Embarquement pour le 7ème continent...
Nous sommes aujourd'hui familiarisés avec le concept de réchauffement climatique et ses effets: fonte de la banquise, élévation du niveau de la mer... Mais peu de personnes ont entendu parler des "îles plastiques", ces déchets de toute sorte rassemblés par les courants océaniques dans certaines zones des océans du globe plus ou moins définies.
Des plastiques...et des hommes
Le CNES s'implique dans l'expédition "7ème continent" par le biais du projet Argonautica. L'aventure, dont le départ est prévu le 8 mai à San Diego, amènera Patrick Deixonne et ses co-équipiers à la rencontre de la "soupe plastique", ou Great Pacific Garbage Patch comme on l'appelle, au Nord-Est de l'océan Pacifique.
Charles Moore et Patrick Deixonne, deux navigateurs soucieux de la planète.
Crédits: P. Deixonne.
(Cliquer sur l'image pour l'agrandir)
En 1997, le capitaine Charles Moore (à gauche sur la photo, accompagné du navigateur Patrick Deixonne) a été le premier à découvrir cette zone de l'océan Pacifique où les déchets plastiques flottants se rassemblent. C'est le centre du gyre subtropical du Pacifique Nord.
Un gyre est un gigantesque tourbillon d'eau formé d'un ensemble de courants marins et provoqué par la force de Coriolis (inertie). Ce gyre subtropical du Pacifique Nord de 22 200 km de circonférence et d'une surface approximative de 3,4 millions de km² accumule, depuis des années, des déchets plastiques venus des continents. C'est une zone de faible vent située entre l'équateur et la latitude 50°N. Pour donner une idée, sa surface représente plus de 6 fois la superficie de la France !
Le 7e continent serait grand comme 6 fois la France.
Crédits: OSL.
Depuis la découverte de ce vortex de déchets plastiques, plusieurs expéditions étrangères comme Algalita, Project Kaisei, ou Tara, se sont rendues sur place afin d'étudier les causes de ce phénomène. Elles ont permis de découvrir également d'autres zones de ce type à travers les océans. Néanmoins, les informations obtenues restent maigres et sont variables selon les sources. A notre tour de nous faire une idée de l'étendue des dégâts causés par l'homme.
L'espace au service de l'environnement
Depuis quelques mois, des étudiants ingénieurs de l'ICAM à Toulouse travaillent à la conception d'une bouée dérivante équipé de différents capteurs que le navigateur Patrick Deixonne larguera au cours de son périple. Ces élèves travaillent également à la réalisation d'un capteur spécifique "plastique" qui sera capable de différencier les micro-déchets plastiques du plancton pour ensuite déterminer leur concentration dans la zone.
Le parcours de cette bouée pourra être suivi par les classes participant au projet. Par ailleurs, les capteurs Modis à bord des satellites Aqua et Terra (constellation de l'A-Train), ainsi que les satellites Parasol et Jason seront sollicités pour des prises de vue et fourniture de données sur la zone. La question sera: "Les satellites voient-ils les déchets ?"
Pourquoi cette expédition ?
Encore mal connu du grand public, ce phénomène n'a pas encore donné lieu à une mobilisation suffisante pour une mise en place de moyens de lutte efficaces. Les actions actuelles se concentrent essentiellement sur la pollution des littoraux et il n'existe, à ce jour, aucune proposition fédératrice autour de la question des déchets en mer.
Pourtant, les océans et leurs plus petits habitants, comme le plancton et d'autres micro-organismes, permettent par leur activité photosynthétique d'absorber plus de la moitié du CO2 produit sur Terre.
Le CO2 est un gaz incolore, inodore et pouvant être toxique à de fortes concentrations. Il représente aussi le principal gaz à effet de serre, c'est pourquoi la préservation des océans et leurs écosystèmes est d'une grande importance.
De plus, le manque d'informations concernant les micro-déchets permet d'entretenir le flou qui gravite autour d'eux. Essentiellement plastiques, ces débris de la vie terrestre se dégradent extrêmement lentement, se confondent avec le plancton et sont ingérées par de nombreuses espèces animales et végétales sous-marines.
Il est donc nécessaire de retourner dans cette zone pour :
- Médiatiser le phénomène en France car si aucune action n'est entreprise, la plaque de déchets du Pacifique Nord sera en effet aussi grande que l'Europe avec des conséquences dramatique pour les écosystèmes et l'homme !
- Rapporter un témoignage et la preuve de l'existence d'une ''plaque de déchets''. C'est le meilleur moyen de sensibiliser les Français à cette nouvelle catastrophe environnementale liée uniquement au comportement de l'homme.
- Sensibiliser les jeunes sur ce problème mondial.
Programme de la mission
A bord de la goélette Elan, plusieurs hommes vont s'embarquer dans cette aventure française inédite, en route vers la zone de convergence du Nord-Est de l'océan Pacifique.
L'Elan, le bateau en bois de l'expédition "7ème continent."
Crédits: P. Deixonne.
Lors de cette expédition, des prélèvements d'eau de mer vont être réalisés pour être ensuite étudiés dans les laboratoires de l'. L'objectif est d'analyser le taux de carbone organique particulaire dans le plancton et détecter la présence métaux lourds (Mercure) dans les plastiques. Dans ces échantillons, on pourra observer au microscope quelles sont les espèces présentes de planctons, déterminer la concentration de la zone en débris marins (plastiques ou non) et le ratio plancton/plastiques de la zone de prélèvements. Une bouée expérimentale équipée de différents capteurs sera trainée dans l'océan pour récupérer des données de température, salinité, luminosité dans le but de caractériser cette zone de convergence. Cette caractérisation de la zone permettra dans un second temps de développer un capteur spécifique de plastique, c'est-à-dire un capteur qui différencie le plancton du plastique et qui déterminera la concentration de la zone étudiée en déchets plastiques. L'équipe réalisera à la fin de l'expédition un film documentaire qui servira à l'animation de conférences dans les lycées, collèges ou autres établissements pour sensibiliser les populations à cette problématique récente.
SOURCE : techno-science.net
Nous sommes aujourd'hui familiarisés avec le concept de réchauffement climatique et ses effets: fonte de la banquise, élévation du niveau de la mer... Mais peu de personnes ont entendu parler des "îles plastiques", ces déchets de toute sorte rassemblés par les courants océaniques dans certaines zones des océans du globe plus ou moins définies.
Des plastiques...et des hommes
Le CNES s'implique dans l'expédition "7ème continent" par le biais du projet Argonautica. L'aventure, dont le départ est prévu le 8 mai à San Diego, amènera Patrick Deixonne et ses co-équipiers à la rencontre de la "soupe plastique", ou Great Pacific Garbage Patch comme on l'appelle, au Nord-Est de l'océan Pacifique.
Charles Moore et Patrick Deixonne, deux navigateurs soucieux de la planète.
Crédits: P. Deixonne.
(Cliquer sur l'image pour l'agrandir)
En 1997, le capitaine Charles Moore (à gauche sur la photo, accompagné du navigateur Patrick Deixonne) a été le premier à découvrir cette zone de l'océan Pacifique où les déchets plastiques flottants se rassemblent. C'est le centre du gyre subtropical du Pacifique Nord.
Un gyre est un gigantesque tourbillon d'eau formé d'un ensemble de courants marins et provoqué par la force de Coriolis (inertie). Ce gyre subtropical du Pacifique Nord de 22 200 km de circonférence et d'une surface approximative de 3,4 millions de km² accumule, depuis des années, des déchets plastiques venus des continents. C'est une zone de faible vent située entre l'équateur et la latitude 50°N. Pour donner une idée, sa surface représente plus de 6 fois la superficie de la France !
Le 7e continent serait grand comme 6 fois la France.
Crédits: OSL.
Depuis la découverte de ce vortex de déchets plastiques, plusieurs expéditions étrangères comme Algalita, Project Kaisei, ou Tara, se sont rendues sur place afin d'étudier les causes de ce phénomène. Elles ont permis de découvrir également d'autres zones de ce type à travers les océans. Néanmoins, les informations obtenues restent maigres et sont variables selon les sources. A notre tour de nous faire une idée de l'étendue des dégâts causés par l'homme.
L'espace au service de l'environnement
Depuis quelques mois, des étudiants ingénieurs de l'ICAM à Toulouse travaillent à la conception d'une bouée dérivante équipé de différents capteurs que le navigateur Patrick Deixonne larguera au cours de son périple. Ces élèves travaillent également à la réalisation d'un capteur spécifique "plastique" qui sera capable de différencier les micro-déchets plastiques du plancton pour ensuite déterminer leur concentration dans la zone.
Le parcours de cette bouée pourra être suivi par les classes participant au projet. Par ailleurs, les capteurs Modis à bord des satellites Aqua et Terra (constellation de l'A-Train), ainsi que les satellites Parasol et Jason seront sollicités pour des prises de vue et fourniture de données sur la zone. La question sera: "Les satellites voient-ils les déchets ?"
Pourquoi cette expédition ?
Encore mal connu du grand public, ce phénomène n'a pas encore donné lieu à une mobilisation suffisante pour une mise en place de moyens de lutte efficaces. Les actions actuelles se concentrent essentiellement sur la pollution des littoraux et il n'existe, à ce jour, aucune proposition fédératrice autour de la question des déchets en mer.
Pourtant, les océans et leurs plus petits habitants, comme le plancton et d'autres micro-organismes, permettent par leur activité photosynthétique d'absorber plus de la moitié du CO2 produit sur Terre.
Le CO2 est un gaz incolore, inodore et pouvant être toxique à de fortes concentrations. Il représente aussi le principal gaz à effet de serre, c'est pourquoi la préservation des océans et leurs écosystèmes est d'une grande importance.
De plus, le manque d'informations concernant les micro-déchets permet d'entretenir le flou qui gravite autour d'eux. Essentiellement plastiques, ces débris de la vie terrestre se dégradent extrêmement lentement, se confondent avec le plancton et sont ingérées par de nombreuses espèces animales et végétales sous-marines.
Il est donc nécessaire de retourner dans cette zone pour :
- Médiatiser le phénomène en France car si aucune action n'est entreprise, la plaque de déchets du Pacifique Nord sera en effet aussi grande que l'Europe avec des conséquences dramatique pour les écosystèmes et l'homme !
- Rapporter un témoignage et la preuve de l'existence d'une ''plaque de déchets''. C'est le meilleur moyen de sensibiliser les Français à cette nouvelle catastrophe environnementale liée uniquement au comportement de l'homme.
- Sensibiliser les jeunes sur ce problème mondial.
Programme de la mission
A bord de la goélette Elan, plusieurs hommes vont s'embarquer dans cette aventure française inédite, en route vers la zone de convergence du Nord-Est de l'océan Pacifique.
L'Elan, le bateau en bois de l'expédition "7ème continent."
Crédits: P. Deixonne.
Lors de cette expédition, des prélèvements d'eau de mer vont être réalisés pour être ensuite étudiés dans les laboratoires de l'. L'objectif est d'analyser le taux de carbone organique particulaire dans le plancton et détecter la présence métaux lourds (Mercure) dans les plastiques. Dans ces échantillons, on pourra observer au microscope quelles sont les espèces présentes de planctons, déterminer la concentration de la zone en débris marins (plastiques ou non) et le ratio plancton/plastiques de la zone de prélèvements. Une bouée expérimentale équipée de différents capteurs sera trainée dans l'océan pour récupérer des données de température, salinité, luminosité dans le but de caractériser cette zone de convergence. Cette caractérisation de la zone permettra dans un second temps de développer un capteur spécifique de plastique, c'est-à-dire un capteur qui différencie le plancton du plastique et qui déterminera la concentration de la zone étudiée en déchets plastiques. L'équipe réalisera à la fin de l'expédition un film documentaire qui servira à l'animation de conférences dans les lycées, collèges ou autres établissements pour sensibiliser les populations à cette problématique récente.
SOURCE : techno-science.net
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