Des vestiges romains découverts à Carouge

«Une structure en bois longue et large de plusieurs mètres a été découverte dans le cadre d’un chantier locatif», révèle le site 20minutes.ch. C'est près de la piscine de Carouge que la découverte a été faite il y a quelques jours par des ouvriers creusant le sol.

A la Cité sarde, on confirme les faits avec enthousiasme. «Lors de travaux d'une entreprise privée, des blocs erratiques de l'époque romaine ont été découverts. Nous en sommes ravis.»

Dans le milieu archéologique romand on a entendu parler «de vestiges romains tardifs et peut-être même de quelques restes préhistoriques», dit Véronique Rey-Vodoz, conservatrice du musée romain de Nyon.

Le responsable de la communication du DCTI, Laurent Forestier, ne confirme, ni n'infirme l'information. Mais selon lui...« Une conférence de presse se tiendra à la fin du mois de mai.»

Le site de fouilles se situe à proximité du cimetière israélite de Genève entre la route de Veyrier, la rue de la Fontenette et le passage des Tireurs-de-Sable.

Un imposant site archéologique, semble-t-il d’origine pré-romaine, a été exhumé en bordure du cimetière israélite de Carouge

Une trouvaille archéologique a été faite à Carouge voici quelques jours. Une structure en bois longue et large de plusieurs mètres a été découverte dans le cadre d’un chantier locatif. Selon nos informations, l’objet daterait de la période pré-romaine, que le Service cantonal d’archéologie peinerait pour l’heure à dater plus précisément.

La zone, située entre la route de Veyrier, la rue de la Fontenette et le passage des Tireurs-de-Sable, en bordure du cimetière israélite, devait accueillir un immeuble de logement. Les travaux relatifs à cet ouvrage sont interrompus depuis environ une semaine. Deux tas de pierres y sont également visibles, mais les archéologues semblent se concentrer sur la pièce en bois.

La structure découverte à la Fontenette le 30 avril date de l'an 1115. Les blocs romains exhumés alentours appartenaient probablement à un mausolée.

Jusqu'alors, on supposait. Aujourd'hui, on sait: au tout début du Moyen-Age classique, un pont enjambait l'Arve au niveau de l'actuel pont de la Fontenette. La structure en bois découverte le 30 avril au détour d'un chantier locatif, et dont nous vous faisions part dans nos colonnes, date de l'an 1115. Il s'agit d'une pile de pont, c'est-à-dire de ses fondations. «Ce tracé est une découverte totale, s'émerveille Jean Terrier, l'archéologue cantonal. Les premiers ponts mentionnés dans les textes ne datent en effet que du XIIIe siècle.»

Le Service cantonal d'archéologie a peiné à dater ces madriers en chêne. «Aucun objet n'a été retrouvé à proximité, aucun texte ne mentionnait cet ouvrage. S'agissait-il d'un pont gaulois, romain, moyen-âgeux? Rien ne nous permettait de trancher», explique Jean Terrier. C'est le laboratoire de dendrochronologie de Moudon qui a permis de résoudre l'énigme de ces madriers de chêne.

Le scientifique parle de «découverte stupéfiante». Elle l'est doublement. Au-dessus du bois, qui reposait à la limite de la nappe phréatique, s'empilaient quelque 80 blocs de 500 à 600 kg chacun datant de l'époque romaine. Certains d'entre eux sont sculptés. Ils ont été utilisés, probablement entre le XVIIe et le XIX siècle, pour remblayer l'Arve.

«Nous formulons l'hypothèse qu'ils appartenaient à un, voire plusieurs mausolées», avance Jean Terrier. En 1805, à 40 mètres de cette zone située entre la route de Veyrier, la rue de la Fontenette et le passage des Tireurs-de-Sable, avaient en effet été découverts quelques restes de la monumentale sépulture d'un centurion, Marcus.

Les blocs en question sont aujourd'hui exposés dans l'entrée de la mairie de Carouge. Les nouveaux éléments architecturaux exhumés fin avril, donc des fragments et des bases de colonnes, appartiendraient eux aussi à la dernière demeure de ce haut-gradé romain.

Le chantier locatif, qui avait été initialement interrompu fin avril pour cause de nappe phréatique, reprendra ses droits la semaine prochaine. Les blocs calcaires seront sans doute déplacés «au fond du cimetière de Carouge», annonce la conseillère administrative Stéphanie Lammar. Quant aux vestiges du pont, les pièces les plus intéressantes en seront prélevées pour être traitées.