(Source : Futura-science)
Un groupe de chercheurs mené par Svante Pääbo a confirmé dans Science, il y a deux semaines environ, ce qu’avait avancé un autre groupe de chercheurs en avril, lors d’un congrès de l’American Association of Physical Anthropologists. Les populations actuelles d’Europe et d’Asie partagent des gènes issus d’un croisement entre homme moderne et homme de Néandertal il y a plus de 50.000 ans.
On savait depuis quelques mois que la publication des derniers résultats des recherches de l’équipe du Neandertal Genome Project menée par Svante Pääbo n’allait plus tarder. C’est effectivement chose faite depuis le 7 mai 2010 dans le journal Science. Il s’agissait des derniers progrès dans le séquençage du génome de l’homme de Néandertal et surtout sa comparaison avec celui de l’homme moderne pour savoir si oui ou non, à un moment donné, un croisement s’était produit entre les deux populations d’hommes.
Les premiers résultats il y a plusieurs années, basés sur des comparaisons de l’ADN mitochondrial, n’avaient fourni aucune preuve d’un brassage génétique entre Homo neanderthalensis et Homo sapiens. Mais absence de preuve n’est pas preuve de l’absence... Des conclusions définitives ne pouvaient être obtenues qu’en comparant l’ADN nucléaire et pas l’ADN mitochondrial.
C’est pourquoi Svante Pääbo et ses collègues s’étaient lancés dans cette aventure qui les a conduits aujourd’hui à examiner plus d’un milliard de fragments d’ADN retrouvés dans les restes osseux de plusieurs Néandertaliens trouvés en Allemagne, en Croatie, en Espagne et en Russie. Avec 4 milliards de paires de bases analysées, ce n’est pas loin de 60% du génome de l’homme de Néandertal qui est désormais connu.Un documentaire en cinq parties sur l’homme de Néandertal, 2006 (49 minutes). Crédits : Réalisateur : Ruth Omphalius. Production : ZDF German Television
Des croisements juste après la rencontre...
En effectuant une comparaison avec 5 génomes d’homme moderne répartis en Afrique, en Asie et en Europe (plus précisément en Afrique australe, Afrique de l’Ouest, Chine, France et Papouasie-Nouvelle-Guinée), l’équipe de chercheurs a montré qu’environ 2% des gènes de Homo neanderthalensis se trouvait bel et bien dans les populations actuelles d’Europe et d’Asie. Aucun gène en commun n’a pour le moment été retrouvé en Afrique.
En plus d’établir qu’il y a bien eu croisement entre les deux types d’hommes qui n’étaient donc pas deux espèces séparées, cette étude renforce la thèse du métissage avancée récemment, lors du congrès annuel de l’American Association of Physical Anthropologists qui s’est tenu à Albuquerque au Nouveau-Mexique à la mi-avril 2010.
Avec une analyses de 600 séquences microsatellites, une autre équipe en était arrivée à la conclusion que lors de la sortie d’Afrique des premiers hommes modernes, un métissage avait dû se produire il y a plus de 50.000 ans avec les Néandertaliens.Une interview en anglais de l’un des auteurs de l’article de Science sur le génome de l’homme de Néandertal, Jim Mullikin. Crédit : GenomeTV
Bien que la plupart des études anatomiques n’étaient pas favorables à un croisement entre les deux types d’homme, l’idée avait cependant été suggérée pour expliquer, en partie du moins, la brutale disparition des Néandertaliens il y a presque 30.000 ans. Des traces assez nettes de cohabitation et d’échanges avaient tout de même été fournies dans des sites du Moyen-Orient, rendant probables un métissage à cette époque et dans la région du croisant fertile il y a 60.000 ans.
La comparaison entre les génomes a produit un catalogue de différences génétiques qui permettent aux chercheurs d’identifier les caractéristiques qui sont propres à l’homme d’aujourd’hui. Ils ont ainsi découvert chez Néandertal des différences dans les gènes impliqués dans le développement cognitif, la structure du crâne, le métabolisme énergétique, la morphologie de la peau et la cicatrisation des plaies. De quoi, peut-être, voir sous un jour nouveau cette mystérieuse disparition de Homo neanderthalensis.
On peut d’ailleurs se demander s’il ne faudrait pas en revenir à l’ancienne dénomination de Homo sapiens neanderthalensis, qui faisait de l’homme de Néandertal et de Homo sapiens sapiens, deux sous-espèces de Homo sapiens.
Svante Pääbo tenant dans sa main le crâne d’un homme de Néandertal. Crédit : Max Planck Institute
Un groupe de chercheurs mené par Svante Pääbo a confirmé dans Science, il y a deux semaines environ, ce qu’avait avancé un autre groupe de chercheurs en avril, lors d’un congrès de l’American Association of Physical Anthropologists. Les populations actuelles d’Europe et d’Asie partagent des gènes issus d’un croisement entre homme moderne et homme de Néandertal il y a plus de 50.000 ans.
On savait depuis quelques mois que la publication des derniers résultats des recherches de l’équipe du Neandertal Genome Project menée par Svante Pääbo n’allait plus tarder. C’est effectivement chose faite depuis le 7 mai 2010 dans le journal Science. Il s’agissait des derniers progrès dans le séquençage du génome de l’homme de Néandertal et surtout sa comparaison avec celui de l’homme moderne pour savoir si oui ou non, à un moment donné, un croisement s’était produit entre les deux populations d’hommes.
Les premiers résultats il y a plusieurs années, basés sur des comparaisons de l’ADN mitochondrial, n’avaient fourni aucune preuve d’un brassage génétique entre Homo neanderthalensis et Homo sapiens. Mais absence de preuve n’est pas preuve de l’absence... Des conclusions définitives ne pouvaient être obtenues qu’en comparant l’ADN nucléaire et pas l’ADN mitochondrial.
C’est pourquoi Svante Pääbo et ses collègues s’étaient lancés dans cette aventure qui les a conduits aujourd’hui à examiner plus d’un milliard de fragments d’ADN retrouvés dans les restes osseux de plusieurs Néandertaliens trouvés en Allemagne, en Croatie, en Espagne et en Russie. Avec 4 milliards de paires de bases analysées, ce n’est pas loin de 60% du génome de l’homme de Néandertal qui est désormais connu.Un documentaire en cinq parties sur l’homme de Néandertal, 2006 (49 minutes). Crédits : Réalisateur : Ruth Omphalius. Production : ZDF German Television
Des croisements juste après la rencontre...
En effectuant une comparaison avec 5 génomes d’homme moderne répartis en Afrique, en Asie et en Europe (plus précisément en Afrique australe, Afrique de l’Ouest, Chine, France et Papouasie-Nouvelle-Guinée), l’équipe de chercheurs a montré qu’environ 2% des gènes de Homo neanderthalensis se trouvait bel et bien dans les populations actuelles d’Europe et d’Asie. Aucun gène en commun n’a pour le moment été retrouvé en Afrique.
En plus d’établir qu’il y a bien eu croisement entre les deux types d’hommes qui n’étaient donc pas deux espèces séparées, cette étude renforce la thèse du métissage avancée récemment, lors du congrès annuel de l’American Association of Physical Anthropologists qui s’est tenu à Albuquerque au Nouveau-Mexique à la mi-avril 2010.
Avec une analyses de 600 séquences microsatellites, une autre équipe en était arrivée à la conclusion que lors de la sortie d’Afrique des premiers hommes modernes, un métissage avait dû se produire il y a plus de 50.000 ans avec les Néandertaliens.Une interview en anglais de l’un des auteurs de l’article de Science sur le génome de l’homme de Néandertal, Jim Mullikin. Crédit : GenomeTV
Bien que la plupart des études anatomiques n’étaient pas favorables à un croisement entre les deux types d’homme, l’idée avait cependant été suggérée pour expliquer, en partie du moins, la brutale disparition des Néandertaliens il y a presque 30.000 ans. Des traces assez nettes de cohabitation et d’échanges avaient tout de même été fournies dans des sites du Moyen-Orient, rendant probables un métissage à cette époque et dans la région du croisant fertile il y a 60.000 ans.
La comparaison entre les génomes a produit un catalogue de différences génétiques qui permettent aux chercheurs d’identifier les caractéristiques qui sont propres à l’homme d’aujourd’hui. Ils ont ainsi découvert chez Néandertal des différences dans les gènes impliqués dans le développement cognitif, la structure du crâne, le métabolisme énergétique, la morphologie de la peau et la cicatrisation des plaies. De quoi, peut-être, voir sous un jour nouveau cette mystérieuse disparition de Homo neanderthalensis.
On peut d’ailleurs se demander s’il ne faudrait pas en revenir à l’ancienne dénomination de Homo sapiens neanderthalensis, qui faisait de l’homme de Néandertal et de Homo sapiens sapiens, deux sous-espèces de Homo sapiens.
Svante Pääbo tenant dans sa main le crâne d’un homme de Néandertal. Crédit : Max Planck Institute
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