Trois organisations chiliennes se battent en justice contre le rallye Dakar, qui se déroule en Amérique du Sud depuis 2009. Elles l'accusent de la dégradation de 184 sites archéologiques. Qu’en est-il réellement?
Six cent quatre-vingts véhicules, quatorze jours de course, 8300 kilomètres parcourus entre Mar del Plata en Argentine et Lima au Pérou… A ces chiffres du dernier rallye Dakar, qui se déroule depuis quatre ans en Amérique du Sud, il faut en ajouter un autre: 184 sites archéologiques endommagés depuis la première édition sur le continent, d’après le Conseil chilien des monuments nationaux (CMN), dépendant du ministère de l’Education.
L’ONG Accion Ecologica, la fondation Patrimonio Nuestro et la Société chilienne d’archéologie ont donc saisi la cour d’appel de Santiago en décembre 2011, afin qu’elle juge si le Dakar pouvait se tenir au Chili au regard de son impact sur les sites traversés. Une demande aussitôt déboutée: «La cour n’a pas jugé notre requête admissible, explique Luis Mariano Rendon, porte-parole d’Accion Ecologica. Nous préparons donc un recours devant la Cour inter-américaine des Droits de l’homme afin qu’elle poursuive l’Etat chilien pour violation de notre droit à un procès équitable et pour la défense de notre héritage environnemental et archéologique.»
Les plaignants espèrent que la cour contraindra l’Etat chilien à évaluer le réel impact du Dakar, avec l’espoir affiché de la suppression pure et simple du rallye. Ils ont d’ailleurs reçu, début janvier, le soutien du président du Sénat, Guido Girardi.
Le rapport du CMN, rendu en mai 2011, est au cœur des débats. Il présente les résultats des expertises réalisées sur des sites archéologiques situés à proximité du parcours. Pour la seule édition 2011, 283 sites ont été expertisés sur les 556 concernés. Bilan: 126 sites abîmés par les voitures, auxquels se rajoutent 52 sites en 2010 et six en 2009. Soit 184 au total.
Ainsi, les restes d’un campement précolombien près de La Higuera, comptant des fragments de céramique, des pointes de flèches, des ossements et des structures en pierre datant de 9000 avant J.-C. à 1500 après J.-C., ont été à moitié détruits en 2009. En 2010, les experts font état de pertes archéologiques sur 13 sites, dont quatre endommagés à plus de 50%, notamment des ateliers de taille de pierre.
Les dégâts sont de plusieurs types: projection de sédiments, déplacement de matériaux, sites amputés, altérés ou détruits. Le rapport qualifie ainsi le rallye d’«activité hautement préjudiciable pour le patrimoine archéologique et historique du pays».
L’organisateur français du Dakar, la société Amaury Sport Organisation (ASO), assure pourtant avoir mis en place un processus de collaboration avec les autorités des pays traversés. Un projet théorique de parcours leur est ainsi communiqué dès le mois de février, avec mise en place de missions de reconnaissance sur le terrain avec des archéologues. Objectif: aucun vestige ne doit se trouver dans une bande de 100 mètres de part et d’autre du tracé.
«Pour un bivouac, un géomètre définit le terrain sur lequel nous pouvons l’établir avec l’accord d’un archéologue, précise Grégory Murac, directeur des relations extérieures d’ASO. Nous avons ainsi changé quatre fois l’emplacement du bivouac d’Arequipa au Pérou.» Les organisateurs placent ensuite balises et barrières pour alerter les concurrents. Le ministère de la Culture péruvien a ainsi exigé que le parcours passe à 40 kilomètres au large des géoglyphes de Nazca, classés au patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco. ASO reconnaît cependant dépendre de la cartographie fournie. «Les autorités locales n’ont pas toujours tous les éléments pour identifier une zone archéologique», poursuit Grégory Murac.
Le Pérou est ainsi riche d’un patrimoine paléontologique constitué de fossiles de baleines et autres spécimens de la faune marine datés de 20 millions d’années dans les déserts des régions d’Ica et d’Arequipa. Or, les autorités, prises à partie par un musée privé de paléontologie, n’auraient signalé que très tardivement leur présence aux organisateurs. Reste que les concurrents, pourtant dûment prévenus, dévient souvent du parcours imposé et que les 4 millions de spectateurs répartis le long des routes (2012) sont difficiles à canaliser. Bilan: le CMN a demandé pour 2010 une compensation financière de 300 millions de pesos (450.000 euros) à l’Institut national du sport, l’organisme hôte du Dakar au Chili.
source : http://www.sciencesetavenir.fr/decryptage/20120403.OBS5352/le-rallye-dakar-porte-t-il-prejudice-aux-vestiges-precolombiens.html
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