Silence, Pompéi s'éteint
Nul ne sait depuis combien de temps ils sont là. Ils se prélassent l'été à l'ombre d'un mur, se réfugient l'hiver dans le recoin d'une villa. Ils sont une cinquantaine, peut-être plus. Les chiens errants ont pris possession des ruines et nul, semble-t-il, n'a songé à les en déloger. On a préféré les recenser, leur mettre un collier et leur construire des niches. 130 000 euros ont été dépensés pour cette opération. De temps en temps, un panneau en anglais et en italien rappelle aux visiteurs qu'il est "interdit" de s'en approcher. Peine perdue, ce sont les chiens qui suivent les touristes et non l'inverse. Le matin, avant l'ouverture du site, ils se réunissent devant l'entrée principale de Porta Marina et attendent les groupes de visiteurs et les miettes de leur pique-nique, dont ils se nourriront avant de continuer leur sieste.
Bienvenue à Pompéi, cité deux fois détruite. La première fois, le 24 août 79, lorsqu'un nuage de cendres craché par le Vésuve en éruption recouvrit la ville et ses habitants. " Ce fut la nuit, non comme une nuit sans lune ou nuageuse, mais comme dans un espace clos, toutes lumières éteintes, écrit Pline le Jeune à son oncle Tacite. Tu aurais pu entendre les cris perçants des femmes, les appels au secours des enfants, les cris des hommes ; les uns recherchaient en criant des parents, d'autres leurs enfants, d'autres encore leur conjoint, et tentaient de les reconnaître à la voix." La deuxième, il y a deux cent cinquante ans, lorsqu'elle fut systématiquement fouillée par les archéologues. Depuis, un des plus grands sites archéologiques du monde, inscrit au patrimoine de l'Unesco depuis 1997, se dégrade.
Ces chiens oisifs et pacifiques sont le symbole de l'abandon de la ville antique, du manque de moyens pour l'entretenir et peut-être de la bêtise ou de l'incurie des institutions qui en ont la charge. Ils sont aussi, avec le site qui les abrite, le symbole d'une Italie fatiguée, endettée jusqu'au cou et corrompue. Quatrième destination touristique mondiale après la France, les Etats-Unis et l'Espagne, la Péninsule se targue d'accueillir la moitié du patrimoine mondial de l'humanité, mais elle n'a plus un sou pour s'en occuper. La crise économique et la récession se sont ajoutées aux maux endémiques du pays : administration inefficace, argent public détourné, empilement de structures qui freinent les décisions. Et tous ces maux sont condensés à Pompéi.
Depuis juillet 2010, les Italiens ont subi quatre plans de rigueur pour un montant cumulé de 230 milliards d'euros. C'est dire si la culture, cinquième roue du carrosse, a trinqué. Du reste, les crédits ne cessent de chuter. En 2008, l'Etat italien allouait 0,28 % de son budget au ministère des biens culturels, soit 2,1 milliards d'euros. Il n'était plus que 1,7 milliard en 2010. Pour l'année 2012, l'Etat prévoit de dépenser 1,6 milliard... C'est avec cette somme, auxquels s'ajoutent les recettes des sites archéologiques, que la Péninsule, endettée à hauteur de 1 900 milliards d'euros (120 % du PIB), doit veiller sur ses ruines et financer le spectacle vivant et le cinéma.
Antonio Irlando, architecte et responsable de l'Observatoire du patrimoine culturel, connaît par coeur chaque pierre de Pompéi. Toutes les semaines, un membre de cette ONG vient inspecter le site. Sac en bandoulière, appareil photo à la main, ce sexagénaire bondissant de pavé en pavé sur la via dell'Abbondanza, les Champs-Elysées de Pompéi, où se concentrent les plus beaux vestiges, documente, répertorie, signale chaque nouvel éboulement. "Je donne la parole aux pierres", explique-t-il en appuyant sur le déclencheur de son appareil numérique.
Visiter la ville à ses côtés est un calvaire, un peu comme découvrir l'arrière-cour d'un grand hôtel. Il laisse aux touristes le plaisir de s'extasier sur les villas les mieux conservées et ne se consacre qu'à celles qui, hors des circuits les plus suivis, s'effondrent en silence. Partout où son oeil se pose, ce ne sont que pierres tombées, trou béant dans une muraille, stuc prêt à se décoller, colonnes instables. "Pompéi est en danger de mort, annonce-t-il d'emblée. Pour un éboulement qui fait la "une" des journaux du monde entier, il y en a neuf dont on ne parle pas." Le 20 avril, un mur d'une villa, si modeste qu'elle n'a pas de nom, s'est effondré. La nouvelle n'a fait que quelques lignes sur les sites Internet des journaux, comme s'il s'agissait d'un mort de plus sur la route du retour d'un week-end chargé.
Il n'a pas fallu longtemps à notre guide pour nous montrer le premier "risque d'éboulement". A peine franchie la porte d'entrée, il s'arrête et grimpe sur un muret où reposent deux colonnes. "Mettez-vous là, intime-t-il. Regardez la première colonne, et puis essayez de vous mettre dans l'axe de la deuxième. Que voyez-vous ?" Indéniablement, la première penche. "Voilà, dit-il, c'est Pompéi. La dernière fois que je suis venu, elle était encore droite. C'est ce que j'appelle la barbarie ordinaire. On laisse faire, on attend qu'elle tombe, et ce jour-là quelqu'un aura peut-être l'idée de la remettre en place."
Le jour de notre visite, en avril, sur la soixantaine de domus - ces villas patriciennes où les Romains de l'Antiquité étalaient leur luxe et leur goût pour les arts - qui sont théoriquement ouvertes à la visite, seules six ou sept l'étaient. Pour connaître Pompéi aujourd'hui, mieux vaut lire un guide illustré que risquer de se cogner le nez sur une villa fermée au public par une grosse chaîne munie d'un cadenas. "On dit qu'elles sont en travaux, explique Salvatore, guide depuis quarante ans sur le site. En réalité, leur état de conservation est si piteux qu'il pourrait mettre les touristes en danger." Une pierre est si vite tombée. Le 22 février, au temple de Jupiter, un mètre carré d'enduit antique s'est détaché. Pas de victime.
Pourtant, depuis le spectaculaire écroulement de la maison des Gladiateurs, en 2010, qui a alerté la presse internationale sur l'état de conservation de la cité antique, Pompéi, avec ses 44 hectares de ruines à ciel ouvert, est devenu le malade le mieux surveillé d'Italie. Mais pour Antonio Irlando et de nombreux archéologues, il n'est pas certain qu'il soit le mieux soigné.
Il y a trente ans encore, une centaine d'ouvriers spécialisés veillaient en permanence sur sa santé chancelante : maçons, mosaïstes, ferronniers. Une armée d'artisans hautement qualifiés, pour la plupart formés sur place et connaissant chaque parcelle, prête à intervenir à la moindre alerte. Parti à la retraite il y a dix ans, le dernier mosaïste n'a pas été remplacé. "Un jour, raconte Antonio Irlando, je lui ai proposé de revenir avec moi à Pompéi pour qu'il constate sa dégradation. "Je ne veux pas, m'a-t-il répondu. J'en mourrais."" Domenico, le vieux jardinier qui passe son temps à arracher les plantes qui poussent sur les murs et les fragilisent, partira lui aussi l'année prochaine. "Personne ne me remplacera", déplore-t-il.
Pour en voir les conséquences, il suffit, à l'insu d'un gardien, de pousser une des barrières de bois qui interdisent l'accès à des rues. Des mosaïques s'anémient. Certaines sont en partie recouvertes de déjections d'oiseaux. La plus célèbre, celle du Cave canem ("chien méchant"), dont la reproduction orne les portes d'entrée de nombreuses maisonnettes, disparaît peu à peu sous la poussière et sous l'effet du soleil. Question : n'y a-t-il pas au moins un balayeur à Pompéi ? Des peintures, du moins celles qui n'ont pas été mises en lieu sûr au Musée archéologique de Naples, se fissurent. Le rouge pompéien pâlit. Des colonnes penchent, les stucs s'effondrent, le mortier antique redevient du sable. N'importe quel touriste malintentionné peut repartir avec une pierre "made in Pompéi" dans son sac à dos. Cent cinquante gardiens sont censés surveiller le site. Mais si l'on tient compte des congés, des maladies, des tours de garde, cela représente moins d'un gardien par hectare.
Ancien directeur de l'Ecole normale supérieure de Pise, aujourd'hui président du comité scientifique du Musée du Louvre, Salvatore Settis, l'un des plus grands historiens d'art italien, en a fait récemment l'expérience. Avec Antonio Irlando et Gian Antonio Stella, un journaliste coauteur avec Sergio Rizzo de Vandali: L'assalto alle bellezze d'Italia (Rizzoli), un pamphlet contre la dégradation des "beautés de l'Italie", ils se sont filmés dans une villa déserte criant à pleine voix : "Au voleur ! Au voleur !" Un quart d'heure plus tard, ils criaient encore sans qu'un seul gardien soit intervenu : "Ce qui m'a le plus surpris, explique-t-il au Monde, c'est le manque de personnel. Que ce soit pour le gardiennage ou l'entretien quotidien."
A la suite de cette expérience, Salvatore Settis a publié dans l'édition du 5 avril du quotidien La Repubblica Sera "Le 10 regole per far rinascere Pompei" ("Dix recommandations pour faire renaître Pompéi"). Parmi ces dernières : une gouvernance efficace où les archéologues seraient aussi les managers, la mise à disposition de la totalité des recettes (plus ou moins 20 millions d'euros par an) pour l'entretien du site, l'augmentation du personnel scientifique, ouvert aux chercheurs venus de l'étranger, la création d'une commission internationale pour identifier les priorités des restaurations à venir et la réfection de la ligne de chemin de fer, la Circumvesuviana, petit train brinquebalant qui amène les touristes des gares de Naples ou de Sorrente jusqu'à celle de Pompéi.
Dans Le Monde du 14 janvier, l'historien d'art français Philippe Daverio allait plus loin : "Pompéi est-elle encore une affaire napolitaine ? Est-elle encore de la compétence de l'Italie ? Le pays n'a pas les moyens financiers et humains d'entretenir son patrimoine. Le plus sage serait de confier la gestion du site à quatre ou cinq grandes universités mondiales soumises à l'autorité d'un commissaire. Le pays a bien accepté la tutelle de l'Union européenne pour sa dette. Pourquoi n'accepterait-il pas un commissariat sur son patrimoine ?"
Teresa Cinquantaquattro, directrice de la surintendance de Pompéi, l'entité administrative dépendant du ministère de la culture, partage quelques-unes de ces idées. Auteure d'un rapport alarmant soulignant que la moitié des 44 hectares de la zone archéologique "sont à risques d'écroulement", elle se défend pourtant de tout catastrophisme. "Des progrès sont faits, dit-elle. En 2012, le ministère a embauché vingt personnes, dont la moitié d'archéologues et d'architectes. Mais je ne dispose pas de la totalité des recettes de Pompéi, celles-ci servent également à entretenir Herculanum [ville également détruite par l'éruption du Vésuve en l'an 79] ou les champs Phlégréens [région volcanique située à l'ouest de Naples], par exemple. Pompéi a plus de deux mille ans, les architectes et les maçons de l'Antiquité n'ont pas conçu les domus et les temples pour une telle durée de vie. Le vent, la pluie, les pollutions de toutes sortes sont un danger permanent, sans parler des 2,5 millions de visiteurs annuels. Il ne suffit pas d'arriver avec un seau de ciment pour retaper une colonne ou une mosaïque. Tout ici prend du temps. Chaque intervention doit être étudiée, expertisée avant d'être décidée. Et, il faut bien le dire, la presse ne nous aide pas en montant en épingle le moindre éboulement d'un pan de mur."
Question d'argent ? Question de compétence ? Question de volonté politique ? Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, des centaines d'interventions ont été réalisées pour entretenir et consolider le site. Des dizaines de rapports ont été commandés à autant de spécialistes dans un pays qui n'en manque pas. Tous les gouvernements ont élevé la sauvegarde de Pompéi au rang de "priorité nationale". Aux grands discours ont parfois succédé les grandes interventions.
Visiter Pompéi, c'est aussi faire l'archéologie des techniques de restauration : le béton armé des années 1950, dont les tiges métalliques commencent à rouiller, les poutrelles en acier des années 1970, les piliers en bois écologiques des années 1990 et suivantes. Différents types de protection contre les intempéries ont été utilisés pour mettre les mosaïques à l'abri - de la tôle ondulée à la plaque de verre. "Les responsables successifs du site ont fait un peu ce qu'ils voulaient, explique Antonio Irlando. Mais aucun n'a conçu un plan de conservation quotidien et global."
Devant l'urgence de la situation, le gouvernement de Silvio Berlusconi avait confié la gestion de Pompéi à la Protection civile, l'organisme censé intervenir dans les cas de catastrophe naturelle (inondations, tremblements de terre, glissements de terrain). L'avantage de cette structure, qui dépend directement de la présidence du Conseil, est qu'elle permet de raccourcir les procédures. Son inconvénient : les contrôles sur les appels d'offres disparaissent. Résultat : quatre procédures judiciaires sont ouvertes au parquet de Naples pour tenter de comprendre comment ont été réalisés deux hangars de ferraille, totalement vides, censés abriter les antiquités ("Alors que l'Antiquarium est fermé depuis trente ans !", peste Antonio Irlando) et un "blockhaus" de béton armé, tout aussi vide, pour abriter les services administratifs. Une autre enquête concerne la "remise à neuf" du théâtre antique principal : un véritable crime contre les règles de l'art. Les tribunes ont été refaites sur une base de béton armé ! Cette réfection a coûté 6 millions d'euros, pour un budget prévisionnel de 500 000 euros. Une entrée a été construite pour les spectateurs de représentations musicales et théâtrales. Mais ces dernières n'ont jamais eu lieu.
Le problème est vieux comme le sud de l'Italie. Les gros travaux rapportent plus que les petits. A qui ? A la Mafia, qui contrôle un grand nombre d'entreprises qu'elle rackette. Restaurer une colonne rapporte moins à la criminalité organisée que rafler l'appel d'offres pour réaliser un nouveau vestiaire pour les gardiens. Sous couvert d'anonymat, un fonctionnaire du ministère de la culture et des biens culturels confie : "De nombreuses personnes ont intérêt à ce que Pompéi reste dans un état critique. On peut ainsi disposer de plus d'argent au moindre écroulement médiatisé. D'une certaine façon, les éboulements sont utiles pour maintenir une sorte de "stratégie de la tension" archéologique qui déclenchera des financements publics d'urgence d'autant plus faciles à détourner par la Camorra, la Mafia napolitaine, qu'ils seront moins contrôlés. Quant aux financements privés, mieux vaut ne pas y penser. Ce serait plus dangereux que de laisser les choses en l'état. Nul ne sait d'où ils viendraient ni dans quelles mains malhonnêtes ils iraient finir."
Si les financements privés sont risqués, si l'argent public est rare, que reste-t-il ? L'Europe et ses fonds destinés aux "régions sous-développées". L'Italie utilise moins de la moitié de ceux auxquels elle peut prétendre. Il y a un an, l'Autrichien Johannes Hahn, commissaire européen à la politique régionale, a reçu une demande officielle en ce sens de la part du gouvernement italien, appuyée par les autorités régionales de Campanie. Le 29 mars, la Commission a donné son accord. Jeudi 5 avril, à la préfecture de Naples, pas moins de cinq ministres, dont le président du Conseil, Mario Monti, qui en vaut deux puisqu'il est également ministre de l'économie, sont venus annoncer en grande pompe la bonne nouvelle : 105 millions d'euros ont été débloqués par la Commission pour restaurer les domus les plus endommagées et commencer un réel travail de surveillance et de maintenance permanente.
Un premier pas vers une mise sous tutelle internationale de Pompéi ? Si l'Europe accepte de jouer les sponsors de ce bien de l'humanité, elle veut des garanties. Pas question d'aller engraisser un quelconque boss de la Mafia dans l'arrière-pays napolitain. Un "contrat de légalité" a été signé. Le premier du genre. "Un prototype", s'est félicité Mario Monti. Un préfet a été nommé, qui sera chargé de vérifier la régularité de chaque appel d'offres pour des travaux dépassants 5 000 euros. "Pas un euro ne doit se retrouver dans les poches de la Mafia", ont juré chacun des intervenants. "Pompéi va devenir le symbole du changement", espère le nouveau ministre de la culture, Lorenzo Ornaghi, le troisième depuis l'effondrement de la maison du Gladiateur.
Promis, juré : tout sera dorénavant transparent. Les appels d'offres pour les travaux, les délais de restauration, les entreprises choisies seront mis en ligne sur Internet. "Nous devons démontrer à toute l'Europe que Pompéi est un investissement sûr", poursuit M. Ornaghi. Si l'opération réussit, la région compte également attirer les chaînes hôtelières et retenir les touristes qui, le soir venu, retournent dans les alberghi, les hôtels de Naples ou de Rome, sans dépenser à Pompéi plus que l'argent de leur ticket d'entrée.
Les travaux devraient s'étaler jusqu'en 2015. Cinq domus sont promises à la restauration. Il s'agit de la maison aux Murs rouges, celles de Sirico, du Marin, des Dioscures et du Cryptoportique. Parallèlement, une dizaine de regione (équivalent romain des quartiers) vont être "sécurisés" pour être rouverts aux visites. Alors que les ministres, les maires, les présidents de province et de région se félicitaient du "nouveau départ" donné à la restauration de Pompéi, nous avons dénombré pas moins de 60 voitures officielles et le double de chauffeurs et d'hommes d'escorte sur la place du Plébiscite, à Naples, ce fameux 5 avril. Qui sait combien de colonnes pourrait-on redresser si les représentants des institutions faisaient preuve de plus de modestie dans leur apparat ?
Pompéi sauvé ? En Italie, où les annonces tonitruantes sont rarement suivies d'effets, beaucoup en doutent. Certes la tutelle des sourcilleux fonctionnaires européens, l'engagement de l'Etat et la promesse d'inspections régulières augurent un résultat heureux. Verra-t-on le jour où il sera possible d'ouvrir toutes les villas sans risquer de recevoir un morceau de stuc sur la tête, chacune étant surveillée par un gardien ? "Il ne faut pas rêver, prévient Teresa Cinquantaquattro, il y aura toujours des maisons fermées pour cause de travaux. La restauration de Pompéi ne connaîtra jamais de fin."
Il reste 22 hectares à fouiller sur le site de la ville ensevelie. D'autres palais, d'autres rues pavées, d'autres statues et peintures seront peut-être mis au jour. La cendre, pour l'instant, les protège de l'incurie des hommes et de la cupidité de quelques-uns. Comme on s'étonne d'y voir, de-ci de-là, des bâches de plastique abritant des cultures maraîchères sur un lieu qui devrait être aussi protégé que Fort Knox aux Etats-Unis, Antonio Irlando explique : "Les autorités ont consenti l'usage de cette terre très fertile à quelques paysans. Ils y ont font pousser des fèves et des tomates. Personne n'a jamais été voir vraiment ce qui se passe là-dessous. Des pilleurs d'antiquités pourraient creuser en toute tranquillité."
Alors que nous quittions Pompéi, un vieux chien jaune nous a suivi en trottinant jusqu'à la porte. Il n'a pas semblé regretter notre départ. Demain, d'autres touristes arriveront avec des caresses et des sandwichs.
Philippe Ridet
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