Saint-Quentin. Il y a dix ans, personne ne connaissait l'existence de cette collection de bijoux qui contient pourtant les plus anciens objets du musée Antoine-Lécuyer. Hervé Cabezas, le conservateur, vient de les faire ressortir des réserves le temps d'une exposition.
Une exposition dans l'exposition… C'est ainsi que l'on pourrait définir la présentation exceptionnelle de plusieurs bijoux mérovingiens dans le cadre de l'expo « Aux origines d'une ville : Saint-Quentin, de la tradition littéraire à la réalité archéologique » qui se déroule jusqu'au 13 février 2012 au musée Lécuyer de la cité du Pastel.
La manifestation a en effet pour but premier de présenter le résultat des fouilles menées depuis 2004 dans la crypte archéologique de la basilique de Saint-Quentin, permettant une meilleure connaissance sur les origines du culte de saint Quentin. Mais mis à part quelques éléments de pierres, de mosaïque et un magnifique manuscrit enluminé « l'Authentique » racontant la vie de saint Quentin, force est de reconnaître que cette partie de l'exposition est assez pauvre en traces du passé. C'est finalement surtout dans les panneaux explicatifs et dans le catalogue de l'exposition que l'on trouve de quoi satisfaire sa curiosité. Mais il serait dommage de s'arrêter à ce simple aspect de l'exposition. Car Hervé Cabezas, le conservateur du musée, a eu la riche idée de profiter de l'occasion pour mettre en avant pour la première fois un trésor oublié du musée : des objets mérovingiens dont plusieurs très beaux bijoux. Ceux-ci végétaient dans les réserves depuis de nombreuses années, répartis en trois catégories. Dans un carton étaient ainsi rassemblées des bijoux à la provenance perdue « reste d'une collection d'objets mérovingiens découverts à la fin du XIXe siècle dans le département de l'Aisne et de la Somme » selon l'inventaire partiel dressé, entre 1946 et 1974 par le conservateur de l'époque René Le Clerc.
Un second ensemble était constitué du mobilier trouvé en 1955 par Ernest Will dans un sarcophage de la crypte de la collégiale avec notamment des fragments de cuirs, des lambeaux de tissus et surtout une exceptionnelle plaque boucle.
Un troisième ensemble, réparti dans des boîtes disparates, n'était pas inscrit à l'inventaire mais seulement accompagné d'une « liste du mobilier funéraire provenant des fouilles du côté sud de la basilique en 1997, remis au musée Antoine-Lécuyer par la Société académique (de Saint-Quentin), le lundi 16 mars 1998. »
Ces trésors oubliés commencent à être restaurés à partir de 2005-2006. Mais le conservateur Hervé Cabezas veut en savoir plus et sollicite Françoise Vallet. Conservateur en chef au musée d'archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye jusqu'à son récent départ en retraite, celle-ci est bien connue pour ses nombreuses publications qui font d'elle une des toutes meilleures spécialistes, au niveau international, de l'archéologie mérovingienne et plus particulièrement du mobilier funéraire. Françoise Vallet connaissait d'ailleurs déjà certaines pièces comme le matériel mis au jour à Saint-Quentin en 1955. Dans le cadre de son travail de catalogage de la totalité de la collection du musée à l'occasion de l'exposition en préparation elle retrouva, parmi les pièces rares sans provenance, une partie de l'ancienne collection de Théophile Eck, conservateur du musée avant 1917. Lors d'une visite à la société académique de Saint-Quentin, elle découvrit les bijoux de la collection Jules Pilloy dont les spécialistes avaient perdu la localisation depuis la fin du XIXe siècle.
C'est une grande partie de ces trésors enfin identifiés qui sont pour la première fois montrer au public dans le cadre de l'exposition « Aux origines d'une ville : Saint-Quentin, de la tradition littéraire à la réalité archéologique ».
source : http://www.lunion.presse.fr/article/autres-actus/les-bijoux-merovingiens-ressortent-des-cartons
« Aux origines d'une ville : Saint-Quentin, de la tradition littéraire à la réalité archéologique », exposition ouverte jusqu'au 13 février 2012, musée Antoine-Lécuyer, 28 rue Antoine-Lécuyer à Saint-Quentin. Tél. : 03.23.06.93.98
site internet : http://www.museeantoinelecuyer.fr/contact.asp
Bon sang, c'est pas juste, j'étais passé à Saint-Quentin il y a 6 mois... ils pouvaient pas faire ça un peu plus tôt nan ?
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