source : http://www.blog-habitat-durable.com/article-reprise-des-fouilles-archeologiques-au-chateau-de-caen-109318819.htmlCe château est l'une des plus vastes forteresses urbaines d'Europe (5 hectares). Il a été construit par Guillaume le Conquérant vers 1060, pour faire de l'agglomération naissante de Caen une ville-capitale. Il accompagne donc les Caennais dans leur histoire depuis près de mille ans.
Rattachement à la France, guerre de Cent Ans, guerres de Religion, Révolution Française et Seconde Guerre Mondiale ont provoqué de multiples destructions et reconstructions pour aboutir à la forteresse actuelle, riche de bâtiments et de vestiges de toutes ces époques.
Les fonctions du château ont elles-mêmes évolué : forteresse, résidence princière sous les ducs de Normandie, lieu de garnison sous la Royauté, caserne jusqu'à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, puis enceinte des musées de la ville de Caen.
Cette exposition propose de découvrir la très longue histoire du château de Caen, à travers les sources de connaissance que constituent les fouilles archéologiques et les archives. Elle présente également le projet de conservation et de mise en valeur du château qui ouvre une nouvelle étape dans la longue vie de ce monument.
Cet été, à nouveau, le château de Caen est le théâtre d'une campagne de fouilles archéologiques entreprises dans le cadre du programme européen INTERREG "Norman Connections". Le chantier sera en activité de juillet à août dans le secteur nord-ouest du château, au pied du terrassement d'artillerie dont les remblais ont recouvert au XVIe s. toute cette partie du château.
Effacés des mémoires, absents des archives et ignorés par les premières explorations archéologiques menées dans les années 50 et 60, des vestiges inattendus ont d'abord été repérés, dégagés et étudiés pendant les travaux qui ont précédé l'ouverture des nouvelles salles du Musée de Normandie (2005-2008). Un quartier d'habitation et de labeur (une maison, des forges, des carrières...) ont été alors fouillés et le mur d'un grand bâtiment médiéval est apparu sous les remblais accumulés par les militaires pour renforcer ce secteur du rempart.
Ce bâtiment qui mesure près de 13 m de large sur 24 m de long paraît très proche dans ses dispositions générales de la salle de l'Echiquier (début du XIIe s.) dont il semble contemporain (fin du XIIe – début du XIIIe s.). Partiellement dégagé en 2011, il lui reste à livrer beaucoup d'informations sur son plan, son organisation interne, ses fonctions et ses relations avec les autres constructions du château dans ce secteur.
Cette enquête est l'enjeu principal des fouilles de 2012.
D'ores et déjà, les recherches accomplies en 2011, et les hypothèses qui guident le travail des archéologues apportent une connaissance toute nouvelle du château, révélant une occupation plus dense et une organisation plus complexe que ce qu'on avait pu jusqu'alors imaginer.
Exceptionnelles par la nature des découvertes et la possibilité qu'elles offrent d'enrichir les connaissances sur un lieu emblématique du pouvoir ducal puis royal en Normandie, les fouilles, programmées jusqu'en 2013, seront présentées avec une synthèse de l'histoire du château de Caen dans le centre d'interprétation à naître dans l'Eglise Saint-Georges du Château (fin 2013). L'église Saint-Georges est donc pour le second semestre 2012 l'objet de travaux de restauration préalables à l'installation de ce nouvel équipement.
Ainsi se poursuivent, parallèlement, les recherches sur l'histoire du château et la préparation de leur restitution au public.
Les fouilles archéologiques sont menées dans le cadre d'une convention de recherche entre le Centre Michel de Boüard, CRAHAM, Université de Caen Basse-Normandie (UMR CNRS 6273), l'INRAP et la Ville de Caen, sous l'égide du Service régional de l'Archéologie (DRAC de Basse-Normandie). Le chantier est dirigé par Bénédicte Guillot (INRAP), en collaboration avec le Musée de Normandie et avec le soutien du Conseil général du Calvados. Les travaux d'aménagement du château sont poursuivis avec l'aide de l'Europe, de l'Etat et de la Région Basse-Normandie.
En partie ruinée en 1944, la forteresse a d'abord été le premier grand chantier d'archéologie médiévale de France. Les fouilles menées entre 1956 et 1966 ont permis de dégager ou de restaurer les grands lieux de pouvoir de la Normandie médiévale : le donjon, le palais de Guillaume le Conquérant et la Salle de l'Echiquier des ducs de Normandie.
La construction des nouvelles salles d'expositions temporaires du Musée de Normandie (salles du Rempart, 2004-2008) a permis d'identifier de nouveaux espaces, tout un quartier de vie et de travail complètement oublié. Les principaux vestiges - maison médiévale, grande forge et sellerie du gouverneur ornée de décors peints - sont visibles dans les Salles du Remparts.
La présentation thématique "50 ans d'archéologie au Château de Caen" exposée dans l'édifice durant cette période contribue à mettre en valeur la Salle de l'Echiquier des ducs de Normandie, l'unique témoignage d'un grand hall palatial du XIe/XIIe s. conservé dans le nord de la France. Son architecture est caractéristique de l'espace anglo-normand et s'inscrit dans une longue lignée d'édifices construits notamment en Angleterre par les rois normands.
Vers 1060, les premiers éléments d'une grande forteresse voient le jour sur un éperon rocheux qui domine la vallée marécageuse où coulent l'Orne et ses affluents. A l’intérieur de ce château très vaste, on trouve le palais ducal et une paroisse avec ses habitants. Au pied du château, se développe, autour d'un village ancien (Darnétal), le noyau central de Caen, le Bourg-le-Duc.
Le nom de Guillaume le Conquérant est étroitement associé à celui de Caen, ville qu'il a créée en la faisant passer du rang de gros bourg commerçant à celui de deuxième capitale du duché de Normandie, après Rouen.
Grâce au duc, Caen devient une ville puissante, comme en témoignent les constructions hautement symboliques que sont l'énorme château ducal et les deux abbayes bénédictines, érigées en signe de réconciliation avec le Pape.
Vainqueur des Anglo-saxons à Hastings en 1066, le duc-roi devient sans doute le plus riche des princes d'Occident. L'or de la conquête ne sert pas seulement à l'embellissement de la Normandie mais aussi à assurer son rayonnement intellectuel à travers l'Europe entière.
Pendant les deux premiers siècles de son existence, des constructions majeures sont élevées dans le château : à l'enceinte et au palais construit par Guillaume, s'ajoutent la salle de l'Échiquier et le donjon élevés par son fils Henri Ier Beauclerc.
De cette époque pourtant fastueuse, de rares témoins archéologiques sont parvenus jusqu'à nous, du fait des incessants travaux et conflits dont le château a été le théâtre au cours des siècles suivants.
En 1204, les troupes capétiennes conquièrent le duché de Normandie et l'intègrent alors au le domaine royal. Philippe Auguste, roi de France, s'approprie le château et y apporte de notables transformations
Il dote le donjon de sa propre autonomie en l'entourant d'une chemise bordée d'un profond fossé et pourvue d'une tour à chaque angle Le donjon devient dès lors indépendant du reste du château et en constitue le dernier refuge. Cet aménagement entraîne la destruction de l'entrée primitive du château et voit ainsi la naissance de la porte des Champs et de sa barbacane.
Philippe Auguste crée aussi deux nouvelles tours rondes sur le rempart : la tour de la Reine Mathilde et la tour Puchot, qui relient l'enceinte du château aux remparts de la ville.
Le roi séjourne rarement dans son nouveau château. Celui-ci, qui abrite une population aisée (bourgeois), est le siège de fêtes fastueuses. Témoin la vaisselle luxueuse (XIIIe-XIVe siècles)découverte dans une citerne de l'Échiquier.
Entre 1417 et 1450, le château est sous domination anglaise. On doit à l'occupant la transformation en style gothique de la nef de l'église Saint-Georges et la construction de la barbacane Saint-Pierre, à partir de 1435, lorsque la reconquête française est entamée et que la population caennaise constitue alors une menace.
Au début du XVIe siècle, pour consolider le château face aux importants progrès de l'artillerie à poudre réalisés pendant la guerre de Cent Ans, d'importants talus de terre sont élevés le long des murailles à l'intérieur de l'enceinte.
Jacques de Silly, bailli de 1491 à 1503, fait reconstruire le chœur de l'église Saint-Georges. La paix revenue favorise les échanges commerciaux.
Par exemple, la vaisselle que l'on trouve sur les tables change. On y rencontre désormais des produits nouveaux comme les céramiques produites dans la région de Beauvais ou la multiplication des grès du Cotentin ou de Ger.
Du XVIIe au XVIIIe siècle, la "maison du roi" (actuel Musée de Normandie) reste la résidence des capitaines, puis des gouverneurs de la ville et du château de Caen. Mais la vieille place forte est dépassée par les progrès de l'art de la fortification et de l'organisation militaire.
Après les guerres de Religion, seuls quelques épisodes de troubles civils lui redonnent vie.
Les civils quittent peu à peu le château et la vie quotidienne s'organise alors autour d'une modeste garnison chargée du service des officiers royaux, de l'artillerie de la ville, et des prisons qui reçoivent parfois un détenu prestigieux, victime d'une lettre de cachet.
Sous le règne de Louis XIV, on construit un nouveau bâtiment pour une compagnie détachée de l'Hôtel des Invalides. Mais la dernière grande œuvre de cette période est la façade du logis des gouverneurs refaite en 1682 dans un style classique, par le comte de Coigny, gouverneur.
A la Révolution Française, le château de Caen se trouve dans un état de semi-abandon.
En 1793, pendant l'insurrection fédéraliste à Caen, deux représentants de la Convention, Romme et Prieur de la Côte d’Or, sont emprisonnés dans le presbytère de l’église Saint-Georges. En représailles, la Convention ordonne par décret la destruction du château. La démolition du donjon et du presbytère commence le 31 Août 1793. Si le second est vite détruit, il n’en va pas de même pour le premier, solidement construit. La démolition en est ajournée. Le château échappe à la destruction. A partir de 1798 on commence même à restaurer le rempart pour se garder d’une éventuelle attaque anglaise.
De la forteresse à la caserne Lefèvre (1800 - 1945)
Les plans de 1804 indiquent encore des structures en place dans les ruines du "ci-devant donjon". Les projets de magasin à poudre, en 1818, montrent la base des murailles.
En 1811, Napoléon envisage un moment de raser entièrement le château, devenu à ses yeux inutile, mais on le convainc de conserver finalement cette forteresse, afin de surveiller la population caennaise.
Entre 1835 et 1846, ce qui subsiste du donjon et de l'enceinte de Philippe Auguste est détruit au niveau du sol. Les officiers du Génie prévoient une nouvelle fortification conforme aux exigences de l'artillerie moderne, mais le projet n'est jamais achevé.
La construction des casernes du 36e Régiment d'Infanterie, après 1870, fait disparaître toute trace du donjon.
Les autorités militaires, les bureaux du Génie, quelques artilleurs et des troupes de passage occupent des bâtiments mal entretenus.
De 1876 à 1939, le château accueille une importante garnison d'infanterie pour laquelle on détruit les derniers vestiges du donjon médiéval.
Le château est devenu la Caserne Lefèbvre et ne sera rendu aux civils qu'après les bombardements de 1944.
Enfin, en 1949, les fouilles menées par le Doyen Michel De Boüard dégagent les fondations du donjon et de sa chemise.
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Apollyôn- Modérateur
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