avertit les autorités du risque sismique en Haïti, des dangers posés par les constructions anarchique et par la déforestation.

Avec sa femme Ginette, il a également étudié les gisements en hydrocarbures et en combustibles fossibles du sous-sol haïtien. « Nous avons relevé 20 sites pétrolifères », expliquait-il en 2008, assurant que les réserves pétrolifères d’Haïti étaient plus importantes que celles du Vénézuela. Une richesse qui augmente l’intérêt stratégique du pays. Pourquoi, dans ce cas, ces réserves ne sont-elles pas exploitées ? Pour Ginette Mathurin, « ces gisements sont déclarés réserves stratégiques des Etats-Unis d’Amérique ».

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L’aide américaine en question

Bien que saluée, l’aide massive des Américains envers Haïti - où la secrétaire d’Etat Hillary Clinton s’est rendue samedi - a suscité de nombreuses questions. Lundi, Alain Joyandet a demandé à ce que le rôle des Etats-Unis soit précisé par l’ONU. « Il s’agit d’aider d’Haïti, il ne s’agit pas d’occuper Haïti, il s’agit de faire en sorte qu’Haïti puisse reprendre vie », a estimé le secrétaire d’Etat à la coopération sur Europe 1. De son côté, le président sandiniste du Nicaragua Daniel Ortega, connu pour ses positions anti-américaines, n’a pas hésité à déclarer : « On est en train de profiter d’un drame pour installer en Haïti des troupes américaines qui ont déjà pris le contrôle militaire de l’aéroport ».

Les Etats-Unis assument de facto la coordination des secours sur place et contrôlent l’aéroport de Port-au-Prince. Ils ont déployé une aide massive après le séisme : 48 millions de dollars apportés au fonds du Programme alimentaire mondial (PAM) de l’ONU, un projet de pont aérien entre Haïti et les Etats-Unis et des centaines de spécialistes sur le terrain. Un navire commercial est attendu lundi au port des Cayes avec une cargaison de farine et d’huile végétale susceptible de nourrir 130.000 personnes pendant 30 jours. Enfin, le porte-avions nucléaire Carl Vinson, avec 19 hélicoptères à bord, et plusieurs autres navires militaires amarrés à proximité de Port-au-Prince, servent de base logistique.

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Pour plus d’information sur le pétrole en Haïti, lire l’article publié en 2005 : Du pétrole en Haïti ! Oui !
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Message par Robot U&P Mar 2 Mar - 20:53

Inondations meurtrières à Haïti

(Source : Le Monde)

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Inondations dans les rues de Les Cayes, ville côtière située à 160 kilomètres à l’ouest de Port-au-Prince, dimanche 28 février.

Treize personnes sont mortes samedi, victimes d’inondations provoquées par de fortes pluies dans le sud-ouest d’Haïti, selon un bilan fourni dimanche soir par la protection civile à Port-au-Prince. Au moins trois personnes sont portées disparues, trois mille ont été évacuées, qui ont un besoin de nourriture et d’eau.

Plusieurs localités ainsi que des résidences ont été inondées dans la ville des Cayes, à 160 km au sud de Port-au-Prince, qui avait été épargnée par le séisme du 12 janvier, forçant des dizaines de personnes à se réfugier sur le toit de leur maison. Le secteur agricole et les routes ont été sérieusement affectés par les intempéries, ont signalé les autorités qui font également état d’éboulements dans plusieurs localités.

Ces inondations viennent s’ajouter aux conséquences du séisme dévastateur qui a fait 222 500 morts et plus d’un million de sans-abri dans la capitale et ses environs.
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Message par Robot U&P Mar 2 Mar - 21:00

Manifestation hostile à Sarkozy en Haïti occultée par la presse française

(Source : Mécanopolis)

Les médias ont décrit à l’unanimité le voyage du président Sarkozy en Haïti comme étant un « succès ». C’est omettre de parler du comité d’accueil qui attendait le chef de l’Etat français : Slogans anticoloniaux, demandes de dédommagement et même quelques doigts d’honneur. La première visite d’un président français en sol haïtien depuis l’Indépendance, en 1804, a soulevé la colère de milliers de manifestants, dimanche dernier.

Séisme à Haïti - Page 3 Haiti

Nicolas Sarkozy a fait, dimanche dernier, une visite de quelques heures au cours de laquelle il a survolé les zones sinistrées de la capitale avec le président haïtien, René Préval.

Dans la cour du Palais national à demi écroulé, près d’une statue brisée en deux, le président français a annoncé un plan d’aide de 270 millions d’euros en deux ans, en plus de l’annulation de la dette d’Haïti, qui se chiffre à 56 millions d’euros.

Alors que les manifestants n’étaient pas encore au rendez-vous – l’horaire de M. Sarkozy avait manifestement été modifié pour les déjouer -, le président de la République française a reconnu que la France n’avait pas fait que de bonnes choses pour son ancienne colonie.

« Cette histoire partagée est douloureuse. La France, ici, n’a pas laissé que de bons souvenirs. Je dois le voir en face », a-t-il admis.

Comme pour lui donner raison, des milliers de manifestants ont convergé vers le Champ-de-Mars quelques minutes à peine après son départ pour dénoncer sa visite.

Sous un soleil de plomb, dans la forte odeur d’urine et d’excréments de cette place transformée en camp de rescapés depuis plus d’un mois, les manifestants ont scandé des slogans anticoloniaux au son des trompettes et des tambours.

Sur le toit d’un camion au pare-brise défoncé, les organisateurs ont réclamé le retour de l’ancien président Jean-Bertrand Aristide, victime d’un coup d’État en 2004.

« Nicolas Sarkozy, l’esclavagisme et le colonialisme sont pires que la catastrophe du 12 janvier », pouvait-on lire sur certaines affiches.

« France, tu nous as fait du tort. Donne-nous notre argent », lisait-on ailleurs.

« La France doit nous rembourser »

Les manifestants ont beaucoup fait allusion au fait que, en 1825, la France a exigé qu’Haïti lui verse 150 millions de francs-or (l’équivalent de 21 milliards de dollars américains d’aujourd’hui) pour reconnaître son indépendance.

La foule a réclamé à grands cris qu’on lui rende cet argent.

« Ma maison est tombée, mon bébé dort à la belle étoile. La France doit nous rembourser », a hurlé la jeune Lovely Valcin, 18 ans, dans la cacophonie générale.

« Les blessures de la colonisation et, peut-être pire encore, les conditions de la séparation ont laissé des traces qui sont encore vives dans la mémoire des Haïtiens », avait d’ailleurs observé Nicolas Sarkozy dans son discours.

Il a également tenté de minimiser les divergences entre la France et les États-Unis au sujet de l’organisation de l’aide. « Nous travaillons main dans la main avec les États-Unis », a-t-il martelé, sans rire. Il a assuré que la France excluait l’idée de « toute tutelle internationale ». « Le peuple haïtien est meurtri, le peuple haïtien est épuisé, mais le peuple haïtien est debout », a-t-il lancé, se prenant tout d’un coup pour le général De Gaule.

Un peu avant 11h, deux hélicoptères de l’armée française qui avaient accompagné le départ du président français sont revenus atterrir dans la cour du Palais national. Les manifestants, croyant que Nicolas Sarkozy s’y trouvait, se sont précipités contre les grilles du Palais en scandant « à bas Sarkozy, à bas Préval ». Certains ont brandi un doigt d’honneur vers les hélicoptères.

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