source : http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Valenciennes/actualite/Valenciennes/2011/08/16/article_a-famars-les-fouilles-sur-le-site-du-tec.shtmlLe site du Technopôle, à Famars, sera transformé dès le mois de mars 2012 en champ de fouilles.
Sur les trente-quatre hectares de la ZAC, onze seront étudiés à la loupe. Un véritable « terrain de jeu » pour une trentaine d'archéologues de l'INRAP (Institut national de recherches en archéologie préventive) et du service archéologie de la ville de Valenciennes. « Nous pourrons libérer environ un hectare tous les trois mois. Ces fouilles vont durer au minimum trois ans. Il est difficile de fixer une date butoir, cela dépendra de nos trouvailles », explique Raphaël Clotuche, coordinateur scientifique INRAP sur le site.
L'archéologue, en charge du projet, ne cache pas sa joie. « C'est un site exceptionnel. C'est très rare en France de pouvoir opérer sur une telle surface. D'habitude, nous n'étudions que des parcelles de terrain. »
En 2009 et 2010, la ZAC avait fait l'objet d'un diagnostic archéologique afin de sonder le sol et vérifier la présence de vestiges. « Au nord du site, nous n'en avons pas trouvé », explique Raphaël Clotuche. D'où sa prochaine viabilisation. Le premier chantier va commencer au début du mois de novembre. « Le CISIT, laboratoire de recherche universitaire, sera le premier à s'y installer. Ensuite, pour les autres constructions, il faudra attendre 2012 », indique Jean-François Nicq, directeur de projets à la communauté d'agglomération Valenciennes métropole.
En revanche, « au centre et au sud du futur Technopôle, nous avons décelé des vestiges qui plus est, bien conservés », se réjouit l'archéologue. Sous le sol ocre et limoneux, dorment des maisons construites en bloc de grès ainsi qu'un atelier de taille de grès, « une pièce unique en France », les anciens abattoirs de la ville, des cadavres d'animaux, une tannerie ou encore des céramiques. « À l'époque, Famars était une ville connue pour ses exportations de céramiques. D'ailleurs, sur cet emplacement il y a près de sept hectares de four de potier.
» Sous terre, les archéologues ont également identifié une fabrique d'huile de mâchoire, « un corps gras qui servait à entretenir le cuir », un atelier de tabletterie, « qui autrefois servait à fabriquer des objets en os comme des peignes, des charnières de porte, ou encore des épingles ».
Des indices du passé qui permettront aux archéologues de retracer l'histoire de Famars mais aussi de Valenciennes. « Famars, c'est le passé antique de Valenciennes. On évalue sa création en l'an 50 après J.-C., poursuit Raphaël Clotuche. Valenciennes, quant à elle, est une ville relativement récente qui n'a pas connu l'antiquité et n'a commencé son existence qu'au Moyen âge. »
source : http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Valenciennes/actualite/Valenciennes/2012/02/06/article_les-fouilles-reprendront-ce-mois-ci-sur.shtmlÀ la fin du mois [de février 2012], une trentaine d'archéologues, pas moins, vont reprendre du service au pied du Mont-Houy. Pour, sur le chantier du futur Technopole, situer la véritable importance de l'ancienne cité gallo-romaine de Famars. Une chose est sûre. Elle a été opulente. Très.
Raphaël Clotuche, archéologue à l'INRAP (Institut national de recherches archéologiques préventives) et Philippe Beaussart, patron du service archéologique municipal, sont d'accord. Sur presque tout. Leurs deux services ont répondu ensemble à l'appel d'offres lancé par Valenciennes Métropole pour mener le chantier de fouilles ouvert sur l'emplacement du futur Technopole, près du Mont-Houy. Oui, disent-ils en choeur, il s'agit bien du plus gros chantier d'un seul tenant, 12 hectares, mené actuellement en France sur une ancienne cité gallo-romaine ; « Un chantier à même de changer l'idée qu'on se fait du fonctionnement d'une cité du nord de la Gaule », juste après César. Non, il ne révolutionnera pas l'Histoire de France. On connaissait depuis longtemps l'importance de Famars dans la Gaule des Romains, au 1er siècle. Depuis le XVIII e siècle, il était clair que Famars, Fanum Martis (Temple de Mars, d'où son nom actuel) était une ville assez grande pour avoir abrité un temple, un théâtre (retrouvé grâce à la photographie aérienne), même un aqueduc. Mais oui, trois fois oui : la nouvelle campagne de fouilles lancée en octobre à Famars, commencée en fait dès 2009 par un diagnostic préventif, a causé un vrai choc. Jamais on n'aurait pensé que la Famars gallo-romaine était à ce point étendue. On la croyait limitée à 40 ha. Maintenant on sait qu'elle était... trois fois plus grande : 150 hectares minimum.
En fait, les deux archéologues ne se disputent (intellectuellement) que sur un point. Une vraie ville, pour R. Clotuche, bâtie en surface, pas en hauteur.
Plutôt un très gros bourg rural pour Ph. Beaussart.
Querelle d'experts qui n'empêchera pas les deux hommes de manier la pioche ensemble, le printemps revenu. Avec la même gourmandise de découvertes. Car les fouilles commencées étayent et expliquent clairement la richesse passée de Famars. Richesse qu'on subodorait au vu des peintures de style pompéien déjà retrouvées dans les vestiges de maisons luxueuses découvertes lors de campagnes précédentes, dans les années 1980. On sait maintenant, clairement, d'où venaient les sesterces qui ont permis de payer les artistes itinérants, sans doute à prix d'or. De 2009 à 2011, les fouilles ont mis à jour une énorme...
zone industrielle, il n'y a pas d'autres mots ; des dizaines d'hectares de batiment « artisanaux » entre l'actuel centre de formation du VAFC et la route de Maing.
À l'époque gallo-romaine, à l'âge d'or de la Rome antique, Bavay était bien la capitale administrativve et politique du secteur, avec son énorme forum. Mais Famars était elle, clairement, le pôle économique, grâce à l'Escaut tout proche. En fait, une préfiguration de ce qui allait devenir, pour la même raison, la voie fluviale, le bassin industriel du Valenciennois conduisant à Toyota de nos jours. L'Histoire n'invente pas tous les jours, elle se répète souvent.
Nos deux archéologues ne sont pas au bout de leurs découvertes. Les fouilles vont, en 2012, durer neuf mois, puis se prolonger jusqu'en 2014. Sans bloquer le chantier du Technopole, calé sur celui des archéologues. Il n'y a pas d'édifice majeur, genre amphithéâtre, à attendre sur place. Mais des objets du quotidien du Ier au IVe siècle, il y en aura par pleines caisses. Par pleins camions même.
Miam, ça promet
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