Daniel Dunglas Home
Daniel Dunglas Home (se prononce « Houme ») (20 mars 1833 à Currie, Écosse - 21 juin 1886 en France) est un médium et voyant écossais, devenu célèbre au cours du XIXe siècle grâce à de nombreuses exhibitions de ses prétendus dons de lévitation et de médiumnité. Il est aussi prétendument capable de produire à volonté des claquements et des cognements dans les maisons.
Adolescent, Home quitte l'Écosse avec sa tante et son oncle pour s'établir dans le Connecticut, aux États-Unis. Devenu célèbre sur le continent américain, il voyage en Europe à partir de 1855 et y fait des centaines de démonstrations, dont plusieurs devant des personnalités victoriennes et françaises. Il décède en France des suites d'une tuberculose.
Différentes personnes, dont des scientifiques, ont jugé que Home était un authentique médium, alors que d'autres l'ont qualifié de fraudeur.
La mère de Daniel Home, Elizabeth Home (née McNeill), est connue en Écosse pour ses dons de prophétesse, tout comme plusieurs de ses ancêtres, tels son grand-oncle Colin Uruqhart et son oncle McKenzie. Ce don est souvent vu comme une malédiction, puisqu'il sert à annoncer les catastrophes. Le père de Home, William, est probablement un fils illégitime d'Alexander, 10e Earl of Home, car ce dernier a fait plusieurs paiements pour subvenir aux besoins de Daniel. Elizabeth et William se marient alors que William est âgé de 19 ans, et qu'il travaille à la papeterie de Balerno en Écosse. Le couple emménage dans l'une des petites maisons mises à la disposition des employés de la papeterie, à Currie (à 9,7 km au sud-ouest d'Edinbourg). William est décrit comme un homme « amer, morose et triste», qui boit et agresse souvent sa femme. Elizabeth met au monde huit enfants alors qu'elle demeure dans la petite maison : six garçons et deux filles, qui ne sont pas tous recensés auprès des autorités de l'époque. L'aîné, John, travaille à la papeterie de Balerno et devient directeur d'une papeterie à Philadelphie. Mary se noie dans un cours d'eau en 1846, à l'âge de 12 ans, et Adam meurt à 17 ans alors qu'il naviguait vers le Groenland. Daniel aurait annoncé sa mort lors d'une vision cinq mois plus tôt.
Enfance
Daniel, né le 20 mars 1833, est le troisième enfant d'Elizabeth. Il est baptisé le 14 avril 1833, trois semaines après sa naissance, par le révérend Somerville à l'église paroissiale de Currie. À l'âge d'un an, il est perçu comme un enfant fragile au « tempérament nerveux », et est confié à la sœur d'Elizabeth, Mary Cook, qui n'a pas d'enfant. À ce moment, elle vit avec son mari dans le village côtier de Portobello, à 4,8 km à l'est d'Edinbourg. Selon Home lui-même, un jour, dans son berceau, à la maison des Cook, il a une première vision de la mort d'un cousin qui vit à Linlithgow, à l'ouest d'Edinbourg.
Entre 1838 et 1841, la tante et l'oncle de Daniel Home migrent aux États-Unis avec leur fils adoptif. Ne pouvant se payer le prix d'un billet pour une cabine, ils s'installent dans la cale du navire. De New York, les Cook se rendent à Greeneville, quartier de Norwich dans le Connecticut, où ils s'installent dans un appartement. L'élève aux cheveux roux et aux taches de rousseur fréquente l'école de Greeneville, où il est surnommé « Scotchy » (terme familier pour désigner un Écossais) par les autres élèves. Âgé de 13 ans, Home ne pratique aucun sport avec ses camarades, préférant marcher dans les bois environnants avec son ami Edwin. Chacun récite la bible à l'autre et conte des histoires. Ils passent un pacte selon lequel, si l'un des deux meurt, l'autre doit tenter d'entrer en contact avec le premier après sa mort. Home et sa tante déménagent à Troy dans l'État de New York, à environ 250 km de Greeneville Home perd alors le contact avec Edwin jusqu'à une certaine nuit où, selon Lamont, il voit Edwin, brillant, se tenant debout au pied de son lit. Daniel Home comprend alors que son ami est mort.Quelques jours plus tard, une lettre annonce la mort d'Edwin des suites d'une dysenterie maligne, mort survenue trois jours avant la vision de Home.
Quelques années plus tard, Home et sa tante retournent à Greeneville, alors que sa mère, Elizabeth, immigre aux États-Unis avec ses enfants qui ont survécu et s'établit à Waterford dans le Connecticut, à 19 km de la maison des Cook. La réunion de Daniel et de sa mère est courte, celle-ci prédisant sa propre mort, qui survient en 1850. Daniel Home affirme avoir vu sa mère lors d'une vision : « Dan, à midi », l'heure de sa mort. Après la mort d'Elizabeth, Home s'intéresse à la religion. Sa tante est presbytérienne et croit que la destinée de chacun est décidée à l'avance. Home préfère adhérer à la foi wesleyaniste qui affirme que chaque âme peut être sauvée. La tante de Home apprécie si peu le wesleyanisme qu'elle l'oblige à changer de foi pour le congrégationalisme, même si elle n'apprécie pas non plus cette croyance (mais cette Église est plus proche de ses convictions religieuses).
À cette époque, la vie à la maison familiale est perturbée par des claquements et des cognements semblables à ceux survenus deux ans plus tôt à la maison des sœurs Fox. Des ecclésiastiques sont appelés à la maison des Cook : un baptiste, un congrégationaliste et un wesleyaniste. Tous croient que Home est possédé par le Diable, alors que Daniel indique qu'il s'agit d'un don de Dieu. Selon Home, les cognements n'ont pas cessé et une table s'est mise à bouger toute seule, bien que sa tante y ait posé une bible et qu'elle s'y soit ensuite complètement acrochée. Selon Lamont, les bruits incessants attirent l'attention des voisins des Cook, qui reçoit en conséquence l'ordre de quitter la maison.
À 18 ans, Home vit avec un ami à Willimantic puis à Lebanon, deux villes du Connecticut. Il tient sa première séance en mars 1851, à laquelle assiste W. R. Hayden, éditorialiste d'un journal à Hartford. Hayden écrit qu'une table s'est déplacée sans que personne n'y ait touché et qu'elle a continué à se déplacer même s'il a tenté physiquement de l'arrêter. Une fois le reportage diffusé, Home devient renommé en Nouvelle-Angleterre, voyageant pour guérir les malades et parler avec les morts. Il a cependant écrit qu'il n'était pas prêt à ce brusque changement de vie, car il était timide.
Home, même s'il ne réclame jamais d'argent, vit confortablement, car il reçoit des cadeaux, des dons et l'hébergement d'admirateurs fortunés. Il croit qu'il est en « mission pour démontrer l'immortalité de l'âme », et souhaite s'adresser à ses clients comme un gentleman plutôt que comme un employé. En 1852, il est invité à la maison de Rufus Elmer, à Springfield, dans le Massachusetts, y donnant de six à sept séances par jour, lesquelles sont suivies par des foules de curieux. Parmi les gens présents figurent un professeur de l'Université Harvard, David Wells, ainsi qu'un poète et un éditorialiste du New York Evening Post, William Cullen Bryant. Les deux sont convaincus de l'honnêteté de Home et ont écrit au journal The Republican de Springfield que la pièce est bien éclairée et que les inspections complètes sont permises. Ils écrivent également que : « Nous savons que nous n'avons pas été abusés ni trompés ». Il a également été rapporté que cinq hommes pesant au total 850 livres (386 kg) se sont assis sur une table, mais que cette dernière a continué à se déplacer, alors que d'autres ont vu « une lumière phosphorescente et tremblotante chatoyer sur les murs ». Home a été examiné par plusieurs personnes, tels que le professeur Robert Hare, un chimiste et un professeur universitaire, et un juge de la Cour suprême des États-Unis, John Worth Edmonds, qui sont sceptiques, mais ont plus tard affirmé qu'ils pensaient que Home ne dupait personne.
Dans son livre Incidents in My Life, Home affirme qu'en août 1852, à South Manchester dans le Connecticut, à la résidence de Ward Cheney, entrepreneur ayant réussi dans la fabrication de la soie, il aurait été vu à deux reprises en lévitation, touchant ensuite le plafond, ces manifestations étant accompagnées de claquements et de cognements plus forts qu'auparavant, de déplacements de table et de bruits d'un navire affrontant une tempête en mer, mais les personnes présentes lors de ces manifestations paranormales ont affirmé que la pièce était mal éclairée.
L'une des prétendues lévitations rapportées à la résidence de Ward Cheney est représentée artistiquement par cette lithographie dans l'ouvrage de Louis Figuier, Les Mystères de la science, 1887.
Le public new-yorkais s'intéressant maintenant à Home, il emménage dans un appartement du Bryant Park situé sur la 42nd street. Le critique le plus virulent à New York est William Makepeace Thackeray, l'auteur de Vanity Fair, un Britannique qui séjourne alors aux États-Unis. Thackeray rejette les pouvoirs de Home, les qualifiant de « pure fumisterie » et de « lugubre et ridicule supercherie », même si Thackeray a été impressionné lorsqu'il a vu une table tourner. Home croit que Thackeray est « le plus sceptique des enquêteurs » qu'il a jamais rencontré. Puisque Thackeray affirme publiquement sa position, Home doit faire face à un public plus sceptique et subit plus de vérifications. Pendant les mois qui suivent, Home voyage entre Hartford, Springfield et Boston, pour finalement s'établir à Newburgh près du fleuve Hudson à l'été 1853. Il réside au Theological Institute, mais ne prend part à aucune discussion théologique, car il veut suivre des cours de médecine. Le Dr Hull finance les études de Home, tout en lui proposant cinq dollars américains par jour pour des séances, mais Home décline pour les séances. Home envisage de financer ses séances avec un travail socialement légitime, c'est-à-dire la médecine, mais il tombe malade au début de l'année 1854 et cesse d'étudier. Il est atteint de la tuberculose : ses médecins lui recommandent du repos en Europe. Sa dernière séance sur le sol américain a lieu en mars 1855 à Hartford, avant qu'il n'embarque pour l'Angleterre, depuis Boston, sur le voilier Africa.
En Europe
La réputation de Home croît, alimentée par ses prétendus exploits de lévitation. William Crookes affirme avoir vu à plus de 50 reprises Home léviter « sous une bonne lumière » (lumière de gaz), ce dernier s'élevant de sept à neuf pieds au-dessus du plancher. Les exploits de Home sont rapportés par Frank Podmore : « Tous nous l'avons vu s'élever lentement au-dessus du sol jusqu'à une hauteur de six pouces, s'y tenir pendant une dizaine de secondes, puis redescendre lentement». Les années suivantes, Home voyage sur le continent européen, toujours en tant qu'invité d'admirateurs fortunés. À Paris, il est sommé de se produire aux Tuileries devant Napoléon III. Home s'est aussi exécuté devant la reine Sophie des Pays-Bas, laquelle a écrit :
« Je l'ai vu quatre fois... J'ai senti une main toucher mon doigt ; j'ai vu une lourde cloche en or se déplacer d'une personne à une autre ; J'ai vu mon mouchoir se déplacer seul et revenir vers moi noué... C'est un homme blême, malade, plutôt jeune et élégant qui ne lance pas de regard qui pourrait vous fasciner ou intimider. C'est merveilleux. Je suis si heureuse de l'avoir vu. »
En 1866, Mrs Lyon, une veuve fortunée, fait de Home son fils adoptif, lui donnant 30 000 £ dans le but de faciliter son introduction dans la haute société londonienne. Lorsqu'elle découvre que cette adoption ne change rien à sa position sociale, elle poursuit Home dans le but de récupérer l'argent versé, alléguant que Home l'a obtenu en utilisant ses pouvoirs psychiques. Selon la loi britannique de l'époque, le défendeur a le fardeau de la preuve dans un tel cas, et il est impossible de prouver quoi que ce soit puisqu'il n'y a aucune preuve physique. Home perd et est obligé de remettre l'argent à Mrs Lyon : la presse en profite pour s'attaquer à la réputation de Home. Cependant, ses relations dans la haute société croient qu'il s'est comporté en gentleman pendant la poursuite et il ne perd aucun ami d'importance.
Home rencontre l'un de ses futurs amis intimes en 1867, Lord Adare et futur 4e Earl de Dunraven. Adare est fasciné par Home et commence à documenter les séances auxquelles il assiste. L'année suivante, Home aurait lévité par une fenêtre située au troisième étage et serait revenu par la fenêtre d'une pièce attenante devant trois témoins (Adare, le capitaine Wynne et Lord Lindsay).
Home s'est marié à deux reprises. Son garçon d'honneur est l'écrivain Alexandre Dumas. En 1858, il épouse Alexandria de Kroll, la fille de 17 ans d'un noble russe. Ils ont un fils, Gregoire, mais Alexandria meurt d'une tuberculose en 1862. En octobre 1871, Home se marie une deuxième et dernière fois à Julie de Gloumeline, une Russe fortunée qu'il a rencontrée à Saint-Pétersbourg. Pour l'épouser, il se convertit à l'orthodoxie. À l'âge de 38 ans, Home cesse de faire des séances car sa santé décline et il affirme que ses pouvoirs viennent à lui manquer. Il souffre en effet de plus en plus de la tuberculose. Il meurt le 21 juin 1886 à 53 ans et son corps est enterré au cimetière ancien de Saint-Germain-en-Laye.
(Source : Wikipédia)
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