Flashback : Marseillevirus, un nouveau parmi les virus géants
(Source : CNRS, 9 dec. 2009
Après Mimivirus, Mamavirus, le virophage, la catégorie des virus géants compte un nouveau membre baptisé Marseillevirus. Découvert dans une amibe par l’équipe de Didier Raoult de l’Unité de recherche sur les maladies infectieuses et tropicales émergentes (CNRS / Université Aix-Marseille 2), la description de ce nouveau virus géant fait l’objet cette semaine d’une publication sur le site de la revue des Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS). Ces travaux suggèrent que les échanges de gènes qui se produisent dans les amibes peuvent aboutir à la constitution de répertoires génétiques différents, à l’origine éventuellement de nouveaux pathogènes.
Les amibes sont des êtres vivants unicellulaires eucaryotes (possédant un noyau) dont certaines sont des parasites de l’animal ou de l’homme et peuvent être à l’origine de pathologies diverses. Les amibes vivent, pour la plupart, dans les eaux, les sols humides, les mousses, etc. Elles s’y déplacent et sont capables d’ingérer des organismes multiples et variés (par exemple : des virus ou des bactéries ayant des tailles et des modes de vie extraordinairement variables). Ainsi, les amibes sont le siège de nombreux échanges de matériel génétique issus des nombreux organismes qui viennent les « coloniser ».
L’équipe de Didier Raoult de l’URMITE (CNRS / Université Aix-Marseille 2)1 vient de découvrir, au cœur d’une amibe, le représentant d’une nouvelle famille de virus géant qu’elle a baptisée Marseillevirus. Il est toutefois plus petit que Mimivirus, le plus gros des virus géants connu à ce jour. Avec un génome de 368 000 paires bases, Marseillevirus est donc le 5ème plus grand génome viral séquencé. De forme icosaèdre, son diamètre est d’environ 250 nanomètres (soit 250 millionième de millimètres). Son génome est chimérique, c’est-à-dire qu’il contient à la fois de l’ADN et de l’ARN. De plus, les chercheurs y ont identifié des gènes de sources très différentes, à savoir d’origine bactérienne, virale, eukaryote ou issus d’Archae2. Le génome de Marseillevirus, véritable mosaïque de gènes issus d’organismes très différents, met en évidence les échanges de gènes entre les organismes qui « colonisent » les amibes. Ces travaux révèlent également le rôle des amibes, et plus généralement des protistes (ou eukaryotes unicellulaires) phagocytaires qui se nourrissent de microbes environnants, dans la constitution de nouveaux « répertoires » génétiques, éventuellement capables de générer de nouveaux agents pathogènes pour les êtres vivants multicellulaires animaux, végétaux ou humains.
Raoult / URMITE
Reconstitution 3D de Marseillevirus.
Raoult / URMITE
Marseillevirus, à différents stades de sa formation dans l’amibe.
Notes :
(1) URMITE : Unité de recherche sur les maladies infectieuses et tropicales émergentes (CNRS / Université Aix-Marseille 2)
(2) Les archées ou archaea constituent un groupe majeur de micro-organismes unicellulaires qui, comme les bactéries, ne présentent ni noyau, ni organites intracellulaires.
Références :
Giant Marseillevirus highlights the role of amoebae as a melting pot in emergence of chimaeric microorganism : Boyer M., Raoult D. and al., PNAS, 2009.
(Source : CNRS, 9 dec. 2009
Après Mimivirus, Mamavirus, le virophage, la catégorie des virus géants compte un nouveau membre baptisé Marseillevirus. Découvert dans une amibe par l’équipe de Didier Raoult de l’Unité de recherche sur les maladies infectieuses et tropicales émergentes (CNRS / Université Aix-Marseille 2), la description de ce nouveau virus géant fait l’objet cette semaine d’une publication sur le site de la revue des Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS). Ces travaux suggèrent que les échanges de gènes qui se produisent dans les amibes peuvent aboutir à la constitution de répertoires génétiques différents, à l’origine éventuellement de nouveaux pathogènes.
Les amibes sont des êtres vivants unicellulaires eucaryotes (possédant un noyau) dont certaines sont des parasites de l’animal ou de l’homme et peuvent être à l’origine de pathologies diverses. Les amibes vivent, pour la plupart, dans les eaux, les sols humides, les mousses, etc. Elles s’y déplacent et sont capables d’ingérer des organismes multiples et variés (par exemple : des virus ou des bactéries ayant des tailles et des modes de vie extraordinairement variables). Ainsi, les amibes sont le siège de nombreux échanges de matériel génétique issus des nombreux organismes qui viennent les « coloniser ».
L’équipe de Didier Raoult de l’URMITE (CNRS / Université Aix-Marseille 2)1 vient de découvrir, au cœur d’une amibe, le représentant d’une nouvelle famille de virus géant qu’elle a baptisée Marseillevirus. Il est toutefois plus petit que Mimivirus, le plus gros des virus géants connu à ce jour. Avec un génome de 368 000 paires bases, Marseillevirus est donc le 5ème plus grand génome viral séquencé. De forme icosaèdre, son diamètre est d’environ 250 nanomètres (soit 250 millionième de millimètres). Son génome est chimérique, c’est-à-dire qu’il contient à la fois de l’ADN et de l’ARN. De plus, les chercheurs y ont identifié des gènes de sources très différentes, à savoir d’origine bactérienne, virale, eukaryote ou issus d’Archae2. Le génome de Marseillevirus, véritable mosaïque de gènes issus d’organismes très différents, met en évidence les échanges de gènes entre les organismes qui « colonisent » les amibes. Ces travaux révèlent également le rôle des amibes, et plus généralement des protistes (ou eukaryotes unicellulaires) phagocytaires qui se nourrissent de microbes environnants, dans la constitution de nouveaux « répertoires » génétiques, éventuellement capables de générer de nouveaux agents pathogènes pour les êtres vivants multicellulaires animaux, végétaux ou humains.
Raoult / URMITE
Reconstitution 3D de Marseillevirus.
Raoult / URMITE
Marseillevirus, à différents stades de sa formation dans l’amibe.
Notes :
(1) URMITE : Unité de recherche sur les maladies infectieuses et tropicales émergentes (CNRS / Université Aix-Marseille 2)
(2) Les archées ou archaea constituent un groupe majeur de micro-organismes unicellulaires qui, comme les bactéries, ne présentent ni noyau, ni organites intracellulaires.
Références :
Giant Marseillevirus highlights the role of amoebae as a melting pot in emergence of chimaeric microorganism : Boyer M., Raoult D. and al., PNAS, 2009.
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