Sur Mars coulait une rivière
Le lit d'un ancien cours d'eau découvert par Curiosity nous renseigne sur le passé humide de la planète rouge.
«Il y a trois milliards d'années, il y avait sur Mars une petite rivière où l'eau nous serait arrivée entre les chevilles et les hanches», résume Sylvestre Maurice, de l'Institut de recherche en astrophysique et planétologie (CNRS-Université de Toulouse) et coresponsable de l'instrument ChemCam installé sur Curiosity. Les traces de cette rivière ont été trouvées en septembre dernier par les instruments du grand robot martien de la Nasa et elles font l'objet cette semaine d'une description détaillée dans la revue américaine Science .
La découverte est cruciale, car c'est la première fois qu'on observe aussi clairement les sédiments d'un cours d'eau datant de l'époque révolue où la planète rouge était à la fois plus chaude et plus humide. Une période qui a peut-être été assez longue pour que des formes de vie très primitives puissent émerger. Aujourd'hui, Mars est trop hostile, à la fois trop froide et beaucoup trop aride, pour qu'on ait l'espoir d'y trouver de la vie en surface.
Après au moins trois milliards d'années, les traces du passage de l'eau ont été largement masquées par l'érosion des vents, mais Curiosity a eu la chance de découvrir un affleurement rocheux très particulier, ressemblant à un béton grossier. «C'est un conglomérat comprenant des petits galets arrondis enserrés dans une matrice plus fine, comme un ciment», décrit Nicolas Mangold, géologue spécialiste de Mars à l'université de Nantes et membre de l'équipe scientifique européano-américaine qui a exploité les données de Curiosity.
Ce type de sédiments agglomérés est courant sur Terre et caractéristique du lit d'une rivière qui emporte et fait rouler du gravier. Sur Mars, le phénomène a dû être comparable, le cours d'eau arrachant sur son passage des fragments de la roche mère, d'origine volcanique, les transformant avec les frottements en de petits galets aux bords arrondis. La taille des graviers, entre 2 et 40 mm de diamètre, et la manière dont leurs bords sont arrondis permettent d'exclure une érosion éolienne, qui est le facteur modelant la surface martienne de nos jours.
En tenant compte de la taille et de la forme plus ou moins régulière des galets ainsi que d'une pente estimée à 1 %, les chercheurs ont déterminé que le cours d'eau devait faire de 3 à 90 cm de profondeur et devait couler tranquillement à une vitesse comprise entre 0,2 et 0,75 mètre par seconde (entre 0,72 et 2,7 km/h). «Avec ces résultats, et en les comparant avec ce que l'on voit sur Terre, on peut estimer que la largeur du cours d'eau ne devait pas faire plus de quelques mètres, ce qui correspond à une petite rivière», avance Nicolas Mangold. Le niveau d'abrasion des galets permet également d'affirmer que le cours d'eau devait courir sur plusieurs kilomètres au fond du cratère de Gale, la région où s'est posé Curiosity l'année dernière.
Ces données correspondent à ce qu'observent les satellites en orbite autour de Mars: en amont du point où ont été relevés les sédiments, il existe un large cône alluvial de quelques kilomètres de large, par lequel se sont écoulées de grandes quantités d'eau provenant de zones plus élevées sur les bords du cratère. L'ancien lit de rivière trouvé par Curiosity serait donc l'un des cours d'eau issus de cette grande zone d'écoulement.
Toutes ces informations permettent de reconstituer une partie de l'histoire de cette région de Mars il y a plus de 3 milliards d'années, mais de nombreuses inconnues demeurent. «On ne peut pas dire si la source de cet écoulement d'eau provient de précipitations ou de la fonte de neige», reconnaît Nicolas Mangold. «La grande question à laquelle on ne sait pas encore répondre, c'est pendant combien de temps toute cette eau s'est écoulée, complète Sylvestre Maurice. S'agit-il d'un long écoulement régulier ou des flots périodiques de courte durée?» Un paramètre crucial, qui fait l'objet de nombreuses discussions en ce moment. En prenant le seul exemple que l'on connaisse, la Terre, l'apparition de la vie demande en effet la présence d'eau pendant des durées très longues.
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