Univers : les Grecs avaient vu juste, et vint ce bêta d'Aristote…
Par Damien Jayat | Médiateur scientifique
- Vidéo : le générique de la série « The Big Bang Theory », ou l'histoire de l'Univers résumée en 20 secondes.
(Source : http://www.rue89.com )
Par Damien Jayat | Médiateur scientifique
Près de mille ans avant Copernic, les savants Thalès, Anaximandre ou Parménide avaient une vision plutôt pertinente du cosmos.
Le big bang a-t-il eu lieu ? Ou alors faut-il que Dieu, par son doigt magique, ait créé l'espace, le temps et la matière ? Et si le big bang a vraiment existé, qu'y avait-il avant ?
Rien, c'est impossible. L'idée du vide, du néant absolu est déroutante, voire inacceptable. A l'opposé, l'éternité est un refuge trop facile : l'univers a toujours été là, point final, n'en parlons plus. Comme un échappatoire face à une question trop complexe.
Entre ces deux extrêmes, l'origine de l'univers est-elle résolue par les théories scientifiques modernes ? Loin de là. Le sera-t-elle un jour ? On conseille à celui qui mettrait ses mains à couper qu'il peut le prédire de vite apprendre à écrire avec les pieds.
L'idée d'un univers éternel, finalement, pourrait sembler la plus séduisante. C'est en tous cas celle qu'adoptèrent les premiers savants « modernes », ceux qui ont développé la science hypothético-déductive, pleine de théorèmes et de raisonnements logiques : les Grecs de l'Antiquité.
Etait-ce une façon de louvoyer entre les problèmes pour mieux les éviter ? Que nenni. Les Grecs n'étaient pas si peureux devant l'adversité. Simplement, comme ils ne pouvaient imaginer le néant qui aurait précédé une quelconque création, la seule explication logique était un univers éternel. Ce qui ne leur posait pas le moindre souci existentiel. Et à partir de là, ils ont fondé une astronomie pas piquée des hannetons cosmiques.
Dès l'Antiquité, Thalès estime la distance Terre-Lune avec une grande précision
Thalès ouvrit le feu, au VIe siècle avant J.-C. Cher Thalès, qui donna son nom à un théorème dont les collégiens sont frénétiquement adeptes (certes, on les force un peu) et qui permet des calculs fascinants avec deux triangles en même temps.
Grâce à cette ingénieuse géométrie, Thalès permit à ses successeurs d'évaluer la distance Terre/Lune comme valant 110 fois le diamètre de la Lune. Un calcul vieux de presque 2 500 ans, on se dit qu'il fut réalisé à moitié au pif… mais paf : il était rigoureusement précis, à une virgule près.
La forme de la Terre selon Thalès se révéla moins exacte : un disque flottant sur la mer, sous une voûte céleste où les étoiles étaient plantées. Il ne pouvait pas être fort partout, ce brave homme. Mais en géométrie, avouez, il valait bien son pesant d'huile d'olive.
Anaximandre, contemporain de Thalès, proposa que la Terre ne soit plus au fond d'une cloche à fromage, mais au centre du cosmos qui l'entoure totalement. Léger progrès, même si notre planète gardait une forme rigolote : un bout de cylindre…
Le suivant fut un autre producteur de théorèmes : Pythagore. Avec sa quasi-secte vouant un culte béat aux « Nombres », il affirma que les astres, forcément parfaits, ne pouvaient avoir que la forme géométrique parfaite : une sphère. Quant à leurs mouvements, ils devaient aussi être impeccables : des cercles, obligé.
Si la Lune est ronde, pourquoi pas la Terre aussi ?
Mais Pythagore n'a rien démontré à ce sujet. Pour cela, il fallut attendre Parménide, au Ve siècle avant J.-C. Il commença par expliquer les phases de la Lune comme le résultat d'un éclairage à orientation variable sur une sphère. Et après tout, si la Lune était ronde, pourquoi pas la Terre aussi ?
Il faut dire qu'au Ve siècle, des faits troublant pointent le nez et froncent les sourcils des Grecs. Lors des éclipses de Lune, on observe sur l'astre sélène une ombre, celle de la Terre. Or cette ombre est toujours courbe, depuis des dizaines et des centaines d'années, à chaque éclipse. Et seule une sphère a la propriété de former, quelle que soit la façon dont on l'éclaire, une ombre courbe.
Et puis les Grecs mènent leur barque de plus en plus au Sud, jusque sur le Nil où les marins voient apparaître de nouvelles étoiles au-dessus de l'horizon.
Où se cachaient-elles donc ? Sous la Terre ? Et si elles apparaissent au fil de l'eau, est-ce à cause de l'horizon qui a lui aussi une forme courbe ? Si la Terre était plate, les étoiles devraient surgir toutes ensemble, ou bien jamais…
Parménide en conclut que la Terre est sphérique. C'est la seule façon d'expliquer les observations. Et les astres font bien des ronds comme le disait Pythagore. Ce qui, au passage, était une erreur : les orbites des planètes ne sont pas des cercles mais des ellipses.
Aristote, un cador en philo, mais un nul en astronomie
Environ un siècle après Parménide, on rencontre ce grand bête d'Aristote. Immense philosophe toujours actuel, fondateur incontestable d'une certaine forme de pensée et de science. Mais en astronomie il se révéla assez nul, bien que son raisonnement fût tout à fait logique.
Pour lui, la Terre était une sphère totalement immobile et les astres tournaient autour. Normal. La philo d'Aristote plaçant l'homme au centre de tout, fatalement la Terre devait être plantée au milieu du cosmos. Rien de moins. Et Aristote, à l'époque (il vécut entre -384 et -322) était un grand, un immense monsieur. Précepteur d'Alexandre le Grand, s'il vous plait. Elève de Platon, qu'il s'est même autorisé à critiquer.
Le plus convaincant des astronomes, le plus beau des calculs pouvaient alors venir, aucun espoir d'être entendus s'ils contredisaient la parole du Maître. Même si le Maître marchait complètement à côté de ses sandales.
Héraclide, contemporain d'Aristote, montra que la Terre n'était pas immobile mais faisait un tour sur elle-même en une journée. Mercure et Vénus devaient, selon lui, tourner autour du Soleil. Pas pour Aristote. Hop, aux oubliettes Héraclide !
Aristarque réalisa ensuite une série de calculs éblouissants. A partir d'observations d'éclipses de Lune, il estima que celle-ci était environ trois fois plus petite que la Terre. Pas si mal, le chiffre réel est d'environ 3,7. La Lune étant plus petite, elle devait donc tourner autour de nous. Logique : le petit est soumis à l'influence du gros.
Avec les éclipses solaires, Aristarque estima ensuite que la Terre était elle-même six fois plus petite que le Soleil. Là, d'accord, ils commit une erreur importante, le Soleil n'est pas six fois plus large que la Terre, mais Cent fois.
Qu'importe, l'ordre de grandeur et la logique sont corrects : le Soleil est plus grand, donc la Terre devrait tourner autour. Obligé. Mathématique. Aristote le croyait-il ? Non. Il pensait exactement le contraire. Et zou, flanquez-moi cet Aristarque à la porte !
Un monde oublié, puis redécouvert
C'est ainsi que les Grecs bâtirent, entre les 6ème et 3ème siècles avant notre ère, des conceptions de l'Univers pleines de géométrie et de logique, de raisonnements et d'intuitions, parmi lesquelles se trouvait un modèle assez proche de la réalité. Mais ce modèle fut étouffé par la toute puissance d'Aristote, dont les détracteurs étaient presque taxés d'hérésie.
La Terre au centre de tout, idée séduisante pour la jeune église chrétienne qui, dès le Ier siècle, fut bien heureuse de récupérer Aristote. Sacrée référence qui tombait bien : Dieu était justement censé avoir créé la Terre et l'Homme pour les placer au centre de l'univers.
Ce modèle « géocentrique » (complété par l'astronome Ptolémée au IIe siècle) devait tenir le devant de la scène pendant 1700 ans. Jusqu'à ce que Copernic…
Mais là on change d'histoire, on passe à la Renaissance. J'en ai parlé dans une précédente note, inspiré comme cette histoire grecque par une conférence donnée par Jean-Noël Sarrail, vulgarisateur en astronomie, à Labège (près de Toulouse).
Pour ceux qui habitent dans le coin, le 10 novembre une nouvelle conf » revient sur la Renaissance. Puis le 24 novembre on se penche sur la vie et la mort des étoiles, avant une dernière séance le 8 décembre -avec concert à la fin- sur l'exploration du système solaire. Ces rencontres sont organisées par l'association Delires d'encre.
Pardon pour l'annonce un peu locale, mais après tout il n'y a pas qu'à Paris qu'on organise des choses passionnantes. Déjà, en Grèce, il y a 2 500 ans, on inventait un monde extraordinaire : le nôtre…
Le big bang a-t-il eu lieu ? Ou alors faut-il que Dieu, par son doigt magique, ait créé l'espace, le temps et la matière ? Et si le big bang a vraiment existé, qu'y avait-il avant ?
Rien, c'est impossible. L'idée du vide, du néant absolu est déroutante, voire inacceptable. A l'opposé, l'éternité est un refuge trop facile : l'univers a toujours été là, point final, n'en parlons plus. Comme un échappatoire face à une question trop complexe.
Entre ces deux extrêmes, l'origine de l'univers est-elle résolue par les théories scientifiques modernes ? Loin de là. Le sera-t-elle un jour ? On conseille à celui qui mettrait ses mains à couper qu'il peut le prédire de vite apprendre à écrire avec les pieds.
L'idée d'un univers éternel, finalement, pourrait sembler la plus séduisante. C'est en tous cas celle qu'adoptèrent les premiers savants « modernes », ceux qui ont développé la science hypothético-déductive, pleine de théorèmes et de raisonnements logiques : les Grecs de l'Antiquité.
Etait-ce une façon de louvoyer entre les problèmes pour mieux les éviter ? Que nenni. Les Grecs n'étaient pas si peureux devant l'adversité. Simplement, comme ils ne pouvaient imaginer le néant qui aurait précédé une quelconque création, la seule explication logique était un univers éternel. Ce qui ne leur posait pas le moindre souci existentiel. Et à partir de là, ils ont fondé une astronomie pas piquée des hannetons cosmiques.
Dès l'Antiquité, Thalès estime la distance Terre-Lune avec une grande précision
Thalès ouvrit le feu, au VIe siècle avant J.-C. Cher Thalès, qui donna son nom à un théorème dont les collégiens sont frénétiquement adeptes (certes, on les force un peu) et qui permet des calculs fascinants avec deux triangles en même temps.
Grâce à cette ingénieuse géométrie, Thalès permit à ses successeurs d'évaluer la distance Terre/Lune comme valant 110 fois le diamètre de la Lune. Un calcul vieux de presque 2 500 ans, on se dit qu'il fut réalisé à moitié au pif… mais paf : il était rigoureusement précis, à une virgule près.
La forme de la Terre selon Thalès se révéla moins exacte : un disque flottant sur la mer, sous une voûte céleste où les étoiles étaient plantées. Il ne pouvait pas être fort partout, ce brave homme. Mais en géométrie, avouez, il valait bien son pesant d'huile d'olive.
Anaximandre, contemporain de Thalès, proposa que la Terre ne soit plus au fond d'une cloche à fromage, mais au centre du cosmos qui l'entoure totalement. Léger progrès, même si notre planète gardait une forme rigolote : un bout de cylindre…
Le suivant fut un autre producteur de théorèmes : Pythagore. Avec sa quasi-secte vouant un culte béat aux « Nombres », il affirma que les astres, forcément parfaits, ne pouvaient avoir que la forme géométrique parfaite : une sphère. Quant à leurs mouvements, ils devaient aussi être impeccables : des cercles, obligé.
Si la Lune est ronde, pourquoi pas la Terre aussi ?
Mais Pythagore n'a rien démontré à ce sujet. Pour cela, il fallut attendre Parménide, au Ve siècle avant J.-C. Il commença par expliquer les phases de la Lune comme le résultat d'un éclairage à orientation variable sur une sphère. Et après tout, si la Lune était ronde, pourquoi pas la Terre aussi ?
Il faut dire qu'au Ve siècle, des faits troublant pointent le nez et froncent les sourcils des Grecs. Lors des éclipses de Lune, on observe sur l'astre sélène une ombre, celle de la Terre. Or cette ombre est toujours courbe, depuis des dizaines et des centaines d'années, à chaque éclipse. Et seule une sphère a la propriété de former, quelle que soit la façon dont on l'éclaire, une ombre courbe.
Et puis les Grecs mènent leur barque de plus en plus au Sud, jusque sur le Nil où les marins voient apparaître de nouvelles étoiles au-dessus de l'horizon.
Où se cachaient-elles donc ? Sous la Terre ? Et si elles apparaissent au fil de l'eau, est-ce à cause de l'horizon qui a lui aussi une forme courbe ? Si la Terre était plate, les étoiles devraient surgir toutes ensemble, ou bien jamais…
Parménide en conclut que la Terre est sphérique. C'est la seule façon d'expliquer les observations. Et les astres font bien des ronds comme le disait Pythagore. Ce qui, au passage, était une erreur : les orbites des planètes ne sont pas des cercles mais des ellipses.
Aristote, un cador en philo, mais un nul en astronomie
Environ un siècle après Parménide, on rencontre ce grand bête d'Aristote. Immense philosophe toujours actuel, fondateur incontestable d'une certaine forme de pensée et de science. Mais en astronomie il se révéla assez nul, bien que son raisonnement fût tout à fait logique.
Pour lui, la Terre était une sphère totalement immobile et les astres tournaient autour. Normal. La philo d'Aristote plaçant l'homme au centre de tout, fatalement la Terre devait être plantée au milieu du cosmos. Rien de moins. Et Aristote, à l'époque (il vécut entre -384 et -322) était un grand, un immense monsieur. Précepteur d'Alexandre le Grand, s'il vous plait. Elève de Platon, qu'il s'est même autorisé à critiquer.
Le plus convaincant des astronomes, le plus beau des calculs pouvaient alors venir, aucun espoir d'être entendus s'ils contredisaient la parole du Maître. Même si le Maître marchait complètement à côté de ses sandales.
Héraclide, contemporain d'Aristote, montra que la Terre n'était pas immobile mais faisait un tour sur elle-même en une journée. Mercure et Vénus devaient, selon lui, tourner autour du Soleil. Pas pour Aristote. Hop, aux oubliettes Héraclide !
Aristarque réalisa ensuite une série de calculs éblouissants. A partir d'observations d'éclipses de Lune, il estima que celle-ci était environ trois fois plus petite que la Terre. Pas si mal, le chiffre réel est d'environ 3,7. La Lune étant plus petite, elle devait donc tourner autour de nous. Logique : le petit est soumis à l'influence du gros.
Avec les éclipses solaires, Aristarque estima ensuite que la Terre était elle-même six fois plus petite que le Soleil. Là, d'accord, ils commit une erreur importante, le Soleil n'est pas six fois plus large que la Terre, mais Cent fois.
Qu'importe, l'ordre de grandeur et la logique sont corrects : le Soleil est plus grand, donc la Terre devrait tourner autour. Obligé. Mathématique. Aristote le croyait-il ? Non. Il pensait exactement le contraire. Et zou, flanquez-moi cet Aristarque à la porte !
Un monde oublié, puis redécouvert
C'est ainsi que les Grecs bâtirent, entre les 6ème et 3ème siècles avant notre ère, des conceptions de l'Univers pleines de géométrie et de logique, de raisonnements et d'intuitions, parmi lesquelles se trouvait un modèle assez proche de la réalité. Mais ce modèle fut étouffé par la toute puissance d'Aristote, dont les détracteurs étaient presque taxés d'hérésie.
La Terre au centre de tout, idée séduisante pour la jeune église chrétienne qui, dès le Ier siècle, fut bien heureuse de récupérer Aristote. Sacrée référence qui tombait bien : Dieu était justement censé avoir créé la Terre et l'Homme pour les placer au centre de l'univers.
Ce modèle « géocentrique » (complété par l'astronome Ptolémée au IIe siècle) devait tenir le devant de la scène pendant 1700 ans. Jusqu'à ce que Copernic…
Mais là on change d'histoire, on passe à la Renaissance. J'en ai parlé dans une précédente note, inspiré comme cette histoire grecque par une conférence donnée par Jean-Noël Sarrail, vulgarisateur en astronomie, à Labège (près de Toulouse).
Pour ceux qui habitent dans le coin, le 10 novembre une nouvelle conf » revient sur la Renaissance. Puis le 24 novembre on se penche sur la vie et la mort des étoiles, avant une dernière séance le 8 décembre -avec concert à la fin- sur l'exploration du système solaire. Ces rencontres sont organisées par l'association Delires d'encre.
Pardon pour l'annonce un peu locale, mais après tout il n'y a pas qu'à Paris qu'on organise des choses passionnantes. Déjà, en Grèce, il y a 2 500 ans, on inventait un monde extraordinaire : le nôtre…
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