Déviation d’Auneau : les fouilles archéologiques progressent

"Depuis le 6 juin dernier, les fouilles mises en œuvre par l’Inrap¹ en partenariat avec le service d’archéologie d’Eure-et-Loir nous ont permis de mettre en évidence des vestiges remarquables. Associées aux précédentes opérations, ces recherches contribuent à la connaissance du canton d’Auneau et des sociétés passées".
Pour Hervé Sellès, chef du service de l’archéologie du Conseil général, la dernière étape des interventions archéologiques préventives, prescrites par l’État dans le cadre de la déviation d’Auneau, progresse convenablement et les délais seront tenus.

"La découverte de colorants rouge, de broyons et de meules à pigments datant du Paléolithique supérieur est l’une des plus remarquables", indique Marie Soressi, ingénieur de recherche à l’Inrap et responsable scientifique du chantier. "Sur plusieurs milliers de mètres carrés nous avons retrouvé les vestiges d’installations humaines préhistoriques datées du Paléolithique et du Mésolithique. Nous étudions la distribution spatiale de quelques milliers de silex taillés, de pierres chauffées et de petits fragments d’hématite, ce pigment rouge, pour retracer l'organisation des activités et les modes de vie des ces chasseurs-cueilleurs préhistoriques."

L’importance des surfaces concernées feront du site d’Auneau une référence pour ces périodes dans notre région. Les vestiges du Mésolithique déjà identifiés aux abords immédiats de la rivière l’Aulnay ont été préservés et ouvriront la possibilité de recherches ultérieures.

Sur l’ensemble du tracé, quatre autres fouilles préventives – la dernière se terminera en octobre 2011 – ont été réalisées : elles ont porté sur des vestiges du Néolithique implantés en bordure d'un vallon traversant le plateau, des bâtiments de l’âge du Bronze, des ensembles de silos à céréales de l’âge du Fer et une installation mérovingienne succédant à une villa gallo-romaine.

Depuis la fin des années 70, une cinquantaine de sites ont été reconnus aux abords d’Auneau ou ont fait l’objet d'une intervention archéologique. En résulte un témoignage presqu’unique pour notre département d'environ 20 000 ans de présence humaine… Les diagnostics et les fouilles préventives menés par le service de l’archéologie du Conseil général ou l’Inrap sont venus compléter les connaissances acquises grâce aux prospections et des fouilles programmées développées par les archéologues bénévoles de la SAAHL2.

Les opérations archéologiques préventives sont prescrites par l’État et précédent les principaux aménagements. Le diagnostic prend la forme de tranchées de reconnaissance réparties sur l'ensemble d'un espace à aménager, la fouille se concentre sur la partie qui recèle les vestiges les plus importants. L’exploitation et l’interprétation des résultats scientifiques se poursuivent dans les centres archéologiques et en laboratoire.