Des vestiges du paléolithique final mis au jour à Cuges

Une sépulture a été découverte dans le cadre de fouilles préventives à la réalisation de la Zac.

C'est une découverte qui fera sans doute date dans l'histoire de Cuges-les- Pins. Et le maire Gilles Aicardi de s'en enorgueillir hier soir lors de la cérémonie de voeux à la salle des Arcades.

Dans le cadre de la réalisation de la Zac des Vigneaux à l'entrée du village, le service régional de l'archéologie Paca a réalisé à la demande de la Saempa un diagnostic archéologique qui a mis au jour des vestiges lithiques du paléolithique final ; une période également connue sous le nom d'Epipaléolithique. Un "vestige rarissime", selon le conservateur en chef du service régional de l'archéologie, Xavier Delestre.

Il s'agit d'une sépulture, qui comporte au moins une personne, la tête tournée vers l'est. "Cet individu se place dans cette période fondamentale de transition entre le paléolithique, où l'homme chasse et le néolitique qui marque le début de l'agriculture et la création des premiers villages", explique le conservateur qui souligne la rareté de la mise au jour tout autant que la fragilité du "document". L'étude va supposer une méthodologie et un protocole d'examens très précis. Avant cela des fouilles plus complètes seront effectuées au printemps. "Le document est bien conservé, nous pourrions recueillir des informations sur les rites funéraires mais aussi des informations anthropologiques, sur les croyances, les mentalités..." Comme toujours dans ces circonstances, la mise au jour soulève davantage de questions qu'elle n'apporte de réponses pour l'instant. Il faudra donc s'armer de patience pour en connaître toute l'ampleur !

Pour le maire Gilles Aicardi, citant un rapport officiel elle est "nationale" ; le conservateur, lui, reste encore prudent même s'il reconnaît "l'intérêt scientifique incontestable", surtout au niveau régional. "Nous avons peu de vestiges du paléolithique supérieur. Les plus connus sont la grotte de Lascaux (Dordogne) ou celle de Cosquer (Marseille). En Provence il existe très peu de sites du paléolithique connus et très peu ont fait l'objet de fouilles". Une fabuleuse opportunité pour les archéologues donc et une mise au jour qui ne "remet pas en cause le projet de Zac", assure Gilles Aicardi. "La découverte est semble-t-il très localisée, les fouilles ne devraient durer que trois mois, il faudra en revanche redessiner la Zac pour préserver le vestige, comme cela a pu être fait au Centre Bourse", explique le maire, pour qui "c'est une bonne nouvelle et un bon point pour le patrimoine cugeois". Un patrimoine déjà riche, les scientifiques qualifiant ce territoire de "zone archéologique sensible" du fait notamment de sa proximité avec le site mésolithique des Paluds ou de la sépulture gallo-romaine du Claou.