La déesse qui intrigue les égyptologues
Âgée de plus de 6 000 ans avant Jésus-Christ, cette idole féminine a été achetée à Paris il y a douze ans par un collectionneur privé.
Une forme de tonnelet, deux orifices pour ses yeux, un nez droit légèrement tronquée, des courbes voluptueuses, pour cette «déesse mère».
Il va falloir tout revoir, au Louvre comme dans les livres d'histoire. Si les analyses confirment la découverte de l'égyptologue et archéologue français Luc Watrin, alors la plus ancienne sculpture de la préhistoire égyptienne n'est ni dans un musée ni dans aucune publication, mais chez un collectionneur privé, à Paris. Cette statuette date «d'environ 6000 ans avant Jésus-Christ», affirme Luc Watrin, en tenant dans ses mains l'objet acheté par un collectionneur privé, il y a douze ans à la galerie Cybèle, à Paris. Jusque-là, le plus ancien objet cultuel égyptien connu était la tête de Mérimdé Beni Salamé, située entre 4 000 et 4 100 ans avant Jésus-Christ, pièce no 1 au Musée du Caire.
La statuette en basalte, de couleur grise, à grains très fins, tient dans un double décimètre: 18 centimètres de haut, sur 10 cm de large. Une forme de tonnelet, deux orifices pour ses yeux, un nez droit, légèrement tronquée au sommet ainsi que sur sa base, des courbes voluptueuses étonnamment contemporaines. C'est «une déesse mère», affirme le chercheur indépendant, qui a assis sa notoriété sur quatre-vingts publications (dont celles du Groupe de recherche européenne pour l'Archéologie au Levant, Grepal, qu'il dirige), ainsi que sur de multiples participations aux congrès internationaux. Luc Watrin est notamment intervenu dans l'affaire Sésostris III, sollicité par François Pinault, où il avait démontré que la statuette achetée par le financier à Drouot était un faux.
«Personne n'aurait pu prédire une telle découverte, lance Emmanuelle Honoré, archéologue rattachée à l'équipe Afrique, société et environnement de l'UMR 7041, archéologies et sciences de l'Antiquité du CNRS, qui a pu voir l'objet. Cette statuette montre une certaine idéalisation de l'image de la femme, à un moment où les représentations féminines étaient extrêmement rares. Cette statuette est stylisée, elle va permettre de comprendre les préoccupations intellectuelles au cours de la préhistoire égyptienne. Sa portée anthropologique est immense.»
Au Louvre, les pièces sculptées les plus anciennes du département des Antiquités égyptiennes datent du IVe millénaire et représentent des objets du quotidien: céramiques peintes et objets travaillés dans l'ivoire d'éléphant ou d'hippopotame. Conservatrice au Louvre, Guillemette Andreu n'a malheureusement pas le droit d'expertiser l'objet parce qu'il est en mains privées. Mais Alain Zivie, vice-président de la Société française d'égyptologie, ne cache pas sa surprise.
«Cette sculpture est un monument. Cela va déstabiliser beaucoup d'égyptologues», affirme Luc Watrin. «La plupart sont des nilophiles, poursuit Emmanuelle Honoré. Ils situent dans la vallée du Nil les origines de la première religion structurée.» Or, l'idole féminine se situerait «sur un horizon du néolithique africain, saharien et d'Égypte», renchérit Luc Watrin. Impatient, le chercheur veut désormais «grattouiller» la statuette. Car seules des analyses pétrographiques pourront définir la source de la matière et donc son origine géographique.
L'idée fait son chemin dans l'esprit du collectionneur. Déjà, il souhaite qu'on en parle. Dautres intentions guident peut-être ce monsieur «qui vieillit»: vendre l'objet, lui assurer par voie de presse un pedigree. Très précautionneux, M. Jean a en outre signé sous un autre pseudonyme, Arnaud de Vermonti, un beau livre rassemblant les trésors de son protégé, sous le titre Origines dévoilées de l'Égypte prédynastique. L'idole féminine est dans les premières pages. Mais le livre n'est pas publié, à l'usage seulement de quelques happy few. «La plupart des pièces n'ont jamais été exposées», justifie son auteur. On s'inquiète. Si cette pièce représente l'intérêt que l'on croit, était-elle véritablement autorisée à sortir d'Égypte? Aussitôt M. Jean brandit son «passeport», le certificat d'Art Loss Register, qui «atteste que le bien n'est pas considéré comme un trésor national», délivré à l'objet le 9 octobre 2002. D'après Luc Watrin, «elle a sans doute été découverte fortuitement et s'est retrouvée sur le marché de l'art». Mais pour lui, «un tel objet doit être dans un musée».
Source: Le Figaro
Âgée de plus de 6 000 ans avant Jésus-Christ, cette idole féminine a été achetée à Paris il y a douze ans par un collectionneur privé.
Une forme de tonnelet, deux orifices pour ses yeux, un nez droit légèrement tronquée, des courbes voluptueuses, pour cette «déesse mère».
Il va falloir tout revoir, au Louvre comme dans les livres d'histoire. Si les analyses confirment la découverte de l'égyptologue et archéologue français Luc Watrin, alors la plus ancienne sculpture de la préhistoire égyptienne n'est ni dans un musée ni dans aucune publication, mais chez un collectionneur privé, à Paris. Cette statuette date «d'environ 6000 ans avant Jésus-Christ», affirme Luc Watrin, en tenant dans ses mains l'objet acheté par un collectionneur privé, il y a douze ans à la galerie Cybèle, à Paris. Jusque-là, le plus ancien objet cultuel égyptien connu était la tête de Mérimdé Beni Salamé, située entre 4 000 et 4 100 ans avant Jésus-Christ, pièce no 1 au Musée du Caire.
La statuette en basalte, de couleur grise, à grains très fins, tient dans un double décimètre: 18 centimètres de haut, sur 10 cm de large. Une forme de tonnelet, deux orifices pour ses yeux, un nez droit, légèrement tronquée au sommet ainsi que sur sa base, des courbes voluptueuses étonnamment contemporaines. C'est «une déesse mère», affirme le chercheur indépendant, qui a assis sa notoriété sur quatre-vingts publications (dont celles du Groupe de recherche européenne pour l'Archéologie au Levant, Grepal, qu'il dirige), ainsi que sur de multiples participations aux congrès internationaux. Luc Watrin est notamment intervenu dans l'affaire Sésostris III, sollicité par François Pinault, où il avait démontré que la statuette achetée par le financier à Drouot était un faux.
«Personne n'aurait pu prédire une telle découverte, lance Emmanuelle Honoré, archéologue rattachée à l'équipe Afrique, société et environnement de l'UMR 7041, archéologies et sciences de l'Antiquité du CNRS, qui a pu voir l'objet. Cette statuette montre une certaine idéalisation de l'image de la femme, à un moment où les représentations féminines étaient extrêmement rares. Cette statuette est stylisée, elle va permettre de comprendre les préoccupations intellectuelles au cours de la préhistoire égyptienne. Sa portée anthropologique est immense.»
Au Louvre, les pièces sculptées les plus anciennes du département des Antiquités égyptiennes datent du IVe millénaire et représentent des objets du quotidien: céramiques peintes et objets travaillés dans l'ivoire d'éléphant ou d'hippopotame. Conservatrice au Louvre, Guillemette Andreu n'a malheureusement pas le droit d'expertiser l'objet parce qu'il est en mains privées. Mais Alain Zivie, vice-président de la Société française d'égyptologie, ne cache pas sa surprise.
«Cette sculpture est un monument. Cela va déstabiliser beaucoup d'égyptologues», affirme Luc Watrin. «La plupart sont des nilophiles, poursuit Emmanuelle Honoré. Ils situent dans la vallée du Nil les origines de la première religion structurée.» Or, l'idole féminine se situerait «sur un horizon du néolithique africain, saharien et d'Égypte», renchérit Luc Watrin. Impatient, le chercheur veut désormais «grattouiller» la statuette. Car seules des analyses pétrographiques pourront définir la source de la matière et donc son origine géographique.
L'idée fait son chemin dans l'esprit du collectionneur. Déjà, il souhaite qu'on en parle. Dautres intentions guident peut-être ce monsieur «qui vieillit»: vendre l'objet, lui assurer par voie de presse un pedigree. Très précautionneux, M. Jean a en outre signé sous un autre pseudonyme, Arnaud de Vermonti, un beau livre rassemblant les trésors de son protégé, sous le titre Origines dévoilées de l'Égypte prédynastique. L'idole féminine est dans les premières pages. Mais le livre n'est pas publié, à l'usage seulement de quelques happy few. «La plupart des pièces n'ont jamais été exposées», justifie son auteur. On s'inquiète. Si cette pièce représente l'intérêt que l'on croit, était-elle véritablement autorisée à sortir d'Égypte? Aussitôt M. Jean brandit son «passeport», le certificat d'Art Loss Register, qui «atteste que le bien n'est pas considéré comme un trésor national», délivré à l'objet le 9 octobre 2002. D'après Luc Watrin, «elle a sans doute été découverte fortuitement et s'est retrouvée sur le marché de l'art». Mais pour lui, «un tel objet doit être dans un musée».
Source: Le Figaro
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