source : http://www.tdg.ch/culture/Le-bastion-de-SaintAntoine-revele-un-cimetiere-et-une-eglise/story/13583264L’équipe de Jean Terrier met au jour des vestiges allant de l’Antiquité au début du XVIIe siècle. Les travaux commencent. Le chantier va se prolonger.
On s’y attendait. Les fouilles étaient programmées depuis des années. Elles devaient se faire dès que tomberaient les acacias du bout de la promenade Saint-Antoine, devenus caducs. L’ancien bastion devait se voir réaménager. Il lui fallait notamment supporter d’immenses candélabres dédiés aux victimes du génocide arménien de 1915.
«Des surprises étaient prévues, mais pas aussi grosses», expliquait mardi matin François Longchamp, conseiller d’Etat genevois dont dépend le service archéologique cantonal. «Nous ne sommes plus ici dans l’ordinaire, mais dans l’extraordinaire.» Il faut dire que quelques semaines à peine après l’ouverture du chantier, la tranchée creusée sur l’ancien bastion (qui ressemble à la coupe d’une tranche de gâteau au chocolat) se révèle impressionnante. Il y a là un mur d’une église très ancienne, des tombes en veux-tu, en voilà, avec squelettes dedans bien sûr. Des restes de fortifications. Il y a notamment une casemate complète du XVIe siècle. «Cet ouvrage souterrain fait le lien avec les fortifications prises dans le parking Saint-Antoine», explique l’archéologue cantonal Jean Terrier.
C’est à un mottet (élément de fortification) construit en 1537 que l’on doit la conservation de tous ces vestiges. «Il a comme fossilisé tout ce qui se trouvait à l’intérieur.» Rien n’a été détruit. Rien n’a été construit. «Ailleurs, on a assisté à la progression inexorable des fortifications jusqu’au XVIIIe siècle. Elles ont complètement chamboulé le terrain.» Ici, rien de tout ça! Les couches les plus profondes vont jusqu’aux Romains, voire plus loin. Mais on en reste au début des travaux.
Certaines choses apparaissent cependant claires. Le mur de l’église, qui ne devrait pas rester seul, appartient à Saint-Laurent. Il s’agit d’une très ancienne fondation. «Des siècles plus tard, la chapelle se voit citée au XIIe siècle. L’édifice disparaît en 1532, avant la Réforme, au moment où Genève abat ses faubourgs.» Ce lieu de culte, qui possède une fonction protectrice, se trouve alors entre Saint Victor, situé à la place de l’actuelle Eglise russe, et les fortifications médiévales.
En bonne logique, les corps entassés au pied du mur sont donc ceux de riches et puissants fidèles, qui ont ainsi voulu se rapprocher du sacré. «Nous avons cependant découvert d’autres corps», reprend Jean Terrier. «Les ossements se révèlent nettement plus récents. Il semble s’agir de victimes des grandes pestes de la fin du XVIe siècle et des débuts du XVIIe.» Une dérogation permettait de les enfouir, «sous une terre à hauteur d’homme» juste en dehors de la ville. «Des historiens comme Isabelle Brunier l’avaient signalé. Ce serait ici la preuve.»
Comme on peut le voir, le gros reste à venir. Le chantier de Saint-Antoine, confié à Anne de Weck, Evelyne Broillet et Gionata Consagra (c’est un homme) va se poursuivre au moins six mois. La Ville et l’Etat ont accepté les dépassements, avec ce que cela peut supposer comme dépenses. François Longchamp et Remy Pagani l’ont confirmé mardi matin. «Nous le faisons autant par respect du patrimoine que pour celui des morts», a expliqué Rémy Pagani.
Que se passera-t-il ensuite? Tout reste ouvert. Mais il semble qu’on ne s’achemine pas vers un simple recouvrement des vestiges après analyse. Ils pourraient compléter le parcours du parking Saint-Antoine, «dont ce pourrait devenir une sortie», suggère Rémy Pagani. Les réverbères de la mémoire risquent de passer aux oubliettes. Du moins ici. «Genève possède une grande histoire», conclut François Longchamp. «Elle doit se voir respectée, analysée, sauvegardée et communiquée. Ce ne sont pas là des sujets qui intéressent les seuls spécialistes, mais qui sont devenus sensibles dans le public.»
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