La sonde Cassini a vu des éruptions volcaniques sur Titan. C'est en tout cas ainsi que des chercheurs de la NASA interprètent les coulées brillantes d'environ 200 mètres de largeur détectées par le vaisseau, au fil des survols de l'astre effectués entre juillet 2004 et mars 2006. Ces observations ont été faites dans deux régions de la plus imposante des quelque 50 lunes de Saturne. Annoncées au cours du congrès de l'American Geophysical Union, qui s'est achevé vendredi 19 décembre à San Francisco (Californie), elles doivent être publiées dans la revue Geophysical Research Letters.
e terme de volcanisme, s'agissant du monde glacial de Titan, peut surprendre. A sa surface, cachée par une dense et impénétrable atmosphère de méthane, il fait autour de - 180° C. Cette froidure cohabite-t-elle avec la fournaise de coulées magmatiques ? Non, ce que les chercheurs pensent avoir observé est en réalité un cryovolcanisme - c'est-à-dire un volcanisme froid.
Nul épanchement de roche en fusion, mais des écoulements d'une boue gelée, dont Rosaly Lopes (JPL-NASA) et ses collègues pensent qu'il pourrait s'agir d'un mélange d'ammoniac (NH3) et d'eau (H2 O) transportant également du méthane (CH4). Qu'il y ait eu dans un proche passé des mécanismes cryovolcaniques à la surface de Titan n'est pas une surprise pour les spécialistes. Mais les observations publiées par la NASA suggèrent que ces processus y sont toujours à l'oeuvre.
Ceux-ci alimenteraient l'atmosphère en méthane, et le cycle du méthane sur Titan (parfois comparé au cycle de l'eau sur Terre) passerait par une phase volcanique qui réinjecterait ce gaz dans l'atmosphère de l'astre. Sous l'effet du rayonnement solaire, il se condense en effet continuellement sous forme d'éthane, qui retombe en pluie à la surface gelée de la lune. Le principe du cryovolcanisme n'est donc pas étonnant, mais son origine demeure l'objet de spéculations.
OCÉAN VISQUEUX D'AMMONIAC
Le mécanisme proposé par Rosy Lopes et ses coauteurs est qu'un océan visqueux d'ammoniac, d'eau et d'hydrocarbures mêlés repose sous la surface glacée de la planète. Celle-ci, explique Rosy Lopes, se craquellerait à sa base en raison de contraintes tectoniques, formant ainsi des poches de ce "magma" glacial. Emprisonné dans ces poches, celui-ci serait ainsi mis sous pression avant de remonter lentement vers la surface, où épisodiquement il serait expulsé.
La théorie est élégante. Quant aux observations, certains les prennent avec précaution. Pour Jeffrey Moore, planétologue à la NASA, "les formations qui ressemblent à des coulées cryovolcaniques, qu'on peut observer sur la surface, pourraient simplement être des débris gelés lubrifiés par des pluies d'hydrocarbures et glissant sur la pente de reliefs comme des coulées de boue".
e terme de volcanisme, s'agissant du monde glacial de Titan, peut surprendre. A sa surface, cachée par une dense et impénétrable atmosphère de méthane, il fait autour de - 180° C. Cette froidure cohabite-t-elle avec la fournaise de coulées magmatiques ? Non, ce que les chercheurs pensent avoir observé est en réalité un cryovolcanisme - c'est-à-dire un volcanisme froid.
Nul épanchement de roche en fusion, mais des écoulements d'une boue gelée, dont Rosaly Lopes (JPL-NASA) et ses collègues pensent qu'il pourrait s'agir d'un mélange d'ammoniac (NH3) et d'eau (H2 O) transportant également du méthane (CH4). Qu'il y ait eu dans un proche passé des mécanismes cryovolcaniques à la surface de Titan n'est pas une surprise pour les spécialistes. Mais les observations publiées par la NASA suggèrent que ces processus y sont toujours à l'oeuvre.
Ceux-ci alimenteraient l'atmosphère en méthane, et le cycle du méthane sur Titan (parfois comparé au cycle de l'eau sur Terre) passerait par une phase volcanique qui réinjecterait ce gaz dans l'atmosphère de l'astre. Sous l'effet du rayonnement solaire, il se condense en effet continuellement sous forme d'éthane, qui retombe en pluie à la surface gelée de la lune. Le principe du cryovolcanisme n'est donc pas étonnant, mais son origine demeure l'objet de spéculations.
OCÉAN VISQUEUX D'AMMONIAC
Le mécanisme proposé par Rosy Lopes et ses coauteurs est qu'un océan visqueux d'ammoniac, d'eau et d'hydrocarbures mêlés repose sous la surface glacée de la planète. Celle-ci, explique Rosy Lopes, se craquellerait à sa base en raison de contraintes tectoniques, formant ainsi des poches de ce "magma" glacial. Emprisonné dans ces poches, celui-ci serait ainsi mis sous pression avant de remonter lentement vers la surface, où épisodiquement il serait expulsé.
La théorie est élégante. Quant aux observations, certains les prennent avec précaution. Pour Jeffrey Moore, planétologue à la NASA, "les formations qui ressemblent à des coulées cryovolcaniques, qu'on peut observer sur la surface, pourraient simplement être des débris gelés lubrifiés par des pluies d'hydrocarbures et glissant sur la pente de reliefs comme des coulées de boue".
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