En parcourant la région des Hautes Corbières, dans les vallées arrosées par la Sals, l'Agly et le Verdouble, on peut remarquer sur les pentes et gravées sur des roches de nombreuses croix de toutes formes, qui ne nous ont point révélé encore le pourquoi de leur existence.
Trois de ces groupes cruciformes sont signalés, les deux premiers dans le récit de nos excursions dans ces parages, publié dans le Bulletin de la Société d'Etudes Scientifiques, Tome XXVIII, page 12.
L'un de ces groupes est à Rouffiac-des-Corbières, le second à Camps, au col de Kandès, au-dessous du hameau des Capitaines, sur la rive gauche de l'Agly, au lieu dit Serrât das tretze croux.
Ces croix sont gravées ici, sur des blocs de pierre épars dans la brousse. Les unes sont simplement figurées par deux traits se coupant à angles plus ou moins droits, d'autres, plus rares, affectent la forme de croix de Malte ou de croix grecques.
On se demande pourquoi ces signes religieux sont ici disposés sans ordre et gravés sur de simples masses de pierre: le mystère règne encore sur ce point, et nous ne pouvons admettre ici la raison qui fit surmonter de l'emblème chrétien nombre de menhirs ou peulvans et les fit ainsi sanctifier pour-détruire les superstitions païennes auxquelles ils donnaient lieu. De ce nombre sont surtout les lechs, qui sont des menhirs taillés, portant généralement des croix gravées, sur les côtés; les lechs du bourg de Plouharnel, près Carnac (Morbihan), appartiennent à ces types.
Le rôle de ces croix pourrait s'appliquer aux croix gravées sur des rochers, désignés plus ou moins exactement sous le nom de menhirs, qui font partie du troisième groupe, situé dans le périmètre de Rennes-les-Bains. M. l'abbé Boudet, curé de cette localité, dans son curieux et hétéroclite ouvrage publié en 1884 (Imprimerie Pomiès, à Carcassonne) les a signalés en leur donnant une interprétation fantaisiste, comme il a. fait d'ailleurs pour tous les soi-disant mégalithes qu'il a cru voir dans ses environs.
Dans ce livre intitulé « La vraie langue celtique » et sur lequel nous nous garderons de formuler une opinion, nous voyons indiquées plusieurs croix rupestres que nous citons ci-dessous :
1° Au tournant du chemin en face du village de Serres se trouve une roche qui porte aujourd'hui une croix de pierre et où l'on voyait autrefois une croix grecque semblable à celles qui existent présentement au Cap de l'Homme mort et à proximité du Rocher Branlant (page 229).
2" Une petite croix gravée au col de Cugurou, au-dessous de grosses pierres rondes transportées sur la base rocheuse. Tout près est une borne indiquant la séparation de Coustaussa et de Rennes-les-Bains. Cette borne porte sur la face qui regarde Coustaussa un écusson, celui du seigneur de
Coustaussa; sur la face opposée, celui du seigneur de Rennes.
3° On voit une croix sur un rocher au tènement qui porte encore le nom de cap de l'homme, où était sculptée en relief une figure du Christ. Cette sculpture est paraît-il aujourd'hui en possession de M. Caillot à Alet (Note de M. l'abbé Boudet, page 394).
4° A gauche, en face de la Station thermale et son église paroissiale on découvre sur les roches environnantes des croix grecques profondément gravées par le ciseau et mesurant 0 m. 30 à 0 m. 35. Ces croix à branches égales sont au nombre de cinq sur ce point.
5° Une sixième croix grecque dans une large roche, se trouve assez loin du cap de l'Homme, sur le bord de la crête sud, en tête du terrain dit pla de la coste, de l'autre côté du ruisseau de Las breychos (fées).
6° On voit encore deux autres croix grecques toujours gravées dans la pierre, en suivant le bord du plateau, jusqu'à la tête de la colline portant le nom d'Ilette. Au lieudit Las Crosses, près de Montferrand, les croix qui devaient y être gravées ont disparu sous l'amoncellement des pierres. (La vraie langue celtique, pages 252 et suivantes).
7° Enfin, page 245, après la description d'un prétendu dolmen qui n'est qu'un accident produit par un éboulement de rochers, l'auteur signale, directement au-dessus, une roche de la crête portant gravée une croix grecque. C'est la plus grande de toutes celles, dit-il, qu'il nous a été donné
de reconnaître.
En portant ces faits à la connaissance de nos érudits collègues de Rennes-les-Bains, il leur sera possible de vérifier les assertions contenues dans l'ouvrage précité, et de reconnaître peut-être certaines erreurs dues à la puissante imagination de l'auteur et à son peu de savoir des études préhistoriques modernes.
M. l'abbé Boudet, après avoir signalé autour de Rennes- les-Bains d'innombrables menhirs, nous dit page 244 : « On pourrait s'étonner à bon droit de ne rencontrer aucun dolmen parmi ces monuments celtiques » (car le vénérable abbé considère toujours les mégalithes comme des monuments gaulois). « Nous en avons trouvé cinq sur les flancs du Serbairou, deux aux Roukats ». Le plus remarquable
qui ait été cité" et figuré dans l'ouvrage n'est qu'un éboulement bizarre de roches, formant promontoire sur la rive gauche de la Sals en face la Borde Neuve, au-dessous de roches crevassées contenant d'anciennes galeries de mines.
C'est ainsi qu'à Caunes, près Notre-Dame du Cros, M. Louis Béziat, dans son histoire de l'abbaye dé Caunes, a signalé un dolmen qui n'est autre qu'un gros bloc de rocher de forme rectangulaire tombé de la paroi escarpée de la montagne.
Les autres dolmens indiqués sont à voir et à identifier, et malgré les dires du vénérable auteur de La Vraie Langue Celtique, tous les dolmens ne sont que des sépultures de l'époque néolithique et énéolithique. Il est fort regrettable que cet auteur n'appuie ses affirmations que sur de vagues
et arbitraires étymologies, dont il tire des preuves fantaisistes, ne cite dans ses topiques que des auteurs anciens, n'ayant aucune idée de la science de la préhistoire, s'appuie seulement pour cette question sur le livre de vulgarisation « L'Homme Primitif » de Louis Figuier, et, ne tienne aucun compte des ouvrages publiés avant 1884 par Tournai, Filhol, de Mortillet, Cartailhac et autres maîtres en cette science nouvelle.
Source
Bulletin de SESA tome XXXII,Pp 370-373, 1928,Imp. Gabelle,Carcassonne
http://www.rhedae-magazine.com/
Trois de ces groupes cruciformes sont signalés, les deux premiers dans le récit de nos excursions dans ces parages, publié dans le Bulletin de la Société d'Etudes Scientifiques, Tome XXVIII, page 12.
L'un de ces groupes est à Rouffiac-des-Corbières, le second à Camps, au col de Kandès, au-dessous du hameau des Capitaines, sur la rive gauche de l'Agly, au lieu dit Serrât das tretze croux.
Ces croix sont gravées ici, sur des blocs de pierre épars dans la brousse. Les unes sont simplement figurées par deux traits se coupant à angles plus ou moins droits, d'autres, plus rares, affectent la forme de croix de Malte ou de croix grecques.
On se demande pourquoi ces signes religieux sont ici disposés sans ordre et gravés sur de simples masses de pierre: le mystère règne encore sur ce point, et nous ne pouvons admettre ici la raison qui fit surmonter de l'emblème chrétien nombre de menhirs ou peulvans et les fit ainsi sanctifier pour-détruire les superstitions païennes auxquelles ils donnaient lieu. De ce nombre sont surtout les lechs, qui sont des menhirs taillés, portant généralement des croix gravées, sur les côtés; les lechs du bourg de Plouharnel, près Carnac (Morbihan), appartiennent à ces types.
Le rôle de ces croix pourrait s'appliquer aux croix gravées sur des rochers, désignés plus ou moins exactement sous le nom de menhirs, qui font partie du troisième groupe, situé dans le périmètre de Rennes-les-Bains. M. l'abbé Boudet, curé de cette localité, dans son curieux et hétéroclite ouvrage publié en 1884 (Imprimerie Pomiès, à Carcassonne) les a signalés en leur donnant une interprétation fantaisiste, comme il a. fait d'ailleurs pour tous les soi-disant mégalithes qu'il a cru voir dans ses environs.
Dans ce livre intitulé « La vraie langue celtique » et sur lequel nous nous garderons de formuler une opinion, nous voyons indiquées plusieurs croix rupestres que nous citons ci-dessous :
1° Au tournant du chemin en face du village de Serres se trouve une roche qui porte aujourd'hui une croix de pierre et où l'on voyait autrefois une croix grecque semblable à celles qui existent présentement au Cap de l'Homme mort et à proximité du Rocher Branlant (page 229).
2" Une petite croix gravée au col de Cugurou, au-dessous de grosses pierres rondes transportées sur la base rocheuse. Tout près est une borne indiquant la séparation de Coustaussa et de Rennes-les-Bains. Cette borne porte sur la face qui regarde Coustaussa un écusson, celui du seigneur de
Coustaussa; sur la face opposée, celui du seigneur de Rennes.
3° On voit une croix sur un rocher au tènement qui porte encore le nom de cap de l'homme, où était sculptée en relief une figure du Christ. Cette sculpture est paraît-il aujourd'hui en possession de M. Caillot à Alet (Note de M. l'abbé Boudet, page 394).
4° A gauche, en face de la Station thermale et son église paroissiale on découvre sur les roches environnantes des croix grecques profondément gravées par le ciseau et mesurant 0 m. 30 à 0 m. 35. Ces croix à branches égales sont au nombre de cinq sur ce point.
5° Une sixième croix grecque dans une large roche, se trouve assez loin du cap de l'Homme, sur le bord de la crête sud, en tête du terrain dit pla de la coste, de l'autre côté du ruisseau de Las breychos (fées).
6° On voit encore deux autres croix grecques toujours gravées dans la pierre, en suivant le bord du plateau, jusqu'à la tête de la colline portant le nom d'Ilette. Au lieudit Las Crosses, près de Montferrand, les croix qui devaient y être gravées ont disparu sous l'amoncellement des pierres. (La vraie langue celtique, pages 252 et suivantes).
7° Enfin, page 245, après la description d'un prétendu dolmen qui n'est qu'un accident produit par un éboulement de rochers, l'auteur signale, directement au-dessus, une roche de la crête portant gravée une croix grecque. C'est la plus grande de toutes celles, dit-il, qu'il nous a été donné
de reconnaître.
En portant ces faits à la connaissance de nos érudits collègues de Rennes-les-Bains, il leur sera possible de vérifier les assertions contenues dans l'ouvrage précité, et de reconnaître peut-être certaines erreurs dues à la puissante imagination de l'auteur et à son peu de savoir des études préhistoriques modernes.
M. l'abbé Boudet, après avoir signalé autour de Rennes- les-Bains d'innombrables menhirs, nous dit page 244 : « On pourrait s'étonner à bon droit de ne rencontrer aucun dolmen parmi ces monuments celtiques » (car le vénérable abbé considère toujours les mégalithes comme des monuments gaulois). « Nous en avons trouvé cinq sur les flancs du Serbairou, deux aux Roukats ». Le plus remarquable
qui ait été cité" et figuré dans l'ouvrage n'est qu'un éboulement bizarre de roches, formant promontoire sur la rive gauche de la Sals en face la Borde Neuve, au-dessous de roches crevassées contenant d'anciennes galeries de mines.
C'est ainsi qu'à Caunes, près Notre-Dame du Cros, M. Louis Béziat, dans son histoire de l'abbaye dé Caunes, a signalé un dolmen qui n'est autre qu'un gros bloc de rocher de forme rectangulaire tombé de la paroi escarpée de la montagne.
Les autres dolmens indiqués sont à voir et à identifier, et malgré les dires du vénérable auteur de La Vraie Langue Celtique, tous les dolmens ne sont que des sépultures de l'époque néolithique et énéolithique. Il est fort regrettable que cet auteur n'appuie ses affirmations que sur de vagues
et arbitraires étymologies, dont il tire des preuves fantaisistes, ne cite dans ses topiques que des auteurs anciens, n'ayant aucune idée de la science de la préhistoire, s'appuie seulement pour cette question sur le livre de vulgarisation « L'Homme Primitif » de Louis Figuier, et, ne tienne aucun compte des ouvrages publiés avant 1884 par Tournai, Filhol, de Mortillet, Cartailhac et autres maîtres en cette science nouvelle.
Source
Bulletin de SESA tome XXXII,Pp 370-373, 1928,Imp. Gabelle,Carcassonne
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