Le fantôme de la chambre jaune a disparu
Des siècles qu'il hantait la fameuse chambre jaune. Mais après une opération immobilière, il semble que le fantôme ait disparu. Il ne se manifeste plus.
Didier Catineau pleure un être cher : le fantôme de la chambre jaune. Cela fait des années qu'il n'est pas venu égayer les nuits du château du Douhet en faisant claquer les volets ou s'appuyant de tout son poids sur le sternum ou les jambes des jeunes filles ensommeillées. « Car c'est un fantôme coucheur », annonce, avec malice, l'écrivain saintongeais.
C'est ou c'était un fantôme coucheur ? La question se pose avec gravité. Magnifique bâtisse du XVIIe siècle bâtie sur les ruines d'un château fort et au milieu d'un parc de 24 hectares, le château qui appartint pendant plus d'un demi-siècle à la famille Damilleville, a d'abord été à l'abandon pendant près de dix ans avant d'être vendu à un promoteur pour y réaliser des appartements. Une trentaine. Naturellement, rien n'a été modifié de l'extérieur du bâtiment classé aux Monuments historiques ni dans son parc. Mais à l'intérieur, les investisseurs ont aménagé les logements pour les rendre fonctionnels à l'habitation.
« La chambre jaune ? Vous ne la reconnaîtriez plus. Quoique c'est resté une chambre », commente le gardien Michel Baland, chargé d'entretenir ce joyau.
Car c'est bien dans cette chambre jaune, clin d'œil à l'œuvre de Gaston Leroux, que l'esprit malin se manifestait jadis le plus fréquemment en « oppressant » les jeunes guides du château, du sexe féminin de préférence, qui y dormaient pendant l'été. La chambre jaune fait désormais partie de l'appartement 19, rez-de-chaussée, porte à gauche et a été repeinte. Et plus de nouvelles du fantôme coucheur depuis des lustres.
« Des bruits, j'en ai bien entendus la nuit. Mais c'était des vandales ou des voleurs qui venaient piller le château, et pas le fantôme », raconte, encore, Michel Baland, en poste depuis trois ans.
Jacques Tanner, le maire du Douhet, se réjouit que le château revive, même sans les touristes. « Il était dans un tel état d'abandon. »
La façade est propre et nette, il y a des sonnettes aux portes, des boîtes aux lettres, un parking, des conteneurs pour les poubelles. Le lierre et les herbes folles ont renoncé. Tout est donc au mieux dans le meilleur des mondes possibles. Et pourtant, il flotte dans l'air comme un parfum de nostalgie. « Rendez-nous le fantôme », supplie-t-on au café-bar L'Aqueduc romain, plus proche voisin du château. C'est que, mine de rien, cette histoire de chambre jaune hantée attirait les touristes jadis. Le spectre faisait vivre le petit commerce.
Au début des années 2000, Didier Catineau, dont l'un des amis vivait au château, y a organisé quelques soirées mémorables avec des écrivains, poètes et journalistes. « C'était pour honorer l'esprit saintongeais en rencontrant l'esprit de la chambre jaune. On faisait un bon dîner et après chacun allait se coucher dans le château. J'avais demandé à chaque participant d'écrire une petite nouvelle sur sa nuit au château. Malheureusement, je n'ai pas pu les publier. Certains l'ont fait à titre individuel ».
Ont-ils vu ou entendu le fantôme ? « Il s'est passé plein de choses étranges et je peux vous dire que les plus incrédules n'étaient pas fiers au petit matin », affirme Didier Catineau.
« Un soir, on avait amené un jeu de cartes. Le conteur Pierre Dumousseau s'est exclamé : ''si je retourne cette carte et que c'est le valet de trèfle, c'est que l'esprit est là. Il l'a retourné et c'était le valet de trèfle. Au même moment, une chouette s'est envolée juste devant la fenêtre. On avait la chair de poule. » Car l'une des légendes du château dit qu'un certain seigneur Aldebert, amoral et paillard, aurait violenté une jeune fille dans les parcs il y a fort longtemps et que la grand-mère de la victime lui aurait jeté un sort en le transformant en chouette.
Et que l'âme maudite d'Aldebert continuerait de hanter les lieux sous la forme d'une effraie, autrement appelée dame blanche.
L'autre légende dit que l'esprit coucheur du Douhet serait celui de Mathieu Faure, maire de Saintes au début du XIXe siècle, enterré dans le parc du château. En chouette ou en drap blanc, le fantôme du Douhet n'a visiblement pas apprécié les transformations de ces dernières années. Il ne donne plus signe de mort.
Ni dans le salon de la Lanterne qui, avec ses magnifiques boiseries, est resté pièce commune, ni dans les fours à faïence médiévaux où, dit-on, Bernard Palissy aurait exercé ses talents, ni dans la mystérieuse salle ogivale souterraine fréquentée par les chauves-souris et les salamandres et dans laquelle, un trou s'ouvre sur l'obscurité. Le spectre brille par son absence. Définitivement ?
« Je ne pense pas qu'il y ait quelque chose après la mort. Mais je crois que certaines personnes ne partent pas complètement », conclut, énigmatique, Didier Catineau.
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