Les archéologues ont déterré, à deux pas des pistes d’Orly, des trésors datant du IIe siècle avant Jésus-Christ. Cette découverte, rendue publique hier, est d’ampleur nationale.
En bord de piste, sous les Boeing 747, des mâchoires de cochons, des amphores gauloises, des vestiges aux relents d’Astérix… Hier, l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) a dévoilé sa dernière trouvaille. Une découverte d’ampleur nationale située à Wissous, à deux pas de l’aéroport d’Orly.
Avec d’abord des pelleteuses, puis des brouettes, des pelles, enfin des pinceaux, ces dix-huit chercheurs ont mis au jour une grande ferme gauloise, située rue du Berger à Wissous, à un jet de pierre des pistes d’atterrissage et de décollage d’Orly.
Cet ensemble, cossu pour l’époque, était érigé sur un domaine de plus deux hectares, et était constitué d’une charpente en bois, de parois montés en torchis et d’une toiture en chaume. Les archéologues y ont identifié deux bâtiments de 200 m2 qui étaient édifiés à l’aide de poteaux porteurs en bois. Des squelettes de chiens, chevaux, bœufs et cochons mais aussi des outils attestent également d’une activité agricole.
Cette implantation date du IIe siècle avant Jésus-Christ. Joli souvenir du territoire des Parisii, cette ferme est située à proximité de la voie gauloise (puis romaine), qui reliait Lutèce (Paris) à Cenahum (Orléans). « Quand on a compris, en découvrant les fossés tout autour de la ferme, l’ampleur de l’habitation, c’était un grand moment, se souvient Jean-Philippe Quenez, 36 ans, responsable des recherches. Je ne crois pas que je reverrai un site aussi riche dans les quinze ou vingt ans! »
Cette découverte, révélée petit à petit ces derniers mois, est dans l’air du temps. L’Inrap coproduit avec la Cité des sciences et de l’industrie une exposition qui débutera le 19 octobre baptisée « Gaulois, une expo renversante ». Mais ces nouveaux trésors — céramiques, crânes, colliers… — ne seront pas encore montrés au public.
L’aventure gauloise de Wissous a commencé en 2009. « ADP (Aéroports de Paris), propriétaire du terrain, nous a sollicités pour un diagnostic », raconte Jean-Philippe Quenez. Des fouilles préventives sont en effet obligatoires avant le lancement d’un chantier. « On savait que le terrain n’avait pas été travaillé ni lourdement labouré. On pensait donc que le sol pouvait être riche », continue l’archéologue.
Le chantier se termine à la fin du mois, mais l’aventure continue. Toutes les pièces prendront le chemin des laboratoires de l’Inrap afin de livrer leurs secrets. « Des fermes gauloises en Ile-de-France, on en trouve, comme à Palaiseau en 2010, mais de l’ampleur de celle de Wissous, jamais! », savourent les archéologues.
source : http://www.leparisien.fr/essonne-91/wissous-sous-les-avions-une-ferme-gauloise-16-09-2011-1610032.php
Des pièces de monnaie de - 140 avant J.-C. appelées « potins », frappées d’un sanglier ou d’un cheval, des céramiques, des fragments de crânes humains, un collier de guerrier, une belle fibule, sorte de broche servant à attacher des vêtements, une serpette pour cueillir les fruits, des fragments de mobilier, des outils de tissage, des amphores de vin romaines, des parois de four, une omoplate de bœuf, des mâchoires de cochons, un squelette de chien… C’est un véritable inventaire à la Prévert qu’ont dressé les archéologues de l’Inrap sur le chantier gaulois à Wissous, le long des pistes de l’aéroport d’Orly.
Des trouvailles qui racontent la vie des Gaulois. Les squelettes de chiens révèlent que nos ancêtres de Wissous, comme ailleurs en Gaule, mangeaient du chien. Les pièces de métier à tisser dévoilent les tendances textiles de l’époque : des pantalons et tuniques en lin, mais aussi en fibres végétales. Les trouvailles côté vaisselle laissent penser à une cuisine assez « sophistiquée », avec ses assiettes en terre cuite, des petits gobelets, des pots de cuisson. Les fragments d’outils ou les poignées de porte retrouvés dans la terre permettent, eux, de reconstituer la vie dans les maisons, les savoirs des artisans, la métallurgie et la forge.
source : http://www.leparisien.fr/wissous-91320/des-tisseurs-mangeurs-de-chiens-16-09-2011-1610034.php
Une équipe de l’Inrap fouille actuellement, à Wissous, sur prescription de l’État (Drac Île-de-France) sur l’emprise de l’aéroport Paris-Orly, un important site gaulois. Sur 4 hectares, il est occupé dès l’âge du Bronze final (vers 800 avant notre ère) mais il révèle surtout une puissante ferme datée du IIe siècle avant notre ère.
Le renouvellement des données issues, en particulier, des grandes fouilles préventives de ce type conduites par l’Inrap a transformé en profondeur les savoirs sur la période gauloise et, à partir du 19 octobre 2011, « Gaulois : une expo renversante », la grande exposition temporaire de la Cité des sciences et de l’industrie, bouscule les idées reçues sur les Gaulois. Ce site en est un bon exemple.
La ferme, avec plus de 2 hectares, est de dimensions impressionnantes. De plan trapézoïdal, elle est enclose par deux fossés parallèles de 3 m de large et 1,5 m de profondeur.
À l’intérieur de l’enceinte, l’espace est segmenté en deux zones par un énorme fossé rectiligne de 7 m de large et près de 3 m de profondeur. Un tel ouvrage, mobilisant des subsides et une main-d’œuvre importante, au sein d’une imposante exploitation agricole, est une marque de puissance, voire de pouvoir. Ce fossé sépare l’habitat, à l’est, de l’espace agricole, à l’ouest.
L’espace résidentiel est occupé par deux bâtiments successifs d’environ 200 m² au sol. De plan allongé et arrondis aux extrémités, ceux-ci sont édifiés à l’aide de poteaux porteurs en bois dont le diamètre suggère qu’ils supportaient au moins un étage. La charpente était en bois, les parois montées en torchis sur clayonnage, la toiture était de chaume ou de bardeaux. D’un format familial c’est néanmoins la demeure d’une élite locale.
Dans l’espace agricole, l’élevage tient une place importante avec des bœufs et des cochons mais aussi des chevaux. Parmi les outils mis au jour, une serpette révèle la culture des arbres fruitiers. Les activités artisanales sont aussi attestées, le tissage par des pesons et des fusaïoles, la métallurgie et la forge par des scories et des parois de four vitrifiées.
Fossés et dépotoirs livrent fibules, potins de bronze frappés par les Parisii, mais aussi amphores vinaires romaines (Dressel I).
Le rejet d’un mobilier métallique non recyclé est une autre marque de l’aisance des habitants qui ont les moyens de le remplacer plutôt que de remployer le métal.
La forte présence d’amphores vinaires italiennes démontre, elle aussi, la richesse de ces Gaulois qui dès le milieu du IIe siècle avant notre ère importent un vin italien coûteux.
Quantité de bucranes de bœufs et de chevaux ont été retrouvés dans les fossés, mais il ne s’agit probablement que de simples rejets dans des dépotoirs. Deux dépôts à vocation cultuel ont, en revanche, été découverts à chaque extrémité du fossé monumental. Le premier se compose d’un ensemble céramique, de potins de cuivre mais aussi d’un torque en bronze, ce collier rigide que portent les guerriers gaulois. Le second, actuellement en cours de dégagement, a déjà livré céramiques et potins.
Aucune sépulture n’a été découverte, mais les fragments de deux cranes humains sont présents dans les fossés d’enclos.
Située sur le territoire des Parisii, à proximité de la voie gauloise (puis romaine) reliant Lutèce à Cenabum (Orléans), la ferme gauloise de Wissous est un site de première importance par son implantation au cœur des réseaux commerciaux de la région, ses dimensions, la variété et la richesse de son mobilier et des métiers qui y sont pratiqués. Première découverte préventive de ce type sur le plateau d’Orly, elle est également remarquable par la durée de son implantation, de la fin de l’âge du Bronze à l’antiquité gallo-romaine.
source : http://www.inrap.fr/archeologie-preventive/Actualites/Communiques-de-presse/Les-derniers-communiques/Communiques-nationaux/p-13573-Wissous-et-les-elites-parisii-de-la-fin-de-l-independance-gauloise.htm
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