Jacques Vallée - Chroniques des apparitions extra-terrestres : Lien entre troubles sociaux et OVNIs

Les apparitions d’OVNIs ont toujours été considéré comme annonciateurs d’évènements majeurs.


On pourrait peut-être tenter de formuler une réponse comme ceci : d’abord, c’est une erreur que de croire à l’Autorité, ou d’avoir une foi aveugle dans les rapports officiels, les thèses scientifiques, ou dans la théorie d’un écrivain particulier quand il s’agit de discuter d’un point de recherche. Aussi objectif que je puisse paraître aux yeux de mon lecteur, je ne peux m’empêcher, en écrivant ce livre, de me faire une idée générale, comme le font tous les écrivains, même ceux qui écrivent sur des sujets aussi soumis à un analyse objective que la chimie ou la géométrie. Qu’importe qu’ils dénient énergiquement avoir été influencés. C’est pourquoi on ne doit emprunter aux livres que les éléments qui semblent être bien documentés et on doit les confronter avec un plus large contexte humain. Un bon chercheur ne devrait pas avoir peur de changer d’idée, il ne doit pas se désespérer si ses croyances réconfortantes l’abandonnent dès que son sens critiques commence à agrir. S’il applique ces règles, il peut ne pas résoudre tous les problèmes auxquels il s’attaque, mais enfin il aura moins de chance d’être victime de chaque erreur ou de chaque fantaisie qui y sont associées.

Extrait de Chroniques des apparitions extra-terrestres, ed. J’ai Lu, 1974, p.15 :


Dogu Jomon statue en terre 4300 avant J.C.

Les phénomènes célestes semblent avoir été si communs dans le ciel du Japon au Moyen Age, qu’ils agirent directement sur les évènements des humains. Des émeutes, soulèvements et remous sociaux de toutes sortes furent souvent liés à des apparitions célestes. Les paysans japonais avaient la désagréable tendance d’interpréter "les signes du Ciel" comme de sérieuses indications venant à l’appui de leurs révoltes et de leurs revendications contre le système féodal ou les invasions étrangères, et pensaient que leurs rébellions seraient couronnées de succès. On peut citer un bon nombre d’exemples se rapportant à de semblables évènements. Par exemple, le 12 septembre 1271, le fameux prêtre Nichiren était sur le point d’être décapité à Tatsunikuchi, Kamakura, quand apparut dans le ciel un objet semblable à la pleine lune, lumineux et brillant. Inutile de dire que la panique s’empara des officiels et que l’exécution n’eut pas lieu.

Le 3 août 989, pendant une période de grands remous sociaux, on observa trois objets ronds et d’un brillant peu ordinaire. Peu après, ils se réunirent. En 1361 un objet volant, décrit comme étant "en forme de tambour, mesurant vingt pieds de diamètre environ", surgit d’une île située à l’ouest du Japon. Le 2 janvier 1548, on aperçut dans le ciel un objet brillant qui ressemblait à la pleine lune, et cette apparition fut suivie de "signes bizarres" dans le ciel et sur la terre. Les gens demeuraient "confondus". Deux mois après, le 7 mars 1458, cinq étoiles apparurent, formant un cercle autour de la lune. Elles changèrent trois fois de couleur et disparurent soudainement. Les chefs, profondément troublés, crurent que ce signe était annonciateur de grands troubles dans le pays. Tous les habitants de Kyoto s’attendaient à ce que des désastres s’ensuivent et l’empereur lui-même en était affecté. Dix ans plus tard, le 8 mars 1468, un objt sombre qui faisait "le bruit d’une roue", s’envola du mont Kasuga, la nuit, et fit route vers l’ouest. La combinaison du bruit et de la teinte de l’objet volant est difficile à exploser en termes courants.

Le 3 janvier 1569, dans la soirée, une étoile en flammes apparut dans le ciel. On la considéra comme un présage annonçant de sérieux changements : la chute de la dynastie Chu. De tels phénomènes se répétèrent au XVII^e et XVIII^e siècle. Par exemple, en mai 1606, on nota à chaque instant l’apparition de balles de feu au-dessus de Kyoto, et, un soir, de nombreux Samurai remarquèrent qu’une balle de feu ressemblant à une roue rouge tournoyait et planait au-dessus du château de Nijo. Le lendemain matin, la ville n’était que rumeurs et les gens murmuraient un présage.

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