À Jort, les vestiges d'une habitation romaine

Des archéologues ont mis au jour des plaques de l'époque gallo-romaine. Leur datation a été confirmée par la découverte d'une maison romaine.

Le 22 février 2011, lors des travaux de mise en place de l'assainissement collectif à Jort, deux plaques de calcaire étaient découvertes dans la rue Albert-Guillain. Un premier grattage superficiel du plus petit des blocs faisait alors apparaître un buste sculpté et sur le second, des figures humaines sculptées en bas-relief.

L'expertise du service archéologique du Calvados ne laisse planer aucun doute. « La composition iconographique de l'une d'elles l'identifie à un fragment d'une tauroctonie mithriaque, ce qui en fait une découverte remarquable puisque les indices du culte rendu au dieu d'origine indo-iranienne restent rares dans les Gaules et tout à fait exceptionnels dans les cités du nord-ouest. La dernière découverte de ce genre a été faite à Angers au mois de mai 2011 et a rappelé le caractère rarissime des découvertes relevant du culte de Mithra. »

Aucun doute non plus en ce qui concerne la période où ces plaques ont été sculptées. « Ce ne peut être qu'entre le IIe siècle et le IVe siècle (Mithra arrive en Gaule au IIe siècle et disparaît au IVe) mais ces blocs ont servi bien avant, probablement au début de notre ère et sous forme de corniche. »

Il ne restait plus aux archéologues qu'à découvrir « le contexte dans lequel se trouvaient ces deux blocs gallo-romains » et pour cela entamer de nouvelles fouilles. Depuis une semaine et pendant encore quelques jours, ils sont à pied d'oeuvre dans une propriété privée bordant la rue Albert-Guillain.

« Nous avons trouvé des bâtiments d'habitation romaine qui peuvent être situés entre le Ier et le IIIe siècle, déclare l'archéologue du conseil général, Vincent Hincker. Il s'agit d'une maison vaste et cossue incluse dans ce qui était à l'époque une grosse bourgade et, en dessous de cette maison, on a retrouvé des traces de mise en culture du terrain datant du tout début de notre ère. »

Cette découverte conforte les experts dans la datation des deux plaques. « Il fallait que l'on prouve que ces deux blocs étaient de l'époque antique et maintenant, avec cet environnement romain qui vient d'être mis au jour, c'est fait ! »